Système éducatif aux États-Unis

Le système éducatif aux États-Unis est décentralisé, la plupart des décisions sur le fonctionnement des écoles, les programmes et sur le financement étant prises par des instances locales : les school boards. Les programmes scolaires (curricula) sont en général établis par chaque État des États-Unis. Le gouvernement fédéral, via le département de l'Éducation des États-Unis, intervient surtout dans le financement de l’éducation. Les écoles privées élaborent leur programme librement et, dans le système public, seulement 22 États sur 50 établissent une liste de manuels recommandés. Dans la majorité des États, la liberté de choix est totale. Les assemblées législatives de chaque État fédéré établissent un socle minimum commun de connaissances dans les programmes.

Les cours sont dispensés en anglais dans les 50 États, en espagnol dans le territoire non incorporé de Porto Rico. Il n'y a pas de langue constitutionnellement officielle aux États-Unis, mais 32 des 50 États fédérés ont adopté l'anglais comme langue officielle[1]. Le hawaïen est une deuxième langue officielle dans l'État de Hawaï, et quelque 20 langues amérindiennes ont été officialisées dans l'État d'Alaska. L'espagnol est aussi une langue officielle dans le territoire de Porto Rico, et le chamorro dans le territoire de Guam ; le français est une langue « à facilités » dans plusieurs paroisses de la Louisiane. Chaque school district, ou circonscription scolaire, a le choix de sa langue d'enseignement, mais l'anglais est le choix dans les 50 États, y compris à Hawaï et en Louisiane. Les Porto-Ricains ont choisi l'espagnol, la langue d'instruction dans ses écoles et à l'université de Porto Rico.

Quelque 90 % des élèves américains sont scolarisés dans le public.

Les États-Unis sont l'un des pays avec le plus grand taux d'investissement dans l'éducation. Il représente 28 % du budget mondial total de l’éducation en 2020.

Historique

L'université de Virginie, fondée par Thomas Jefferson.

Bien que le roi Frédéric II de Prusse ait décrété en 1763 l'école obligatoire pour tous les enfants jusqu'à l'âge de treize ans, une mesure encore rejetée par de nombreux pays européens près d'un siècle plus tard, certains estiment que « Les États-Unis ont été le premier pays à créer des écoles publiques et gratuites ouvertes à tous »[2]. Les premières réformes sont menées dès la fin du XVIIIe siècle sous l’impulsion de Thomas Jefferson : afin d'établir un régime républicain, celui-ci croit aux vertus de la raison et de l’éducation. Il envisage de généraliser l’enseignement primaire en Virginie : à la fin des années 1770, il souhaite ouvrir les écoles primaires à tous les enfants libres, garçons et filles. Il imagine un enseignement secondaire gratuit pour les pauvres. Mais ces propositions ne sont pas retenues à cause de leur coût jugé trop élevé pour l'État. En 1819, Jefferson organise et dessine les plans de l'université de Virginie et en devient le recteur : fait nouveau pour l’époque, il décide que l’université n’enseignera pas la théologie. Dès 1832, l'État de New York instaure l'école élémentaire gratuite et obligatoire[3].

Les États-Unis adoptent en 1819 la Loi sur le Fonds des civilisations (Civilization Fund Act) visant à l’assimilation forcée des populations amérindiennes. Durant plus de 150 ans, des centaines de milliers d’enfants autochtones ont été arrachés à leur famille et à leur communauté, et envoyés de force dans des pensionnats pour être assimilés[4].

L'enseignement féminin se développe dès le XVIIIe siècle à travers les séminaires pour filles. Le Hartford Female Seminary, fondé à Hartford (Connecticut) en 1823 par Catharine Beecher, est le premier établissement d'enseignement supérieur féminin aux États-Unis. Par la suite, celle-ci crée plusieurs établissements destinés à former des institutrices pour la Frontière de l'Ouest.

Au milieu du XIXe siècle, des réformes sont entreprises dans le Massachusetts par Horace Mann, membre du Conseil d’éducation du Massachusetts, qui rêve d’imposer le système scolaire prussien. Il milite en particulier en faveur d’un allongement de la scolarité obligatoire et d'une meilleure rémunération des professeurs.

