Z 22500

Les Z 22500, plus souvent nommées MI 2N, sont des rames automotrices à deux niveaux circulant exclusivement sur la ligne E du RER d'Île-de-France. Elles sont équipées de trois larges portes par voiture et par face afin d'accélérer les échanges en station. Avec les rames Altéo de la RATP, les Z 22500 sont des MI 2N (pour Matériel d'Interconnexion à 2 Niveaux), conçus en commun entre la RATP et la SNCF afin de desservir respectivement les lignes A et E du RER. En dépit d'un aspect extérieur similaire, les matériels des deux transporteurs diffèrent par leur aménagement intérieur, leur motorisation et certaines caractéristiques techniques.

Pour les articles homonymes, voir MI 2N.

Z 22500
MI 2N Eole
Le MI 2N n°34 E à Haussmann - Saint-Lazare.
Identification
Exploitant(s) SNCF
Désignation Z 22501/2 à 22605/6
Type automotrice à 2 niveaux
Motorisation électrique
Composition 5 caisses
(R+M+R1+M+R)
Couplage US / UM2
UM2 avec Altéo en secours uniquement[1]
Construction 53
Constructeur(s) GEC Alsthom, ANF
Mise en service de à
Effectif 53 rames (au 23/12/2017)
Affectation RER
Utilisation
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux Bo'Bo' (motrices)
Écartement standard (1 435 mm)
Alimentation 1,5 kV CC /
25 kV 50 Hz
Moteurs de traction 8 asynchrones 4 FXA 3561 B 550 V
à ventilation forcée
Puissance continue 3 600 kW
Masse en service 277 t
Longueur 112,000 m
Largeur 2,900 m
Hauteur 4,320 m
Empattement 16,700 m
Empattement du bogie 2,450 m
Accès 3 par flanc
Portes louvoyantes
2 vantaux
Capacité 1337 p.
Vitesse maximale 140 km/h

[2],[3],[4]

Un matériel roulant nouvelle génération

Description technique

Les rames Z 22500 (ou MI 2N Eole[5]) sont la version SNCF des MI 2N.

Elles constituent une nouvelle génération d'automotrices de banlieue à deux niveaux[6], conçues uniquement pour la ligne E du RER. Elles ont été développées conjointement par la SNCF et la RATP.

Les Z 22500 sont au nombre de 53 rames. Elles sont composées de cinq caisses dont deux motrices encadrées par deux remorques aux extrémités et encadrant une remorque centrale ; par rapport aux MI 2N Altéo qui sont composées de trois motrices encadrées par deux remorques, les Z 22500 ont des performances d'accélération et de freinage moindres que celles de la version RATP. Leur aménagement est novateur par les trois portes par caisses et par face, qui les distinguent des Z 2N (Z 5600, Z 8800, Z 20500 et Z 20900). Elles peuvent transporter 2 500 personnes dont 1 100 assises[pas clair][6].

Les Z 22500 sont bicourant (continu 1,5 kV / monophasé 25 kV-50 Hz). Cela ne leur est pas utile en service sur le RER E mais sert lors de certains déplacements de maintenance[7]. Elles sont utilisables aussi bien sur quais hauts (type RATP) que normaux (SNCF), avec nécessité d'utilisation de marche-pieds dans le cas de quais bas, comme à la gare de l'Est.

Contrairement aux MI 2N Altéo de la RATP, les Z 22500 ne sont pas équipées de la ventilation réfrigérée, ni du système d'aide à la conduite, à l'exploitation et à la maintenance (SACEM) utilisé sur le RER A.

Les Z 22500 mesurent 112 mètres, et sont capables d'atteindre une vitesse de 140 km/h. Une rame neuve valait à la commande 10 M€.

Une rame est composée de la façon suivante :

  • ZRBxe221500 - ZBxe22500 - ZRBe222500 - ZABe22500 - ZRBxe221500

Les voitures ZBxe et ZRBe sont toujours impaires, tandis que les voitures ZABe sont toujours paires. Par exemple, la rame 10E est composée de la manière suivante :

  • ZRBxe221519 - ZBxe22519 - ZRBe222519 - ZABe22520 - ZRBxe221520

La lettre indice « e » (voiture à deux niveaux) est facultative[8] comme sur cette photo où est inscrit seulement « ZRBx 221568 ».

Aménagement intérieur

Les MI 2N bénéficient d'un aménagement intérieur totalement différent par rapport aux Z2N (Z 5600, Z 8800, Z 20500 et Z 20900) : il se distingue par la création d'espaces différenciés selon la longueur du voyage : courts trajets sur les plates-formes, trajets moyens au niveau inférieur et trajets plus longs au niveau supérieur, en mezzanine. Le passage d'une voiture à l'autre s'effectue au niveau bas des trois véhicules centraux de chaque rame. Pour optimiser l'environnement du voyageur, de larges baies améliorent l'espace et la vision. Matériaux, couleurs et éclairage concourent à installer une ambiance reposante par une domination de teintes douces et lumineuses. Les sièges ont été étudiés pour concilier les besoins de confort avec la garantie d'une bonne résistance à l'usage et au vandalisme[6].

L'accès à chaque voiture est assuré par trois portes d'une largeur de deux mètres chacune, ce qui facilite et fluidifie les échanges montées/descentes et réduit le temps de stationnement à quai. À la différence des MI 2N Altéo, il n'est pas possible d'accéder au niveau supérieur des Z 22500 en passant par la plate-forme du milieu de chaque voiture, ceci n'est possible qu'en passant par les plates-formes situées aux extrémités des voitures[9].

