Tabac

Le tabac est un produit psychotrope manufacturé élaboré à partir de feuilles séchées de plantes de tabac commun (Nicotiana tabacum), une espèce originaire d'Amérique centrale appartenant au genre botanique Nicotiana (famille : Solanaceae).

Pour les articles homonymes, voir Tabac (homonymie).
Plante de tabac.
Tabac blond séché et haché.

L'usage du tabac s'est largement répandu dans le monde entier à la suite de la découverte de l'Amérique. Sa commercialisation est souvent un monopole d'État et soumise à des taxes qui varient fortement selon les pays.

Le tabac génère une forte dépendance et sa consommation est responsable de près de 6 millions de décès par an dans le monde dont 600 000 sont des non-fumeurs exposés à la fumée[1] (tabagisme passif). De nombreuses maladies sont liées au tabagisme (maladies cardiovasculaires et cancers, entre autres).

Production

Article détaillé : Nicotiana tabacum.

Les Nicotiana sont des plantes néotropicales nitrophiles, originaires des régions chaudes et nécessitant un sol riche en humus. La température et la nature des sols jouent un rôle prépondérant sur les propriétés du tabac : la culture ne peut s'effectuer qu'entre des températures allant de 15 °C à 35 °C, 27 °C constituant un idéal pour l'épanouissement des plants. On estime la surface cultivée mondiale à 5 millions d'hectares, essentiellement en Asie et en Amérique, bien que sa relative plasticité lui permette d'être cultivée entre le 60e degré de latitude nord et le 40e degré de latitude sud. Le degré de maturation et la méthode de récolte des feuilles constituent des éléments essentiels et déterminants pour leur destination. Sous-maturées, les feuilles sont destinées aux capes pour cigares (l'enveloppe extérieure). La récolte en feuilles peut durer plus d'un mois, les feuilles étant récoltées une par une selon la maturation, tandis que la récolte par tige est beaucoup plus rapide car mécanisée, mais au détriment de la qualité. Il existe trois grandes variétés de tabac cultivé pour être fumé : le tabac de Virginie, le Burley (en) et le tabac oriental[2],[3].

Culture

Plante de tabac adulte.

La graine est semée en pépinière ou sur semis flottants au début du mois de mars puis est transplantée au champ à la mi-mai. La plante atteint 1,80 m au début de l’été lorsque commence la floraison. La fleur est coupée afin que les feuilles se développent (une vingtaine par pied). Les premières décolorations indiquent le moment de la récolte (juillet/août) qui nécessite une main-d'œuvre abondante et attentive. Les feuilles de tabac sont séchées sous air chaud, dans des séchoirs traditionnels ou sous serres. Les feuilles sont triées à l’automne et en été[4].

Le séchage à l'air chaud dure une semaine et nécessite environ 20 kg de bois pour sécher kg de tabac. Le mode de séchage à l'air chaud se classe au premier rang par son taux d'utilisation avec environ 6 tonnes de tabac sur 10 traitées par ce processus. Ce séchage entraîne une déforestation importante[5]. Dans la partie méridionale de l’Afrique, ce sont plus de 140 000 hectares de terrains boisés qui disparaissent chaque année pour servir de combustible pour le séchage du tabac, ce qui correspond à 12 % de la déforestation annuelle totale dans la région[6].

Des maladies de la plante peuvent être détectées et incluent : fonte des semis, mildiou, oïdium, pourriture noire des racines, sclérotiniose, virus de la mosaïque du concombre, virus de la gravure du tabac, virus de la mosaïque du tabac et virus de la nécrose du tabac.

Les ravageurs incluent : taupes, courtillières, limaces, pucerons, hépiales, noctuelles (vers gris), thrips et araignées. D'autres ennemis incluent l'orobanche (plante parasite) et la nématode des tiges (anguillules).

Traitement

Tabac en train de sécher au soleil. Nord-ouest de l'Iran.