Entre 1890 et 1920 sont menées plusieurs réformes qualifiées de « progressistes ». La présidence de Theodore Roosevelt (1901-1909) fut déterminante ; c’est encore à cette époque que la pédagogie est renouvelée grâce aux travaux du philosophe John Dewey, dont l'influence est encore notable aujourd'hui[5]. Ce dernier insiste sur la place essentielle de l’école dans la formation d’une société démocratique.

Dès 1944, l'État fédéral met en place le G.I. Bill qui permet à deux millions de soldats démobilisés de faire des études universitaires et de se réadapter à la vie civile[6].

À partir des années 1950, le système scolaire américain subit d’importantes transformations : grâce aux efforts de l'avocat noir Thurgood Marshall et du NAACP, la ségrégation scolaire est déclarée inconstitutionnelle par la Cour suprême des États-Unis en 1954 (arrêt Brown v. Board of Education). Le busing (transport scolaire des élèves, dans les fameux autobus scolaires jaunes) devait permettre la mixité sociale et raciale en amenant les enfants des quartiers noirs dans les écoles des quartiers blancs. Cependant, dans les États du Sud, la déségrégation se fait dans la violence. En 1957, plusieurs étudiants noirs doivent être escortés pour aller en cours à l'école de Little Rock.

Dans les années 1960, les campus universitaires, dont le plus contestataire est celui de Berkeley, manifestent contre l’engagement des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam. Les étudiants réclament en outre des changements sociaux profonds. La politique de l'Affirmative Action (discrimination positive), lancée par le président Lyndon Johnson doit permettre aux Noirs d'intégrer plus facilement les universités américaines. La diversité ethnique devient donc un critère de sélection à l'entrée des facultés[7]. Une grande part de cette lutte contre les inégalités scolaires est laissée aux initiatives privées à l'exemple du programme A Better Chance qui offre, dès 1963, des bourses (scholarships) aux enfants les plus pauvres[6].

Les années 1970 représentent une époque de réformes de l'école aux États-Unis : en premier lieu, le Congrès américain impose la mixité dans tous les établissements publics en 1972. Deux ans plus tard, une loi, le Bilingual Education Act (en), oblige les écoles à fournir un enseignement bilingue pour les enfants ne maîtrisant pas l’anglais[8].

Dans les années 1990 apparaissent les 'Charter Schools' à moi-chemin entre public et privé. Ce sont des établissements publics gérés par des groupes privés. Un groupe peut gérer une seule école à près de 200, comme le groupe Academica. Ces écoles ont été un vivier d'inovation pédagogique dans le sport, l'art, la technologie, l'éducation bi-lingue

Chronologie

Liste des fondations

Caractéristiques générales

Classes

  • Pre-School, Nursery School ou Head Start (équivalent à l'école maternelle[9])
    • 3-5 ans.
  • Elementary School ou Grade School (équivalent de l'école primaire)
    • Kindergarten (jardin d'enfant) : 5-6 ans.
    • 1st Grade : 6-7 ans.
    • 2nd Grade : 7-8 ans.
    • 3rd Grade : 8-9 ans.
    • 4th Grade : 9-10 ans.
    • 5th Grade : 10-11 ans.
  • Middle School ou Junior High School.
    • 6th Grade : 11-12 ans (parfois, cette classe est assurée par les Elementary Schools).
    • 7th Grade : 12-13 ans.
    • 8th Grade : 13-14 ans.
  • High School
    • 9th Grade (dite Freshman year) : 14-15 ans (souvent, cette classe est assurée par les Junior High Schools mais presque jamais par les Middle Schools).
    • 10th Grade (dite Sophomore year) : 15-16 ans.
    • 11th Grade (dite Junior year) : 16-17 ans.
    • 12th Grade (dite Senior year) : 17-18 ans.

Un système décentralisé

Le système scolaire américain est fortement décentralisé, ce qui signifie qu'il relève essentiellement des États fédérés et non du gouvernement fédéral central. Les décisions concernant les programmes, les manuels, la répartition et le montant des dépenses pour l’enseignement sont principalement du ressort de chaque État, ce qui a pour conséquence de fortes disparités, mais aussi une grande souplesse[13]. Les États fédérés sont jaloux de leurs prérogatives en matière d’éducation, ce qui peut provoquer des conflits avec le gouvernement fédéral et un frein aux réformes.

