Solex

Solex, ou Mobiky Tech, est une entreprise française spécialisée dans les solutions de transport électrique de proximité, appartenant au groupe normand Easybike, au même titre que l'entreprise Matra Light Electric Vehicle.

Pour le cyclomoteur Solex, voir VéloSoleX.

Solex Mobiky Tech

Création
Dates clés
  •  : Marque déposée
  • 1946 : Commercialisation du VéloSoleX
  • 1974 : Rachat par Motobécane
  • 2013 : Rachat par Easybike Group
  •  : Redressement judiciaire
Fondateurs Marcel Mennesson et Maurice Goudard
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social 2, rue Henri-Claudel, Saint-Lô
Direction Easybike Group
Activité Fabrication de bicyclettes et de véhicules pour invalides
Sociétés sœurs Matra Light Electric Vehicle
Effectif 30 (2017)[1]
SIREN 522 761 782
Site web www.easybike.fr

Chiffre d'affaires 1,869 M€ (2017)[1]
Résultat net –7 500 € (2017) (perte)[1]

La société Mobiky Tech, filiale du groupe Easybike, assemble les vélos électriques en France, dans l'usine de Saint-Lô, des marques Solex et Matra[2].

Présentation

Solex est une marque déposée depuis le [3] de l'entreprise de mécanique française du même nom créée vers 1905 par Maurice Goudard et Marcel Mennesson, tous les deux centraliens[4], et connue pour ses carburateurs et son cyclomoteur, le VéloSoleX.

La production et la commercialisation des différents modèles de VéloSolex connaissent un immense succès populaire dans la seconde moitié du XXe siècle.

Historique

Plaque publicitaire pour carburateur SoleX.
Félix Goudard (fils de Maurice), administrateur général du carburateur Solex durant les années 1930, officier de la Légion d'honneur 1935 au titre du ministère de l'Air, pilote de la Première Guerre mondiale plusieurs fois cité à l'ordre de l'Armée.
Solex 3800[5].

En 1905, création par Maurice Goudard et Marcel Mennesson d'une société à leur nom qui fabrique des radiateurs centrifuges, puis des carburateurs et starters pour automobiles[6].

En 1906, premiers grands succès de l'entreprise, qui gagne l'appel d'offres lancé par la Compagnie générale des omnibus, ce qui représente quatre cents autobus à équiper de carburateurs centrifuges, et donnera la notoriété nécessaire au groupe.

Le , dépôt de la marque Solex, marque de « pièces détachées et accessoires pour automobiles et motocycles, tels que : bougies d'allumage, carburateurs, radiateurs »[3].

En 1916, Marcel Mennesson fait une demande de brevet pour une bicyclette peu gourmande en énergie avec un moteur auxiliaire à explosion à loger au centre de la roue arrière ; ce brevet lui sera accordé le .

En 1918, un second brevet est déposé ; il sera délivré en mai 1919 pour un deux-roues complet consistant en : un cadre composé d'un tube unique de large section allant de la selle à la colonne de direction en passant par le repose-pied, ainsi qu'une suspension avant par fourche pendulaire. Ces brevets ne seront jamais suivis d'une mise en production.

En 1940, Marcel Mennesson fait réaliser un prototype de l'engin avec moteur à explosion situé sur l'avant. Les caractéristiques sont celles du futur Solex : cylindrée de 45 cm3 (38 mm d'alésage et 40 mm de course)[réf. nécessaire][7], une transmission par galet, le cylindre décalé par rapport à l'axe de la roue et le carburateur à niveau constant alimenté par une pompe à membrane avec retour du surplus de carburant vers le réservoir. En décembre 1940, ce moteur est installé sur un vélo d'homme Alcyon à grandes roues de 700, couleur noir à filets blanc et rouge, c'est donc le premier modèle de VéloSoleX.

En 1946, les premiers VéloSoleX seront vendus en avril, ils sont produits à l'usine de la Société industrielle de fabrication pour l'automobile et le cycle (SOFAC), 68, boulevard de Verdun à Courbevoie, à la cadence de quinze machines par jour, et coûtent 13 600 FRF.

En 1973, la partie carburateurs est reprise par Matra, elle sera ensuite reprise par Magneti-Marelli (Fiat).

En 1974, Renault puis Motobécane reprennent la marque Solex (avec 51 % des parts).

