Église Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage

L'église Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage, sise place du Béguinage dans le centre historique de la ville de Bruxelles, est un édifice religieux catholique de style baroque italo-flamand. Sa construction date de la fin du XIIIe siècle. Construite à cette époque en style gothique, elle sera partiellement détruite par les troupes protestantes et reconstruite par la suite. D'abord en style gothique mais rénovée ensuite en style baroque. est attribuée à l'architecte Lucas Faydherbe (attribution incertaine). L'église est une église paroissiale catholique. Elle fut restaurée après l'incendie qui ravagea sa charpente en 2000. Cette église est étroitement liée à l’histoire récente des sans-papiers en Belgique et à leur combat pour une régularisation[1].

Église Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage
Présentation
Nom local Sint-Jan-de-Doper-op-het-Begijnhof
Culte catholique
Type église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Malines-Bruxelles
Début de la construction 1657
Architecte Lucas Faydherbe
Style dominant baroque
Géographie
Pays Belgique
Région Région de Bruxelles-Capitale
Ville Bruxelles
Coordonnées 50° 51′ 10″ nord, 4° 21′ 02″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Bruxelles

Histoire

Vivant d'abord dispersées dans le bourg, des béguines reçoivent de l'évêque de Cambrai (dont dépend le doyenné de Bruxelles) la permission (en 1252) de construire un vaste enclos fait de maisons individuelles qui leur permettent de vivre communautairement autour d'une petite chapelle dénommée: "Notre Dame-à-la-vigne" c'est ce qui deviendra le grand béguinage de Bruxelles . Celui-ci devient très important, possédant au meilleur moment de son histoire, sa blanchisserie, son moulin sur la Senne, son hôpital.

En 1579, l'église gothique du béguinage fut mise au pillage par les Calvinistes. Une nouvelle église, de style baroque, remplaça l'ancienne. La première pierre est posée en 1657. L'architecte n'est pas connu bien que Lucas Faydherbe soit parfois cité. On ne sait pas dans quelle mesure l'ancienne église gothique fut démolie ou pas mais fut atteinte deux fois par des destructions dont la dernière remonte à 1584. Il faudra attendre 1657 pour qu'elle soit reconstruite entièrement.

Au XVIIIe siècle le coût de s'installer au béguinage est relativement élevé. Ce qui entraîne son déclin. Au début du XIXe siècle les maisonnettes, peu entretenues, sont mises à la disposition de personnes âgées indigentes. En 1824, une grande partie des constructions béguinales est jugée vétuste : elles sont démolies pour faire place à la construction d'un grand hospice, devenu l'hospice Pachéco. Les dernières maisons du béguinage disparaissent en 1856. Quelques retables majeurs de l'infirmerie se trouvent au musée du CPAS de la Ville de Bruxelles et valent le détour.

En novembre 2000, l'église fut victime d'un incendie qui ravagea la toiture. En 2006, on entreprit la reconstruction de la charpente en employant du chêne de la Loire. Cette structure reçut ensuite 3 000 m2 d'ardoises provenant d'Espagne.

En 2015, l'association de fait "BegijnhofVrienden", dirigée par le prêtre Daniel Alliët, prend l'initiative d'aider le groupe le plus vulnérable de migrants et de réfugiés en Flandre, à savoir les mères célibataires avec enfants qui sont littéralement à la rue. Le prêtre commence en mars 2020 avec un nouveau projet "House of Compassion"[2],[1].

Architecture

Du béguinage seul subsiste sa remarquable église Saint-Jean-Baptiste, construite à partir de 1657 par l'architecte brabançon Lucas Faydherbe (attribution incertaine). De style baroque tardif, elle fut construite sur les fondations de l'église gothique détruite lors des troubles religieux : cela explique son plan en forme de croix latine qui n'est pas habituel pour une église baroque. Sa façade présente tout ce que les tendances architecturales de la fin du XVIIe siècle permettent — pilastres, colonnes, chapiteaux, torchères, entablements, œils-de-bœuf — dans un ensemble chargé mais harmonieux qui fait déjà penser au style néo-classique qui n'est pas loin.