Il existe au niveau fédéral un département exécutif, équivalent d'un ministère[note 1] de l’éducation (en anglais : U.S. Department of Education[14]), chargé d'organiser le cadre général du système scolaire avec à sa tête un secrétaire à l'Éducation, nommé par le président américain avec validation du Sénat (comme pour tous les secrétaires à la tête d'un département exécutif). Chaque État fédéré dispose aussi d’un département de l’éducation, secondé par un conseil d’éducation d’État (Board of Education). Les États prennent en charge 45 % des dépenses des établissements publics[15]. Ils composent la carte scolaire (School districts au nombre de 16 000[6]). Au niveau local, les conseils d’éducation (School boards) s’occupent des programmes scolaires, du budget, du personnel scolaire et administratif. Il existe environ 2 000 écoles avec charte (charter schools) aux États-Unis[16], qui échappent au contrôle des autorités locales.

La décentralisation du système scolaire américain provoque des inégalités de financement : chaque année, les États-Unis consacrent 7 % du produit national brut (PNB) à l’éducation. Les recettes proviennent des impôts locaux et d’une enveloppe fédérale globale (aide aux élèves les plus défavorisés, éducation et soins de santé)[17]. Les aides fédérales sont proportionnelles à la richesse des États. Par exemple, le Mississippi reçoit beaucoup plus d’argent que le New Hampshire. Les écarts sont importants entre les États dynamiques et ceux qui ont plus de difficultés. En outre, les inégalités sont également importantes entre les municipalités d’un même État, voire entre les quartiers.

L'absence de centralisation et les différences éducatives ont pour avantage de favoriser les expérimentations et l'inventivité. Elles ont rendu possible entre autres les charters schools, écoles privées à gestion privée et à fonds public, avec de bons résultats dans les quartiers pauvres[6]. Cependant ces résultats doivent être regardés avec nuance : en effet, les écoles sont libres d'accueillir ou non des élèves et elles ont tendance à trier uniquement les bons éléments. De plus, organismes privés, elles sont suspectées de faire d’énormes bénéfices : jusqu'à plus de 50% des fonds publics versés[18].

Discrimination positive

L'université de Californie, entrée du campus de Berkeley (2007).

Depuis les années 1970, des mesures de discrimination positive ont été mises en place pour favoriser l'entrée des minorités ethniques dans les universités et favoriser la mixité sociale.

Néanmoins, la discrimination positive a été remise en cause dès la fin des années 1970. En 1978, la Cour suprême américaine condamne les quotas de la faculté de médecine de l'université de Californie par l'arrêt Blake[19]. La loi Affirmative Action de Ronald Reagan impose un quota de professeurs issus des minorités. En 1996, un référendum d'initiative populaire en Californie met fin à l'affirmative action dans les universités publiques de cet État (proposition 209)[20], puis en Floride (2000), dans l'État de Washington, au Michigan et au Nebraska[19]. Entre le milieu des années 1990 et 2003, la discrimination positive a été supprimée dans les universités du Texas, du Mississippi et de la Louisiane[19]. Le , la Cour suprême a interdit la discrimination positive à l'entrée des écoles publiques américaines, à cinq voix contre quatre[21]. La Cour arrête que « La recherche par les écoles d'un objectif estimable ne veut pas dire qu'elles sont libres d'effectuer une discrimination sur la base de l'origine pour l'atteindre ». Désormais, le critère ethnique n'est qu'un élément positif parmi d'autres lors de l'examen des dossiers d'entrée dans les universités américaines[19].

Daniel Sabbagh, spécialiste de l'affirmative action et directeur de recherche au CERI, considère que les politiques de discrimination positives américaines sont efficaces à court terme et permettent aux étudiants issus des minorités ethniques d'être plus nombreux dans les universités[19]. Avec la croissance démographique des groupes minoritaires, les différences raciales ou ethniques s'effacent[réf. nécessaire]. Par conséquent, de nombreux experts[réf. nécessaire] estiment que les inégalités se réduiront et que les programmes de discrimination positive deviendront superflus[22].

