Vassili Grigorievitch Zaïtsev

Vassili Grigorievitch Zaïtsev (en russe : Василий Григорьевич Зайцев ; né le à Ieleniskoï et mort le à Kiev) est un tireur d'élite soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale qui tua 225 soldats et officiers de la Wehrmacht et de ses alliés entre le 10 novembre et le pendant la bataille de Stalingrad.

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Vassili Grigorievitch Zaïtsev

Vasili Záitsev durant la bataille de Stalingrad en décembre 1942.

Naissance
Ieleniskoï, oblast de Tcheliabinsk
Décès
Kiev, Ukraine
Origine Soviétique, Russe
Allégeance Union soviétique
Arme Mosin Nagant 91/30 avec optique russe PU
Grade capitaine
Années de service 1942 – 1943
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de Stalingrad
Distinctions Héros de l'Union soviétique,
Ordre de Lénine,
Ordre du Drapeau rouge,
Ordre de la Guerre patriotique

Biographie

Vassili Zaïtsev (« lièvre » en russe) est né à Ieleniskoï à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Magnitogorsk (région de Tcheliabinsk) dans une famille de paysans. Étudiant dans une école de construction à Magnitogorsk, il intègre la marine soviétique en 1936 où il se spécialise dans la gestion. Affecté à la 284e division de fusiliers de Sibérie, il est sous-lieutenant de l'Armée rouge lorsqu'il traverse la Volga le . C'est son propre commandant de régiment, le commandant Metelev, qui lui offre son fusil, un Mosin-Nagant, une arme qui va le faire entrer dans la légende.

On trouve mention de son nom dans les Carnets de guerre de Vassili Grossman, qui rapporte une histoire inédite, la censure soviétique s'étant probablement emparé de son histoire[1]. Grossman y raconte que Vassili Zaïtsev aurait été condamné à mort pour avoir abattu un pilote de chasse allemand dont l'avion venait de s'écraser. Zaïtsev aurait ainsi abattu un potentiel informateur. Il aurait cependant été gracié et réintégré dans sa division pour son talent : du au , il aurait ainsi abattu 225 officiers et soldats allemands, parmi lesquels onze tireurs d'élite. Blessé très grièvement aux yeux après avoir sauté sur une mine en , il ne dut de conserver la vue qu'à sa notoriété qui lui permit d'être soigné par l'un des meilleurs médecins de Moscou, le professeur Vladimir Filatov.

Zaïtsev retourna au front et finit la guerre sur le Dniestr avec le grade de capitaine. Il rédigea ensuite deux manuels sur sa spécialité. Sa méthode, dite « chasse par six », est encore enseignée de nos jours. Il s'agit de couvrir un point par le feu croisé de trois binômes de tireurs/observateurs. Dans une interview qu'il donna en 1960, il affirme ne pas avoir entendu d'histoire spécifique sur un tireur d'élite allemand envoyé à Stalingrad pour l'éliminer personnellement.

Après la guerre, il travailla comme directeur d'une usine de constructions mécaniques à Kiev.

Faits d'armes

Zaïtsev (à gauche), à Stalingrad en décembre 1942.

Avant le , Vassili Zaïtsev avait déjà tué trente-deux soldats de l'Axe avec son fusil Mosin-Nagant ordinaire. On estime à vingt-huit le nombre de tireurs d'élite qu'il a entraînés. Ceux-ci tuèrent plus de 3 000 soldats ennemis. Certaines sources indiquent que la performance de Zaïtsev n'était pas unique et qu'un autre soldat soviétique, seulement identifié sous le nom de « Zikan », tua lui 224 soldats allemands avant le .

Selon le livre Stalingrad de l'historien anglais Antony Beevor, des sources soviétiques déclarèrent que les Allemands firent venir le chef de leur école de tireurs d'élite, le major Heinz Thorvald, pour l'arrêter[2]. Après une traque de plusieurs jours, Zaïtsev repéra son adversaire se cachant sous un morceau de tôles ondulées et tira. Ce duel supposé est dépeint dans le film Stalingrad, réalisé par Jean-Jacques Annaud en 2001.

Le viseur télescopique du fusil de Thorvald, prétendument le trophée le plus prisé de Zaïtsev, est toujours exhibé dans le musée central des forces armées, à Moscou. Cependant, l'histoire entière demeure essentiellement non confirmée[1],[3] et il n'y a absolument aucune mention d'elle dans les rapports militaires soviétiques de l'époque :

« (...) les exagérations de la propagande rendaient quelque peu suspects les exploits de ces stakhanovistes de la guérilla urbaine. (...) Comme les autres tireurs d'élite, Zaïtsev semblait fier de se venger des femmes russes fréquentant des Allemands. »

 Commentaire d'Antony Beevor citant Vassili Grossman, pp. 244-245.

Pierre tombale de Vassili Zaïtsev sur les hauteurs de Kourgane Mamaïev à Volgograd, au pied de la Statue de la Mère-Patrie.

Zaïtsev mourut à l'âge de 76 ans à Kiev. Sa tombe se trouve à Volgograd, sur le Kourgane Mamaïev, au pied de la Statue de la Mère-Patrie.

Médailles et distinctions

Filmographie

Notes et références

  1. Vassily Grossman (trad. de l'anglais par Antony Beevor et Luba Vinogradova), Carnets de guerre : De Moscou à Berlin, 1941-1945 [« A Writer at War »], Paris, Calmann-Lèvy (no 30969), (1re éd. 2005), 512 p., poche (ISBN 978-2-253-12249-4), 238-259, chap. 15 (« L'Académie Stalingrad »)
  2. Antony Beevor (trad. de l'anglais par Jean Bourdier), Stalingrad, Paris, Editions de Fallois, Livre de Poche, , 896 p., poche (ISBN 2-253-15095-9, notice BnF no FRBNF37652152)
  3. Antony Beevor, citant et commentant Vassili Grossman, doute des exploits du tireur d'élite (Antony Beevor, op. cit. p. 244).

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Vassily Grossman (trad. Antony Beevor et Luba Vinogradova), Carnets de guerre : De Moscou à Berlin, 1941-1945 [« A Writer at War »], Paris, Calmann-Lèvy (no 30969), (1re éd. 2005), 512 p. 
  • Antony Beevor (trad. de l'anglais par Jean Bourdier), Stalingrad, Paris, Editions de Fallois, Livre de Poche, , 896 p., poche (ISBN 2-253-15095-9, notice BnF no FRBNF37652152)

Articles connexes

Liens externes

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