The Great Global Warming Swindle

The Great Global Warming Swindle[1] (aussi connu sous le titre La Grande Arnaque du réchauffement climatique) est un film documentaire du producteur de télévision britannique Martin Durkin, qui conteste la conclusion des travaux du GIEC, selon laquelle l'activité humaine serait la principale cause du réchauffement climatique. Le film montre le témoignage de scientifiques, d'économistes, de politiciens, d'écrivains et d'autres personnes sceptiques quant au consensus scientifique sur l'origine anthropique du réchauffement climatique. La publicité du programme affirme que le réchauffement climatique provoqué par l'homme est un mensonge et la plus grande supercherie des temps modernes[2].

Channel 4, qui diffusa le documentaire le , décrivit le film comme une controverse qui rassemble les opinions d'un certain nombre de scientifiques qui sont arrivés aux mêmes conclusions. « C'est un film polémique mais nous croyons qu'il est important que tous les côtés du débat soient diffusés »[3].

Plusieurs erreurs factuelles ont été pointées et plusieurs commentateurs ont critiqué le programme, avançant qu'il était partial[4]. Plusieurs plaintes ont été déposées à la BBC et à l'Ofcom britannique (Office of Communications)[5]. Le , ce dernier concluait que l'émission avait effectivement injustement traité au moins deux intervenants, de même que le GIEC[6].

Points de vue développés dans le documentaire

Le postulat de départ du film est que l'actuel consensus scientifique sur le réchauffement climatique présente de nombreuses failles, et les intérêts particuliers financiers au sein de l'établissement scientifique et les médias découragent le public et la communauté scientifique de le reconnaitre ou même d'en débattre. Le film décrit le consensus scientifique rendu public comme le résultat d'une « industrie activiste concernant le réchauffement climatique » motivée par un besoin de financement de la recherche. Le film pointe également du doigt les écologistes occidentaux qui font la promotion en Afrique des coûteuses sources d'énergie solaire ou éolienne au détriment des énergies fossiles qui sont bon marché, maintenant l'Afrique loin de l'industrialisation. Le film pose la question :

« […] si les énergies solaires et éoliennes sont si chères pour l'Amérique, comment la pauvre Afrique peut se les payer ? »

Les personnes interviewées dans le film sont l'écologiste Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace et depuis un de ses critiques virulents ; Richard Lindzen, professeur de météorologie au Massachusetts Institute of Technology ; Patrick Michaels, enseignant chercheur en sciences de l'environnement à l'université de Virginie ; Nigel Calder, rédacteur en chef du New Scientist de 1962 à 1966 ; John Christy, professeur et directeur du centre de recherche en science de la Terre de l'université de l'Alabama ; Paul Reiter entomologiste à l'Institut Pasteur ; Piers Corbyn ; Tim Ball, professeur de géographie[7].

Carl Wunsch, professeur d'océanographie au Massachusetts Institute of Technology, fut aussi interviewé mais il déclara par la suite qu'il était en parfait désaccord avec les conclusions du film et la façon dont l'interview avait été utilisée[8]. En , le jugement de l'Ofcom lui donna raison sur deux de ses trois plaintes[6].

Affirmations émises dans le documentaire

Le film affirme que le consensus sur le changement climatique est le résultat « d'une industrie mondiale de plusieurs milliards de dollars: créé par des écologistes fanatiques anti-industriels ; soutenus par des scientifiques colportant des histoires effrayantes pour récolter des fonds ; et consolidés par la complicité des politiciens et des médias »[2]. Il utilise une série d'interviews et de graphiques pour étayer les affirmations qui sont listées plus bas[9].

Concernant le réchauffement climatique d'origine anthropique

  • À cause de l'importante masse océanique, le changement de température a mis des centaines d'années pour affecter la masse des océans. C'est pourquoi l'analyse de la base antarctique Vostok et d'autres carottes de glace montre que les changements de la concentration de CO2 atmosphérique suit les changements de température globale avec un retard de 800 ans[10].
  • La concentration totale de dioxyde de carbone dans l'atmosphère terrestre s'élève seulement à 0,054 %, une quantité très faible. L'être humain est responsable de beaucoup moins de 1 % de ce total. Le documentaire déclare que les volcans produisent plus de CO2 par an que l'homme (Durkin admettra par la suite que cette affirmation était fausse[11]) alors que les plantes et les animaux produisent 150 gigatonnes de CO2 chaque année. Les feuilles mortes produisent même plus de CO2, et les océans sont « de loin la plus grande source de CO2 ». L'activité humaine produit seulement 6,5 gigatonnes de CO2 chaque année. Le film conclut que l'émission de CO2 d'origine anthropique ne peut alors être la cause du réchauffement climatique.

Accueil et critiques

Le programme attira 2,5 millions de téléspectateurs et l'audience représenta 11,5 % de parts de marché[12]. Il y eut 246 plaintes à l'Ofcom le [13], dont des plaintes concernant les données falsifiées du documentaire[14]. Channel 4 déclara qu'elle avait reçu 758 appels et courriels concernant l'émission. Les réactions positives dépassaient les plaintes avec un rapport de 6 contre 1. La chaine annonça par la suite qu'elle organiserait un débat à propos du réchauffement climatique en avril[15].

Réaction des scientifiques

  • Ce film a reçu de vives critiques de la part de la Royal Society ainsi que du Met Office[16].
  • Le physicien britannique Mike Lockwood a passé en revue les données sur l'activité solaire, précisément dans le but de vérifier une des affirmations-clefs du film, selon laquelle le réchauffement climatique peut être lié à l'activité solaire. L'affirmation s'est révélée fausse[17].

Références

  1. Titre anglais que l'on pourrait traduire par « La grande arnaque du réchauffement climatique »
  2. « "Global warming labeled a 'scam'" », Washington Times
  3. « Climate change: An inconvenient truth... for C4 », The Independent, (consulté le )
  4. (en) Statement on Global Climate Change : Global response to climate change sur le site de la National Academy of Sciences
  5. Complaint to Ofscom, 11 juin 2007 et Dave Rado, "Opinion: A Reluctant Whistle-Blower", BBC News, 21 juillet 2008.
  6. Ofcom Broadcast Bulletin, 21 juillet 2008.
  7. Tim Ball se voit affecté dans le film à un département de climatologie à l'université de Winnipeg, alors qu'aucun tel département n'existe dans cette université.
  8. (en) Réponse au documentaire de Channel 4. Il déclara également au journal The Independant : « I am angry because they completely misrepresented me. My views were distorted by the context in which they placed them. I was misled as to what it was going to be about. I was told about six months ago that this was to be a programme about how complicated it is to understand what is going on. If they had told me even the title of the programme, I would have absolutely refused to be on it. I am the one who has been swindled. »
  9. « The Great Global Warming Swindle from Channel4.com », Channel 4.com (consulté le )
  10. Steve Connor, « The real global warming swindle », The Independent, (consulté le )
  11. « Scientists want edits to warming skeptic's film », MSNBC, (consulté le )
  12. « 'Global Warming Swindle' sparks debate », (consulté le )
  13. « 'Move to block emissions 'swindle' DVD », (consulté le )
  14. « C4 accused of falsifying data in documentary on climate change - Independent Online Edition > Media » (consulté le )
  15. (en) Joanne Oatts, « Channel 4 to host 'Global Warming Swindle' debate », Digital Spy, (consulté le )
  16. Voir un article du Monde, Un documentaire télévisé sur le réchauffement climatique suscite une vive polémique en Grande-Bretagne
  17. Temperature Rises "Not Caused By the Sun, The Guardian, 7 juillet 2007.

Liens externes

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