Virus du chikungunya

Le virus du chikungunya est un virus à ARN monocaténaire de polarité positive (groupe IV de la classification Baltimore) appartenant au genre Alphavirus de la famille des Togaviridae. Apparenté au virus Ross River (en), au virus o'nyong-nyong et au virus de la forêt de Semliki[3], il s'agit d'un arbovirus transmis par des moustiques du genre Aedes, notamment les espèces Aedes aegypti et Aedes albopictus (« moustique-tigre »). Chez l'homme, il provoque une maladie tropicale, le chikungunya.

Description

Le génome de ce virus est long d'environ 11,7 kilobases et comporte deux gènes[4] : l'un code une polyprotéine structurelle de 1 288 résidus d'acides aminés et l'autre code une polyprotéine non structurelle de 2 474 résidus. Ces deux polyprotéines sont les précurseurs de plusieurs protéines virales : la polyprotéine structurelle est clivée en protéine C de capside, glycoprotéines E1, E2 et E3 de l'enveloppe virale, et protéine 6K ; la polyprotéine non structurelle est clivée en protéines nsP1 à nsP4, cette dernière ayant probablement une fonction d'ARN polymérase ARN-dépendante, intervenant par conséquent dans la réplication virale[5]. Il est possible qu'une mutation d'un gène codant une protéine de l'enveloppe virale puisse favoriser l'infection par le moustique vecteur et expliquer en partie la propagation particulière de ce virus dans les années 2000[6].

Notes et références

  1. (en) Siyang Sun, Ye Xiang, Wataru Akahata, Heather Holdaway, Pankaj Pal, Xinzheng Zhang, Michael S. Diamond, Gary J. Nabel et Michael G. Rossmann1, « Structural analyses at pseudo atomic resolution of Chikungunya virus and antibodies show mechanisms of neutralization », eLife, vol. 2, , article no e00435 (PMID 23577234, PMCID 3614025, DOI 10.7554/eLife.00435, lire en ligne)
  2. (en) « Virus Taxonomy: 2018b Release », ICTV, (consulté le ).
  3. (en) Ann M. Powers, Aaron C. Brault, Yukio Shirako, Ellen G. Strauss, WenLi Kang, James H. Strauss et Scott C. Weaver, « Evolutionary Relationships and Systematics of the Alphaviruses », Journal of Virology, vol. 75, no 21, , p. 10118-10131 (PMID 11581380, PMCID 114586, DOI 10.1128/JVI.75.21.10118-10131.2001, lire en ligne)
  4. (en) Scott C. Weaver, Jorge E. Osorio, Jill A. Livengood, Rubing Chen et Dan T. Stinchcomb, « Chikungunya virus and prospects for a vaccine », Expert Review of Vaccines, vol. 11, no 9, , p. 1087-1101 (PMID 23151166, PMCID 3562718, DOI 10.1586/erv.12.84, lire en ligne)
  5. (en) Isabelle Schuffenecker, Isabelle Iteman, Alain Michault, Séverine Murri, Lionel Frangeul, Marie-Christine Vaney, Rachel Lavenir, Nathalie Pardigon, Jean-Marc Reynes, François Pettinelli, Leon Biscornet, Laure Diancourt, Stéphanie Michel, Stéphane Duquerroy, Ghislaine Guigon, Marie-Pascale Frenkiel, Anne-Claire Bréhin, Nadège Cubito, Philippe Desprès, Frank Kunst, Félix A Rey, Hervé Zeller et Sylvain Brisse, « Genome Microevolution of Chikungunya Viruses Causing the Indian Ocean Outbreak », PLoS Medicine, vol. 3, no 7, , article no e263 (PMID 16700631, PMCID 1463904, DOI 10.1371/journal.pmed.0030263, lire en ligne)
  6. (en) Konstantin A Tsetsarkin, Dana L Vanlandingham, Charles E McGee et Stephen Higgs, « A Single Mutation in Chikungunya Virus Affects Vector Specificity and Epidemic Potential », PLoS Pathogens, vol. 3, no 12, , article no e201 (PMID 18069894, PMCID 2134949, DOI 10.1371/journal.ppat.0030201, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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