hourra

Français

Étymologie

(XVIIIe siècle) De l’anglais hurrah dont, dans le retour de Puck, Rudyard Kipling situe l’origine à l’époque des Saxons et la traduit par « Thor nous aide ». Il s’agit le plus probablement d’une étymologie populaire. Le mot est attesté, en français, sous la forme huzza, houzza, houzaye qui provient de l’anglais huzza. Ce mot est attesté depuis 1573 et est d'abord un cri d'encouragement ou d'effort des marins hissant les voiles, on le rapproche de to heezehisser »). Hurra(h), en anglais, est l’altération de huzza, peut-être en rapport avec des formes germaniques (voyez hurra en allemand).
Pour le cri des cosaques, du russe ура, ura d’origine tartare, à rattacher au verbe wurmak (« frapper, battre ») dont l'impératif de la troisième personne du singulier donne urá (« qu'il frappe »), à moins qu'il ne s'agisse d'un emprunt au vocabulaire des marins via l’allemand ou l’anglais.

Nom commun

SingulierPluriel
hourra hourras
(h aspiré)\u.ʁa\

hourra (h aspiré)\u.ʁa\ masculin

  1. Cri d’acclamation.
    1. Acclamation pour accueillir un souverain, un général, un amiral, un grand personnage, un orateur, etc.
      • Le général victorieux entra dans la ville au milieu des hourras de la population.
    2. Acclamation poussées en l’honneur de quelqu’un.
      • Aussi, les hourras et les applaudissements ne cessèrent qu'au moment où le docteur Fergusson réclama le silence par un geste aimable.  (Jules Verne; Cinq semaines en ballon)
      • Un hourra d'acclamations joyeuses retentit sur le tillac et monta vers le ciel comme une prière d'église, comme le premier cri du Te Deum.  (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
      • On entendait vers Noisseville des hourras et des accents lointains d'une musique allemande.  (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, p.168, 86e éd., Plon-Nourrit & Cie)
      • Des hourras ponctuèrent le discours du Prince, qui, à la fin, entonna une hymne que tous les hommes reprirent avec lui : « Ein fester Burg ist unser Gott ! C’est un rempart que notre Dieu ! »  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 263 de l’éd. de 1921)
  2. Cri de certaines troupes étrangères, russes notamment, montant à l'assaut ou engageant une action.
    • Ces kosaques […] sortirent du bois en criant hourra! hourra! cri devenu fameux, et dont les Tartares se servent quand ils courent sur leurs ennemis.  (E. de Labaume, Relation circonstanciée de la Campagne de Russie en 1812, 3e éd., p. 126)
    • On était alors aux premiers jours du siège, et nous nous imaginions, pauvres miliciens naïfs, que les Prussiens, passant sous les feux des forts, allaient arriver jusqu’au pied du rempart, appliquer leurs échelles et grimper une belle nuit au milieu des hourras et des lances à feu agitées dans les ténèbres…  (Alphonse Daudet, Mon képi, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 124.)
    • Le hourra des cosaques.
    1. (Par métonymie) Attaque.
      • Nous eûmes à essuyer trois hourras de cosaques.

Variantes orthographiques

Synonymes

Traductions

Interjection

Invariable
hourra
(h aspiré)\u.ʁa\

hourra (h aspiré)\u.ʁa\

  1. Exclamation exprimant la joie ou servant à acclamer quelqu’un.
    • Aussitôt qu’à la lueur de la fusillade et des pots à feu, on nous aperçut, les Anglais se mettent à crier : Voici les Français ! Hourra ! Vive la France !  (Ernest Doin, Le Conscrit ou le Retour de Crimée, Beauchemin & Valois, 1878, acte I, scène I)

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (hourra), mais l’article a pu être modifié depuis.
  • « hourra », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
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