Barbiturique

Les barbituriques appartiennent à une famille médicamenteuse agissant comme dépresseurs du système nerveux central, et dont le spectre d'activité s'étend de l'effet sédatif à l'anesthésie. Certains sont aussi utilisés pour leurs vertus anticonvulsivantes. Tous sont dérivés de l'acide barbiturique et de ses homologues (acide thiobarbiturique, acide iminobarbiturique)[1]. Ils sont de nos jours beaucoup moins prescrits en raison de leurs effets indésirables, du risque d'abus, et de l'arrivée sur le marché de molécules aux effets similaires mais sans les effets délétères des barbituriques (entre autres les Benzodiazépines).

En France, le Phénobarbital (Gardénal) est le plus prescrit principalement par les neurologues pour ses propriétés antiépileptiques (anticonvulsivantes/myorelaxantes).

Acide barbiturique, structure à la base des barbituriques

Origine du mot

Il existe plusieurs versions de l'origine du mot « barbiturique » :

  • la première fait remonter cette origine à la date de la synthèse de l'acide barbiturique par Adolf von Baeyer, soit le 4 décembre 1864, jour de la Sainte-Barbe ;
  • selon une autre version, rapportée par Michel Rosenzweig dans son livre les Drogues dans l'histoire, « barbiturique » viendrait du grec barbitos qui signifie « semblable à la lyre », parce que la molécule de l'acide en question présente la forme de cet instrument. Le suffixe « urique » est naturellement dérivé du mot urée ;
  • Le Véronal (Gardénal) est l'ancien nom commercial de l'acide diéthylbarbiturique, tiré du fait qu'il a été inventé en 1903 par Hermann Emil Fischer, chimiste allemand travaillant à Vérone. Lorsqu'on dut trouver un nom pour une forme modifiée, la consigne des hommes de marketing pour faciliter son introduction et sa mémorisation tant par les médecins que par le public fut donc de « garder nal de Véronal ». Le nom Gardénal est resté.

L'acide barbiturique, que l'on obtient par action de l'ester malonique sur l'urée, est également désigné sous le nom de « malonylurée ».

Utilisation médicale

L'utilisation des barbituriques est aujourd'hui limitée à quelques produits (nombreux effets secondaires) anticonvulsivants, comme inducteurs de l'anesthésie générale et comme anesthésiant en milieu vétérinaire. Les molécules existantes sont (par dénomination commune internationale = DCI) :

Abus de barbituriques

Dans une enquête de 2011 auprès de 292 experts cliniques en Écosse, les barbituriques ont été classés 9e pour le préjudice personnel et 11e pour le préjudice causé à la société, sur 19 drogues récréatives courantes[2].

L'utilisation des barbituriques fut très répandue dans la première moitié du XXe siècle.

À dose modérée, ces médicaments entraînent un effet très proche de celui produit par l'intoxication alcoolique (ivresse). Les symptômes principaux sont une perte de la coordination motrice, un discours incohérent, des troubles du jugement. Ces effets ont parfois été recherchés dans une optique récréative, sédative ou pour les suicides.

Dans le cas d'un abus chronique se développe très rapidement une tolérance aux barbituriques, une dépendance physique et psychologique. La tolérance en particulier entraîne un rétrécissement de la zone comprise entre la dose nécessaire pour obtenir l'effet recherché et la dose mortelle. À un certain point, la dose requise devient supérieure à la dose létale, entraînant coma et décès sans prise en charge médicale urgente.

Historiquement, et bien que la plupart des patients aient retiré un bénéfice de la prise de barbituriques, la prévalence des toxicomanies, des accidents de sevrage (convulsions parfois mortelles) et des accidents d'intoxication due à un excès de barbituriques ont conduit l'industrie pharmaceutique au développement de thérapies alternatives (en particulier les benzodiazépines) qui ont fortement restreint l'utilisation des barbituriques.

Culture populaire

Évocation dans la littérature

  • Par Agatha Christie :
    • Le Meurtre de Roger Ackroyd ;
    • Dix Petits Nègres ;
    • Le Couteau sur la nuque ;
    • Pension Vanilos ;
    • Un, deux, trois...
  • Par Anne Hébert :
    • Les Fous de Bassan.
  • Par Arthur Schnitzler :
    • Mademoiselle Else.
  • Par Hubert Selby :
    • Retour à Brooklyn.
  • Par Frédéric Begbeider :
    • Oona & Salinger.
  • Par Pierre Michon:
    • Vies minuscules.
  • Par Stephen King:
    • "Shining ."

Évocation au cinéma

  • Étoile sans lumière de Marcel Blistène (1946)
  • Les Sous-doués en vacances de Claude Zidi (1982)
  • Officier et gentleman de Taylor Hackford (1982)
  • Enfin veuve de Isabelle Mergault (2008)
  • Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese (2013)
  • Terminator 3 : Le Soulèvement des machines (2003)
  • Le crime de l'Orient-Express (2017)

Évocation dans les séries et les téléfilms

  • Grey's Anatomy : saison 6, épisode 18
  • Person of Interest : saison 3 épisode 12
  • Urgences : saison 1, épisode 1 (épisode pilote)
  • Inspecteur Barnaby : saison 4 épisode 6
  • Columbo : Meurtre en musique, Inculpé de meurtre.
  • Frequency : saison 1, épisode 10 (vol à l'hôpital de barbituriques)
  • True Detective : saison 1, épisode 2

Notes et références

  1. A. Manuila, L. Manuila, M. Nicole, H. Lambert, Dictionnaire français de médecine et de biologie 1981; art/cat 3 p. 381
  2. (en) M. Taylor, K. Mackay, J. Murphy, A. McIntosh, C. McIntosh, S. Anderson et K. Welch, « Quantifying the RR of harm to self and others from substance misuse: results from a survey of clinical experts across Scotland », BMJ Open, vol. 2, no 4, , e000774–e000774 (DOI 10.1136/bmjopen-2011-000774, lire en ligne)

Articles connexes

  • Stupéfiant
  • Portail de la médecine
  • Portail de la pharmacie
This article is issued from Wikipedia. The text is licensed under Creative Commons - Attribution - Sharealike. Additional terms may apply for the media files.