Économat des armées

L'Economat des Armées (EdA), anciennement Économat de l'Armée, est un établissement public à caractère industriel et commercial français. L'EdA est une centrale d’achat et un prestataire de services dédié au soutien des formations administratives de la défense, sous tutelle de l'État-major des Armées, au sein du ministère de la Défense. L'établissement est dirigé par un commissaire général des armées, assisté par un conseil d'administration.

Historique

En 1916, pendant la Première Guerre mondiale, sont créés les coopératives d'armée. L'organisation des coopératives aux armées est reconstituée en 1939 dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale, avec des coopératives spécialisées dans la fourniture d'articles de bazar et de cantine, et d'autre part, un Centre d'Approvisionnement en Légumes et Denrées d'Ordinaire (CALDO), en assurant le ravitaillement des ordinaires des corps de troupe. Les coopératives aux armées fonctionnent en Afrique du Nord et au Levant (Moyen-Orient) au profit des Forces françaises libres. La loi non publiée no 707 du rebaptise le CALDO en OCADO, Organe Central d'Achats de Denrées Ordinaire[1].

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, se pose la question du maintien d'une structure d'approvisionnement des armées en temps de paix. Une instruction ministérielle du fixe le principe de regroupement des Économats de métropole et des coopératives militaires autonomes d'Afrique du Nord, donnant ainsi naissance au service des Économats et OCADO de l'armée. Le , les OCADO sont dissous et leurs missions confiées aux Économats. L'année suivante, les Économats cessent leurs activités en France métropolitaine, Afrique du Nord et Autriche. En 1951, trois instructions datées du 1er février et prises en application de la loi du confèrent aux Économats le caractère d'établissement public à caractère commercial[1].

Estimant que seule la loi peut créer un établissement public, en 1957, à l'occasion d'un pourvoi, le Conseil d'État (CE., , recours Barrot et Pierre) fait annuler ces textes qui donnent lieu à une nouvelle loi en 1959. La loi n° 59-869 du 22.7.1959 rebaptise les « Économats de l'Armée » en « Économat de l'Armée » avec le statut d'EPIC et abroge la loi du  ; elle est complétée par le décret n°64-1213 du fixant ses modalités d'organisation et de gestion. La tutelle de l'EPIC est exercée par le Secrétariat général pour l'administration[1], et en matière de contrôle, par le ministère des finances.

Refondation (2002)

L’article 63 de la loi de finances rectificative no 2002-1576 du refonde le fonctionnement de l'EPIC. Rebaptisé « Économat des Armées », l’ancien Économat de l’Armée voit son caractère d’organisme interarmées officialisé par le biais de la loi de finance rectificative pour 2002. Ce texte modifie ainsi la loi du qui fixait jusque-là le statut de l’établissement, étend son périmètre d’intervention au soutien en métropole et ouvre son champ d’activité à la prestation de services[2].

En effet, ce texte élargit l’action de l’Économat au « soutien logistique et la fourniture de services, de denrées et de marchandises diverses, aux formations militaires en France et à l’étranger ainsi qu’aux parties prenantes collectives et individuelles autorisées par le Ministre de la Défense »[3].

Dans un deuxième temps, le décret du 11 mars 2004 (version consolidée au ) portant sur l’organisation et le fonctionnement de l’EdA lui procure les moyens réglementaires nécessaires à l’exercice de ses nouvelles missions : l’établissement se voit attribuer la qualité de centrale d’achat au sens des articles 5 et 15 de l’ordonnance du (articles 9 et 31 du CMP - code des marchés publics- 2006). Cette qualification se traduit, pour les forces armées, par la possibilité de s’adresser à l’EdA pour toute fourniture de biens et services, sans autre forme de mise en concurrence dès lors que l’EdA applique pour lui-même, et pour la totalité de ses achats, les dispositions du CMP ou de l’ordonnance du [4].

L’EdA a opté pour l’ordonnance no 2005-649 du et son décret d’application relatif aux pouvoirs adjudicateurs non soumis au code des marchés publics : le décret no 2005-1742 du .

