Élisabeth Garouste

Élisabeth Garouste, née Elizabeth Catherine Rochline, dite Elisabeth, née le , est une architecte d'intérieur et designer française. Décoratrice et créatrice de mobiliers et objets, Elizabeth Garouste évolue depuis les années 1980 entre pièces uniques et design de produits industriels iconiques. Elle reçoit le Trophée des Femmes en Or.

Élisabeth Garouste
Nom de naissance Élisabeth Rochline
Naissance
Paris
Nationalité Française
Pays de résidence France
Profession
Activité principale
Distinctions
Descendants
Guillaume et Olivier

Biographie

Élisabeth Rochline est née le dans le 20e arrondissement de Paris[1],[2]. Une partie de sa famille est déportée[3]. Elle est élève à l'École alsacienne[2], l'académie Charpentier[4], puis entre à l'école Camondo où elle croise Philippe Starck[5]. Elle épouse Gérard Garouste en [2]. Elle soutient les débuts de son mari comme peintre, en travaillant quelques années dans le commerce. Elle s'investit également, avec Gérard Garouste, pour l'association La Source s'adressant aux jeunes défavorisés en milieu rural[6]. Elle est la sœur de l'artiste David Rochline.

Parcours artistique

Chaise Barbare, avec Mattia Bonetti, 1981.

Elle crée des décors de pièces de théâtre, notamment pour Fernando Arrabal[7], puis est sollicitée en 1979, avec Gérard Garouste et Mattia Bonetti pour l'aménagement et la décoration du restaurant-discothèque Le Privilège installé au sein du Palace, une boîte de nuit de Paris, en vogue. Ils créent un univers théâtral, dans l'esprit de l'architecte et décorateur Emilio Terry. C'est le début pour Élisabeth Garouste d'une longue collaboration avec Mattia Bonetti[8].

Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti font partie des designers emblématiques des années 1980, avec le groupe de Memphis et Philippe Starck[9], que ce soit pour l'aménagement de décors ou d'intérieurs, pour la conception de mobiliers ou pour la conception d'objets produits fabriqués industriellement. Parmi les créations ayant marqué les esprits figurent la chaise Barbare, dès 1981, qui leur vaut le qualificatif de Nouveaux Barbares, la table Rocher, des créations pour les cristalleries Daum ou pour la Faïencerie de Gien, les boutiques Christian Lacroix, le mobilier urbain et la décoration d'une première ligne du tramway de Montpellier aux hirondelles sur fond bleu[10], ou le packaging pour Nina Ricci[4]. Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti s'écartent du high tech, du fonctionnalisme et du minimalisme. Leurs conceptions sont surréalistes, baroques et théâtrales, utilisant une diversité de matériaux, bois, pierre, cuir, métal, etc.[4]

Ils sont élus créateurs de l'année au salon du Meuble 1991[11]. Cette même année la galerie « En Attendant les Barbares »[12], qui édite leurs pièces depuis leurs débuts, leur consacre une exposition. Ils reçoivent l'oscar de l'emballage en 1992 pour Le teint Ricci[4]. Élisabeth Garouste est honorée également du Trophée des Femmes en Or en 1993. Leurs œuvres font l'objet de nombreuses expositions, notamment au Centre Pompidou en 1997[4] et au Musée Guggenheim de New-York en 1998[13]. En 2001, une nouvelle exposition proposant une rétrospective sur leur travail commun, au Grand-Hornu, en Belgique, marque également la fin de leur collaboration. Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti poursuivent leur chemin artistique de manière séparée[14],[15].

Miroir Petits Carrés, 2003.

Élisabeth Garouste se voit confier le bureau du premier ministre Jean-Pierre Raffarin, la décoration d'une autre ligne tramway de Montpellier, les boutiques de Christian Louboutin à Paris et à Moscou.

En 2007, puis en 2013, avec les expositions Fragmentions, puis Éclectismes, à la galerie En Attendant les Barbares, son travail prend une direction de plus en plus artistique.

Elle expose à Lille, en 2012, des créations plus personnelles, de dessins, masques et sculptures, montrant son intérêt pour l'art populaire, les arts premiers et l'art brut. En 2016, elle expose ses chimères, sorte de personnage mi-animal mi-végétal à la galerie Polad-Hardouin à Paris[16].