Investissements

Les États-Unis, où vivent seulement 4 % de la population mondiale âgée de 5 à 25 ans, représentent 28 % du budget mondial total de l’éducation en 2007. Ce pays dépense presque autant que l’ensemble des gouvernements des six régions suivantes du monde : les États arabes, l’Europe centrale et orientale, l’Asie centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie du Sud et de l’Ouest et l’Afrique subsaharienne[23].

Enseignement primaire et secondaire

Programmes scolaires

Les programmes ne sont pas les mêmes d'un État à l'autre. On peut consulter (en anglais) les programmes de l'école primaire en l'éducation à l'environnement et l'éducation physique (200 minutes au moins tous les 10 jours d'école ; 400 minutes dans le secondaire). Le programme commence par les objectifs d'apprentissage exprimés en termes de comportements attendus sur lesquels se réfèrent les évaluations des performances scolaires exprimées. Le contenu, les outils, les activités et les voies d'apprentissage sont organisés, de façon variable, pour atteindre ces objectifs d'apprentissage. Cette variation va jusqu'à l'extrême de l'apprentissage individualisé « à la carte » pour chaque élève avec l'aide du Centre multimédia des technologies de l'éducation (educational technology), qui conçoit et produit des ensembles d'apprentissage complets dans différents types et secteurs de formation. Les programmes scolaires, l’insertion des minorités (notamment depuis l'American Ethnic Heritage Act (en) de 1972) et l’initiation à la citoyenneté. En Californie, le Native American Day (4e lundi de septembre) est l'occasion de rendre hommage aux Amérindiens de l'État ; les enseignants sont ainsi invités à parler de la culture amérindienne dans les écoles. Depuis 2004, les cours d'histoire amérindienne sont obligatoires dans les écoles élémentaires du Maine.

L’enseignement met l’accent sur l’apprentissage des nouvelles technologies, parfois sur la protection de la nature : le Code de l'éducation de Californie insiste pour que les élèves soient sensibilisés aux problèmes de l'environnement à tous les niveaux de leur scolarité[24].

Enquêtes sur les enseignants

Les enseignants suspects de sympathies communistes peuvent faire l'objet d’enquêtes du Département de l'Éducation[25].

Religion à l'école

« L’institution scolaire publique est laïque »[26], dans le sens où les enseignants ne doivent pas faire de prosélytisme. Depuis 1952 (arrêt Engel versus Vitale), la prière est interdite à l'école[27]. La Constitution des États-Unis, et plus particulièrement l’Establishment Clause du Premier amendement de la Constitution des États-Unis dispose qu’il n’existe pas de religion officielle aux États-Unis.

Les différentes écoles

La majorité des élèves américains est scolarisée dans des établissements publics[28]. Les écoles privées sont dans la plupart des cas gérées par des organisations religieuses. Une minorité d’enfants est élevée en dehors du cadre scolaire (Home Schooling) par leurs parents ou grâce aux écoles virtuelles, sur Internet. Il existe enfin de plus en plus de same sex schools (écoles pour filles - écoles pour garçons) depuis que l’administration Bush est revenue sur la loi sur la mixité[29].

Performances et politiques éducatives

Bus scolaire en Louisiane (2006).

Les réformes

Au début des années 1980, l’enseignement primaire et secondaire souffrait de graves défauts : le niveau des élèves était plutôt mauvais et la violence faisait partie du quotidien. Les inégalités liées au statut social et à l’origine étaient très marquées. On accusait fréquemment le corps professoral de ces mauvais résultats. C’est le rapport Nation at Risk (en) (Pays en danger, 1983) qui fait prendre conscience des échecs du système scolaire américain. Des réformes ont été entreprises pour pallier ces difficultés, au niveau local, comme au niveau fédéral :

  • fondation des Centres de l’Enfance
  • institution d’un niveau de connaissances et de savoir-faire minimal avec examens annuels
  • réduction de la taille des établissements[30]
  • privatisation des écoles publiques
  • organisation de sommets de l’éducation dans les années 1990, réunissant les gouverneurs des États
  • programme E-Rate, pour le développement de l’informatique et les NTIC.
George W. Bush signant la loi « no child left behind (en) », 8 janvier 2002, à Hamilton (Ohio).