Les feuilles de tabac récoltées, sont séchées pour éliminer plus de 90 % de leur eau. Les tabacs en feuilles sont classés selon leur variété ou leur mode de séchage :

  • sun-cured, tabacs orientaux séchés au soleil ;
  • flue-cured, tabacs type Virginie séchés à l'air chaud ;
  • fire-cured, tabacs noirs type Kentucky séchés au feu ;
  • dark air-cured, tabacs noirs séchés à l'air naturel ;
  • light air-cured, tabacs clairs type White Burley séchés à l'air.

S'ensuit soit un stockage pour les tabacs fire-cured ou certains light air-cured, soit une fermentation pour favoriser la volatilisation de la nicotine et de l'ammoniac.

Composition

La composition du tabac est complexe (sa fumée contient environ 4 000 composés chimiques, dont 50 reconnus cancérigènes[7]), à cause de la complexité de la plante et à cause des nombreux traitements réalisés sur le tabac récolté pour en assurer la conservation, la couleur, le parfum, le goût, la plasticité, etc.

Dans la plante fraiche de Nicotiana tabacum, on trouve un mélange d'alcaloïdes composés de 93 % de (S)-nicotine, 3,9 % de (S)-anatabine, de 2,4 % de (S)-nornicotine, et de 0,5 % de (S)-anabasine.

Lors de sa croissance, la plante absorbe plusieurs produits radioactifs, qu'on retrouvera dans la fumée, le filtre et moindrement le papier des cigarettes ou des bidies[8],[9],[10],[11] et dans les poumons, via l'inhalation de la fumée[12]. On y trouve des traces de thorium, polonium et d'uranium[13]. Le polonium du tabac engendre le plus de radioactivité inhalée[14].

Les feuilles de tabac sont sensibles à certains polluants dont l'ozone troposphérique. Le stress oxydant peut en modifier la composition.

L'American Journal of Public Health (en) a montré, en septembre 2008, que les « majors » de l'industrie du tabac, Philip Morris, RJ Reynolds Tobacco Company, British American Tobacco, etc., ont volontairement caché au public, depuis les années 1960, la présence de polonium 210, une substance hautement cancérigène (et utilisée pour l'assassinat de l'espion Alexandre Litvinenko) dans les cigarettes[15],[16],[17]. Une des explications de cette présence de produits radioactifs dans le tabac est l'utilisation fréquente aux États-Unis d'engrais à base d'apatites, utilisés pour donner une saveur spécifique au tabac[15],[16],[18]. Certaines variétés semblent absorber moins de radon et de polonium[19] (sous réserve que cela ne soit pas dû à une moindre présence de ces produits dans leur environnement).

L'industrie tabatière ajoute en plus dans le tabac de cigarettes des additifs (arômes, sucres, humidifiants), notamment des composés d'ammoniac qui modifient le pH de la nicotine (plus alcalin), en facilitent l'absorption tout en renforçant la dépendance à celle-ci (ouverture plus importante des récepteurs à la dopamine)[20].

Consommation

Article détaillé : Tabagisme.

Le tabac est consommé principalement fumé sous forme de cigares, de cigarettes, à l'aide d'une pipe ou d'un narguilé ; il peut aussi être mâché (chiqué), sucé (snus) ou prisé.

Au début du XXe siècle, le tabac est cultivé et consommé sur tous les continents. Les progrès techniques et industriels font évoluer sa production et la consommation de cigarettes supplante dès lors la chique, la prise, la pipe et le cigare. En 1880, il est vendu cent millions de cigarettes dans le monde, en 1900 un milliard de cigarettes[21]. Sa consommation se diffuse massivement au milieu du XXe siècle avec l'essor de la publicité. En 1940, 1 000 milliards de cigarettes sont vendues dans le monde, 2 000 milliards en 1960, 5 000 milliards en 1980, 6 000 milliards en 2014[22].