En 1976, l'usine de Courbevoie, déjà à l'arrêt, ferme définitivement[8].

En 1983, Motobécane est racheté par Yamaha, et devient MBK.

En 1988, la production de Solex en France, à Saint-Quentin (Aisne), s'arrête définitivement.

En 1998, le groupe Magneti-Marelli reprend la marque Solex. Il accorde au hongrois Impex une licence d'exploitation, mais cette aventure se terminera par une faillite.

En 2004, le groupe Cible, son fondateur Jean-Pierre Bansard et sa présidente Évelyne Renaud-Garabedian rachètent la marque en vue de commercialiser ce qu'il appellera l'« e-Solex », ou Solex électrique, dessiné par Pininfarina et produit en Chine.

En 2004, le commerce des anciens VéloSoleX continue de façon active sur les sites web de ventes aux enchères eBay ou Le Bon Coin. C'est toujours le cas en 2020.

En 2006, commence la commercialisation par le groupe Cible de l'e-Solex (moteur Brushless de 400 W, 35 km/h, autonomie 1 heure 30).

En 2009, le groupe Cible lance l'e-Solex 2.0, une version à batterie lithium-polymère[9].

En 2010, lancement du VéloSoleX, vélo à assistance électrique pliant[10].

En 2011, lancement du Solexity, vélo à assistance électrique avec des grandes roues de 26 pouces[11].

En 2013, la société MGF Easybike[12],[13], spécialisée dans les vélos à assistance électrique et déjà associée au groupe Cible pour la distribution, rachète la marque Solex et tous les modèles actuels.

Le groupe Easybike annonce qu'une partie de la production des vélos à assistance électrique sera relocalisée en France à partir de 2014 dans un nouvel atelier situé à Saint-Lô[2] et confiée à sa filiale Mobiky Tech.

En 2017, il est confirmé que l'offre à assistance électrique concerne trois modèles produits en Normandie : l’Infinity, modèle urbain équipé d'une batterie Bosch permettant une autonomie de 60 à 160 kilomètres, le Solex Trekking et le Solex Dirt pour sortir du réseau urbain et routier[14].

En 2019, la société Mobiky Tech, à qui a été confiée la fabrication, est placée en redressement judiciaire[15]. Le tribunal de commerce de Coutances, en Normandie, a décidé de lui accorder une période d'observation de six mois renouvelables[16].

Carburateurs Solex

Carburateur Solex d'une Volkswagen_Coccinelle.

Les carburateurs Solex ont été largement utilisés par de nombreux fabricants européens[17] et sous licence de Mikuni en Asie jusqu'au milieu des années 80, lorsque l'injection de carburant fut plus largement utilisée.

En Europe de nombreux constructeurs d’automobiles ont utilisé les carburateurs Solex (Rolls-Royce, Alfa Romeo, Fiat, Audi, Ford, BMW, Citroën, Opel, Simca, Saab, Renault, Peugeot, Lancia, Land Rover, Lada, Mercedes-Benz, Volvo , Volkswagen et Porsche).

Les carburateurs Solex ont été fabriqués sous licence par un certain nombre de sociétés, dont Mikuni au Japon, qui conclut un accord de fabrication sous licence avec Solex en 1960 et développa de nombreuses conceptions originales sur la base technique des carburateurs Solex. Les constructeurs automobiles et fabricants de motos japonais utilisant des carburateurs Mikuni comprenaient : Toyota, Mitsubishi, Suzuki, Nissan et Yamaha.

En 1965, Solex s'associa à son principal rival d'avant-guerre, Zenith, qui au fil du temps tomba en désuétude. Les droits sur les dessins Zenith étaient la propriété de Solex UK (filiale de Solex France).