Le Gun-Free Schools Act (loi sur la violence armée dans les écoles) de 1994 fait de la « tolérance zéro » une politique fédérale et obligatoire[31]. À la suite de cette loi, de nombreuses écoles suivent la tendance, en prononçant des exclusions automatiques pour possession de stupéfiants ou pour différents comportements jugés non acceptables[31]. Après le massacre de Columbine en 1999 (13 morts et 24 blessés), l'enjeu sécuritaire revient sur le devant de la scène[31]. Cette politique commence progressivement à être remise en cause, en 2011, en raison des très nombreuses exclusions scolaires prononcées pour des motifs parfois futiles ou peu importants (un joueur de hockey exclu pour avoir porté un couteau-suisse visant à réparer sa crosse ; un élève de six ans exclu pour avoir craché des billes de plastique sur ses camarades, etc.)[31].

En 2002, l’administration Bush fait passer la loi « aucun enfant laissé-pour-compte » (No Child Left Behind) qui met l’accent sur l’acquisition de compétence en mathématiques et en lecture[32]. Il s'agit d'augmenter la marge d’intervention du gouvernement fédéral. La loi propose de tester le niveau des établissements et de laisser plus de liberté aux parents afin de choisir une école pour leurs enfants. Une école qui obtient de mauvais résultats peut disposer d’aides financières pour appliquer des « services scolaires supplémentaires », autrement dit des cours de soutien[33]. Les résultats de cette politique sont discutés : certains affirment que les discriminations ont régressé et le niveau de lecture s’est amélioré[34]. D'autres ne notent aucun changement positif.

Statistiques

  • En 1960, 46 millions d'Américains étaient scolarisés ; en 2000, ils étaient 68 millions. En 1967, la moitié des adultes avaient fait des études secondaires ; le chiffre est passé à 61 % en 2000.
  • Effectifs selon le Département américain de l'Éducation, à l'automne 2008[35] :
    • 49,8 millions d'élèves dans les écoles publiques primaires et secondaires ;
    • 6,2 millions d'élèves dans les écoles privées primaires et secondaires ;
    • 3,3 millions d'enseignants dans les écoles publiques, 500 000 environ dans les écoles privées ;
    • 14 200 districts scolaires publics pour un total de 97 000 écoles publiques ;
    • 35 000 écoles privées ;
    • Environ 18,3 millions d'étudiants en collège ou en université ;
    • Dans les collèges il y a 12,7 % d'étudiants noirs et 10,8 % d'étudiants hispaniques.
  • D'après le rapport annuel de l'OCDE, le pays occupe[Quand ?] [36]:
    • le 9e rang des pays de l'OCDE pour l'accès à l'enseignement supérieur.
    • le 9e rang des pays de l'OCDE pour le taux de population entre 25 et 34 ans étant parvenue à une formation secondaire.
    • le 13e rang des pays de l'OCDE pour le taux d'obtention d'un diplôme d'enseignement supérieur en trois à six ans.
    • le 16e rang des pays de l'OCDE pour le taux d'obtention d'un diplôme de l'enseignement secondaire dans la population en âge type de l'obtenir : 73 % d'une génération obtient le diplôme de fin d'études de la High School.
  • Selon un rapport de l'Educational Policy Institute (EPI), le pays consacre 17,2 % du PIB à l'enseignement supérieur.
  • Les enquêtes PISA classent les USA à un niveau assez faible, autour de la 30e place selon les champs disciplinaires, et même particulièrement faible en Mathématiques (36e place), loin derrière la plupart des pays européens et de nombreux pays émergents.

