Station de biologie marine de Concarneau

La station de biologie marine de Concarneau, à Concarneau, en France, est une station de biologie marine dont la gestion est partagée entre le Muséum national d'histoire naturelle et le Collège de France. Elle comprend aussi bien un centre de recherche et d'enseignement en biologie marine et océanologie qu'un espace ouvert au public montrant des spécimens vivants dans des aquariums : le « Marinarium ». La Station a été fondée en 1859 par Victor Coste, professeur au Collège de France, et constitue la plus ancienne station marine du monde toujours en fonctionnement. La deuxième de ce type a été celle de Naples et la troisième a été celle de Roscoff. La plus ancienne station marine du monde, aujourd'hui fermée, était la station zoologique d'Ostende, qui fut fondée et dirigée par Pierre-Joseph van Beneden en 1843.

Présentation générale

Le Marinarium de Concarneau

Située sur la côte sud du Finistère, la Station biologique bénéficie d'une situation privilégiée, à proximité de l'Archipel des Glénan et d'un ensemble unique d'estuaires maritimes à haute productivité. Le port de pêche de Concarneau, par lui-même, constitue une source exceptionnelle d'études en raison de la diversité des zones exploitées et des techniques utilisées.

La Station biologique de Concarneau développe deux grands axes de recherche. D'une part, la biologie expérimentale, la biochimie et biologie moléculaire des organismes marins et, d'autre part, l'environnement, les biotechnologies marines et l'écotoxicologie.

La station offre également un lieu d'accueil pour des stages pratiques (biologie et biochimie marine), des stages de terrain (étude et découverte du milieu marin) et un espace grand public (le Marinarium) avec des aquariums et un grand bassin de 120 000 litres[1].

Histoire

Le laboratoire de biologie marine de Concarneau en 1859 (gravure).
Ouvrage de l'abbé Pierre Joseph Bonnaterre consacré à l'ichtyologie publié en 1788 , décrivant et illustrant les poissons connus à l'époque, dont plusieurs espèces de raies (exposé au Marinarium de Concarneau).

Frank Davies[2] décrit sa visite à l'observatoire marin de Concarneau, alors dirigé par M. Coste, vers 1860 :

« La position de ce bâtiment est merveilleusement adaptée à son usage, ayant besoin continuellement d'eau de mer renouvelée pour l'entretien et le bien-être de ses occupants. (...). le bâtiment est (...) en pierre, long et rectangulaire (...), ayant une terrasse au rez de chaussée et un grand réservoir supérieur, dominant une succession de réservoirs dans lesquels l'eau est envoyée directement et continuellement de la mer (...). Ayant une longueur de soixante mètres environ, [ces réservoirs] sont divisés en cent compartiments au moins par des treillages en fil de fer galvanisé qui permettent de mettre séparément les différentes espèces de poissons, des mulets, des épinoches, des turbots, des poissons plats, des anguilles de mer, des crustacés, etc.[3] »

  • 1859 : la station marine est vouée à l'élevage des animaux marins. Elle devient rapidement un centre scientifique et intellectuel très actif. Les techniques d'élevage des poissons plats y ont été mises au point à la fin du XIXe siècle de même qu'y ont été réalisées les expériences de base de l'embryologie expérimentale (Chabry, 1887).
  • Années 1950 : la biochimie comparée prend son essor à Concarneau avec Forkin et Roche.
  • 1970 : dans le domaine de l'archéologie préhistorique, les systèmes d'identification des poissons à partir de leurs vertèbres s'appuient sur les travaux de Desse et Du Buit.
  • 1972 : le Marinarium est créé à l'initiative de chercheurs de la station marine.
  • 1996 : la station est gérée par le Muséum national d'histoire naturelle en concertation avec le Collège de France.
  • Aujourd'hui, la station marine de Concarneau développe des recherches fondamentales sur les enzymes et les hormones des organismes marins avec des applications dans différents domaines de l'agroalimentaire ou de la santé.

Notes et références

  1. Site du Marinarium. Consulté le 10 mai 2014.
  2. Frank Davies, en fait révérend E.W.L. Davies, vint chasser deux années de suite en Bretagne, probablement en 1854 et 1855, mais ne publia ses souvenirs que vingt ans plus tard.
  3. Frank Davies, "Chasse aux loups et autres chasses en Bretagne", éditions des Montagnes Noires, 2012, (ISBN 978-2-919305-22-3)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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