Élections régionales de 2013 en Hesse

Les élections régionales de 2013 en Hesse (en allemand : Landtagswahl im Hessen 2013) se tiennent le , afin d'élire les 110 députés de la 19e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans.

Élections régionales de 2013 en Hesse
110 députés du Landtag
Majorité absolue : 56 députés
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 4 392 213
Votants 3 216 206
73,17%  12,14

Votes exprimés 3 130 781
Votes nuls 85 425
CDU  Volker Bouffier
Voix 1 199 633
38,31%
 1,1
Députés élus 47  1
SPD  Thorsten Schäfer-Gümbel
Voix 961 896
30,72%
 7
Députés élus 37  8
Grünen  Tarek Al-Wazir
Voix 348 661
11,13%
 2,6
Députés élus 14  3
Linke  Willi van Ooyen
Voix 161 488
5,15%
 0,2
Députés élus 6
FDP  Jörg-Uwe Hahn
Voix 157 451
5,02%
 11,2
Députés élus 6  14
19e législature du Landtag
Ministre-président
Sortant Élu
Volker Bouffier
CDU
Volker Bouffier
CDU
election.de

Ce scrutin est marqué par une nouvelle victoire de la CDU à la majorité relative, le redressement du SPD et l'effondrement du FDP. Le ministre-président Volker Bouffier assure son maintien au pouvoir en formant une « coalition noire-verte » avec les Grünen.

Contexte

Aux élections régionales anticipées du , la CDU du ministre-président Roland Koch arrive de nouveau en tête en recueillant 37,2 % des suffrages, soit 46 députés sur 118.

Toujours deuxième, le SPD de Thorsten Schäfer-Gümbel subit un revers cuisant, en tombant à seulement 23,7 % des voix, le plus mauvais résultat de toute son histoire en Hesse, et 29 sièges. Cet effondrement profite d'abord au FDP de Jörg-Uwe Hahn, qui s'envole à 16,2 % des suffrages et 20 élus. Jamais encore l'écart entre les deux partis avait été inférieur au double du résultat des libéraux. Les Grünen sont les autres gagnants de l'échec du SPD, puisqu'ils doublent leur performance avec 13,7 % des exprimés et 17 parlementaires. C'est alors la première fois depuis les élections de que plus de trois partis ont au moins dix députés. Enfin, la Linke sauve sa présence au Landtag avec 5,4 % des voix et six sièges.

Koch assure donc son maintien au pouvoir en formant une « coalition noire-jaune » entre la CDU et le FDP, qui bénéficie d'une solide majorité de 66 parlementaires.

À la fin de la même année se tiennent les élections fédérales de . Les résultats permettant à la chancelière fédérale Angela Merkel de constituer à son tour une coalition noire-jaune, Roland Koch est pressenti comme futur ministre fédéral des Finances, mais il n'est finalement pas nommé au sein du cabinet fédéral. Il annonce le sa démission pour le suivant ainsi que son retrait de la vie politique. L'Union chrétienne-démocrate du Land lui choisit alors le ministre de l'Intérieur Volker Bouffier comme successeur.

Le , le social-démocrate Peter Feldmann remporte nettement l'élection du bourgmestre de Francfort-sur-le-Main avec 57,4 % des suffrages au second tour. Il devance ainsi Boris Rhein, ministre de l'Intérieur et candidat de la CDU.

Mode de scrutin

Le Landtag est constitué de 110 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel de Hare/Niemayer.

Chaque électeur dispose de deux voix : la première (en allemand : Wahlkreisstimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 55 circonscriptions ; la seconde voix (en allemand : Landesstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du Land.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 110 sièges est répartie à la proportionnelle sur la base des secondes voix uniquement, à condition qu'un parti ait remporté 5 % des voix au niveau du Land. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, la taille du Landtag est augmentée jusqu'à rétablir la proportionnalité.

