pitoune

Voir aussi : Pitoune

Français

Étymologie

(Date à préciser) De l’amérindien[1] pour « petit cylindre de bois ».
Une version populaire assez répandue laisse croire que le mot viendrait de l’anglais happy town[2].

Nom commun 1

pitoune \pi.tun\ féminin

  1. (Canada) Petite bille de bois que l’on fait flotter avec d’autres pour la mener vers une scierie après l’abattage. Note : Il ne faut pas confondre le billot et la pitoune. Avant de faire la drave de la pitoune, le draveur avait fait celle des billots.
    • La rivière est pleine de pitounes.
    • Une pitoune mesure 4 pieds.
    • Quelque 14 tableaux flamboyants aussi grandioses que magiques qui mettent notamment en scène des draveurs giguant sur la pitoune, des combats épiques à l’épée, une poignée de vaillants combattants à la défense d’un grand fort et des femmes montant aux barricades !  (L’aut’journal, 14 août 2007)
    • Ils ont bûché de la pitoune dedans le bois, ils ont pêché dans la mer.  (Le Vieux du Nord, Cayouche)
    • À cette époque les hommes circulaient souvent en marchant sur les billes flottantes. Celles-ci étaient plus longues et plus grosses que les billettes de quatre pieds qu’on appelle pitoune ; un billot de dix pouces de diamètre suffisait pour porter un homme.  (Victor Tremblay, Alma au Lac Saint-Jean : son histoire, Société historique du Saguenay, Chicoutimi, 1967, p. 29)
    • Qu’est-ce que vous faisiez sur la drave dans ce temps-là ? — On envoyait le bois à l’eau, descendre le bois, démancher les jams. Dans ce temps-là, c’ta’ [c’était] des billots, y avait pas de pitoune. — Quelle longueur ? — Treize pieds.  (Normand Lafleur, « Appendice III, Entrevue de N. Lafleur avec M. Wilbray grenier », La Drave en Mauricie, des origines à nos jours : histoire et traditions, Éditions du Bien public, Trois-Rivières, 1970, p. 149)

Vocabulaire apparenté par le sens

Nom commun 2

SingulierPluriel
pitoune pitounes
\pi.tun\

pitoune \pi.tun\ féminin

  1. (Québec) (Parfois péjoratif) Belle fille ou jolie femme.
    • As-tu vu la pitoune assise là-bas ?
    • Frédérick, un nageur, nul en mathématiques, mais qui est le prochain espoir sportif de son école. Par la force des choses, il est populaire et sort avec la pitoune de l’école. Mais il a besoin de voir autre chose et retourner à de vraies valeurs.  (La Presse, 24 mars 2007)
    • Mon personnage, c’est pas juste une pitoune, c’est une fille qui a du caractère.  (« L’Âge de la machine », Voir, 28 juin 2007)

Quasi-synonymes

Nom commun 3

pitoune \pi.tun\ féminin

  1. (Québec) (Désuet) Galette de sarrasin.
    • Les anciens cultivateurs mangeaient souvent de la pitoune, une galette faite avec de la grosse farine de sarrazin et de la mélasse.  (Hector Berthelot, Montréal : le bon vieux temps, Tome 1, Librairie Beauchemin limitée, Montréal, 1924, p. 104)
    • En anglais, ça s’appelle BUCKWHEAT, au Canada on l’appellait Sarrasin ! « De la vraie “pitoune”, quoi ! va s’écrier Ti-Pierre, « avec un p’tit brin de sirop d’érable, c’est pas trop bête ! »  (La Gazette de Joliette, 22 avril 1884, p. 2[3])

Traductions

Anagrammes

Références

  1. Jacques Rousseau, « Les Américanismes du parler canadien-français », Les Cahiers des Dix, volume 21, Québec, 1956, page 97
  2. Le nom Pitoune a donné naissance à une savoureuse anecdote. Il y a longtemps, à l’époque de la colonisation du Canada, l’endroit où les bûcherons allaient voir de belles filles pendant leurs congés était désigné du nom de Happy Town, que les oreilles des francophones comprenaient a pitoune (une pitoune). Comme étymologie populaire, on ne saurait trouver mieux ! Quoique très amusante, cette origine supposée n’est attestée nulle part, c’est une savoureuse anecdote inventée de toutes pièces et diffusée à la faveur du tourisme, puisque le mot Pitoune est un amérindianisme adopté dans la langue française au Québec et en Acadie. Cette histoire de Happy Town est toutefois bien ancrée parce qu’elle est une histoire ancienne : en 1920, Émile Dubois écrit : « Les Anglais, plus froids, moins expansifs, ont appelé une petite république acadienne plus bruyante, de la plage de Cocagne, le Happy Town ; elle est devenue bien vite la Pitoune. » (Chez nos frères les Acadiens, Montréal, Bibliothèque de l’Action Française, 1920, p. 148). En 1935, Antoine Bernard lui donne plutôt une origine québécoise : « Une jetée […] facile d’accès […] aux cargos de bois à pulpe (les pitounes, comme disent les pilotes québécois). » (Histoire de la survivance acadienne 1755-1935, Clercs de Saint-Viateur, Montréal, 1935, page 385). Le mot Pitoune est utilisé dans toutes les régions du Québec. En 1950, Raoul Blanchard écrit que devant le bois de sciage et le bois de chauffage, vient « surtout le bois de pulpe, la grande production des chantiers de l’intérieur, et auquel les Canadiens ont donné le nom pittoresque de pitoune ». (La Mauricie, Éditions du Bien public, Trois-Rivières, 1950, page 63).
  3. Voir le mot pitoune dans le Fichier lexical du Trésor de la langue française au Québec, Université Laval, [en ligne], http://www.tlfq.ulaval.ca/fichier/citations.asp?session=2560665546&mode=
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