Enseignement supérieur

D'après le sociologue Rick Fantasia, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les universités américaines « opéraient au service de la classe supérieure, accueillant presque uniquement les enfants des familles patriciennes, en général sur la base d’un clin d’œil et d’une poignée de main » (autant dire en fonction du réseau de relations sociales). Une fois admis, ces fils de famille au « sang bleu » menaient une existence universitaire paisible dans un climat de vénération institutionnelle. Ils établissaient avec leurs pairs des liens solides appelés à durer toute leur vie, du Rotary Club aux conseils d’administration, en passant par les terrains de golf (c’est ce qu’on appelle encore le « old boy network », ou « réseau des garçons d’âge mûr »)[37]. » Après la Seconde Guerre mondiale, l'accès à l'université commence à se démocratiser. Le nombre d'établissements publics augmente et leurs frais de scolarité sont relativement peu élevés. Les effectifs étudiants connaissent une progression spectaculaire. Le système universitaire est progressivement redevenu largement élitiste. En 2003, seuls 3 % des étudiants des 146 universités considérées comme les plus compétitives venaient d'un milieu social modeste[37].

Sterling Memorial Library, à l'université Yale.
Autobus scolaire sur le campus de l’université de Californie à Berkeley (Californie).
Bâtiment d'une fraternité étudiante sur le campus de Berkeley (Californie), en 2004.

Si l'enseignement secondaire souffre de nombreuses carences, l'enseignement supérieur est l'un des meilleurs du monde. À nuancer cependant : la plupart des avancées importantes venant d'étudiants étrangers déjà formés dans le supérieur dans leurs pays d'origine.[réf. nécessaire] Il forme des cadres efficaces et a tissé de nombreux liens avec le monde des entreprises. Les universités américaines bénéficient de moyens financiers considérables : par exemple, le capital de Harvard est de 38,6 milliards de dollars[38]. Dans un pays fédéral, comme les États-Unis, le système universitaire est décentralisé et les établissements d'enseignement supérieur jouissent d'une grande autonomie qui leur permet aussi une grande souplesse.

Les frais d'inscription dans une toute petite université publique américaine s'élevaient en 2008-2009 en moyenne à 6 585 dollars par an ; dans une université privée la moyenne se chiffrait à 25 143 dollars[39]. Le coût total d'une année universitaire aux États-Unis s'élève donc, selon l'université choisie et le coût de la vie dans sa localité, à un minimum de 20 000 dollars environ au total, jusqu'à 45 000 dollars, ou plus. Peu de familles peuvent financer totalement les études de leurs enfants : on a donc recours aux bourses, aux emprunts et au travail étudiant. Environ 500 000 étudiants étrangers fréquentent les universités américaines et un certain nombre reste aux États-Unis après l'obtention de leur diplôme. L'économie du pays profite du brain drain (Fuite des cerveaux), surtout de ressortissants de pays en voie de développement. Par contre, les bourses au mérite pour de grandes performances sont nombreuses et confortables selon les différents cycles universitaires.

En 1998, 35 % des Américains avaient un diplôme d'études supérieures contre 11 % en 1970. L'État fédéral et les universités dépensent 260 milliards de dollars pour l'enseignement supérieur en 2000, ce qui représente 2,6 % du PIB. Enfin, les universités américaines accueillent 565 000 étudiants étrangers en 2006[40], dont 60 % d'Asiatiques. De plus, certaines personnes retournent à l’université après l’âge de 30 ans. Les minorités progressent : elles représentaient 16 % des étudiants américains en 1976 et 35 % en 1995[41].

En dépit de l'augmentation du pourcentage d'Américains obtenant un diplôme d'études supérieures, on observe dans les années 2000 une augmentation dix fois plus rapide des frais universitaires que le revenu médian ce qui est analysé[Par qui ?] comme une perspective négative pour la classe moyenne et qui explique en partie le surendettement des jeunes diplômés (à hauteur au total de 1 600 milliards de dollars en 2019[42]), un surendettement d'autant plus dangereux qu'il coïncide avec une dévalorisation des titres universitaires[43][précision nécessaire].

