Abdelkader ibn Muhieddine

Abdelkader ibn Muhieddine (en arabe : عبد القادر بن محي الدين (ʿAbd al-Qādir ibn Muḥyiddīn), aussi connu comme l'émir Abdelkader, ou Abdelkader El Djezairi, né le à El Guettana, dans la Régence d'Alger, et mort le à Damas, alors dans l'Empire ottoman et dans l'actuelle Syrie, est un émir, chef religieux et militaire algérien, qui mène une lutte contre la conquête de l'Algérie par la France au milieu du XIXe siècle.

Pour les articles homonymes, voir Émir Abdelkader (homonymie).

Abdelkader El-Djezairi
عـبـد الـقـادر الـجـزائـري

Portrait de l'Émir Abdelkader par Jean-Baptiste-Ange Tissier, en 1852.

Nom de naissance Abdelkader ibn Muhieddine
عبد القادر بن محي الدين
Naissance
El Guettana
(Régence d'Alger)
Décès  74 ans)
Damas, Vilayet de Syrie
(Empire ottoman)
Grade Émir
Années de service 1832 – 1847
Conflits Conquête de l'Algérie par la France
Faits d'armes Bataille de la Macta
Bataille du Sig
Bataille de Sidi-Brahim
Bataille du Oued Aslaf
Bataille d'Agueddin
Bataille de la Sikkak
Bataille de Mascara
Bataille de l'Habrah
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Ordre de Pie IX
1re classe de l'ordre du Médjidié
Ordre du Sauveur (grand-croix)

Savant musulman et soufi, il se retrouve de façon inattendue à mener une campagne militaire. Il constitue un groupement de populations de l'ouest algérien qui, pendant de nombreuses années, résistent avec succès contre l'une des armées les plus avancées d'Europe. Son respect constant pour ce qu'on appelle désormais les droits de l'homme, surtout en ce qui concerne ses opposants chrétiens, suscite une admiration généralisée, son intervention cruciale pour sauver la communauté chrétienne de Damas d'un massacre en 1860, lui amène des honneurs et des récompenses du monde entier. En Algérie, ses efforts pour unifier le pays contre les envahisseurs extérieurs le voient salué et qualifié de « Jugurtha moderne »[1] et sa capacité à combiner autorité religieuse et politique, le conduit à être acclamé comme « prince parmi les saints, et saint parmi les princes »[2].

Nom

Le nom Abdelkader est parfois translittéré « 'Abd al-Qadir », « Abd al-Kader », « Abdul Kader » ou d'autres variantes. Il est souvent désigné simplement comme l'émir Abdelkader (puisque El Djazaïri veut dire « l'Algérien »). « Ibn Mahieddine » signifie « fils de Mahieddine » (prénom de son père) et « El-Hasani » invoque sa descendance d'al-Hassan ibn Ali, le petit-fils de Mahomet. On lui donne souvent, aussi le titre d'émir, signifiant « prince ». C'est durant son exil syrien que lui fut attribué le patronyme Djazaïri et qui a été transmis à ses descendants notamment Driss Djazaïri, un de ses arrière-petits-fils qui fut ambassadeur d'Algérie aux États-Unis d'Amérique[3].

Biographie

Origines familiales

Abdelkader naît près de la ville de Mascara en 1808[4], d'une famille de l'aristocratie religieuse originaire du Rif selon l'encyclopédie Larousse[5]. Son père, Mahieddine (ou « Muhyi al-Din ») al-Hasani, est un mouqaddam dans une institution religieuse affiliée à la confrérie soufie Qadiriyya[6] et revendique une descendance de Mahomet, via les Idrissides[7]. Abdelkader est donc un chérif, et a le droit d'ajouter à son nom honorifique d'el-Hassani descendant d'al-Hasan »)[6].

Il grandit dans la zaouïa de son père qui, au début du XIXe siècle, est le centre d'une communauté florissante sur les bords de la rivière de l'Oued el Hammam. Comme les autres étudiants, il reçoit une éducation traditionnelle en théologie, jurisprudence et grammaire ; il est dit qu'il savait lire et écrire à l'âge de cinq ans. Enfant doué, Abdelkader réussit à réciter le Coran par cœur à l'âge de 14 ans, recevant ainsi le titre de hafiz. Un an plus tard, il est allé à Oran pour poursuivre ses études[6]. Il est un bon orateur et peut exciter ses pairs avec poésies et diatribes religieuses[8].

