fatalisme

Français

Étymologie

(1724) → voir fatal et -isme [1]

Nom commun

SingulierPluriel
fatalisme fatalismes
\fa.ta.lism\

fatalisme \fa.ta.lism\ masculin

  1. Doctrine exposant que la situation et les événements (désagréables) sont à mettre au compte de la fatalité, ou de la volonté divine. Négation du libre arbitre.
    • [Le fatalisme, c’est] la coordination forcée des choses soumises à un plan général.  (Honoré de Balzac, Louis Lambert, 1832, (cité par TLFi))
    • [À propos de] l’indiscrète manière d’attribuer à la providence les sottises ou les fautes des individus, et de trouver bien, les événements quels qu’ils soient, par le seul fait qu’ils sont accomplis, et par conséquent permis, ou voulus de Dieu. Ce charabia de piété mal entendue, en glorifiant tout abusivement, ressemble fort au fatalisme musulman.  (Amiel, Journal intime,1866)
    • Claude Bernard explique très bien les deux termes : « Nous avons donné le nom de déterminisme à la cause prochaine ou déterminante des phénomènes. Nous n’agissons jamais sur l’essence des phénomènes de la nature, mais seulement sur leur déterminisme, et par cela seul que nous agissons sur lui, le déterminisme diffère du fatalisme sur lequel on ne saurait agir. Le fatalisme suppose la manifestation nécessaire d’un phénomène indépendant de ses conditions, tandis que le déterminisme est la condition nécessaire d’un phénomène dont la manifestation n’est pas forcée. Une fois que la recherche du déterminisme des phénomènes est posée comme le principe fondamental de la méthode expérimentale, il n’y a plus ni matérialisme, ni spiritualisme, ni matière brute, ni matière vivante ; il n’y a que des phénomènes dont il faut déterminer les conditions, c’est à dire les circonstances qui jouent par rapport à ces phénomènes le rôle de cause prochaine. » […] Comme le dit très bien Claude Bernard, du moment où nous pouvons agir, et où nous agissons sur le déterminisme des phénomènes, en modifiant les milieux par exemple, nous ne sommes pas des fatalistes.  (Émile Zola, Le Roman expérimental, 1880)
  2. (par extension) (Familier) Résignation devant le cours des choses, sur lequel on s’abstient d’agir.
    • […] le fatalisme n’opposant aucune précaution contre la peste, ce terrible fléau y enlève très souvent une partie très considérable de la population.  (Adriano (Adrien) Balbi, La Population des deux mondes, Revue des Deux Mondes, tome 1, 1829)
    • Et Yasmina essayait de le consoler, de lui inculquer son tranquille fatalisme.
      - Mektoub, disait-elle. Nous sommes tous sous la main de Dieu et tous nous mourrons, pour retourner à Lui…
       (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
    • Mais comment y parvenir, ajoutent-ils, considérant l’apathie formidable et le fatalisme de nos classes dirigeantes ?  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
  3. (par extension) Enchaînement fatal, inévitable, logique.

Traductions

Prononciation

Voir aussi

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (fatalisme), mais l’article a pu être modifié depuis.
    1. « fatalisme », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
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