Victorine Eudes

Victorine Eudes, née Victorine Louise Louvet le à Roye, et morte le à Paris (7e arrondissement)[1] est une militante républicaine qui fut communarde pendant la Commune de Paris en 1871. Elle est surnommée « la générale Eudes » en raison du rôle de son mari Émile Eudes pendant la Commune[2].

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Biographie

Eudes fut élève et assistante maîtresse de Louise Michel[2],[3]. Elle passe avec succès des examens de laborantine et travaille dans une pharmacie boulevard de Magenta[4].

Façade de la prison Sainte-Pélagie à Paris, (Atget,1898). C'est en chemin pour visiter son mari Émile Eudes qu'elle retrouva Louise Michel.

Elle rencontre le blanquiste Émile Eudes alors qu'il était étudiant en pharmacie dans le faubourg Saint-Antoine[2]. Ils se marièrent en dépit de la réticence maternelle[2]. Leur première fille, Jeanne-Lucie, naît en 1868[5].

Son mari prit part, avec August Blanqui, à l'attaque le sur un dépôt d'armes dans une caserne de pompiers du quartier de la Villette. Il fut fait prisonnier à la prison Sainte-Pélagie. Au cours du voyage pour aller visiter son mari, elle croise à nouveau le chemin de Louise Michel qui s'y dirige dans le même but[2]. Elle deviennent amies par la suite[6]. C'est durant l'instruction du procès de son mari qu'Eudes refuse de dénoncer Blanqui, cerveau de l'attaque[7].

Eudes s'occupa de l'administration de la guerre pendant la Commune de Paris[8]. Elle participe également à la défense de Paris contre les versaillais sur les barricades du fort d'Issy en compagnie de Louise Michel et de Malvina Poulain[3].

Louis Barron dans ses souvenirs affirme qu'elle était aussi la maîtresse du comte de Beaufort, officier d'état-major communard bien que cela semble avoir été une calomnie des versaillais pour nuire à sa réputation[9].

Son mari échappe de justesse à la répression versaillaise parvient à s'enfuir en Suisse[10]. Elle le rejoint avec le reste de la famille, déguisée en paysanne, ses cheveux blonds brunis[2],[10],[11]. La famille se réfugie ensuite à Londres en [10] où elle devient couturière afin de subvenir aux besoins de sa famille. Émile Eudes est condamné à mort par contumace le , la famille ne peut retourner en France. Sa 2e fille Blanche naît à Camden Town le [5]. Pour une vie meilleure, son mari gagne Édimbourg et devient professeur de français à l’école royale navale de Yarmouth, institution réservée à l'élite de la jeunesse aristocratique britannique[10]. Émile et Hélène y naîtront en 1875 et 1876 respectivement[5].

Après l'amnistie du , la famille rentre à Paris.

Henri Rochefort fut le tuteur de ses quatre enfants au décès de son époux en 1888[2]. Jeanne-Lucie se maria avec le blanquiste Adrien Farjat[2],[12].

Notes et références

  1. « Généalogie de Victorine Appoline Louise Louvet », sur Geneanet (consulté le )
  2. « EUDES Victorine », sur maitron.fr, 26 juillet 2009, dernière modification le 28 mars 2020 (consulté le )
  3. Michel PEYRAMAURE, Fille de la colère: Le roman de Louise Michel, Groupe Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-12085-9, lire en ligne)
  4. Philippe Mangion, Louise Michel : Jeunesse, BoD - Books on Demand, , 242 p. (ISBN 978-2-322-25715-7, lire en ligne), p. 147
  5. « Victorine Appoline Louise Louvet : chronologie et événements de sa vie », sur Geneanet (consulté le )
  6. Maurice Dommanget, Blanqui et l'opposition révolutionnaire à la fin du Second Empire, Bloch, (lire en ligne)
  7. Jules Clère, Les hommes de la Commune : biographie complète de tous ses membres / par Jules Clère, (lire en ligne), p. 83
  8. Revue bleue: politique et littéraire, G. Baillière, (lire en ligne)
  9. Marcel Cerf, L'Exécution du comte de Beaufort: pages inédites de l'histoire de la Commune, l'Académie d'histoire, 23, rue Louis-le-Grand, (lire en ligne)
  10. « EUDES Émile, François, Désiré, dit Deschamps, Gaïfer ou Sed - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
  11. Auguste Blanqui, La Patrie en danger, A. Chevalier, , 359 p. (lire en ligne).
  12. « Généalogie de Adrien Lucien Farjat », sur Geneanet (consulté le )

Liens externes

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