Les trains bénéficient des derniers perfectionnements en matière de sécurité active : contrôle de vitesse continu, automatisme de freinage, liaison radio bi-mode RST/GSM-R et contrôle télévisé des quais (3 écrans). Ils sont également équipés des dispositifs de sécurité passive étudiés pour les nouvelles générations de TGV (absorbeurs d'énergie, système anti-chevauchement entre chaque voiture) destinés à garantir la sécurité des passagers et du conducteur, en cas de collision ; ils disposent également d'une brosse centrale pour la « reconnaissance tunnel » de la ligne E.

Services assurés

Entre , date de l'extension de la branche E4 du RER E jusqu'à Tournan et , toutes les rames Z 22500 sont engagées sur l'intégralité des trains du RER E. Depuis, elles partagent cette tâche avec quelques Z 50000 venues en renfort sur la ligne[10].

Avant la mise en service de la ligne E, qui a eu lieu à l'été 1999, 12 éléments MI 2N ont circulé sur la banlieue de Saint-Lazare sur les missions Paris-Saint-Lazare - Nanterre-Université et Maisons-Laffitte durant le service d'hiver 1998/99[11] (de septembre 1998 à juin 1999). Ces éléments MI 2N étaient alors réduits à quatre caisses, permettant ainsi de les faire circuler en unité double (2 fois 4 caisses) tout en étant suffisamment courts pour les quais de faible longueur de Paris-Saint-Lazare. Faire circuler ces MI 2N sur la banlieue de Saint-Lazare permettait de garder la garantie du constructeur en attendant leur utilisation pour laquelle elles avaient été commandées[11]. Pour les mêmes raisons, d'autres rames ont été injectées sur des missions Paris-Est - Chelles[11].

Toutes réaffectées au RER E lors de sa mise en service en , les Z 22500 sont en excédent pour la ligne, celle-ci étant limitée à Villiers-sur-Marne au lieu de Tournan comme le prévoyait le projet de la ligne. De ce fait, au printemps et à l'été 2001, cinq rames ont de nouveau été mutées sur la banlieue Saint-Lazare[12], mais en gardant cette fois leur composition à cinq caisses. Elles ont été engagées sur des missions Paris-Saint-Lazare - Nanterre-Université et Paris-Saint-Lazare - Cormeilles-en-Parisis[12]. Cela permettait de libérer une automotrice Z 6400 en vue de la modernisation de la série, et de moins solliciter les rames tractées par des locomotives BB 17000 souvent défaillantes[12].

De 2001 à 2003, 48 rames ont été donc affectées au service RER (entre Haussmann - Saint-Lazare et Chelles - Gournay ou Villiers-sur-Marne).

Une option de 50 rames Z 22500 supplémentaires avait été proposée pour le premier prolongement ouest du RER E vers Versailles et Saint-Nom-la-Bretèche, option qui ne fut jamais levée compte tenu l'abandon de ce premier projet[13].

Fin de carrière

Les rames seront intégralement remplacées par des RER NG pour le prolongement à Nanterre-La Folie en 2022. Un transfert sur la ligne L vers Versailles et Saint-Nom-la-Bretèche, envisagé précédemment, est exclu en décembre 2018 avec l'achat de rames Francilien Z 50000 pour équiper intégralement ces lignes[14].

Dépôts titulaires

Les rames n° 04E, 10E, 28E, 29E et 52E ont assuré des services de la banlieue de Paris Saint-Lazare entre 2001 et 2003.

Notes et références

  1. « Matériel Interconnexion à 2 Niveaux (MI 2N) », sur metro-pole.net via web.archive.org, article de septembre 2002 (consulté le ).
  2. Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, page 205, La Vie du Rail, 2007 (ISBN 978-2-915034-65-3)
  3. Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année
  4. Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre
  5. Eole signifie « Est Ouest Liaison Express ».
  6. Issue d'une Brochure "Eole - la ligne E du RER" de la SNCF datant d'avril 1999
  7. Toutes les chaines de traction des engins ferroviaires français sont conçues à partir du 1500v, soit issu de la caténaire, soit issu des transformateurs-redresseurs, avec lissage, reliés aux autres caténaires.
  8. « Marquage littéral voitures voyageurs en France », sur trains-en-voyage.com, article du 8 octobre 2009 (consulté le ), section Les lettres indice.
  9. « RERng : une réponse aux nouveaux défis de la zone dense ? », sur Transports à Paris, (consulté le ).
  10. Une UM de Z 50000 à 8 caisses peut accueillir 1844 personnes alors qu'une US de Z 22500 réduit le nombre à 1337, situation, très mal acceptée par la clientèle, que l'on rencontrait en raison de l'insuffisance du parc provoquée par la desserte de Tournan ou de réformes accidentelles.
  11. « Les MI 2N SNCF sur la banlieue Saint-Lazare », article de la revue Rail Passion n°25 de janvier 1999, page 13.
  12. « Les MI 2N de retour sur la banlieue Saint-Lazare », article de la revue Rail Passion n°48 d'avril 2001, page 6.
  13. « MI2N : un projet commun RATP-SNCF », sur transportparis.canalblog.com (consulté le ) : « Une option de 50 rames était prévue dans le marché pour les besoins de la SNCF, afin de couvrir les besoins du prolongement à Versailles et Saint-Nom-la-Bretèche du RER E, mais qui ne fut jamais concrétisé. », paragraphe Le MI 2N SNCF.
  14. « Vous reprendrez bien un peu de Francilien ? », sur transportparis.canalblog.com, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 5e éd., 399 p. (ISBN 978-2-915034-65-3)

Articles connexes

Lien externe

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