Syngman Rhee

Syngman Rhee ou Rhee Syngman (/i.sɯŋ.man/), né le et mort le , est un homme d'État sud-coréen. Il fut le premier président du gouvernement provisoire de la République de Corée en exil à Shanghai et le premier président de la République de Corée (Corée du Sud) de 1948 à 1960.

Pour les articles homonymes, voir Rhee (homonymie).

Syngman Rhee
이승만

Syngman Rhee, en 1956.
Fonctions
Président de la République de Corée

(11 ans, 9 mois et 2 jours)
Élection
Réélection

15 mars 1960
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Yun Po-sun
1er président du gouvernement provisoire de la République de Corée

(5 ans, 6 mois et 10 jours)
Premier ministre Yi Donghwi
Yi Dongnyeong
Sin Gyu-sik
No Baek-rin
Park Eunsik
Prédécesseur poste créé
Successeur Park Eunsik
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Haeju, Hwanghae (Royaume de Corée)
Date de décès
Lieu de décès Honolulu, Hawaï (États-Unis)
Nationalité sud-coréenne
Parti politique Parti libéral
Conjoint Seungseon Park
Francesca Donner (1900-1992)
Religion méthodisme


Présidents du gouvernement provisoire de la République de Corée
Présidents de la République de Corée

Syngman Rhee
Hangeul 이승만
Hanja 李承晩
Romanisation révisée I Seungman[1]
McCune-Reischauer Yi Sŭngman / Ri Sŭngman

Peu avant la signature du traité de San Francisco, il proclame une délimitation unilatérale de la zone maritime coréenne appelée « ligne Syngman Rhee ». Ses trois mandats en tant que président de la République de Corée ont été fortement marqués par les tensions de la Guerre froide.

Considéré par les États-Unis comme une caution anti-communiste, il est à la tête de la Corée du Sud pendant la Guerre de Corée. Devant faire face à la multiplication des oppositions en raison de sa pratique du pouvoir de plus en plus autoritaire au travers de la politique de l'Ilminisme, sa présidence prend fin dans un contexte de mécontentement généralisé, exprimé par des manifestations violemment réprimées à travers le pays.

Biographie

Syngman Rhee, descendant de la famille royale des Li, naît à Haeju, dans la province de Hwanghae, aujourd'hui située en Corée du Nord[2]. Issu d'une famille aisée et progressiste dans une péninsule sous domination japonaise, il fait ses études aux États-Unis, dans les universités George Washington, Harvard et Princeton, où il obtient un doctorat en philosophie[réf. nécessaire].

Militant nationaliste, il est incarcéré entre 1897 et 1904. En 1919, alors que son pays est sous domination de l'empire du Japon, il devient chef du gouvernement coréen en exil, basé à Shanghai. À ce poste, qu'il occupe au début des années 1920 et au début des années 1940, il mène campagne pour la reconnaissance internationale de l'indépendance de la Corée.

En 1934, Syngman Rhee est nommé représentant du gouvernement provisoire de la République de Corée aux États-Unis[3], au même moment ou Seu Ring-haï est nommé représentant du gouvernement provisoire de la République de Corée en Europe[4],[5],[6].

En 1945, après la défaite du Japon au cours de la Seconde Guerre mondiale et la libération de la Corée, il rentre dans son pays à bord de l'avion personnel du général MacArthur[7]. Il est élu en 1948 président de la Corée du Sud, puis, soutenu par les États-Unis, il exerce le pouvoir de manière autoritaire.

En 1948, le gouvernement de Syngman Rhee nouvellement installé à Séoul par les États-Unis réprime une révolte paysanne sur l'île de Jeju, entraînant un nombre de morts compris entre 30 000 et 60 000 personnes parmi les habitants de l'île[8]. Plus largement, la répression visant les « communistes » (ou supposés tels) fait 200 000 victimes entre 1946 et 1950[9].

Au début de l'année 1950, Rhee fait emprisonner 30 000 communistes. Environ 300 000 autres Coréens, soupçonnés de sympathies communistes, sont envoyés dans un mouvement de « rééducation », la Ligue Bodo, puis exécutés par les forces armées coréennes du Sud lors de leur retraite en juin devant l'armée nord-coréenne[10].

La guerre de Corée, de 1950 à 1953, entérine la partition de la péninsule coréenne. Syngman Rhee est réélu en 1952, 1956 et 1960, mandats pendant lesquels il met en place plusieurs réformes sur l'éducation et la propriété foncière. Il élabore aussi un plan quinquennal pour le développement économique, mais ne peut pas le mettre en œuvre, à cause des événements de la Révolution d'avril[11]. il gouverne le pays en utilisant des méthodes de plus en plus autoritaires, mettant en place un régime autocratique, appuyé sur la doctrine de l'Ilminisme ; en raison d'irrégularités commises lors de sa dernière élection, de violentes manifestations éclatent, l'obligeant à démissionner en et à quitter le pays. Il vécut à Hawaii jusqu'à sa mort.

Notes et références

  1. La graphie adoptée ne correspond pas aux normes de transcription du coréen, Syngman Rhee ayant vécu aux États-Unis avant qu'un système de transcription soit mis en place. Néanmoins cette dénomination est la plus courante et elle est donc généralement conservée. De même, l'ordre du nom suit le système américain, Rhee est son nom de famille.
  2. Syngman Rhee, t. 20, Paris, Encyclopædia Universalis, , 2282 p. (ISBN 2-85229-281-5), p. 1861.
  3. La France et les mouvements d’indépendance du Gouvernement provisoire de Corée (1919-1945), LI Jin-Mieung, Professeur à l’Université Lyon 3, http://www.reseau-etudes-coree.univ-paris-diderot.fr/sites/default/files/article_li_jin-mieung_120_ans.pdf
  4. https://www.idref.fr/032948891
  5. https://fr.yna.co.kr/view/AFR20190218000900884
  6. Book Introduction http://www.k-book.or.kr/user/books/books_view?idx=3314
  7. (en) Bruce Cumings, The Korean War: a History, Modern Library Edition, 2010, p. 106.
  8. (en) « South Korea owns up to brutal past - World - smh.com.au », sur www.smh.com.au,  : « One of the worst incidents preceded the Korean War, in 1948, when the new Syngman Rhee government installed in Seoul by the United States ordered its army to suppress a leftist revolt on Cheju Island. About 30,000 local people were gunned down. ».
  9. Pierre Grosser, « Paranoïa anticommuniste à la télévision française : Les mensonges d’« Apocalypse » », Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  10. (en) « South Korea owns up to brutal past - World - smh.com.au », sur www.smh.com.au,  : « By early 1950 Rhee had about 30,000 alleged communists in his jails, and had about 300,000 suspected sympathisers enrolled in an official "re-education" movement known as the Bodo League. When Kim Il-sung's communist army attacked from the North in June that year, retreating South Korean forces executed the prisoners, along with many Bodo League members. ».
  11. Laurent Quisefit, « Autoritarismes civils et militaires en Corée du Sud: 1948-1979 », Diacronie. Studi di Storia Contemporanea, no N° 24, 4, (ISSN 2038-0925, DOI 10.4000/diacronie.3854, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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