Université de Fribourg

L'Université de Fribourg (UniFR), en allemand Universität Freiburg, est une université fondée en 1889 dans la ville de Fribourg, en Suisse.

Ne doit pas être confondu avec Université de Fribourg-en-Brisgau.

Site Miséricorde de l'Université de Fribourg

L'Université de Fribourg se distingue par son bilinguisme, son caractère international, ainsi que par de nombreuses spécialités dans la recherche et la formation. Elle accueille plus de 10 000 étudiants[3]. Elle est actuellement dirigée par la rectrice Astrid Epiney, depuis le .

Histoire

Création et évolution

L'Université de Fribourg a été fondée en 1889 à l'initiative de l'homme politique Georges Python (1856-1927), dont c'était le projet politique principal pour le développement du canton de Fribourg, alors surnommé la "République chrétienne" dans le cadre de vastes projets de modernisation paradoxalement menés par un régime ultra-conservateur[4]. Les facultés de droit et de lettres ouvrent d'abord (1889), suivies par la théologie (1890) et les sciences (1895). Au début du XXe siècle, le corps enseignant – en grande partie laïque – est surtout composé de professeurs français (comme le géographe Jean Brunhes et le préhistorien Henri Breuil) et allemands ; cette cohabitation entraîne parfois des tensions, vu le contexte politique international. Les étudiants sont alors au nombre d'environ 300[5].

Dans une convention de 1949 avec le Conseil d'État, les évêques suisses déclarent faire leur possible pour procurer à l'université un demi-million de francs par des quêtes dans les églises ou par des collectes auprès des catholiques suisses. Cet engagement est subordonné à la condition que l'université conserve son caractère d'université catholique.

Développements récents

En 2005, l'université a inauguré son campus Pérolles 2, conçu pour accueillir la faculté des sciences économiques et sociales et du management. Des plans de construction d'un musée des antiquités bibliques sont par ailleurs en cours de réalisation au sein même de la Tour Henri IV. L'université possède la plus grande collection d'antiquités bibliques au monde après celles du British Museum et du musée du Caire. L'UniFR a également développé « Frimat » qui est un centre d'excellence en nanotechnologies.

Dans le cadre du réseau BeNeFri qui regroupe les universités de Berne, Neuchâtel et Fribourg, les étudiants de l'une de ces universités peuvent suivre certains cours dispensés dans les deux autres tout en continuant de recevoir des crédits dans leur établissement d'origine. L'université suit les exigences du processus Sorbonne-Bologne et a inauguré pour l'année 2009-2010 un nouveau diplôme postgrade en droit, le Master of Laws in Cross-Cultural Business Practice, dont l'enseignement est en anglais.

Depuis 2014, l'UniFR collabore avec l'EPFL et la Haute école d'ingénierie et d'architecture de Fribourg au sein du Smart Living Lab pour mener des recherches interdisciplinaires dédiées au futur de l'habitat.

Organisation

Facultés

L'Université de Fribourg compte cinq facultés et dispose d'un large éventail de formations :

  • La Faculté des lettres et des sciences humaines est la plus grande faculté avec plus de 4 600 étudiants[3]. Ceux-ci suivent des cours et des séminaires dans les domaines de la philosophie, des sciences historiques, des langues, de la littérature, de l'éducation, de la psychologie ou des sciences sociales.
  • La Faculté de droit compte environ 1 600 étudiants[3]. Le programme comprend le droit national et international ; ces matières peuvent être suivies en bilingue.
  • La Faculté de théologie est la plus grande et la plus internationale de Suisse, et, avec Lucerne, elle est la seule université d'État de Suisse à avoir une Faculté de théologie catholique. Elle compte environ 360 étudiants[3].
  • Plus de 1 500 étudiants sont inscrits dans un des cinq programmes de Bachelor et neuf programmes de Master de la Faculté des sciences économiques et sociales et du management[3]. Le corps professoral enseigne dans l'un des quatre départements suivants: gestion d'entreprise, économie politique, informatique de gestion (interdisciplinaire avec le département d'informatique de la Faculté des sciences), sciences des médias et de la communication. En outre, l'international institute of management in technology (iimt) et le Verbandsmanagement Institut (VMI) sont rattachés à la faculté.
  • La Faculté des sciences et de médecine a été fondée en 1896 et comprend sept départements : la biologie, la chimie, les géosciences, l'informatique, les mathématiques, la médecine et la physique. La Faculté des sciences est composée de 14 domaines : la biochimie, la biologie, la chimie, la géographie, l'informatique, la médecine humaine et dentaire (Bachelor), les mathématiques, les neurosciences, la pharmacie, la physique, les sciences biomédicales, les sciences de l'environnement, les sciences de la Terre (Géologie) et le sport. Elle comprend plus de 2 000 étudiants[3]. En outre, l'Institut Adolphe Merkle est rattaché à la faculté[6].

