ombre

Voir aussi : ombré

Français

Étymologie

(Nom 1) (Date à préciser) Du latin umbra.
(Nom 2) (Date à préciser) Du latin umbra, poisson ainsi nommé en latin, en raison de sa couleur sombre pendant le frai[1].
(Nom 3) (Date à préciser) Ellipse de terre d’ombre, de même étymon que les deux précédents mais, également appelé terre de Sienne, rapproché de Ombrie par fausse étymologie.

Nom commun 1

SingulierPluriel
ombre ombres
\ɔ̃bʁ\

ombre \ɔ̃bʁ\ féminin

  1. Obscurité relative que cause un corps opaque en interceptant la lumière.
    Femme à l’ombre (1) d’une ombrelle.
    • Puis, ayant longé un champ d’avoine, étoilé de bleuets et de coquelicots, nous arrivâmes en un verger où des vaches, à la robe bringelée, dormaient couchées à l’ombre des pommiers.  (Octave Mirbeau, « Le Père Nicolas », dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • Son corps n'est plus tellement d'un éphèbe. Il a beau ne vivre qu'à l’ombre pour conserver sa peau blanche laiteuse, il commence à n'être plus un Adonis.  (Henri Charrière, Papillon, éd. Robert Laffont, 1969, p. 401)
    • L’ombre de la Terre projetée sur la Lune en provoque l’éclipse.
    1. (Par extension) Absence de clarté ; obscurité ; nuit.
      • Les ombres de la nuit.
      • Le soleil chasse, dissipe les ombres.
    2. Ce qui dissimule ou empêche de connaître, ce qui est caché, oublié, mystérieux.
      • Les ombres du mystère : L’obscurité qui couvre les choses secrètes.
      • Ce que nous avons de plus nôtre, de plus précieux est obscur à nous-mêmes […] je suis transparente pour quelqu’un [M. Teste], je suis vue et prévue, telle quelle, sans mystère, sans ombres, sans recours possible à mon propre inconnu, —à ma propre ignorance de moi-même !  (Paul Valéry, La Soirée avec monsieur Teste, 1895)
  2. Silhouette, contour projeté par la lumière et intercepté par un corps.
    Une femme et son ombre (2).
    • « […]. Tourne-toi vers le nord, puis, lorsque l’ombre de ton chameau s'étendra à mi-distance de sa hauteur, tu franchiras un oued avec quatre thalas, et un pâturage de hâd. Tu baraqueras le lendemain, etc. »  (Roger Frison-Roche, Reportages africains (1946-1960), textes choisis par Catherine Cuénot, Paris : éd. Arthaud, 2010)
    • Une ombre portée.
    • Il le suit comme son ombre : Se dit d’un homme qui en suit un autre partout.
    • Lâcher la proie pour l’ombre : Abandonner un avantage réel pour un profit illusoire.
    • Le long des boutiques éclairées, des ombres se succédaient sans hâte. Il y avait des nègres, quelques Chinois, des blancs. Tous reluquaient les filles.  (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
    1. (Par analogie avec l’aspect inséparable de l’être et de son ombre portée) Fidèle ou inséparable compagnon.
      • Guénegaud était le chien et l’ombre de la Faustin au théâtre.  (Edmond de Goncourt, Faustin, 1882)
      • J’ai la vanité de me croire supérieur […] à la mère de mes enfants, à cette ombre tranquille qui m’accompagne.  (Alexandre Arnoux, Algorithme, 1948)
    2. (Par métonymie) Être ou chose que l’ombre accompagne normalement mais qui brille par son absence.
      • Cette espèce animale revêt un intérêt particulier dans le sens où tous et chacun en connaissent les traits de caractère marquants sans jamais en avoir vu l’ombre d’un seul, pour les raisons que celui-ci se fait rare et qu’il vit sur un territoire immense de 250 à 500 km2.  (Le Devoir, 7-8 mai 2005)
      • Souvenons-nous, c’est en 2002, lors du Sommet de Montréal, qu’a été proposé le projet du Quartier des Spectacles. Cinq ans plus tard, la signature lumineuse du Quartier s’est méritée un prix international (!) mais nous n’avons toujours pas vu l’ombre d’une brique. Où sont les grues et les marteaux piqueurs ?  (Cyberpresse, 12 novembre 2007)
    3. Personne amenée par un invité, convive.
      • Elle bâillait haut, tapait du poing son estomac exigeant, et descendait entraînant les ombres de son festin […] Point d’hommes à table, ni de rivale.  (Sidonie-Gabrielle Colette, Mes Apprentissages, 1936)
    4. Vague forme humaine.
      • Enfin à la nuit faite, des ombres fantômales, s’avançant hardiment vers l’ennemi, commencent à peupler la paix lacustre et mortuaire.  (Marguerite Baulu, La Bataille de l’Yser, Perrin & Cie, Paris, 1918, p. 359)
  3. Légère apparence.
    • Il n’y a pas l’ombre d’un doute, de bon sens, de sens commun, d’une difficulté.
    • Cette nation n’avait plus que l’ombre de la liberté.
    • L’ombre même du mal lui fait peur.
    1. Apparence trompeuse, chimère.
      • Courir après une ombre : Tenter d’atteindre un objectif irréalisable.
  4. (Poésie) Âme après qu’elle a quitté le corps, fantôme, esprit.
    • L’ombre d’Achille, de César, du grand Pompée lui apparut.
    • Pluton règne sur les ombres.
    • Le royaume des ombres.
    • Passer comme une ombre : Être fugace, n’avoir qu’un rôle transitoire.
    1. Personne ou chose personnifiée qui a cessé d’être ou perdu les qualités, les avantages qui faisaient sa force, sa grandeur, son éclat.
      • Le 19 octobre 1929, au Stock Exchange, sur le ticker, cette bande lumineuse couleur vert d’eau, où courent des transactions financières, on vit soudain passer les ombres chiffrées d’une cavalerie en déroute.  (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
      • Ce beau génie s’est affaibli avec l’âge, il n’est plus que l’ombre de lui-même.
      • La république romaine n’était plus que l’ombre de ce qu’elle avait été autrefois.
  5. (Peinture) Couleur sombre qu’on emploie dans un tableau pour ombrer et donner du relief aux parties éclairées → voir clair-obscur.
    L’ombre (5) de l’arrière-plan met en relief la figure principale.
    • Eh bien, il est fort utile d'avoir tant et tant appris à l'École à dessiner des façades, à les « rendre », à y faire de belles ombres, à les entourer d'arbres et à mettre des grouillots et de petites autos par-devant, car ceux qui vous jugeront ne comprendront que cela.  (Michel Bataille, La ville des fous, éd. Robert Laffont, 1966, p. 114)
    • C’est une ombre au tableau : C’est un léger défaut qui rehausse les qualités de telle chose ou personne, sans les effacer.
  6. Ce qui attriste, inquiète, assombrit le moral, nuit à la sérénité de l’esprit, tristesse, spleen, mélancolie.
    • Après, l’ombre redescendait sur la morne chambre d’hôtel où, du matin au soir, elle se morfondait dans l’attente des catastrophes !  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 24)
    • J’ai passé une bonne, une très bonne journée ; évidemment, il y a eu des petites ombres, mais c’était quand même une bonne journée.  (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éd. Casterman Poche, page 194.)
    1. Expression de tristesse, d’inquiétude.
      • Une ombre passa sur le visage de Condé, éteignit le sourire paterne et durcit les traits.  (Jacques Chardonne [Jacques Boutelleau], Les Varais, 1929)
  7. Ombre de château (sens héraldique)
    (Héraldique) Voir ombre de.
    • D’azur à l’ombre de château d’argent, à la bordure engrêlée de gueules, qui est de Châteauvieux du Loir-et-Cher → voir illustration « ombre de château »