En 1825, il part avec son père faire le pèlerinage à La Mecque. Là-bas, il rencontre l'Imam Chamil ; les deux discutent longuement de différents sujets. Il se rend également à Damas et à Bagdad, et visite les tombes de musulmans notables, tels que Ibn Arabi et Abdelkader al-Jilani, appelé El-Djilali en Algérie et sera enterré à côté de sa tombe. Cette expérience cimente son enthousiasme religieux. Sur le chemin du retour, il est impressionné par les réformes menées par Méhémet Ali en Égypte. Il revient à sa patrie quelques mois avant l'arrivée des Français.

Premiers succès (1830-1837)

En 1830, Alger est prise par la France ; la domination coloniale française sur la régence d'Alger supplante la domination des deys. Il y avait beaucoup de ressentiments refoulés contre les Ottomans lorsque les Français sont arrivés, et en raison de nombreuses rébellions au début du XIXe siècle, le territoire est trop divisé pour s'opposer efficacement aux Français. Lorsque l'armée française arrive à Oran en , le père d'Abdelkader est chargé de mener une campagne de harcèlement[8]. Mahieddine appelle au jihad, et son fils et lui participent aux premières attaques sous les murs de la ville[6].

Traité Desmichels conclu à Oran le entre la France et Abdelkader.

C'est à ce moment qu'Abdelkader apparaît au premier plan. Lors d'une réunion des tribus de l'ouest, à l'automne de 1832, il est élu émir, ou commandeur des croyants (à la suite du refus de son père d'occuper ce poste, au motif qu'il est trop vieux), l'assemblée choisit avec enthousiasme Abd el-Kader comme sultan : le jeune chef se contente, en fait, du titre d'émir, car il reconnaît comme son père la suprématie du sultan du Maroc[9]. Le poste est confirmé cinq jours plus tard à la grande mosquée de Mascara. En un an, grâce à une combinaison de raids punitifs et de politique prudente, Abdelkader réussit à unir les tribus de la région, et à rétablir la sécurité - sa zone d'influence couvre désormais toute la province d'Oran[6]. Le général français Louis Alexis Desmichels, commandant en chef local, voit Abdelkader comme le représentant principal de la région pendant les négociations de paix et, en 1834, il signe le traité Desmichels, qui cède presque complètement le contrôle de la province d'Oran à Abdelkader[8]. Pour les Français, c'est une manière d'établir la paix dans la région tout en confinant Abdelkader à l'ouest ; mais son statut de co-signataire contribue beaucoup à l'élever aux yeux des Berbères et des Français[10].

Utilisant ce traité comme une base de départ, il impose sa domination sur les tribus du Chelif, de Miliana et Médéa[8]. Le haut commandement français, mécontent de ce qu'il considère maintenant comme les termes défavorables du traité de Desmichels, rappelle le général Desmichels et le remplace par le Général Trézel, ce qui provoque une reprise des hostilités. Les guerriers tribaux d'Abdelkader rencontrent les forces françaises en juillet 1834 lors de la bataille de la Macta, où les Français subissent une défaite inattendue[6]. La France réagit en intensifiant sa campagne de pacification et, sous de nouveaux commandants, les Français remportent plusieurs rencontres importantes, dont la bataille de la Sikkak. Mais l'opinion politique en France devient ambivalente envers l'Algérie, et lorsque le général français Thomas Robert Bugeaud est déployé dans la région en , il est « autorisé à utiliser tous les moyens pour inciter Abd el-Kader à faire des ouvertures de paix. »[11]. Le résultat, après de longues négociations, est le traité de la Tafna, signé le . Ce traité donne encore plus de contrôle sur les parties intérieures de l'Algérie à Abdelkader, mais avec la reconnaissance du droit de la France à la souveraineté impériale. Abdelkader prend ainsi le contrôle de tout Oran et étend son influence à la province voisine de Titteri, et au-delà[8].

Nouvel État

La période de paix qui suit le traité de la Tafna profite aux deux parties et l'émir Abdelkader en profite pour consolider un nouvel État fonctionnel, avec pour capitale Tagdemt. Il minimise son pouvoir politique, refusant à plusieurs reprises le titre de sultan et s'efforçant de se concentrer sur son autorité spirituelle[12]. L'État qu'il crée est largement théocratique : la plupart des postes d'autorité sont occupés par des membres de l'aristocratie religieuse, le système juridique et administratif qu'il institue s'inspire fortement de la loi coranique[13], jusqu'à l'unité principale de la monnaie qui est appelée le muhammadiyya, d'après le prophète[14].

Carte de l'État d'Abdelkader entre 1836 et 1839.