La consommation de tabac entraine généralement une dépendance durable[23].

Effets et toxicité

Effets sur la santé

Article détaillé : Effets du tabac sur la santé.
Aspect d'un cancer (masse blanchâtre) survenu sur un poumon tabagique

La consommation de tabac est responsable selon l'Organisation mondiale de la santé de 6 millions de morts par an dans le monde, soit approximativement 10 % du total[24]. La consommation de tabac peut provoquer[25] :

L'arrêt de la consommation de tabac permet de réduire les risques[26].

Le tabac à rouler, moins cher en Belgique et en France en 2018 que les cigarettes classiques en raison d'accises plus faibles, est également plus nocif que ces dernières, émettant de trois à six fois plus de particules fines cancérogènes[27],[28],[29],[30].

Effets sur l'environnement

La culture du tabac nécessite 5,3 millions d'hectares (53 000 km2) de terres arables dans le monde. Le séchage du tabac nécessite par ailleurs une grande quantité de bois[31]. La culture du tabac est ainsi responsable de 5 % de la déforestation dans les pays en développement[31]. Elle contribue significativement à la déforestation dans certains pays comme le Zimbabwe[32].

Article connexe : Déforestation.

Les mégots de cigarettes sont par ailleurs une source de pollution majeure, notamment pour les cours d'eau.

Article détaillé : Mégot.

Économie

La consommation extensive du tabac dans le monde a engendré la constitution de majors d'industrie puissantes.

Le premier producteur mondial de tabac est le monopole chinois China National Tobacco Corporation.

Plus de 70 % du marché hors Chine est réalisé par quatre multinationales aux diverses marques. Ce sont, dans l'ordre décroissant de chiffre d'affaires :

  • l'américain Philip Morris International (Bond Street, Chesterfield, L&M, Marlboro, Philip Morris…) ; afin d'éviter un risque de procès aux États-Unis relatif à ses activités à l'international, PMI s'est séparé de sa maison-mère Altria, société de tabac qui se limite désormais au marché américain, et a délocalisé son siège opérationnel à Lausanne, en Suisse ;
  • le britannique British American Tobacco (Dunhill, Kent, Lucky Strike, Winfield, Vogue…) ;
  • le japonais Japan Tobacco (Benson & Hedges, Camel, Mild Seven, Silk Cut, Winston…) ;
  • le britannique Imperial Tobacco (Davidoff, Fortuna, John Player Special, News, West… et les anciennes marques françaises Gauloises et Gitanes, ainsi que les principales marques de tabac à rouler et de papier à cigarettes : Amsterdamer, Golden Virginia, Drum, Rizla+, …).

La production de tabac, estimée à plus de 7 millions de tonnes, est dominée par la Chine, l'Inde, le Brésil, les États-Unis et l'Indonésie. Dans l'Union européenne, les principaux producteurs sont l'Italie, la Pologne, l'Espagne, la Bulgarie et la Grèce. La très grande majorité des pays achètent du tabac, même lorsqu'ils sont eux-mêmes producteurs : dans ce cas, les importations visent à suppléer les lacunes sur le plan de la diversité.

La manufacture du tabac est dominée par la Chine, la Russie, les États-Unis, l'Allemagne et l'Indonésie[33]. Le tabac est essentiellement utilisé pour la production de cigarettes et de cigares. La production de cigarettes représente l'essentiel de la production et est estimée à plus de 5 000 milliards d'unités en 1993, 5 457 milliards d'unités en 2005.