Dérivés

Traductions

Nom commun 2

SingulierPluriel
ombre ombres
\ɔ̃bʁ\

ombre \ɔ̃bʁ\ masculin

  1. (Ichtyologie) Poisson ostéichthyen d’eau douce de la famille des Salmonidae, de genre Thymallus.

Synonymes

Dérivés

Traductions

Nom commun 3

SingulierPluriel
ombre ombres
\ɔ̃bʁ\

ombre \ɔ̃bʁ\ masculin

  1. (Arts) Ocre brune, servant notamment à ombrer.
    • Pour faire ce ton d'ombre, quand il est plus jaune sur les parties jaunâtres, mettre le ton de terre d'ombre naturelle, bleu de Prusse et un peu d'ocre jaune.  (Delacroix, Journal, 1853)
    • La terre d'ombre est une couleur brune, ainsi appelée parce que les premières exploitations du minerai furent faites à Nocera, […] [en] Ombrie.  (Coffignier, Coul. et peint., 1924)

Nom commun 4

SingulierPluriel
ombre ombres
\ɔ̃bʁ\

ombre \ɔ̃bʁ\ masculin

  1. Variante de hombre.

Forme de verbe

Voir la conjugaison du verbe ombrer
Indicatif Présent j’ombre
il/elle/on ombre
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que j’ombre
qu’il/elle/on ombre
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
ombre

ombre \ɔ̃bʁ\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de ombrer.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de ombrer.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de ombrer.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de ombrer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de ombrer.

Prononciation

Homophones

Anagrammes

Voir aussi

  • ombre sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  1. « ombre », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (ombre), mais l’article a pu être modifié depuis.
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