Modèles et évolutions du VéloSolex

  • Printemps 1946 : 45 cm3 à roues de 650 puis de 600 quelques années plus tard, cadre « col de cygne », bougie en haut de la culasse.
  •  : 330 (la cylindrée passe à 49 cm3 et ne changera plus. La bougie migre en avant de la culasse et est inclinée à 45°).
  •  : 660 (nouveau cadre à poutre principale descendant au pédalier pour former repose-pieds, moteur du 330).
  •  : 1010 (nouveau moteur : adoption du balayage en U, piston bombé sans déflecteur).
  •  : 1400 (nouveau cadre à roues de 550, moteur du 1010).
  •  : 1700 (moteur du 1400 élargi pour accueillir à gauche un embrayage automatique composite ; celui-ci sera repris sur tous les modèles suivants).
  •  : 2200 (la bougie retourne en haut de la culasse, et se cachera désormais sous le filtre à air pour satisfaire à la loi rendant l'antiparasitage obligatoire).
  •  : 3300 (nouveau cadre carré entièrement embouti et moteur de 2200).
  •  : 3800 (nouveau moteur dont la puissance atteint désormais 0,8 ch pour une vitesse volontairement limitée à 30 km/h ; le garde-boue est nervuré de chaque côté ; le filtre à air porte une étiquette bicolore), cylindrée inchangée ; ce modèle connaîtra des modifications progressives comme le réservoir en plastique et la poignée droite tournante.
  • 1966 : F4, pour enfant (réplique à l'échelle 2/3 du S3800 pour adultes ; cadre en métal avec un moteur factice en plastique injecté).
  •  : Micron (bleu ou rouge) : son absence de pédales le classe d'emblée en vélomoteur  (immatriculation et casque obligatoires, éclairage code/phare, etc.), malgré une mécanique de 3800.
  • 1968 : 3800 luxe, couleur bleu ou rouge, puis blanc avec garde-boue inox.
  •  : Flash, qui devient 6000 en 1972 (transmission acatène, frein à disque à l'arrière et moteur caréné par le cadre, puis fourche télescopique).
  •  : 5000 (déclinaison du 3800, quatre coloris et roues de seize pouces).
  •  : Plisolex (5000 pliant avec une charnière sur la poutre centrale du cadre et un moteur facilement démontable).
  •  : Ténor (différentes finitions (R, L, S, S4, GL, GS) ; moteurs Franco Morini ou Anker-Laura).

Succès d'une marque déposée

Solex, VéloSoleX et Solexine (carburant développé par BP à la demande de la société Solex) sont des marques commerciales déposées, propriété du groupe Cible, qui en a acquis l'exclusivité.

D'origine obscure, les deux syllabes « Solex » ont un indéniable pouvoir de séduction. Trois ans après Solex, naissaient en Suisse les montres Rolex ; dans les années 1930, apparaissent les caméras Bolex, également suisses, et aux États-Unis les connecteurs Molex.

Notes et références

  1. Infogreffe
  2. http://www.scooter-infos.com/actualite-010278-easybike-rachete-solex-et-relocalise-en-france.html
  3. La Propriété industrielle : organe officiel du Bureau international de l'Union pour la protection de la propriété industrielle, vol. 31 décembre 1910, Organisation mondiale de la propriété industrielle, , 368 p. (lire en ligne), p. 93
  4. Document de l'École centrale de Paris
  5. Le capot antiparasite sur le dessus du moteur devrait en principe être de la couleur du cycle lui-même.
  6. Daniel Cauzard, Jean Perret et Yves Ronin, Le livre des marques, Du May, , p. 164
  7. Sylvie Meneret et Franck Meneret, Le Guide du VéloSolex, Éditions ETAI
  8. http://solexmillenium.fr/velosolex-france-1.php
  9. Le Monde, 6 janvier 2009.
  10. http://www.transport-ecolo.fr/velosolex-velo-assistance-electrique/
  11. http://www.transport-ecolo.fr/solexity-velo-assistance-electrique/
  12. Société dirigée alors par Grégory Trébaol, qui emploie vingt-cinq salariés et qui réalise un chiffre d’affaires de dix millions d’euros, fabriquant essentiellement des vélos électriques pour la grande distribution (Decathlon, Go Sport). Source : « Grégory Trébaol, 34 ans, directeur associé d'Easybike », sur photo.capital.fr,
  13. « MGF Easybike - identité », sur www.societe.com (consulté le )
  14. Jean-Pierre Beuve, « Le Solex quitte la Chine pour la Normandie ! », sur www.lepoint.fr,
  15. « Mobiky Tech - redressement judiciaire », sur www.societe.com (consulté le )
  16. Marine Thoron, « Le fabricant de Solex à nouveau dans la tourmente », sur Capital.fr, (consulté le )
  17. (en-US) EnggStaff, « Solex Carburetor construction, working and advantages », sur EnggStudy, (consulté le )

Articles connexes

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