Quelques créations emblématiques

Œuvres d'Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti[17] dans la collection du musée national d'art moderne.

  • Chaise Barbare, avec Mattia Bonetti en 1981[18] ;
  • Table Rocher, avec Mattia Bonetti en 1982[19] ;
  • Canapé Mars, avec Mattia Bonetti, en 1989[20] ;
  • Accessoires de beauté Deci-Delà de Nina Ricci avec Mattia Bonetti en 1994[21] ;
  • Carafe Ricard, avec Mattia Bonetti en 1994[22] ;
  • Miroir Petits Carrés, en 2003.

Distinctions

Références

  1. « Élisabeth Garouste », sur ellisphere.fr
  2. Who’s Who, (lire en ligne)
  3. Thibaut Girardet, « Élisabeth Garouste n'est plus seulement la femme de… », Arts Magazine, no 100,
  4. André et al. 2013, p. 1698.
  5. Gazsi 2003, Le Monde.
  6. Collet 2012, Valeurs actuelles.
  7. Byars 2004, p. 254.
  8. Site Encyclopædia Universalis
  9. Godfrain 2012, Le Monde.
  10. Raymond Dugrand (dir.), « Une griffe internationale pour le premier tramway du sud : Un vol d'hirondelles… un décor intérieur aux formes arrondies… », Montpellier notre ville (journal d'information municipale), Montpellier, 3M, no 215, , p. 9 / 12 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  11. Vedrenne 2001.
  12. En Attendant les Barbares
  13. Site du magazine Elle
  14. Fèvre 2002, Libération.
  15. Revue Stratégies 2001
  16. « Elizabeth Garouste | Polad Hardouin », sur www.polad-hardouin.com (consulté le )
  17. Œuvres d'Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti
  18. « Chaise Barbare », sur centrepompidou.fr
  19. « Table Rocher », sur lesartsdecoratifs.fr
  20. « Canapé Ricard », sur centrepompidou.fr
  21. « Accessoires de beauté Deci-Delà », sur centrepompidou.fr
  22. « Carafe Ricard », sur centrepompidou.fr
  23. Legifrance, « Décret du portant promotion et nomination », (consulté le )

Voir aussi

Bibliographies

  • Élisabeth Vedrenne (dir.), Élizabeth Garouste & Mattia Bonetti 1981 - 2001 : catalogue à l'occasion de l'exposition rétrospective, organisée au Grand-Hornu (Belgique) du au , Exhibitions Internationale, , 110 p..
  • (en) Mal Byars, The Design Encyclopedia, Laurence King Publishing, , 832 p., « Garouste, Élisabeth [Paris 1949] », p. 254.
  • Marie-Odile André, Béatrice Didier (dir.), Antoinette Fouque (dir.) et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , « Garouste, Élisabeth [Paris 1949] », p. 1698.
  • Fabrice Peltier, Le Design Pour les Nuls, EDI8, (lire en ligne), p. 1698.

Articles de journaux

(Liste non exhaustive classée par date de parution).

  • Odile Quirot, « Les meubles de Garouste et Bonetti . Le passé recomposé », Le Monde, (lire en ligne).
  • Valérie Leboucq, « La maison Nina Ricci compte renouer avec les bénéfices cette année », Les Échos, (lire en ligne).
  • « Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti : Chacun sa route », Stratégies, (lire en ligne).
  • Anne-Marie Fèvre, « Garouste & Bonetti, hybrides et débridés », Libération, (lire en ligne).
  • Mélina Gazsi, « Philippe Starck et Élisabeth Garouste : une belle paire de cancres », Le Monde, (lire en ligne).
  • Valérie Collet, « Élizabeth Garouste, une douceur pimentée », Valeurs actuelles, (lire en ligne).
  • Jean-Marie Gavalda, « Deux lignes de plus, le tramway, vecteur de l'image de Montpellier », Le Midi libre, (lire en ligne).
  • Marie Godfrain, « Design : stars des années 1980 », Le Monde, (lire en ligne).

Liens externes

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