Seu Ring-haï

Seu Ring-haï (ou Seo Young-hae) est un indépendantiste coréen et écrivain coréen en français, né en 1902 à Pusan[1] et disparu en 1956[2]. Il a promu la légitimité de l'indépendance de la Corée avec ses activités diplomatiques et sa production écrites, à Paris et au sein de l'élite européenne[3],[4].

C'est une figure du nationalisme coréen[5].

Biographie

Il est né en Corée du Sud en 1902[3] ou le . Fils de Shue Tchou et Kim Thébou[6].

En 1919, à l'âge de 17 ans, il participe, pendant la période de la colonisation japonaise, au Mouvement du 1er Mars qui revendique l'indépendance de la Corée[1]. Durant la même année 1919, de crainte d'être retrouvé par les autorités japonaises il choisit l'exil en Chine[5], et il rejoint le gouvernement provisoire de la République de Corée (qui est fondé à Shanghai en ) et il en devient le membre le plus jeune[5].

Durant cette même année 1919, il obtient la nationalité chinoise[7].

Études en France et mouvement indépendantiste

Le [7], Seu rejoint la France, incité par le Gouvernement provisoire de la République de Corée à apprendre le français et à animer un mouvement indépendantiste en Europe[1].

Il a fait ses classes de lycée en France à Beauvais[8] ainsi qu'à Chartres, au Lycée Marceau[3]. Il a étudie à la faculté des Lettres[7], mais il a stoppe cette faculté à la mort de son père[7]. Il reprend des études l'École des Hautes Études Sociales[7] (ou à l'École supérieure de journalisme[3]).

En 1926, il fonde l'agence de presse « Korea » (ou « Koréa » ou « Agence Korea »)[3],[7],[1].

Il a écrit dans de nombreuses revues et journaux[9], dans le quotidien coréen « Bough Ibba », la revue « Revue Égyptienne », le journal new-yorkais « The New Korea »[7]. En France, entre 1928 et 1929, il a participe à la revue « Europe » (créée par Romain Rolland) et à la revue « Monde »[7].

En 1934, il est nommé représentant en France du gouvernement provisoire de la République de Corée[3],[9],[1], au même moment Syngman Rhee (futur président en Corée du Sud) est nommé représentant du gouvernement provisoire de la République de Corée aux États-Unis[10]. Plus tard, il sera nommé ambassadeur de ce même gouvernement[5]. Il s'intéressait beaucoup, avec les élites européennes, à la paix internationale[9]. Il était correspondant de Kim Koo, et LI Jin-Mieung le juge comme étant, un représentant n'ayant « pas joué un rôle diplomatique significatif »[10].

Il est membre en 1936 du « Comité de Lutte contre la Guerre et le Fascisme »[7].

En 1937, à la suite de son mariage avec Elisabeth C. Braeur (une artiste autrichienne), il a un enfant, nommé Stefan Seo. Cette relation se finira pendant la seconde guerre mondiale, du fait de cette guerre[1].

Seu fait l'objet d'une surveillance de la part des services de police français, pour ses activités de lutte contre le colonialisme[9]. Il fait l'objet en d'un rapport de police transmis à la direction des Renseignements Généraux et des Jeux[9].

Avec ses contributions dans la presse, il a révélé la brutalité du système colonial japonais en Corée et s'est efforcé de transmettre aux européens la culture et l'histoire de la Corée[1], il participe notamment aux « Rencontres internationales » de [11].

Le 3 mars 1945, le gouvernement coréen nomma Seu Ring-haï comme délégué en France[10].

Retour en Corée

Avec la libération de la Corée après la seconde guerre mondiale, il retourne en Corée[1] en 1947[5]. Alors qu'il était pressenti pour être ministre des affaires étrangères, il n'obtient aucun poste au gouvernement, du fait qu'il soit partisan de la ligne de Kim Gu (adversaire de Syngman Rhee, qui prônait un gouvernement unifié pour toutes les Corée[5])[1]. Après l'assassinat de Kim Gu, n'ayant pas de raisons de rester en Corée, il veut retourner en France avec sa nouvelle femme Miss Hwang Soon-jo.

Retour en France et mort

Lors de leur voyage pour le retour en France, ils font une escale à Shanghai en Chine, mais au même moment la Chine devient communiste. Sa nouvelle femme retourne alors en Corée grâce à son passeport coréen, Seu n'a pas de passeport coréen et est donc bloqué en Chine[1]. Son histoire après cet événement n'est pas clair, il aurait vécu en Corée du Nord, sa date de mort et le lieu de sa mort reste un mystère[1], il pourrait être décédé en 1949 ou en Corée du Nord en 1956[3] mais il n'y pas de preuve corroborant ou infirmant cette thèse[1].

Il aurait travaillé à l'école affiliée du gouvernement provisoire coréen pour l'éducation de la personnalité des résidents coréens à Shanghai jusqu'en 1956[5].

Œuvres

  • « Autour d'une vie coréenne », Agence Korea, 1929, 189 p.
  • « Miroir, cause de malheur ! et autres contes coréens », éditions Eugène Figuière, Paris, 1934. (Réédition en 1977 en Corée : So Yong-hae 서영해, Miroir, cause de malheur ! Et autres contes coréens, Saemunsa 새문사, collection d’Est en Ouest)

Notes et références

  1. Book Introduction http://www.k-book.or.kr/user/books/books_view?idx=3314
  2. (ko) « 독립운동가 서영해 사찰한 80여년 전 佛 경찰문서 첫 확인 / 연합뉴스 », sur 연합뉴스, (consulté le ).
  3. https://www.idref.fr/032948891
  4. http://e-gonghun.mpva.go.kr/user/ContribuReportDetailPopup.do?goTocode=0&mngNo=9536&kwd=%EC%84%9C%EC%98%81%ED%95%B4
  5. http://www.koreatimes.co.kr/www/opinon/2019/04/162_266395.html
  6. Source primaire : Document d'Archives de la préfecture d’Eure et Loire d’un rapport du secretaire certifiant l’identité de Seu Ring Hai du 21 avril 1926 (https://www.youtube.com/watch?v=sOqKXIuU9XM à 11min 34sec)
  7. Source primaire : Rapport de police https://fr.yna.co.kr/view/AFR20190218000900884 ( https://img5.yna.co.kr/etc/inner/FR/2019/02/18/AFR20190218000900884_01_i_P4.jpg )
  8. parisconsortium, « CHANG Seok-Heung, « Le mouvement d’indépendance de Sŏ Yŏng-Hae, envoyé spécial de la délégation diplomatique du Gouvernement provisoire coréen à Paris dans les années 1930 et 1940 », 2 février 2018 », sur Le Réseau des Études sur la Corée (consulté le )
  9. https://fr.yna.co.kr/view/AFR20190218000900884
  10. La France et les mouvements d’indépendance du Gouvernement provisoire de Corée (1919-1945), LI Jin-Mieung, Professeur à l’Université Lyon 3, http://www.reseau-etudes-coree.univ-paris-diderot.fr/sites/default/files/article_li_jin-mieung_120_ans.pdf
  11. Olivier Prat, « « La Paix par la jeunesse ». Marc Sangnier et la réconciliation franco-allemande, 1921-1939 », Histoire@Politique, vol. 10, no 1, , p. 4 (ISSN 1954-3670, DOI 10.3917/hp.010.00100, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Jung Sang-chun, Seo Young-hae, Independence Activist in Paris (ou Independence fighter in Paris, Seu Ring-Hai), Sanzini, (ISBN 9788965455790) [présentation en ligne]

Notices

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