Campagne

Principaux partis et candidats

Parti Chef de file Résultat en 2009
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Volker Bouffier
(Ministre-président)
37,2 % des voix
46 députés
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Thorsten Schäfer-Gümbel 23,7 % des voix
29 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Jörg-Uwe Hahn
(Ministre de la Justice)
16,2 % des voix
20 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Tarek Al-Wazir 13,7 % des voix
17 députés
Die Linke Willi van Ooyen 5,4 % des voix
6 députés

Sondages

Sondages en vue des élections régionales de 2013 en Hesse[1]
Institut Date CDU SPD Verts FDP Linke
Infratest dimap 12/09/2013 40 % 32 % 12,5 % 6 % 3,5 %
FgW 12/09/2013 38 % 30 % 13,5 % 5,5 % 5 %
Forsa 03/09/2013 39 % 28 % 15 % 6 % 4 %
FgW 28/08/2013 38 % 30 % 15 % 5 % 4 %
Infratest dimap 21/08/2013 39 % 31 % 14 % 5 % 4 %
Forsa 17/07/2013 38 % 27 % 17 % 6 % 4 %
FgW 03/07/2013 38 % 30 % 15 % 5 % 4 %
dimap 21/05/2013 39 % 29 % 17 % 4 % 4 %
FgW 17/04/2013 36 % 33 % 16 % 5 % 4 %
Infratest dimap 05/12/2012 38 % 31 % 18 % 4 % 5 %

Résultats

Voix et sièges

Résultats des élections de Hesse de 2013
Partis Circonscriptions Listes Total des sièges
Votes  % Sièges +/− Votes  % Sièges Total +/−
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 1 329 746 42,72 41 5 1 199 633 38,31 6 47 1
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 1 092 125 35,08 14 5 961 896 30,72 23 37 8
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 289 830 9,30 0 348 661 11,13 14 14 3
Die Linke (Linke) 160 531 5,15 0 161 488 5,15 6 6
Parti libéral-démocrate (FDP) 93 098 2,99 0 157 451 5,02 6 6 14
Alternative pour l'Allemagne (AfD) 42 721 1,37 0 126 906 4,15 0 0
Autres 104 445 3,35 0 174 746 5,58 0 0
Votes valides 3 112 596 96,78 3 130 781 97,34
Votes blancs et nuls 103 610 3,22 85 425 2,66
Total 3 216 206 100 55 3 216 206 100 55 110 8
Abstentions 1 176 007 26,83 1 167 007 26,83
Nombre d'inscrits / participation 4 392 213 73,17 4 392 213 73,17

Analyse

La CDU arrive en tête pour la cinquième fois consécutive et améliore très légèrement son score, gagnant un député alors que le Landtag retrouve sa taille légale. Elle est suivie par le SPD, qui lave l'affront du scrutin de en opérant un redressement net : progressant de sept points et repassant au-dessus des 30 % des suffrages exprimés, il voit son groupe parlementaire croître d'un quart. Les Grünen, quoiqu'en recul avec la perte de trois parlementaires, deviennent la troisième force politique du Land. La Linke reste stable et continue de se maintenir juste au-dessus du plancher électoral. Elle devance de peu le FDP, qui sauve sa représentation parlementaire à 0,2 point près, tout en enregistrant une sévère déconvenue : il perd plus de dix points par rapport à et abandonne les trois quarts de son groupe parlementaire.

À l'instar du scrutin de , le centre gauche et la gauche bénéficient de la majorité absolue au Landtag, mais leurs désaccords laissent ouvertes d'autres configurations parlementaires à l'exception de la réédition de la « coalition noire-jaune », minoritaire à trois sièges près.

Conséquences

À la suite du scrutin, le SPD, les Grünen et Die Linke entament des discussions exploratoires qui prennent fin sur un constat de désaccord. La CDU accepte alors d'ouvrir de telles discussions avec les sociaux-démocrates, dans l'optique de constituer une « grande coalition », avant de finalement se tourner vers l'Alliance 90 / Les Verts. Ces discussions débouchent sur des négociations, qui aboutissent en , soit trois mois après le scrutin.

Le cabinet Bouffier II, qui compte dix ministres dont deux écologistes, entre en fonction le . Après Hambourg en , c'est la seconde fois qu'une « coalition noire-verte » est formée.

Références

  1. (de) « Sonntagsfrage – Hessen (Wahlumfrage, Wahlumfragen) », sur wahlrecht.de (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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