Sa première action militaire est de se déplacer vers le sud dans le Sahara et at-Tijini. Ensuite, il se déplace vers l'Est jusqu'à la vallée du Chelif et du Titteri mais le Bey de Constantine, Hadj Ahmed, lui oppose résistance. En d'autres cas, il fait massacrer les Kouloughlis de Zouatna pour avoir soutenu les Français. À la fin de 1838, son règne s'étend à l'Est jusqu'à la Kabylie, au sud jusqu'à Biskra et à la frontière marocaine[8]. Il continue à se battre à Tijini et assiège sa capitale à Aïn Mahdi pendant six mois, finissant par la détruire.

Un autre aspect d'Abdelkader qui l'aide à diriger son État naissant est sa capacité à trouver et à utiliser de bons talents, indépendamment de sa nationalité. Il emploie des juifs et des chrétiens sur le chemin de la construction de sa nation. L'un d'eux est Léon Roches[8]. Son approche à l'armée est d'avoir une troupe permanente de 2 000 hommes soutenue par des volontaires des tribus locales. Il place dans les villes de l'intérieur, des arsenaux, des entrepôts et des ateliers où il stocke des objets à vendre pour les achats d'armes venant d'Angleterre. Grâce à sa vie frugale (il vit dans une tente), il enseigne à son peuple la nécessité de l'austérité et à travers l'éducation, il leur enseigne des concepts tels que la nationalité et l'indépendance[8].

Fin de la nation

La paix prend fin lorsque le duc d'Orléans, ignorant les termes du traité de la Tafna, dirige une force expéditionnaire qui franchit les portes de fer. Le , Abdelkader attaque les Français alors qu'ils colonisent les plaines de la Mitidja, et les met en déroute. En réponse, les Français lui déclarent officiellement la guerre le [15]. Les combats s'embourbent jusqu'à ce que le général Thomas Robert Bugeaud retourne en Algérie, cette fois en tant que gouverneur général, en . Abdelkader est initialement encouragé à entendre que Bugeaud, le promoteur du Traité de la Tafna, revenait ; mais cette fois, la tactique de Bugeaud serait radicalement différente. Cette fois-ci, son approche est celle de l'annihilation, avec la conquête de l'Algérie comme finalité[8] :

Abdelkader est efficace en pratiquant la guérilla et, pendant une décennie, jusqu'en 1842, remporte de nombreuses batailles. Il signe souvent des trêves tactiques avec les Français, mais celles-ci ne durent pas. Sa base de pouvoir est dans la partie occidentale de l'Algérie, où il réussit à unir les tribus contre les Français. Il est connu pour sa chevalerie ; à une occasion, il libère ses captifs français simplement parce qu'il n'a pas assez de nourriture pour les nourrir. Au cours de cette période, Abdelkader fait preuve de leadership politique et militaire et agit comme un administrateur compétent et un orateur persuasif. Sa foi fervente dans les doctrines de l'Islam est incontestée.

Le Maréchal Bugeaud n'a de cesse de poursuivre Abd el-Kader, dont il prend la capitale, Mascara, en 1841[16].

Jusqu'au début de 1842, la lutte est en sa faveur. Cependant, la résistance est réprimée par le maréchal Bugeaud, en raison de l'adaptation de Bugeaud à la tactique de guérilla utilisée par Abdelkader. Abdelkader frappe vite et disparait dans le terrain avec l'infanterie légère. Cependant, les Français augmentent leur mobilité. Les armées françaises répriment brutalement la population indigène et pratiquent une politique de la terre brûlée dans la campagne pour forcer les habitants à mourir de faim afin de déserter leur chef. En 1841, ses fortifications sont presque détruites, et il est forcé d'errer à l'intérieur d'Oran. En 1842, il perd le contrôle de Tlemcen et ses lignes de communication avec le Maroc ne sont pas efficaces.

Prise de la smalah d'Abd-el-Kader à Taguin, 16 mai 1843
Horace Vernet, 1844
Commande du roi Louis-Philippe
Musée de l'Histoire de France (Versailles)

La capitale ambulante de l'émir, sa " smalah ", est surprise le 16 mai 1843, à Taguin, par l'un des jeunes fils du roi Louis-Philippe, le duc d'Aumale[16].

Abd el-Kader réussit à passer la frontière au Maroc pour un sursis, mais les Français battent les Marocains à la bataille d'Isly[8]. Il quitte le Maroc et peut continuer le combat contre les Français, en prenant Sidi Brahim, à la bataille de Sidi-Brahim en [8]. En 1846, il opère sa jonction avec les Kabyles et n'est repoussé vers le Maroc qu'avec de grandes difficultés[5].

Capitulation

Représentation artistique de la capitulation d'Abdelkader en 1847.