Campus

L'université n'a pas de campus central, ses bâtiments étant dispersés à travers la ville. Les principaux sites sont :

  • Miséricorde - Droit, théologie, lettres et sciences humaines et administration centrale
  • Pérolles - Sciences
  • Pérolles 2 - Sciences économiques, sociales et du management
  • Regina Mundi - Psychologie
  • La bibliothèque cantonale et universitaire centrale
  • Pierre Aeby - Département de philologie classique, histoire ancienne et patristique (Institut du Monde Antique et Byzantin)
  • Bonnesfontaines - Pédagogie
  • Le Stade Saint-Léonard

Vie universitaire

Traditions

  • Dies Academicus - Cette journée tombe chaque année au mois de novembre. Aucun cours n'est alors donné et les festivités débutent par une messe célébrée en la Chapelle du Collège Saint Michel. Le personnel de l'université se dirige ensuite vers l'Aula Magna (la Grande Porte) en procession solennelle. Après un discours prononcé par le recteur et un invité de marque, des diplômes honorifiques sont décernés. Les sociétés d'étudiants assistent en tenue de cérémonie incluant des épées.
  • Les sociétés d'étudiants - Elles sont identiques aux Studentenverbindungen présentes en Allemagne et en Autriche. Gardiennes des traditions étudiantes d'Europe centrale, elles se réunissent au moins une fois par semaine autour d'un Stammtisch dans le but de mieux faire connaissance, de boire et de chanter ensemble. Ces fraternités tendent à être organisées selon des critères linguistiques. Une d'entre elles pratique encore le duel, les autres ayant toutes rejeté ce sport de combat, notamment pour des raisons religieuses. Y adhérer est souvent considéré comme avantageux pour celles et ceux qui souhaitent poursuivre une carrière dans le monde des affaires, du droit ou de la politique. La plupart des corporations étudiantes de l'Université de Fribourg appartiennent à la Société catholique des étudiants suisses.
  • Le Jour d'Accueil - Les nouveaux étudiants sont conviés à l'Aula Magna où ils sont accueillis par le recteur et le syndic (Maire de la ville de Fribourg). Un repas fourni par la ville est ensuite servi à la Mensa où les nouveaux étudiants sont attendus avec le reste de la faculté à laquelle ils ont été admis.
  • Chaque année, l'Église catholique sollicite la générosité des catholiques, par une quête spéciale, à travers toute la Suisse afin de récolter des fonds destinés à fournir des bourses aux prêtres étrangers inscrits à la Faculté de Théologie.

Vie étudiante

Les principaux sports pratiqués à l'Unifr sont le ski, l'escrime, le hockey sur glace, le football et le basket-ball. À l'instar de beaucoup d'universités suisses, Fribourg ne possède pas de cité universitaire. Une minorité d'étudiants vit dans des foyers souvent dirigés par des congrégations religieuses (grâce à des aides de l'université), tandis que les autres louent des studios ou des appartements dans la ville. Les principaux foyers sont la Cité Saint-Justin et le Salesianum. Il y a aussi une coopérative d'hébergement étudiante connue sous le nom d'APARTIS.

Symboles

Le sceau de l'université représente une croix avec l'anneau de l'évêque sur le blason noir et blanc du canton de Fribourg. Le logo de l'université est sous la forme d'un « F » bleu (avec des triangles renvoyant à la structure de la façade du bâtiment de la Miséricorde et symbolisant les Alpes). Le nom de l'Unifr est quant à lui écrit en latin.

Fiction

Le professeur Paul Cantonneau, coéquipier de Tintin dans l'Étoile mystérieuse, les Sept Boules de cristal et le Temple du soleil[8] est décrit comme professeur à l'Université de Fribourg.

Personnalités liées à l'université

Recteurs

Les personnalités suivantes ont notamment occupé la fonction de recteur de l'Université de Fribourg[9] :

Enseignants célèbres

Élèves célèbres

Notes et références

  1. [PDF] Rapport annuel 2020 (lire en ligne), p. 53.
  2. [PDF] Rapport annuel 2020 (lire en ligne), p. 56.
  3. Rapport annuel 2019, Fribourg, Université de Fribourg, (lire en ligne)
  4. « Accueil », sur www.passesimple.ch (consulté le )
  5. Arnaud Hurel, L'abbé Henri Breuil. Un préhistorien dans le siècle, Paris, CNRS Éditions, 2011.
  6. « Organisation | Faculté des sciences et de médecine | Université de Fribourg », sur www.unifr.ch (consulté le )
  7. « Pour fêter son 125e anniversaire, l'université de Fribourg modernise son identité visuelle », sur unifr.ch
  8. Laurent Missbauer, Tintin et la Suisse, (lire en ligne), p. 30
  9. « UniFr », sur Base de données des élites suisses au XXe s. (consulté le )
  10. https://www.babelio.com/auteur/Michel-Bugnon-Mordant/27988

Liens externes

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