Les directeurs

* Les directeurs des économats et de l'OCADO

  1. l'intendant militaire Pillet (17/07/1942-30/03/1947)
  2. l'intendant militaire Lureau (01/04/1947-30/01/1951)

* Les directeurs généraux du service des économats de l'armée

  1. l'intendant militaire Vergely (01/02/1951-30/06/1955)
  2. l'intendant militaire Rousseau (01/07/1955-13/12/1957)
  3. l'intendant militaire Maugin (01/01/1958-31/12/1958)

* Les présidents-directeurs généraux du service des économats de l'armée

  1. l'intendant général Planes (01/01/1959-04/06/1961)
  2. l'intendant général Bernard de Courville (05/06/1961-20/05/1963)
  3. l'intendant général Maugin (21/05/1963-30/06/1963)
  4. l'intendant général Dujardin (01/07/1963-31/12/1964)

* Les directeurs généraux de l'économat de l'armée

  1. l'intendant général Dujardin (01/01/1965-30/11/1965)
  2. l'intendant général Gaillard (01/12/1965-31/12/1967)
  3. l'intendant général Abric (01/01/1968-02/11/1972)
  4. l'intendant général Andreani (03/11/1972-10/05/1979)
  5. l'intendant général Le Scouarnec (11/05/1979-31/07/1982)
  6. l'intendant général D'Aspe (01/08/1982-28/02/1986)
  7. le commissaire général de division Reynal (01/03/1986-31/08/1988)
  8. le commissaire général de division Pascaud (01/09/1988-31/07/1991)
  9. le commissaire général de division Barjou (01/08/1991-31/07/1993)
  10. le commissaire général de division Laurent (01/08/1993-30/09/1997)
  11. le commissaire général de division Martin (01/10/1997-30/09/2001)
  12. le commissaire général de brigade Foissier (01/10/2001-31/12/2002)

* Les directeurs généraux de l'économat des armées

  1. le commissaire général de brigade Foissier (01/01/2003-31/01/2004)
  2. le commissaire général de division Foissier (01/02/2004-31/12/2006)
  3. le commissaire général Durbise (01/01/2007-31/12/2009)
  4. le commissaire général Beyries (05/01/2010-28/02/2011)
  5. le commissaire général Vuillermet (01/04/2011- 31/07/2016)
  6. le commissaire général de 1re classe Lautrédou (01/08/2016 - 06/06/2021)
  7. le commissaire général de 1re classe Pourqué (07/06/2021 - )

Implantations et présences (passées et actuelles)

En France

  1. Pantin
  2. Lille (au sein de la Citadelle Vauban).
  3. Canjuers : pour une durée de dix ans renouvelable selon arrêté du [5].
  4. Solenzara (Corse) : par arrêté du [6].
  5. En Guyane : sous la forme d'un comptoir, établit à Cayenne, par arrêté du [7].
  6. À l'île de la Réunion : sous la forme d'un comptoir, à Saint-Denis, par arrêté du [8].
  7. Aux Antilles : sous la forme d'un comptoir couvrant la Martinique et la Guadeloupe par arrêté du [9].

À l'étranger

  1. Allemagne
  2. Afghanistan
  3. Émirats arabes unis
  4. Bosnie-Herzégovine
  5. Croatie
  6. Macédoine
  7. Kosovo
  8. Côte d'Ivoire
  9. Tchad
  10. Cameroun
  11. Algérie
  12. Laos (base de Seno)
  13. Nouvelle-Calédonie sous la forme d'un comptoir, pour une durée de cinq ans, par arrêté du [10].
  14. Djibouti sous la forme d'un comptoir par arrêté du [11], en remplacement du centre militaire de ravitaillement complémentaire(CMRC).
  15. Haïti
  16. Somalie
  17. Rwanda
  18. République tchèque
  19. Ukraine
  20. Bénin

Références

  1. (fr) « Historique », sur www.Economat-Armees.com (consulté le )
  2. (fr) « Cadre juridique », sur www.Economat-Armees.com (consulté le )
  3. (fr) Art. L3421-1 du Code de la défense
  4. (fr) Décret N° 2004-216 du 11 mars 2004 (version consolidée au 9 septembre 2006) portant sur l’organisation et le fonctionnement de l’Economat des Armées [PDF]
  5. Arrêté du 24 juin 1965
  6. Arrêté du 5 décembre 1967
  7. Arrêté du 1 septembre 1965
  8. Arrêté du 5 juillet 1973
  9. Arrêté du 29 septembre 1972
  10. Arrêté du 31 décembre 1975
  11. Arrêté du 20 février 1969

Voir aussi

Lien externe

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