  • Les universités : chaque État de l'Union a, en principe, plusieurs universités privées ainsi que plusieurs universités publiques : un ensemble plus prestigieux dit « université de... » (par exemple University of Arizona) dont le siège est souvent très sélectif, un système parallèle et moins prestigieux, « université d'État de... » (par exemple Arizona State University) et des Community Colleges qui dispensent des cours universitaires de première/deuxième année ainsi que des cours professionnels, techniques et de la formation continue. Les exceptions concernent de rares États comme celui de New York et la Pennsylvanie (dont les « universités de... » sont privées et les universités dites « État de... » forment un seul ensemble public) et l'Ohio (où le principe « État de... » est le plus sélectif). Les territoires américains d'outre-mer comme Guam, les Îles Vierges américaines et Porto Rico ont, eux aussi, leurs universités publiques. Les établissements de Porto Rico fonctionnent pour la plupart en espagnol (avec certains programmes disponibles aussi en anglais). Dans les cinquante États, à Guam et aux Îles Vierges, la langue d'enseignement est l'anglais.
    • Organisation : le conseil d’administration dispose d’un droit de regard sur les programmes, les disciplines enseignées et le budget. Le gouvernement fédéral alloue des fonds pour la recherche et le développement.
    • Effectifs : les plus grandes universités ont plus de 50 000 étudiants.
    • Les collèges : ce sont les établissements qui dispensent un enseignement de premier cycle.
    • Université d’État, universités privées : ces dernières sont financées par les États, les entreprises, les dons et les fondations. Certaines dépendent d’institutions religieuses, d’autres sont liées à des associations.
  • Il existe des frais d’inscription à l’entrée dans l’université. Ceux-ci varient en fonction de l'État (pour les universités publiques) ou le prestige de l’établissement (pour les universités privées).
  • Enseignants : les salaires ne sont pas les mêmes d’une université à l’autre. Ils sont recrutés et remerciés par le Conseil d’éducation de l’État.

Les universités prestigieuses considèrent la filiation du candidat parmi leurs critères de sélection. En 2011, une recherche menée sur trente établissement a conclu que « à qualifications égales, les enfants d’anciens élèves avaient des chances d’admission supérieures de 45 % à celles des candidats non héritiers. Autrement dit, un étudiant qui aurait 40 % de chances d’être admis sur la base de ses mérites et de son profil (résultats au test d’aptitude scolaire, qualités sportives, genre, etc.) voit celles-ci grimper à 85 % en cas d’hérédité favorable »[44].

Ces critères de sélection héréditaire sont en vigueur dans les trois quarts des cent universités américaines les mieux cotées, ainsi que dans les cent meilleures écoles d’arts libéraux des États-Unis. Solidement établi aux États-Unis, ce droit de succession universitaire est « pratiquement inconnu partout ailleurs », observe le journaliste Daniel Golden, qui le considère comme « presque exclusivement américain »[44].

Selon les avocats John Brittain et Eric Bloom, les étudiants appartenant aux minorités (Noirs, Hispaniques, Amérindiens) représentent 12,5 % des candidatures aux universités sélectives, mais seulement 6,7 % des candidatures retenues, au bénéfice de ceux qui peuvent faire valoir leur filiation. Avoir effectué ses études dans ces établissements constitue un avantage majeur sur la marché du travail. Ainsi, à qualifications égales, ces diplômés perçoivent un salaire supérieur de 45 % en moyenne à celui de leurs pairs sortis d’établissements moins renommés. Plus de 50 % des grands patrons et 40 % des responsables gouvernementaux ont fait leurs études dans l’une des douze universités les plus cotées[44].