Production mondiale de tabac par pays[34]
Pays 2010 2013 2016
 Chine 3 004 000 t 43,3 % 1 3 373 700 t 44,3 % 1 2 805 615 t 42,1 % 1
 Inde 690 000 t 9,9 % 3 776 339 t 10,2 % 3 761 318 t 11,4 % 2
 Brésil 787 817 t 11,3 % 2 850 673 t 11,2 % 2 675 545 t 10,1 % 3
 États-Unis 325 764 t 4,7 % 4 328 208 t 4,3 % 4 285 181 t 4,3 % 4
 Indonésie 135 700 t 2,0 % 6 260 200 t 3,4 % 5 196 154 t 2,9 % 5
 Zimbabwe 109 737 t 1,6 % 9 147 068 t 1,9 % 6 172 266 t 2,6 % 6
 Zambie 92 419 t 1,3 % 10 106 368 t 1,4 % 10 124 642 t 1,9 % 7
 Pakistan 119 323 t 1,7 % 8 108 307 t 1,4 % 9 116 157 t 1,7 % 8
 Tanzanie 60 900 t 0,9 % 14 86 359 t 1,1 % 12 102 473 t 1,5 % 9
 Argentine 132 870 t 1,9 % 7 112 348 t 1,5 % 8 93 671 t 1,4 % 10
 Mozambique 66 983 t 1,0 % 13 76 000 t 1,0 % 15 92 995 t 1,4 % 11
 Bangladesh 55 288 t 0,8 % 18 79 000 t 1,0 % 14 87 628 t 1,3 % 12
 Malawi 172 922 t 2,5 % 5 132 849 t 1,7 % 7 84 962 t 1,3 % 13
 Corée du Nord 72 000 t 1,0 % 12 80 000 t 1,1 % 13 82 727 t 1,2 % 14
 Turquie 53 018 t 0,8 % 19 93 158 t 1,2 % 11 70 000 t 1,1 % 15
 Laos 45 000 t 0,6 % 20 56 755 t 0,7 % 17 66 800 t 1,0 % 16
 Thaïlande 59 540 t 0,9 % 16 71 586 t 0,9 % 16 60 826 t 0,9 % 17
 Philippines 40 530 t 0,6 % 22 53 753 t 0,7 % 18 56 457 t 0,8 % 18
 Italie 89 112 t 1,3 % 11 49 770 t 0,7 % 20 48 470 t 0,7 % 19
 Ouganda 27 138 t 0,4 % 30 31 357 t 0,4 % 23 31 476 t 0,5 % 20
Total monde 6 942 803 t 100 % 7 615 411 t 100 % 6 664 234 t 100 %
Carte des principaux pays producteurs de tabac en 2014.

En France

La civette, enseigne des bureaux de tabac

En 2016, la France a produit environ 8 800 tonnes de tabac brut sur une superficie d'un peu plus de 3 400 hectares ; c'est le 7e producteur de l'Union européenne[35]. La profession est organisée autour de sept coopératives et dispose d'une usine de première transformation à Sarlat-la-Canéda (en Dordogne)[36]. Entre 2010 et 2014, le nombre d'agriculteurs cultivant du tabac est passé de 2 076 à 1 177[37] ; en 1950 la France en comptait 105 000. La production de l'Union européenne est en baisse en raison de la baisse des aides aux agriculteurs producteurs de tabac distribuées dans le cadre de la politique agricole commune (PAC). L'Union européenne importe 75 % de sa consommation en provenance de pays tiers comme le Brésil, le Malawi et les États-Unis ; à l'inverse, une partie de la production européenne est exportée hors de l'UE. En septembre 2013, plusieurs pays européens, dont la France (par l'intermédiaire de son ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll), ont défendu une motion auprès de la Commission européenne pour réintroduire des subventions couplées à la production de tabac en Europe[38]. Ces subventions, qui s'élevaient jusqu'à la fin des années 1990 à 3 euros par kg[39], ont été réduites à partir de 2006 puis supprimées en 2010 dans le cadre de la réforme de la PAC de 2006. Elles ont été réintroduites en France en mars 2012 sous l'appellation d'« aides à la qualité », dans un contexte de prix mondial en hausse. Elles bénéficient à l'ensemble de la production, à l'exception de la dernière catégorie de qualité sur une échelle qui en compte 5. Au total, l'enveloppe allouée à ce soutien spécifique s'élève à 9 millions d'euros par an (environ 1 euro par kg), alloués entre les producteurs en fin de saison en fonction des quantités produites[40],[41],[42].

