Bronchite aiguë

La bronchite aiguë est une maladie caractérisée par une inflammation des bronches et des bronchioles d'apparition aiguë. Elle est en général en rapport avec une infection, le plus souvent virale et plus rarement bactérienne. Le diagnostic de cette infection aiguë des voies respiratoires inférieures est clinique. Chez le sujet sain, l'évolution est en général favorable sans traitement.

Bronchite aiguë
Schéma comparant les bronches en situation normale (en haut) et en cas de bronchite aiguë (en bas) montrant l'inflammation de la paroi et l'augmentation de sécrétion de mucus.
Spécialité Pneumologie
CISP-2 R78
CIM-10 J20-J21
CIM-9 466
MedlinePlus 001087
eMedicine 297108
eMedicine article/297108 
MeSH D001991

Mise en garde médicale

Agent responsable

La bronchite aiguë du sujet sain est une inflammation des bronches et des bronchioles d'évolution aiguë et d'origine principalement virale[1]. Les virus en cause peuvent être les Myxovirus (dont Myxovirus influenzae), le virus respiratoire syncytial (VRS), les adénovirus ou les Rhinovirus ; moins souvent les Coronavirus (chez l'adulte), le virus de la rougeole, les Herpes simplex virus (chez l'adulte) ou le virus de la varicelle (chez l'enfant)[2].

Les bactéries, rarement en cause chez le sujet sain, peuvent être Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae et Moraxella catarrhalis [3]. Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae et Bordetella pertussis sont plus rarement mises en cause[2].

Chez le sujet atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), l'écologie bactérienne mise en cause implique les Entérobactéries, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter.

La durée d'incubation varie de quelques jours en cas d'infection virale, à plusieurs semaines en cas d'infection bactérienne[2].

Clinique

Les signes cliniques de la bronchite aiguë comprennent une toux souvent sèche au début, des douleurs thoraciques à type de brûlure, une expectoration (crachat) muqueuse ou purulente, des râles bronchiques à l'auscultation et une fièvre inconstante[1]. La toux est parfois précédée pendant quelques jours par des signes d’'atteinte des voies aériennes supérieures[2]. Chez le patient BPCO, on peut noter un freinage bronchique et une dyspnée, une fièvre élevée ou persistante au-delà de 4 jours doit faire rechercher un foyer de pneumopathie[4].

L'auscultation pulmonaire est normale ou peut montrer quelques râles bronchiques[2].

L'évolution chez le sujet sain est le plus souvent spontanément favorable en 10 jours, la toux pouvant parfois persister plus longtemps[2]. L'apparition d'une expectoration purulente chez le sujet sain n'est pas en rapport avec une origine bactérienne, c'est uniquement la traduction d'une nécrose de l'épithélium, non spécifique[2].

Diagnostic

Le diagnostic d'une bronchite aiguë du sujet sain est clinique et ne nécessite pas d'examens complémentaires[2]. Il faut cependant différencier la bronchite aiguë d'une pneumonie, d'une otite moyenne aiguë (chez l'enfant) ou d'une exacerbation de bronchite chronique, et rechercher des comorbidités qui peuvent faire modifier l'attitude thérapeutique[2].

Une fièvre supérieure à 38,5 °C pendant plus de 3 jours de suite doit faire reconsidérer le diagnostic, chez l'enfant comme chez l'adulte[2]. Il en est de même si la toux persiste plus de 10 jours chez l'enfant[2]. Chez l'adulte, si la toux persiste plusieurs semaines (typiquement plus de 3 semaines), le diagnostic de coqueluche est à évoquer[2].

Traitement

Le traitement de la bronchite aiguë est symptomatique. L'abstention de toute prescription d'antibiotique est la règle chez le sujet sain, son intérêt n'étant pas démontré sur l'évolution ou la survenue de complications[2]. La prescription d'anti-inflammatoire non stéroïdien ou de corticoïde n'est pas justifiée chez le sujet sain[2]. La persistance d'une toux et d'une expectoration purulente au-delà d'un mois doit faire envisager des examens complémentaires.

Épidémiologie

Dans les pays industrialisés, l'incidence (proportion de survenue dans la population) de la bronchite aiguë est estimée entre 2 et 18 % par an[2]. En France, il y aurait 10 millions de bronchites aiguës chaque année, ce qui représente une incidence de 16 à 17 % par an[2].

Références

  1. Collège des universitaires des maladies infectieuses et tropicales, « Bronchites infectieuses », E. Pilly, 2008.
  2. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, Antibiothérapie par voie générale en pratique courante dans les infections respiratoires basses, 2005.
  3. P.LEOPHONTE, C.OLIVIER, « INFECTIONS BRONCHO-PULMONAIRES DU NOURRISSON, DE L’ENFANT et DE L’ADULTE », Cours en ligne de la Faculté de Médecine de Toulouse DCEM2, ? (lire en ligne).
  4. Société des Pathologies Infectieuses de Langue Française, « Prise en charge des infections des voies respiratoires basses de l’adulte immunocompétent », Médecine et maladies infectieuses 36 (2006) 235–244, (lire en ligne)
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