Sonate K. 30

Fugue du chat

Pour un article plus général, voir Essercizi per gravicembalo.

Sonate K.30
sol mineur
, Fuga - Moderato, 152 mes.

K.29K.30 → K.31
L.498L.499 → L.500
P.85P.86 → P.87
F.545F.546 → —
V 12Münster V 13 → V 14
R 3 ← Roseingrave 4 → R 5
5 ← Cary 6 → 7
I 4Boivin I 5 → I 6

Pour les articles homonymes, voir K30.

La Sonate K. 30 (F.546/L.499) en sol mineur est une fugue pour clavier du compositeur italien Domenico Scarlatti. Elle termine le seul recueil publié du vivant de l'auteur, les Essercizi per gravicembalo (1738) qui contient trente numéros (K. 1 à 30), dédié à João V de Portugal.

Elle est surnommée depuis le XIXe siècle Fugue du chat ou « Fuga del gatto », par ses premiers éditeurs, Clementi et Czerny puis Longo, mais rien n'est plus contraire à l'œuvre du musicien que d'associer un titre, fût-il anecdotique.

Présentation

La fugue K. 30, en sol mineur, est notée Moderato.


Début de la fugue en sol mineur K.30, de Domenico Scarlatti.

Manuscrits et éditions

L'œuvre est imprimée dans le recueil des Essercizi per gravicembalo publié sans doute à Londres en 1738[1]. Un manuscrit se trouve à Barcelone, Orfeó Catalá (E-OC) no 28[2]. Le manuscrit de la Bibliothèque d'État de Berlin (Mus.ms. 19683/2), est « peut-être » de la main même de Scarlatti[3],[4].

Influence et postérité

La pièce a été publiée à Londres en 1738. Georg Friedrich Haendel, notoire pour la réutilisation de sa propre musique et pour ses « emprunts » aux œuvres des autres, écrivit ses Concerti grossi op. 6 entre la fin septembre et la fin . Les étranges intervalles descendants du deuxième mouvement du no 3 sont des réminiscences de la fugue de Scarlatti[5].

Au début du XIXe siècle, le théoricien de la musique et compositeur Anton Reicha écrivit une fugue sur le même sujet pour ses 36 Fugues de 1803[6].

Anton Reicha, Fugue n° 9.

Hans von Bülow a écrit un arrangement pour concert de l’œuvre de Scarlatti ; Carlos Salzedo une transcription pour duo de harpes.

Origine du surnom

Selon une légende, Scarlatti a été inspiré par son chat, Pulcinella, marchant sur le clavier du clavecin.

Le surnom « Fugue du chat » n'a jamais été utilisé par le compositeur. Il apparaît au début du XIXe siècle, dans une publication de Muzio Clementi, Selection of Practical Harmony, vol. 2 (1802) qui associe la pièce à ce titre.

Il provient d'une légende prétendant expliquer comment Scarlatti invente le motif inusité sur lequel la fugue est construite. Cette légende veut que Scarlatti avait un chat domestique appelé Pulcinella Polichinelle » en français), décrit par le compositeur comme aimant marcher sur le clavier du clavecin, toujours curieux des sons qu'il en tirait. Toujours selon la légende, Scarlatti nota une phrase musicale issue de l'une de ces « séances d'improvisation » et l'utilisa comme sujet (thème) de la fugue.

Carl Reichert, Katzenfuge (gravure, 1870)

Le surnom a été employé dans les programmes de concert du XIXe siècle et a également été utilisé par des éditeurs de musique, notamment Carl Czerny et Alessandro Longo[7].

La Fugue du chat est une œuvre populaire au moins depuis le XIXe siècle. Franz Liszt, qui connut la pièce grâce au collectionneur de manuscrits de l'École romaine, Fortunato Santini[8], l'inclut dans ses représentations à Berlin au début des années 1840[9]. Ignaz Moscheles l'interpréta également. Les deux musiciens l'ont programmée sous le titre de « Fugue du chat »[7].

Cependant, rien n'est « plus contraire à son œuvre que d'accoler un titre, fût-il anecdotique[10]. »

Interprètes

La fugue K. 30 est défendue au piano, notamment par Marcelle Meyer (1946 et 1954), Anne Queffélec (1970, Erato), Valerie Tryon (2000, APR), Ievgueni Soudbine (2004, BIS), Fabio Grasso (2005, Accord), Racha Arodaky (2007, Zig-Zag Territoires), Carlo Grante (2009, Music & Arts, vol. 1), Alberto Urroz (2017, IBS) et Federico Colli (2019, Chandos, vol. 2).

Au clavecin, elle est enregistrée par Scott Ross (1976, Still ; 1985, Erato)[11], Colin Tilney (1987, Dorian), Robert Wooley (1987, EMI), Colin Booth (1994, Olympia), Ottavio Dantone (2002, Stradivarius, vol. 8), Luc Beauséjour (2003, Analekta), Richard Lester (2004, Nimbus, vol. 1), Carole Cerasi (2010, Metronome) et Jean Rondeau (2018, Erato).

Johannes Maria Bogner l'interprète sur un clavicorde Thomas Vincent Glück d'après un instrument de Cristofori (2015, Collophon/Fra Bernardo).

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Cat Fugue » (voir la liste des auteurs).
  1. Kirkpatrick 1982, p. 420–421.
  2. Pedrero-Encabo 2012, p. 159.
  3. (de) « Scarlatti, Domenico: Fugen; cemb; g-Moll; K 30 , 1750 », sur staatsbibliothek-berlin.de.
  4. (RISM 452507758)
  5. (en) Simon P. Keefe, The Cambridge Companion to the Concerto, Cambridge University Press, 2005. (ISBN 0-521-83483-X). p. 63.
  6. (en) Peter Eliot Stone, « Reicha, Antoine  », dans Grove Music Online, Oxford University Press,
  7. Chambure 1985, p. 143.
  8. Pagano et Boyd 2001.
  9. (en) Dana Gooley, The Virtuoso Liszt, Cambridge University Press, 2004. (ISBN 0-521-83443-0). p. 179.
  10. Chambure 1985, p. 144.
  11. Victor Tribot Laspière, « Au Château d’Assas, sur les traces de Scott Ross et de Scarlatti », sur France Musique, (consulté le )

Sources

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes

Fugues : K. 41, 58, 93 et 417.

Liens externes

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