Z 600

Les Z 600 sont des automotrices électriques à voie métrique utilisées sur la ligne Saint-Gervais - Vallorcine. Leur alimentation électrique est assurée par troisième rail.

Z 600
La Z 604 repeinte en livrée d'origine, en 2008 à Chamonix avant sa préservation à la Cité du train.
Identification
Exploitant(s) SNCF
Désignation Z 601 à 608
Type automotrice
Motorisation Électrique
Composition 1 voiture (M)
Couplage couplables
Construction 8 automotrices
Constructeur(s) Decauville, OC Oerlikon
Mise en service
Effectif aucune après 2017
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux Bo'Bo'
Entrainement adhérence
Écartement métrique (1 000 mm)
Alimentation 3e rail 850 V CC
Moteurs de traction 4 * EM 29C
750 V autoventilés
800 kW
Masse en service 40,9 t
Longueur 18,200 m
Largeur 2,680 m
Hauteur 3,7906 m
Empattement 10,500 m
Empattement du bogie 2,750 m
Diamètre des roues Ø800
Places 1re cl. 8
Places 2e cl. 32
Vitesse maximale 70 → 60 km/h

[1],[2],[3],[4]

Une rame Z 600 (à droite), et une rame Z 800 (à gauche), en gare des Houches à l'été 2001.
Rame Z600 avec la ballastière U 20205 équipée d'une étrave en gare de Vallorcine.

Au nombre de huit, elles ont été livrées en 1958 accompagnées de quatre remorques ZR 20600. Elles ont assuré des trains de voyageurs jusqu'en 2008, et des trains de travaux jusqu'en 2017.

Description

Dès 1936, le PLM étudie un matériel moderne pour succéder aux Z 200 et maintenir l'intérêt touristique de la ligne. Cependant, la Seconde Guerre mondiale reporte ce projet[5]. Les études ne reprennent que dans les années 1950. Quatre rames de deux motrices et d'une remorque sont commandées à Decauville (partie mécanique) et Oerlikon (équipement électrique). Une concertation avec le chemin de fer Martigny-Châtelard permet de concevoir un matériel partiellement interopérable avec les BDeh 4/4 de ce dernier, commandées à la même époque[6]. Notamment, les deux séries de matériel sont équipées d'attelages Scharfenberg[7]. Les Z 600 sont livrées en 1958[6].

Une automotrice est organisée ainsi : une cabine de conduite, un fourgon à bagages, un compartiment de 1re classe (huit places), une plate-forme d'accès avec deux strapontins, un compartiment de 2de classe (32 places). Au total, 42 places assises sont disponibles, auxquelles s'ajoutent 28 places debout[7]. Une automotrice est équipée de deux bogies de deux essieux moteurs. Les quatre moteurs Oerlikon développent une puissance totale de 400 kW[8]. Les résistances sont placées sur le toit. Le couplage en unités multiples est réalisé par un circuit électrique[9].

Les Z 600 disposent de quatre dispositifs de freinage[10] :

  • un frein à vis de stationnement, à sabots ;
  • un frein rhéostatique pour réguler la vitesse dans les pentes, qui débite dans les résistances du toit ;
  • un frein pneumatique de service qui agit sur les mêmes sabots ;
  • un frein électromagnétique d'urgence, qui agit sur les rails, et alimenté sur batterie. Ce frein efficace permet de s'affranchir du rail central de freinage nécessaire sur le matériel Z 200.

Les Z 600 sont complétées par des remorques ZR 20600, disposant de 59 places assises et 45 debout.

Au départ, elles revêtent une livrée rouge et crème[11]. Une révision importante a lieu entre 1981 et 1985[12]. À cette occasion, le matériel Z 600 reçoit une nouvelle livrée gris et orange « TGV »[11]. La commande de nouvelles rames prenant du retard dans les années 1990, une révision pour le prolongement de parcours est effectuée en 1997-1998[12]. Une troisième livrée rouge est blanc dite « Mont Blanc », évoquant celle du matériel Z 800, est alors appliquée[11].

Lors d'essais sur profil facile, une automotrice Z 600 atteignit la vitesse de 82 km/h. Il fut décidé d'autoriser en service une vitesse de 70 km/h, qui fut par la suite ramenée à 60 km/h.

La Z 601 a été baptisée Chamonix-Mont-Blanc le .

Composition des rames

Dans cette génération de matériel, les automotrices Z 600 sont complétées par quatre voitures remorquées, immatriculées ZR 20601 à ZR 20604. De cette façon, il est possible de composer quatre rames, dans lesquelles une remorque ZR 20600 est encadrée par deux automotrices Z 600. Cependant, d'autres configurations sont pratiquées : une Z 600 seule, deux Z 600, trois Z 600 et une ZR 20600, et même trois Z 600 et deux ZR 20600.

