Véronique de Milan

La bienheureuse Véronique de Milan ou de Binasco, vierge, de son nom de naissance Giovanna Negri, née vers 1445 à Binasco et morte le à Milan[1], est une religieuse italienne de l'ordre de Saint-Ambroise (dit aussi Annonciade de Lombardie) sous la règle de saint Augustin[2].

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Véronique de Milan
Bienheureuse
Naissance vers 1445
à Binasco
Décès   (52 ans)
à Milan
Nom de naissance Giovanna Negri
Nationalité Italienne
Ordre religieux Augustins
Béatification
par Urbain VIII
Fête 13 janvier
28 janvier

La religion

Assomption de Véronique de Milan, fresque de Luigi Migliavacca (it), église de Binasco, XXe siècle

Giovanna Negri est née à Binasco près de Milan dans une famille très modeste de fermiers. Pieuse et solitaire, elle tente d'entrer en 1463 au couvent franciscain de Sainte-Ursule à Milan, puis à celui des Augustines où elle est repoussée à chaque fois en raison de son analphabétisme. Aussi, travaillant le jour, elle entreprend, seule, la nuit, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. La Vierge Marie lui serait alors apparue, un jour de doute, pour lui enseigner ce qu'elle devait savoir. « Bannissez cette inquiétude, il suffit que vous connaissiez trois lettres : la première, est cette pureté de cœur qui consiste à aimer Dieu par-dessus tout, et à n'aimer les créatures qu'en lui et pour lui ; la seconde, est de ne murmurer jamais, et de ne point s'impatienter à la vue des défauts du prochain, mais de le supporter avec patience, et de prier pour lui ; la troisième, est d'avoir chaque jour un temps marqué pour méditer sur la passion de Jésus-Christ »[3].

Après trois ans de préparation, elle entre finalement au Monastère des filles Ermites de l'Ordre de Saint-Augustins, à Milan, sous le titre de Sainte Marthe[4],[5], à l'âge de 22 ans, en 1466-1467, elle a de nombreuses extases mystiques, mais n'en continue pas moins à travailler avec ferveur. Admise comme sœur converse, elle récoltait des aumônes en porte à porte dans les villes, malgré de grands maux de tête et d'estomac[6].

Elle reçoit en 1494 une vision du Christ qui lui donne un message pour le pape Alexandre VI, qu'elle rencontre le à Rome.

Le don des larmes

Elle pleurait silencieusement lors des prières et méditations, et si l'envie lui prenait de se cacher ou de retenir ses pleurs, elle tombait malade. Elle répandait une abondante quantité d'eau sur le sol, si bien qu'on lui céda un vase de terre pour sa cellule, qu'elle remplissait parfois de plusieurs litres pendant ses ravissements[7].

« Sainte » Véronique

Elle meurt en 1497 au monastère, et aussitôt, sa sainteté aurait été révélée par plusieurs miracles.

Le , Léon X autorise son culte local, sur la sollicitation du roi François Ier par l'intermédiaire de l'évêque Denis Briçonnet qui se trouve en Italie. Cette même année, le dominicain Isidore de Isolani (v.1477-v.1528) réécrit la vie de Véronique en latin, qui est publiée en 1518 sous le titre Inexplicabilis mysterii gesta beatae Veronicae virginis praeclarissimi monasterii Sanctae Marthae urbis Mediolani, avec des bois gravés d'après des dessins attribués à Bernardino Luini. L’ouvrage, dédié au roi de France François Ier et à son épouse Claude de France, contribue à la diffusion de la dévotion envers Véronique de Milan. Une « traduction » en français est réalisée entre 1519 et 1524 par Louis Chantereau (-1531), confesseur de Louis XII, et plus tard celui de François Ier (1524-1529), futur évêque de Mâcon, et est dédiée à la mère du roi, Louise de Savoie (exemplaire unique, manuscrit 823 de la Bibliothèque municipale d'Angers)[1].

Elle est béatifiée, le , par le pape Urbain VIII[8].

Sa vénération est étendue à toute l'Église par Clément X en 1672, et on la trouve sous le nom de « Véronique de Binasque », au XIII de janvier, dans les martyrologes romains traduits en français par Chastelain[9], et dans ceux dès 1670[10].

En 1734-1738, Prospero Lambertini, dans son écrit De servorum Dei beatificatione et de beatorum canonizatione, discrédite la réputation de sainteté de Véronique, et sa canonisation n'aboutira pas. Pourtant, devenu le pape Benoît XIV, il l'inscrit dans son martyrologe romain de 1749 à la date du 13 janvier, jour où elle est fêtée. Il approuve également la date de sa fête au 28 janvier dans le martyrologe des Augustins[1].

Patronne des lingères, elle est un modèle de vie religieuse.

Œuvres représentatives

Portraits

Notes et références

  1. Jean-Michel Matz, La « Vie » en français de la bienheureuse Véronique de Binasco (+ 1497). Sainteté, politique et dévotion au temps des guerres d'Italie, Mélanges de l'École française de Rome. Moyen Âge, vol. 109, no 2, 1997, pp. 603-631
  2. Pierre Hélyot, Maximilien Bullot, Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, et des congrégations séculières, vol. 4, 1715, p. 63
  3. Alban Butler, C. Godescard, François-Charles Nagot, Vies des pères, des martyrs, et des autres principaux saints, nouvelle  éd., vol. 1, 1811, p. 172 à 176
  4. Athanase de Sainte-Agnès, Le Chandelier d'or du temple de Salomon, ou la Chronologie des prélats et des religions qui suivent la Règle de Saint Augustin, 1643, p. 316
  5. Gaston de Foix-Nemours y fut inhumé en 1512
  6. Thomas Le Blanc, Le Sainct travail des mains, ou La Maniere de gagner le ciel, par la pratique des Actions Manuelles, 1661, p. 1027
  7. Joseph von Görres, traduit par Charles Sainte-Foi, La Mystique divine naturelle et diabolique, vol. 1, 1re partie, 2e éd., 1861, p. 367
  8. Théophile Daguindeau, L'esprit chronologique de l'histoire sacrée et prophane, depuis la creation du monde jusques à present, 1673, p. 718
  9. Claude Chastelain, Le Martyrologe romain traduit en français, vol. 1 contenant janvier et février, 1705, p. 191
  10. Migne, Encyclopédie théologique, vol. 45, dictionnaire d'iconographie, 1850, p. 634 note no 3
  11. Jean-Aimar Piganiol de La Force, Description de Paris, vol. 2, nouvelle  éd., 1742, p. 550.
  12. Marco Da Oggiono : Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 69 (2007)
  13. Numéro d'inventaire : D.55.1.6 (webmuseo|8312)
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