Patrimoine

Dans la chapelle nord, une œuvre récente de l'artiste kurde Kiro Sino (2017) représente l'arbre de la Règle d'or: "Ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse". Cette règle est, depuis le XIIIe siècle, présente dans la majeure partie des religions du monde.

  • En ce qui concerne les peintures présentes dans l'église, ce qui retient le plus l'attention, c'est une série de tableaux peints par Théodore van Loon. Celui-ci fut désigné à l'époque pour reconstituer le patrimoine pictural suite aux destructions iconoclastes (l'église fut détruites par les calvinistes deux fois lors des guerres de religion du XVIe siècle)[3]. Six tableaux de Théodore Van Loon restent actuellement visibles dans l'église () : Le couronnement de Sainte Ursule par l'enfant Jésus - commandé et payé par une seule béguine: Catharina De Visscher -, l'Adoration des mages, la Piéta avec Saint-Jean et Marie Madeleine, la délivrance de Saint-Pierre, l'annonciation, la Sainte Trinité avec la Vierge et Saint-Jean-Baptiste accompagnés par des anges musiciens. un est placé aux musées royaux des beaux arts (l'assomption). Un tableau fut volé en 1973 (Salomé portant la tête de Saint-Jean-Baptiste), En 2018, quatre des tableaux de Van Loon ont été restaurés à l'occasion de l'exposition "Théodore Van Loon, un caravagesque entre Rome et Bruxelles"[4],[5]. Un remarquable tableau du XVIe siècle de Sainte-Bègue se trouvait dans le transept sud mais il a été volé en 2014. Un voile noir recouvre l'emplacement. Un Christ en croix monumental, œuvre de Gaspard de Crayer (Anvers 1584 - Gand 1669), se trouve à l'extrémité du transept sud entouré par deux évangélistes peints par Charles Eyckens (XVIIe).
  • Dans le transept sud, une émouvante mise au tombeau en pierre couverte par un enfeu en bois et provenant d'un atelier anversois peut être admirée.
  • Le chemin de croix en plâtre, placé en 1862, est l'œuvre de "monsieur Geefs d'Anvers"[3].
  • Il se tient régulièrement des expositions, les paroissiens ont un engagement marqué en faveur des pauvres et des migrants. L'église est en outre munie d'une thématique toute récente centrée sur la Compassion. En effet, Le projet House of Compassion[6] (HOC) veut, "à partir de la réalité des plus pauvres, favoriser la rencontre entre tous, habitants et personnes de passage, jeunes et moins jeunes, privilégiés et exclus, croyants de multiples convictions et non-croyants, offrant ainsi le visage d’une Église qui soit celui de l'accueil, l'ouverture et la solidarité. Dans un bâtiment parmi les plus beaux de Bruxelles, accueillir et célébrer avec les personnes «de la périphérie» constitue un acte religieux profondément chrétien, qui revêt aussi une dimension politique, dans la pure tradition des Béguines, ces femmes engagées et résistantes, précurseurs d’une pensée chrétienne audacieuse"[7].

Bibliographie

  • Denis Coekelberghs et Pierre Loze, L'église Saint-Jean-Baptiste au béguinage à Bruxelles et son mobilier, Bruxelles, Monographie du Patrimoine artistique de la Belgique, , 332 p..
  • Alain Jacobs et Pierre Loze, Les églises, chapelles et couvents disparus : Bruxelles autrefois, Bruxelles, Association du Patrimoine artistique, , p. 100-109

Galerie

    Références

    1. « "Me battre pour les autres ? Le sens de ma vie ! " », sur RTBF Info, (consulté le )
    2. « Project Time-out, Begijnhofkerk Brussel », sur Caritas (consulté le )
    3. Denis Coekelberghs, L'église Saint-Jean-Baptiste au béguinage à Bruxelles et son mobilier, Bruxelles, Monographie du Patrimoine artistique de la Belgique, , 332 p., p. 183
    4. « Théodore Van Loon », sur bozar.be (consulté le )
    5. « La technique picturale de Van Loon », sur www.researchgate.net (consulté le )
    6. Projet HOC : http://www.goedebijstand.be/Documenten/HoC-FR-Synthese.pdf
    7. « Bruxelles : l'église du Béguinage dédiée aux droits humains », sur Le site de l'Eglise Catholique en Belgique, (consulté le )
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