L'année 2017 a été marquée par l'entrée en vigueur de plusieurs mesures pour réduire la consommation de tabac : paquet neutre, alourdissement de la fiscalité sur le tabac à rouler, relèvement du minimum de perception, etc. et, selon les douanes, les ventes légales de tabac ont baissé de 2,2 %[43].

Quatre multinationales contrôlent plus de 95 % du marché français : Altria (anciennement Philip Morris Companies Inc. avec sa marque phare Marlboro), British American Tobacco (Lucky strike, Dunhill...), Imperial Tobacco (Gauloises, News...) et Japan Tobacco (Camel, Winston...)[44].

Histoire

Fleurs et fruits du tabac
Article détaillé : Histoire de la culture du tabac.

Christophe Colomb, en découvrant l'Amérique en 1492, constate que les Indiens utilisent le tabac pour ses propriétés magiques et médicamenteuses. André Thevet en rapporta des graines et c'est ainsi que la culture du tabac commença en Europe.

Étymologie

Le substantif masculin[45],[46],[47],[48] tabac est un emprunt[45],[48] à l'espagnol tabaco[45],[46],[48], substantif masculin[49] lui-même emprunté[45] à l'arawak[46] de Cuba et Haïti[45] tsibatl, mot qui désignait soit un ensemble de feuilles, soit l'action du fumer, soit surtout le tuyaux de roseau dont les Amérindiens se servait pour aspirer la fumée[48].

Le mot tabac, désignant à l'origine, pour les Européens, à la fois la plante et le cigare confectionné avec ses feuilles, vient de l'espagnol tabaco, lui-même emprunté à un mot arawak désignant une sorte de pipe, un instrument à deux tuyaux. Il est attesté sous sa forme espagnole depuis la première moitié du XVIe siècle. Les Arawaks, ensemble de peuplades amérindiennes des Antilles et d'Amazonie, possédaient donc probablement un autre mot pour désigner la plante que nous appelons tabac (digo selon l'archéologue Benoît Bérard) ; ce mot est apparu en espagnol par glissement sémantique, le contenant (pipe, instrument) finissant par désigner le contenu (feuilles séchées de la plante) puis la plante elle-même[50].

Origine en Amérique centrale

Article détaillé : Tabac autochtone en Amérique.

La culture du tabac trouve son origine en Amérique, il y a plus de 500 ans. Lorsque Christophe Colomb rencontre les Amérindiens, ceux-ci pour se soigner roulent des feuilles de tabac jusqu'à obtenir une sorte de grand cigare qu'ils appellent « tabaco »[51]. Dans leur calumet brûle également un mélange de plusieurs herbes dont le tabac.

Débuts en Europe

Esclaves travaillant dans un atelier de production de tabac. 1670, Virginie.

En 1492, lors de son expédition en Amérique, Christophe Colomb découvre le tabac[52] et le rapporte en Europe, à la Cour espagnole et portugaise, où il est pendant longtemps utilisé comme simple plante d'ornement. Ce n'est qu'au milieu du XVIe siècle que le médecin personnel de Philippe II d'Espagne commence à le promouvoir comme « médicament universel ». La première description écrite serait le fait de l'historien espagnol d'Oviedo.

Il sera introduit en France en 1556 par un moine cordelier, André Thevet qui au retour de son séjour au Brésil, en fit la culture dans les environs de sa ville natale d'Angoulême. On l'appelle alors « herbe angoulmoisine » ou « herbe pétun ».

Dès 1775, les premiers soupçons de relation entre tabac et cancer sont exprimés[53].

