épouvante

Voir aussi : épouvanté

Français

Étymologie

Déverbal de épouvanter.

Nom commun

SingulierPluriel
épouvante épouvantes
\e.pu.vɑ̃t\
Maria Yakunchikova, L’épouvante, 1893-95 (1)

épouvante \e.pu.vɑ̃t\ féminin

  1. Peur intense causée par une menace devenue soudain perceptible.
    • Ils s’arrêtèrent tout à coup, et se regardèrent avec épouvante ; car il leur avait semblé que d’autres éclats de rire, trop différents des leurs pour en être un écho, retentissaient à côté d’eux dans l’ombre...  (Hégésippe Moreau, La Souris blanche, 1837)
    • Du haut d’un des escarpements qu’il put atteindre, il vit la mer, masse d'azur qu’il prit pour une muraille solide, et dont la grandeur le jeta dans l’épouvante.  (George Sand, Evenor et Leucippe, Garnier frères, 1856, t. 1, p. 209)
    • Le bruit sourd de la chute, les flots de sang qui jaillirent du corps et diaprèrent au loin le pavé, frappèrent d’épouvante jusqu’au duc lui-même.  (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. VIII)
    • II pleut donc du sang de là-haut ? se dit-il tout glacé d’épouvante.  (Alphonse Brot, Les Nuits terribles, J. Rouff, 1880, p. 103)
    • Folle d’épouvante à l’aspect de cette figure étrangère, qui lui rappelait brusquement tous les infâmes travaux nocturnes auxquels elle était condamnée depuis si longtemps déjà, la misérable rougit sous son fard et, rongée jusqu’à l’âme, courba le front.  (Léon Cladel, Petit Cahier, E. Monnier, 1885, p. 71)
  2. (Par extension) Appréhension, peur profonde et persistante.
    • Cependant il avait toujours des réveils de fierté qui l’isolaient et lui faisaient songer avec épouvante à la solitude de son cœur ; ses tendresses nerveuses le condamnaient à vivre à part, dans un désir inassouvi de noblesse sereine et d’amour absolu.  (Émile Zola, Madeleine Férat, 1868, chap. 9)
    • Sa femme vivait dans l’épouvante d’un scandale, et cela lui avait fait les cheveux tout blancs au milieu de la jeunesse.  (Hugues Le Roux, Le Chemin du crime, V. Havard, 1889, p. 243)
  3. (Par métonymie) Incarnation, représentation de ce qui est épouvantable.
    • La ville de Pompéi fut en proie à des scènes d’épouvante et d’horreur que l’imagination se figure mieux que la plume ne saurait les retracer.  (Louis Figuier, Scènes et Tableaux de la nature, 9e éditiion, Hachette et Cie, 1904, p. 130)
    • La plume d’un Edgar Poe pourrait seule rendre une telle vision d’épouvante. Cela donnait le frisson et fascinait tout à la fois.  (Arnould Galopin, Le Bacille, Albin Michel, 1928, p. 24)

Apparentés étymologiques

Vocabulaire apparenté par le sens

Traductions

Forme de verbe

Voir la conjugaison du verbe épouvanter
Indicatif Présent j’épouvante
il/elle/on épouvante
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que j’épouvante
qu’il/elle/on épouvante
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
épouvante

épouvante \e.pu.vɑ̃t\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de épouvanter.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de épouvanter.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de épouvanter.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de épouvanter.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de épouvanter.

Voir aussi

Références

  • « épouvante », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (épouvante), mais l’article a pu être modifié depuis.
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