Notes et références

Notes

  1. Les Etats-Unis n'utilisent pas le mot ministère qui a pour les Américains est employé dans son sens religieux.

Références

  1. (en) - US English
  2. A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La Civilisation américaine, 2004, p. 389
  3. Jean-François Revel, L’obsession anti-américaine, Paris, Plon, 2002, (ISBN 2-259-19449-4), page 253
  4. « Les États-Unis lancent une enquête sur les pensionnats pour Autochtones », sur Radio-Canada.ca,
  5. [PDF] http://www.ibe.unesco.org/publications/ThinkersPdf/deweyf.PDF
  6. Anne-Sophie Letac, « La promotion du savoir », Conflits, hors série no 4, Automne 2016, p. 34-37
  7. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, (ISBN 2-02-079950-2), p.138
  8. A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La Civilisation américaine, 2004, p.399
  9. Les équivalences données dans cette section correspondent au système scolaire français.
  10. Pour la terminologie de l'enseignement supérieur, voir Philippe Jacqué et Catherine Rollot, « Enseignement supérieur : y a-t-il trop d'universités ? » dans Le Monde du 14/12/2006, [lire en ligne (page consultée le 17/04/2017)]
  11. Selon les universités, le Bachelor américain équivaut à une licence ou une première année de master en France.
  12. Dans certaines universités, les formations de Master et de Ph.D. sont intégrées et les étudiants passent leur Master comme une étape intermédiaire de leur Ph.D.
  13. A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La Civilisation américaine, 2004, p. 390
  14. U.S. Department of Education Home Page
  15. A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La Civilisation américaine, 2004, p. 391
  16. Cité dans A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La Civilisation américaine, 2004, p.403
  17. M.-P. Massiani-Fayolle, Vie politique et société américaines, 1999, p. 78
  18. Mathilde Gérard, « L'expérience de la discrimination positive aux États-Unis », sur Le Monde, (consulté le )
  19. Pascal Gauchon, Dominique Hamon, Annie Mauras, La Triade dans la nouvelle économie mondiale, 2002, PUF, p.129
  20. « La Cour suprême américaine interdit la discrimination positive à l'école », dans Le Monde du 28-06-2007, [lire en ligne]
  21. Sylvie Kauffmann, « Le prochain visage de l'Amérique », dans Le Monde du 19/11/2006, [lire en ligne]
  22. [PDF] Recueil de données mondiales sur l'éducation 2007 par l'UNESCO
  23. Extrait du code de l'éducation de Californie (chapitre IV, sections 8700 à 8784) : « lire en anglais »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
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  25. A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La Civilisation américaine, 2004, p. 397
  26. Hélène Harter, L'Amérique, Paris, Le Cavalier Bleu, collection idées reçues, 2001, (ISBN 2-84670-025-7), p.30
  27. M.-P. Massiani-Fayolle, Vie égrés dans des classes normales.
  28. à-l-ecole Le gouvernement défend le principe de non-mixité à l'école, dans le Courrier international du 25 octobre 2006
  29. Lire le compte-rendu du Café Pédagogique
  30. Donna StGeorge, More schools rethinking zero-tolerance discipline stand, The Washington Post, 2 juin 2011
  31. Présentation du programme sur le site de l'INRP
  32. source : Le Monde, 05/10/2004
  33. Selon le compte-rendu du Café Pédagogique  ; voir aussi (en) [PDF] easuredProgress.doc.pdf le rapport
  34. (en) « Fast Facts », National Center for Special Education Research (consulté le )
  35. Regards sur l'éducation, 2003, cité dans le journal Le Monde
  36. « La dynastie Bush et les mécanismes de reproduction de l'élite », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
  37. (en) « Annual Financial Report », (consulté le )
  38. http://www.collegeboard.com/student/pay/add-it-up/4494.html
  39. La fin de la baisse des étudiants étrangers aux États-Unis, décembre 2006, voir aussi Opendoors : International Students in the US(en)
  40. M.-P. Massiani-Fayolle, Vie politique et société américaines, 1999, p.81
  41. « Bernie Sanders veut effacer l'écrasante dette des étudiants », La Presse, (lire en ligne)
  42. Julien Damon, « Démographie dynamique, cohésion sociale en question », Conflits, hors série n°4, Automne 2016, p. 17-18
  43. Richard D. Kahlenberg, « Comment papa m’a fait entrer à Harvard », sur Le Monde diplomatique,

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Paule Massiani-Fayolle, Vie politique et société américaines, Paris, Presses universitaires de France, collection Que sais-je ?, 1999, (ISBN 2130504477)
  • André Kaspi, François Durpaire, Hélène Harter, Adrien Lherm, La Civilisation américaine, Paris, Presses universitaires de France, collection quadrige, 2004, (ISBN 2130543502)
  • (en) (Collectif), « Enseignement primaire et secondaire aux États-Unis », dans Revue française des études américaines, n°74,
  • (fr) Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319)

Articles connexes

Liens externes

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