Smala

Smala ou smalah (terme francisé) provient du terme arabe algérien زمالة, zmâla, qui désigne une réunion de tentes abritant des familles et les équipages d'un chef de tribu qui l'accompagnent lors de ses déplacements. Désigne plus familièrement une suite nombreuse qui vit au côté d'une personne, et/ou qui l'accompagne partout.

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La smalah d'Abdelkader installée à la source de Taguine, représentée par Jean-Antoine-Siméon Fort.
Disposition schématique de la smalah d'Abd el Kader, d'après les indications du colonel Daumas.

Terminologie

Le substantif féminin « smala » est un emprunt à l'arabe maghrébin zmāla[1] du berbère Tazzmalt (en Tifinagh ⵜⴰⵣⵣⵎⴰⵍⵜ) dans le sens d'attroupement, de foule[2].

Sur le plan historique

La prise de la smala par le duc d'Aumale.

La régence d'Alger faisait officiellement partie de l’Empire ottoman, mais était de fait autonome. Jules de Polignac chercha un succès militaire pour redorer le blason de la France sous Charles X, en juillet 1830. Il décide de faire occuper ce pays.

Le , pendant la conquête, une colonne de 500 cavaliers menés par le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe Ier, s'empare d'une partie de la smala de l'émir Abd el-Kader[3], qui résistait à la colonisation de l'Algérie.

Le duc d'Aumale écrivait : « J'ai obtenu un succès que je n'avais jamais espéré... Je crains seulement que l'on ne s'en exagère les conséquences. C'est une très heureuse affaire, ce n'est pas la fin de la guerre. »[4]

Plus qu'un campement, la smala est une véritable capitale itinérante de quelque 30 000 personnes, composée d'hommes (artisans, soldats...) mais aussi de femmes, d'enfants et de serviteurs. Son plan circulaire rassemble et fédère, en une géométrie complexe, l'ensemble des tribus[pas clair]. Du Maroc où il se réfugie l'émir continuera un Jihâd contre l'armée de la Monarchie de Juillet où sa popularité devient prodigieuse[réf. nécessaire]. Le sultan marocain Abd el-Rahman à ses côtés vint lui prêter main-forte[pas clair]. Il capitula en 1847.
L'Émir fut incarcéré en métropole dans plusieurs lieux (Toulon, Pau, Bordeaux et Amboise), puis relaxé en 1852 par Napoléon III. La guerre dura encore dix ans avant que l'Algérie ne soit complètement conquise.

Après cette reddition, le processus de la colonisation de l'Algérie prit son essor. Les colons furent appelés « roumis » par les autochtones, d'un mot arabe qui désigne les chrétiens d'Occident, descendants des Romains. Paradoxalement ces derniers furent qualifiés de « pieds-noirs » par les Français de la métropole.

Cet événement a donné lieu à une exposition à Toulon (l'une des villes où Abd el-Kader fut emprisonné) qui s'intitulait Abd el-Kader à Toulon, héros des deux rives, qui se tint entre le et le .

Partout où s'est déployée la Smala de l'Émir Abd El-Kader, on a baptisé l'endroit Smala[réf. nécessaire], ce qui est le cas du plus ancien quartier de Zemmora, près de Relizane, dans l'ouest algérien.

Notes et références

  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de « smala » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 14 octobre 2016].
  2. Mohand Akli Haddadou, Glossaire des termes employés dans la toponymie algérienne, Alger, ENAG Éditions, , 87 p. (ISBN 978-9931-00-040-2), p. 507.
  3. Xavier Yacono, « Les prisonniers de la smala d'Abd el-Kader », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, nos 15-16, , p. 417 (DOI 10.3406/remmm.1973.1260, lire en ligne), citant Pellissier de Reynaud.
  4. Yacono 1973, note 48, p. 434.

Bibliographie

  • Bruno Étienne, François Pouillon, Abd el-Kader : Le Magnanime, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard », , 128 p. (ISBN 2-07-076749-3)
  • Bruno Étienne, Abd el-Kader, Paris, Hachette Littérature, coll. « Pluriel », , 500 p. (ISBN 2-01-279117-4)
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