écouter

Français

Étymologie

Du moyen français escouter, de l’ancien français escouter, du latin populaire *escŭltare, réfection, par changement de préfixe (es- était la prononciation populaire de ex-), du bas latin ascŭltare, lui-même altération du latin classique auscŭltare (« écouter », « entendre »). Cognat du picard acouter qui a conservé la première voyelle a(s)-, de l'italien ascoltare, du wallon aschoûter, de l'espagnol escuchar.

Verbe

Écouter un coquillage. (1)

écouter \e.ku.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’écouter)

  1. Faire attention, prêter l’oreille pour entendre.
    • – Je suis citoyen britannique ! – continua Bert, obstiné. – Vous n’êtes pas obligés d’écouter, mais rien ne me force à me taire.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 352 de l’éd. de 1921)
    • J'ai à la main gauche un mange-disques sur lequel nous écoutons un quarante-cinq tours de Barry Whit et un autre de Guitar Boogie.  (Azouz Begag, La guerre des moutons, éd. Fayard, 2008, p. 91)
    • De chaumières en tavernes, il écoute les bardes et les vieux rhapsodes qui lui récitent des chants populaires remontant à la nuit des temps.  (André Clavel, L’Iliade boréale, dans L’Express n° 3081, 21 juillet 2010)
    • Camille demanda à ses hôtes ce qu'ils buvaient, chercha les alcools avec des hésitations qu'on pouvait prendre pour de la distraction, puis s'assit avec un verre de jus d’orange, la mit en veilleuse et écouta.  (Tom Verdier, « Le beauf », dans Lucie dans le ciel, Éditions Albin Michel, 2011)
    • (Théâtre) Cet acteur sait écouter, il écoute bien.
    • Écoute, écoutez, à l’impératif, s’emploient souvent pour appeler quelqu’un, ou pour éveiller fortement son attention.
    • Écoutez, j’ai quelque chose à vous dire.
    • Un écoute s’il pleut s’est dit d’un Moulin qui n’allait que par des écluses.
    • (Figuré)
    • C’est un écoute s’il pleut se dit d’un Homme faible qui se laisse arrêter par les moindres obstacles, ou qui attend toujours pour agir une aide incertaine.
  2. Prêter l’oreille, prêter attention avec plus ou moins de bienveillance.
    • Silence, voyons, dit le maire. Chacun doit écouter avec courtoisie l'adversaire, même s'il est de mauvaise foi, même s'il manque de civilité !  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Pendant qu’il se débondait avec rage dans un besoin d’évacuer toute sa purulence, les autres écoutaient, vivement intéressés, presque apitoyés.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 18)
    • Les chanteurs que nous écoutions lorsque nous étions ados nous paraissent un peu nian-nian, nous sommes passées à autre chose tout en les conservant dans notre cœur.  (Sioux Berger, Ma to-do list pour bien m'organiser : 100 listes pour aller à l'essentiel, éd. Marabout, 2013)
  3. Donner quelque croyance, quelque consentement à ce qu’une personne propose ; prendre plaisir à l’entendre.
    • On ne voulait pas écouter la proposition de paix qu’il faisait.
    • S’il me propose cela, je l’écouterai volontiers.
    • Il parla d’accommodement, mais il ne fut pas écouté.
    • Écoutez la voix, les inspirations de Dieu.
    • Écouter les conseils, les avis de quelqu’un.
    • Apaisement ! apaisement ! Hélas ! nous écoutera-t-on ?  (Victor Hugo, Actes et paroles — Avant l’exil, chapitre Le Droit et la Loi, 1875, p. 34)
  4. Obtempérer ou obéir à quelqu’un.
    • Cet enfant ne veut écouter personne.
    • Ces soldats indisciplinés n’écoutèrent pas leur chef. (Figuré)
    • Écouter la raison.
    • Écouter la voix de la nature.
    • N’écouter que sa passion, sa colère, son désespoir.
    • N’écouter que soi-même, Ne consulter que ses propres inspirations, bonnes ou mauvaises.
  5. (Figuré) Se laisser aller à un sentiment ou à une passion.
    • Au contraire, le roi Hilperik, sorte d’esprit fort à demi sauvage, n’écoutait que sa propre fantaisie, même lorsqu’il s’agissait du dogme et de la foi catholique. L’autorité du clergé lui semblait insupportable, […].  (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
  6. (Canada) Regarder (un film, la télévision)
  7. (Pronominal) Parler lentement, avec apprêt en croyant bien dire.
  8. (Pronominal) S’inquiéter à tout propos de sa santé.

Dérivés

Proverbes et phrases toutes faites

Traductions

Prononciation

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (écouter), mais l’article a pu être modifié depuis.
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.