Service

Les Z 600 circulaient sur l'ensemble de la ligne Saint-Gervais - Vallorcine, de la gare de Saint-Gervais-les-Bains-le-Fayet, terminus du réseau à voie normale au Châtelard-Frontière, en correspondance avec le réseau du Martigny-Châtelard. En 1972, la Z 602 fut gravement endommagée par un incendie dû à une surintensité.

À partir de 1986, des Z 600 circulent en adhérence jusqu'à Salvan sur le réseau du MC. Aller au-delà leur est impossible du fait de la crémaillère. Ces services internationaux ont cessé au début des années 1990.

Les Z 600 sont de moins en moins utilisées à partir de la livraison des automotrices Z 800 en 1996, puis Z 850 en 2005. Elles assurent néanmoins des trains de voyageurs jusqu'en 2008. Certains éléments restent en service jusqu'en 2017, date à laquelle elle ne sont plus aptes à circuler, car non compatibles avec le nouveau système de sécurité déployé sur la ligne.

Fin de carrière

  • La Z 608 a été radiée le .
  • La Z 602 a été radiée le à la suite d'un incendie aux Tines le 18 février 2002, puis mise à la ferraille en 2007[13].
  • La Z 606 a été radiée le , puis mise à la ferraille en 2007[13].
  • La Z 604 a été mise en service en 1958. Remise en livrée d'origine (rouge et crème) par les ateliers SNCF d'Oullins avec la collaboration de l'établissement SNCF du Mont-Blanc, elle a été exposée à Saint-Gervais-les-Bains-le-Fayet jusqu'à la fin de l'été 2008 à l'occasion du centenaire de la ligne Saint-Gervais-Vallorcine. Elle a encore effectué quelques trajets en ligne en 2008, notamment pour assurer des trains de travaux[14]. Elle est exposée depuis décembre 2009 dans la thématique « Trains de montagne » à la Cité du train à Mulhouse[15].
  • Les Z 601 et Z 603 ont servi de réserves de pièces dans les années 2010.
  • Les Z 605 et Z 607 sont restées actives jusqu'en 2017.
  • Les deux remorques ZR 20602 et 20604 ont été mises à la ferraille en 2007[13].
  • La remorque ZR 20603 a été transformée en 2002 en wagon plat pour le transport de rails, sous l'immatriculation U 20603.
  • La remorque ZR 20601 a servi dans les années 2010 d'entrepôt de pièces issues des éléments radiés.

Notes et références

  1. Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, 1978
  2. Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, p. 323, La Vie du Rail, 2007 (ISBN 978-2-915034-65-3)
  3. Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année
  4. Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre
  5. J.-P. Gide, p. 128 (L'évolution du matériel).
  6. J.-P. Gide, p. 128-129 (Rames de 1958 – Caractéristiques communes).
  7. J.-P. Gide, p. 132 (Caisse et bogies).
  8. J.-P. Gide, p. 133 (Moteurs et transmission).
  9. J.-P. Gide, p. 133-134 (Équipement électrique).
  10. J.-P. Gide, p. 134 (Freinage).
  11. J.-P. Gide, p. 129-132 (Caractéristiques communes).
  12. J.-P. Gide, p. 135-136 (Carrière et modifications).
  13. Daniel Zorloni, Exit les Z 600 de Saint-Gervais – Vallorcine. La Vie du Rail no 3112, 18 juillet 2007.
  14. Jérôme Mourier, La Z 604 sous les feux de la rampe. Voies ferrées no 170, novembre-décembre 2008, pp. 39-41.
  15. Caractéristiques techniques du fourgon 209 PLM in 1908 - 2008 Quatre générations de matériel roulant pour un centenaire, plaquette SNCF, 2008

Bibliographie

 : source utilisée pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Pierre Gide et José Banaudo, Les trains du Mont-Blanc. Premier volume : le chemin de fer de Saint-Gervais-Le Fayet à Chamonix et à la frontière suisse, Breil-sur-Roya, Les Éditions du Cabri, , 195 p. (ISBN 978-2-908816-61-7 et 2-908816-61-X)
  • Jacques Defrance, "Le matériel moteur de la SNCF", N.M. La Vie du Rail, 1969 et réédition 1978
  • Denis Redoutey, "Le matériel moteur de la SNCF", Paris, La Vie du Rail, , 5e éd., 399 p. (ISBN 978-2-915034-65-3)

Voir aussi

Articles connexes

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