Abdelkader est en fin de compte contraint de se rendre. Son échec à obtenir le soutien des tribus de l'Est, à l'exception des Berbères de l'ouest de la Kabylie et de la coalition formée par les Ouled Sidi Abid, contribue à l'étouffement de la rébellion, et un décret d'Abd al-Rahman du Maroc, après le traité de Tanger, bannit l'émir de tout son royaume[14]. Le , Abdelkader se rend au général Louis de Lamoricière en échange de la promesse qu'il serait autorisé à aller à Alexandrie ou à Acre[8]. Il a commenté sa propre reddition avec les mots : « Et Dieu défait ce que ma main a fait » (bien que cela soit probablement apocryphe). Sa demande est acceptée et, deux jours plus tard, sa reddition est rendue officielle au gouverneur général français d'Algérie, Henri d'Orléans, duc d'Aumale, auquel Abdelkader remet symboliquement son cheval de bataille[14]. En fin de compte, cependant, le gouvernement français refuse d'honorer la promesse du général de Lamoricière : Abdelkader est envoyé en France et, au lieu d'être autorisé à être conduit en Orient, est gardé en captivité[8],[14].

Emprisonnement et exil

Tombe au château d'Amboise, de 27 membres de la suite d'Abdelkader morts durant son séjour en ce lieu, dont l'une de ses femmes, un de ses frères, et deux de ses enfants.

Abdelkader, sa famille et ses fidèles furent détenus en France, d'abord au fort Lamalgue à Toulon, puis à Pau, et en , ils furent transférés au château d'Amboise[8].

Le conditionnement humide du château conduit à la détérioration de la santé, ainsi qu'au moral de l'émir et de ses partisans, et son destin devient une cause célèbre dans certains cercles littéraires. Plusieurs personnalités, dont Émile de Girardin et Victor Hugo, demandent plus de précisions sur la situation de l'émir. Le futur premier ministre, Émile Ollivier, mène une campagne d'opinion publique pour sensibiliser le public à son sort. Il y a aussi une pression internationale. Lord Londonderry (dit George Vane-Tempest, 5e marquis de Londonderry) rend visite à Abdelkader à Amboise, et écrit par la suite au président de l'époque, Louis Napoléon Bonaparte (qu'il a connu lors de l'exil de ce dernier en Angleterre) pour faire appel à la libération de l'émir[14].

Napoléon III rend la liberté à l'émir Abd el-Kader, tableau par Ange Tissier (1861).

Louis-Napoléon Bonaparte (plus tard l'empereur Napoléon III) est un président relativement nouveau, arrivé au pouvoir à la révolution de 1848 alors qu'Abdelkader est déjà emprisonné. Il tient à rompre avec plusieurs politiques du régime précédent, et la cause d'Abdelkader en fait partie[14]. Finalement, le , Abdelkader est libéré par l'Empereur et reçoit une pension annuelle de 100 000 francs[17], en prêtant serment de ne plus jamais fomenter de troubles en Algérie. Il s'installe alors à Bursa, aujourd'hui en Turquie, et déménage en 1855 dans le district d'Amara à Damas. Cette année-là, il écrit une Épître aux Français, dans laquelle il déclare : « Les habitants de la France sont devenus un modèle pour tous les hommes dans le domaine des sciences et du savoir[18]. ». Il se consacre de nouveau à la théologie et à la philosophie et compose un traité philosophique dont une traduction française est publiée en 1858 sous le titre de Rappel à l'intelligent. Avis à l'indifférent[19]. Il écrit un article sur le cheval barbe, traitant également de l'origine des Berbères[20].

Pendant son séjour à Damas, il se lie d'amitié avec Jane Digby, ainsi qu'avec Richard Francis Burton et Isabel Burton. La connaissance du soufisme et l'habileté linguistique d'Abdelkader lui font gagner le respect et l'amitié de Burton. Sa femme Isabel le décrit comme suit : « Il s'habille uniquement en blanc … enveloppé dans l'habituel burnous enneigé … si vous le voyez à cheval sans le savoir être Abdelkader, vous le feriez sortir … il a le siège d'un gentleman et d'un soldat. Son esprit est aussi beau que son visage[21]. »

Émeutes anti-chrétiennes de 1860

Tableau représentant l'émir Abdelkader, protégeant les chrétiens à Damas en 1860, lors des massacres commis par les Druzes.