Histoire du tabac en France

Ancienne publicité murale pour le tabac

En 1560, l'ambassadeur de France (François II) au Portugal, Jean Nicot, attribuant au tabac des vertus curatives, envoie de la poudre de cette plante à la Reine Catherine de Médicis afin de traiter les terribles migraines de son fils François II. Le traitement ayant eu du succès, le tabac devint ainsi « l'herbe à la Reine ». Sa vente sous forme de poudre est réservée aux apothicaires. Pour honorer Jean Nicot, le duc de Guise proposa d'appeler cette herbe nicotiane. Cette proposition fut retenue par le botaniste Jacques Daléchamps qui dans son livre Histoire générale des plantes[54] au chapitre « Du Petum ou Herbe à la Reine » l'illustre d'une gravure intitulée Nicotiane ou Tabacum, terminologie reprise ensuite par Linné pour créer son binôme[55]. La plante reçut de très nombreux noms parmi lesquels on peut citer « nicotiane », « médicée », « catherinaire », « herbe de Monsieur Le Prieur », « herbe sainte », « herbe à tous les maux », « panacée antarctique » et finalement « herbe à ambassadeur ».

C'est à la fin du XVIe siècle qu'apparaît le mot « tabac » : la première illustration botanique en est donnée par Nicolas Monardes en 1571. En 1575, André Thevet donne un « pourtrait de l'herbe Petum ou Angoulmoisine » dans sa Cosmographie universelle (t II, livre XXI, chap VIII).

À la même époque est publié un des premiers traités sur le tabac, vu alors comme une plante médicinale : L'instruction sur l'herbe petum (1572) par Jacques Gohory.

Le Cardinal de Richelieu instaure une taxe sur la vente de tabac en 1629[56]. Colbert fit de sa production et de son commerce un monopole royal et à l'époque la production nationale est la plus développée d'Europe, avec des plantations dans l'Est, le Sud-Ouest, ainsi que dans les 4 îles des Antilles les plus peuplées : Saint-Christophe, Martinique, Guadeloupe et Saint-Domingue[57].

Le tabac connaît un succès vif et rapide au XVIIe siècle. Ainsi, Molière ouvre sa pièce Dom Juan ou le Festin de Pierre par une tirade de Sganarelle sur le tabac :

« Quoi que puisse dire Aristote, et toute la philosophie, il n'est rien d'égal au tabac, c'est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac, n'est pas digne de vivre ; non seulement il réjouit, et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l'on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien dès qu'on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d'en donner, à droit, et à gauche, partout où l'on se trouve ? On n'attend pas même qu'on en demande, et l'on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai, que le tabac inspire des sentiments d'honneur, et de vertu, à tous ceux qui en prennent. »

À la fin du XIXe siècle apparait un « tabac désintoxiqué », produit selon la « méthode Gérold », que les médecins suisses disent bien promouvoir, mais pas avant « le jour où des expériences plus nombreuses et décisives nous auront montré la véritable innocuité du tabac traité par la méthode Gérold »[58] faisant suite à un article du Dr Hisrschberg[59]. M Bielefeld, 6 rue Thimonnier à Paris est présenté en 1902 comme l'un des premiers consommateurs de ce tabac en France et comme susceptible d'en citer des fournisseurs. On vend aussi des pipes et fume-cigares désintoxiquants[60]. Au début du XXe siècle, à Lons-le-Saunier le docteur Parant crée et vend un « tabac dénicotinisé »[61] dont il faisait des cigares et du tabac à pipe et à cigarette, mais selon un journal français de l'époque, « les produits de cette industrie obligée par la législation française à se tenir hors de nos frontières, n'arrivaient pas à se faire connaître en France, et recevaient de la douane l'accueil qu'on sait »[60].

