Vadim Kozovoï

Vadim Kozovoï ( - ) était un poète et traducteur d'origine russe, ancien prisonnier politique en Union soviétique.

Biographie

Né à Kharkov (Ukraine) dans une famille de l'intelligentsia d'origine juive, Vadim Kozovoï intègre à dix-sept ans l'Université de Moscou, où il rejoint un cercle d'étudiants clandestin, "l'Union des patriotes", dirigé par Lev Krasnopevtsev. Le groupe entend réfléchir sur la poursuite de la déstalinisation après la répression du soulèvement de Poznan (1956).

En été 1957, après la clôture du Festival de la jeunesse de Moscou, symbole même du dégel de Khrouchtchev, le groupe est arrêté par le KGB. Vadim Kozovoï est inculpé de "propagande antisoviétique" (l'article 58-10 du Code pénal) et condamné à huit ans de réclusion dans un camp de Mordovie.

Vadim Kozovoï y fait la connaissance de sa future femme, Irina Emelianova, fille d'Olga Ivinskaïa. Cette dernière fut la muse de Boris Pasternak et l'inspiratrice du personnage de Lara, la maîtresse du Docteur Jivago. Après la mort de Boris Pasternak en 1960, Olga Ivinskaïa et sa fille furent condamnées pour "trafic de devises" pour avoir perçu les droits d'auteur de la part de l'éditeur italien du roman, Feltrinelli.

Libéré en octobre 1963, Vadim Kozovoï devient connu dans les milieux littéraires de Moscou. Il publie une édition commentée du Roman de Tristan et Iseut (1967), traduit les poètes René Char, Henri Michaux, Paul Valéry, Rimbaud, Lautréamont, etc. La plupart sont inconnus du public russe.

Entretenant une correspondance active avec plusieurs écrivains et poètes, tel René Char, il devient membre du PEN club en 1974.

Son premier recueil de poèmes, Sursis d'orage, voit le jour en 1978 à Lausanne.

Vadim Kozovoï est finalement autorisé à se rendre en France en 1981 pour rencontrer les auteurs qu'il traduit et soigner son fils aîné, atteint d'un handicap mental. Sa demande de quitter le territoire soviétique bénéficie de l'appui de plusieurs personnalités de renom comme Julien Gracq, Julien Green, Maurice Blanchot et Henri Michaux, ainsi que du président Valéry Giscard d'Estaing, qui en fait la demande auprès de Brejnev en 1979 et en 1980.

Après la publication d'un article très critique à son encontre dans le principal périodique culturel soviétique, la Literatournaïa gazeta, mais également en raison de la maladie de son fils qui nécessite sa présence, il décide de rester en France. En 1985, il est enfin rejoint par sa femme et son deuxième fils, le futur historien Andreï Kozovoï, qui obtiennent leur visa grâce au soutien de François Mitterrand qui rencontre Konstantin Tchernenko en 1984.

En France, Vadim Kozovoï continue de traduire et de publier ses propres textes, tout en travaillant comme directeur de recherche au CNRS. Ses voyages en URSS, puis en Russie, lui inspirent plusieurs articles dans Le Monde et la revue Est-Ouest.

Après sa mort, sa femme poursuit la publication de textes inédits (en russe), et autorise la publication de sa correspondance avec plusieurs poètes français.

La poésie de Vadim Kozovoï est héritière d'un vaste pan de la littérature russe (Gogol, Remizov) et française (Rimbaud, Mallarmé, Lautréamont).

Bibliographie en français

  • Hors de la colline, Hermann, 1984 (édition bilingue ; illustrations d'Henri Michaux)
  • Le monde est sans objet, Belin, 2003.
  • Maurice Blanchot, Lettres à Vadim Kozovoï suivi de La Parole ascendante, Manucius, .
  • « Correspondance Blanchot-Kozovoï », Po&sie, 2005, no 112—113.
  • « Cher ami, cher poète : lettres de René Char à Vadim Kozovoï », Po&sie, 2007, no 119, p. 7-39.

Liens externes

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