songe-creux

Français

Étymologie

De songer et creux, surnom de Jean de l'Espine du Pont-Alais (ou du Pont-Allais ou du Pontalletz), poète comique parisien du XVIe : « Et vu qu'il leur avait donné de passe temps, et plus fait rire que n'eût Songe-creux, qu'on lui baillât les dix pans de saucisses mentionnés en la joyeuse harangue. »  (François Rabelais, Gargantua)

Nom commun

Invariable
songe-creux
\sɔ̃ʒ.kʁø\

songe-creux \sɔ̃ʒ.kʁø\ masculin

  1. Personne qui rêve habituellement à des projets chimériques.
    • Martial n’était qu’un rêveur, un de ces songe-creux qui semblent porter tout un monde entier dans le cerveau et qui n’y ont rien que des bulles d’air.  (Jules Claretie, Le Train 17, 1877)
    • Au milieu du siècle dernier, on traitait de songe-creux et de lunatiques ceux qui prétendaient aplanir les hiérarchies traditionnelles et renverser même la personne du Roi.  (Pierre Louÿs, Liberté pour l'amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
    • Vieillir est sot, ne nous laissons pas abuser par les belles maximes des songe-creux bibliques.  (Paul Fort, Le livre des visions : Vivre en Dieu, éd. 1941, p.13)
  2. Personne dont la pensée est limitée et irrationnelle.
    • Comme tous les songe-creux, je confondis le désenchantement avec la vérité.  (Jean-Paul Sartre, Les Mots, 1964, II)

Synonymes

Traductions

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (songe-creux)
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.