Alors que de la nicotine et des extraits de tabac (décoction, extraits de fumée) utilisés comme médicaments ont commencé à tuer des patients ou des animaux lors d'expérimentations animales, et après qu'on a commencé à la fin du XIXe siècle à prouver qu'il existe une accoutumance et une dépendance au tabac[62],[63], quelques médecins commencent à étudier scientifiquement le tabagisme. On étudie d'abord ses effets sur la digestion avec par exemple une première thèse de médecine produite en 1894 par Kohos[64]. En 1894, la thèse de médecine du Dr Chéreau s'intéresse aux effets du tabac sur la gorge et la voix[65] avant que celle du Dr Pellet en 1897[66] puis celle de Jaucent en 1900[67] ne s'intéressent aux effets généraux du tabac et de ses extraits sur l'organisme et ses fonctions. Les travailleurs de l'industrie du tabac semblent également affectés, au point qu'en 1901, l'office du travail le considère comme un des poisons industriels[68] et 5 ans après, le Dr Amouroux et Prieur étudient respectivement certains de ses effets cancérigènes[69] et cardiovasculaires (1906)[70]. Trois ans plus tard, sur de solides bases expérimentales et cliniques la thèse du Dr Abel Gy (en 1909) complète leur travail[71], avec de quoi inquiéter ou préoccuper le monde médical quant aux effets de la toxicité du tabac qui semblent pouvoir négativement affecter la totalité des organes après un temps plus ou moins long[72] voire à mettre en question sa culture[73].

Calendrier

Dans le calendrier républicain français, le 16e jour du mois de Messidor est dénommé jour du tabac[74].

Ferme du tabac en 1674

Article détaillé : ferme du tabac.
Jeune plante de tabac

À la demande de Louis XIV, Colbert établit un « Privilège de fabrication et de vente » en 1674, l'année de la création de la Compagnie du Sénégal. Les premières Manufactures des tabacs sont fondées à Morlaix, Dieppe et Paris. Le privilège est d'abord concédé à des particuliers dont le premier est Madame de Maintenon[75] qui le revend, puis à la seule Compagnie des Indes, au moment où celle-ci doit se retirer du commerce du sucre, relevant alors directement du roi et des ports qu'ils souhaitent favoriser.

La culture du tabac devient un monopole et rapidement les gouvernants voient les rentrées d'argent qu'ils peuvent espérer des taxes sur le tabac. Ces taxes augmentent le prix de vente, tandis que la recherche d'un bénéfice rapide dicte un faible prix d'achat aux planteurs, à une époque où les rois souhaitent remplacer la culture du tabac aux Antilles par celle du sucre, beaucoup plus rentable, à l'image de ce qui s'est passé sur l'île de la Barbade britannique. Plus que le monopole, c'est la stratégie de prix de vente et d'achats qui modifie alors en profondeur la production mondiale de tabac.

La contrebande se développe sur les côtes, en particulier sur l'île de Noirmoutier, et le nouveau monopole doit installer des acheteurs dans les ports d'Amsterdam et Liverpool, pour acheter le tabac des Antilles françaises, puis le tabac de Virginie, beaucoup moins cher, auquel les consommateurs prennent goût, et qui prend son essor[57].

XVIIIe siècle

Champ de tabac

Les planteurs de Virginie commencent à importer des esclaves grâce à la Compagnie royale d'Afrique, créée en 1672. En trente ans, les importations françaises font plus que tripler, passant de 20 % à 70 % de la consommation intérieure de tabac. La Virginie représente à elle seule 60 % des importations françaises[57]. En échange, la monarchie anglaise tente d'empêcher les raids de flibustiers anglais sur les îles à sucre françaises. Cette politique subit cependant un coup d'arrêt à la fin du siècle lorsque les taxes sur l'exportation du tabac anglais augmentent de 150 %. En 70 ans, elles quadruplent, mais sans gêner encore la position dominante déjà acquise sur le marché[57]. Le port de Londres, qui a le monopole d'importation depuis 1624, a les moyens de rendre cette filière compétitive.

Dès le milieu du XVIIIe siècle, la Virginie contrôle l'essentiel du marché mondial. L'autre grand producteur est la colonie voisine du Maryland, également soutenue par la dynastie Stuart. Afin de maîtriser les flux, la culture du tabac est prohibée dès 1719 dans toute la France, avec des condamnations qui peuvent aller jusqu'à la peine de mort. Exceptions : la Franche-Comté, la Flandre et l'Alsace. Elle le restera jusqu'en 1791. En 1809, Louis-Nicolas Vauquelin, professeur de chimie de l'École de Médecine de Paris, isole un principe actif azoté des feuilles de tabac. La nicotine, quant à elle, sera identifiée quelques années plus tard. La cigarette est introduite en France vers 1825.

Tabagies

Article détaillé : Fumoir (tabac).
Tabagie du roi Frédéric-Guillaume de Prusse

Les tabagies (en allemand Tabakskollegium) étaient des réunions réservées aux hommes au XVIIIe et au XIXe siècle pour discuter d'affaires entre eux, en particulier après la chasse. Frédéric-Guillaume Ier de Prusse y était fort assidu dans son château de Wusterhausen, où il s'entourait de ses proches conseillers, en fumant de longues pipes.

Tabac de troupe

K Ration Dinner
Article détaillé : Tabac de troupe.

Dés 1917 on voit apparaître le tabac dans les rations alimentaires de l'armée française.

La Ration K, introduite par l'armée des États-Unis le pendant la Seconde Guerre mondiale, était une ration alimentaire quotidienne de combat individuelle contenant des cigarettes.

Notes et références

  1. « Tabagisme », sur Organisation mondiale de la santé (consulté le 10 novembre 2015).
  2. « Site BAT France » (consulté le 10 novembre 2014)
  3. « Site PMI » (consulté le 10 novembre 2014)
  4. france-tabac.com — La culture du tabac.
  5. « Fumer tue... la planète ! » (consulté le 23 mars 2012)
  6. Geist HJ. How tobacco farming contributes to tropical deforestation. Dans: Abedian et al. eds. The Economics of Tobacco Control: Towards an Optimal Policy Mix. Cape Town, Applied Fiscal Research Centre, 1998
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Monographie du tabac comprenant l'historique, les propriétés thérapeutiques, physiologiques et toxicologiques du tabac, par Charles Fermond, Paris : Imprimerie de Napoléon Chaix, 1857
  • (es) Enrique Margery Peña, Estudios de mitología comparada indoamericana, San José, Editorial Universidad de Costa Rica, , 1re éd., poche (ISBN 978-9977-67-739-2 et 9977677395, lire en ligne), « Usos y formas de consumo del tabaco en Indoamérica », p. 3-96
    Histoire : utilisation et mythologie du tabac dans l'Amérique précolombienne.
  • Frédéric Bère, ingénieur des manufactures de l'État, conseiller général du Nord, professeur à l'Institut industriel de Lille, Les Tabacs, Paris, Librairies imprimeries réunies, , 275 p. (notice BnF no FRBNF30086699, lire en ligne)
  • Sciences et Avenir no 441 novembre 1983 L'affaire Ramsès II.
  • Éric Godeau, Le tabac en France de 1940 à nos jours, Paris, PUPS, 2008.
  • (en) Tobacco in History, de Jordan Goodman
  • (en) The Making of New World Slavery, de Robin Blackburn
  • Pour ou contre le tabac ? (Éditions du Sonneur, 2010), recueil d'opinions sur le tabac des sommités françaises de la fin du dix-neuvième siècle (Joris-Karl Huysmans, Pierre Loti, Stéphane Mallarmé, Jules Verne, Hector Malot…).
  • (en) Robert N. Proctor, Golden Holocaust: Origins of the Cigarette Catastrophe and the Case for Abolition, 2012 Article du Monde à l'occasion de la publication du livre

Articles connexes

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