En , le conflit entre les Druzes et les maronites du mont Liban s'étend à Damas, et les Druzes locaux attaquent le quartier chrétien, tuant plus de 3 000 personnes. Abdelkader prévient auparavant le consul de France ainsi que le concile de Damas que la violence est imminente ; quand le conflit a finalement éclaté, il abrite un grand nombre de chrétiens, y compris les chefs de plusieurs consulats étrangers ainsi que des groupes religieux tels que les sœurs de la Miséricorde, dans sa maison, en sécurité. Ses fils aînés sont envoyés dans les rues pour offrir à tous les chrétiens un abri contre la menace, sous sa protection, et il est dit par beaucoup de survivants, qu'Abdelkader lui-même a joué un rôle essentiel dans leur sauvetage.

« Nous étions consternés, nous étions tous convaincus que notre dernière heure était arrivée […]. Dans cette attente de la mort, dans ces moments d'angoisse indescriptibles, le ciel nous a envoyé un sauveur! Abd el-Kader est apparu, entouré de ses Algériens, une quarantaine d'entre eux. Il était à cheval et sans armoieries : sa belle figure calme et imposante contrastait étrangement avec le bruit et le désordre qui régnaient partout.
- Le Siècle, 2 août 1869[22] »

Dernières années

Les rapports publiés en Syrie, alors que les émeutes se sont calmées, soulignent le rôle prééminent d'Abdelkader, suivi d'une reconnaissance internationale considérable.

Cadeau d'Abraham Lincoln à l'émir Abdelkader.

Le gouvernement français augmente sa pension à 150 000 francs, et lui confère la grande croix de la légion d'honneur[23] ; il reçoit également de la Grèce, la grande croix du Sauveur, l'ordre de la Médjidié 1re classe de Turquie, et l'ordre de Pie IX du Vatican[15]. Abraham Lincoln lui envoie une paire de revolvers incrustés (maintenant exposés dans le musée d'Alger) et la Grande-Bretagne, un fusil de chasse incrusté d'or.

En France, l'épisode représente l'aboutissement d'un revirement remarquable, d'être considéré comme un ennemi de la France durant la première moitié du XIXe siècle, et de devenir un « ami de la France » après être intervenu en faveur des chrétiens persécutés[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30].

Le 18 juin 1864, il est initié à la franc-maçonnerie par la loge «Les pyramides d'Egypte» d'Alexandrie, par délégation de la Loge parisienne «Henri IV»[31],[32].

En 1865, il visite Paris à l'invitation de Napoléon III, et est accueilli avec un respect tant officiel que populaire.

Il est invité à l'inauguration du canal de Suez, le , du fait de ses liens avec le vice-roi d'Égypte, Ismaïl Pacha, mais également avec Ferdinand de Lesseps dont il avait été, du côté oriental, l'un des plus actifs et pérennes appuis[33],[34].

En 1871, lors de la révolte des Mokrani en Algérie, il renie un de ses fils qui a tenté de soulever les tribus autour de Constantine[8]. Il écrit Rappel à l'intelligent, avis à l'indifférent.

Abdelkader meurt à Damas le , et est enterré près du grand soufi Ibn Arabi, à Damas.

Son corps est retrouvé en 1965, et se trouve maintenant au cimetière d'El Alia, à Alger. Le transfert de ses restes fait l'objet d'un film, intitulé Poussières de Juillet, réalisé en 1967 par Kateb Yacine et M'hamed Issiakhem[35], unique collaboration entre ces deux figures de la modernité artistique et littéraire algérienne. Ce transfert est controversé, car Abdelkader a clairement voulu être enterré à Damas, avec son maître Ibn Arabi.

Héritage et image

Dès le début de sa carrière, Abdelkader inspire de l'admiration, non seulement de l'intérieur de l'Algérie, mais aussi des Européens, même en combattant contre les forces françaises. La « généreuse pré-occupation, la tendre sympathie » qu'il montre à ses prisonniers de guerre est « presque sans parallèle dans les annales de la guerre »[36], et il prend soin de respecter la religion privée des captifs.

En 1843, le maréchal Soult déclare qu'Abdelkader est l'un des trois grands hommes vivants sur terre ; les deux autres, l'Imam Shamil et Méhémet Ali d'Égypte, sont aussi musulmans[37]. Il est actuellement respecté, comme l'un des plus grands de son peuple[8].

Noms de lieux ou d'institutions

En Algérie, le nom de l'émir Abdelkader est donné à une commune de la wilaya d'Aïn Témouchent, et une dans la wilaya de Jijel, une université de Constantine (l'université des sciences islamiques Émir Abdelkader), la mosquée Émir Abdelkader, sa zaouïa, à El Guettana, dans la ville de Mascara, deux places portent le nom : Émir Abdelkader, et à Alger, la place de l'Émir-Abdelkader.

Au Maroc, à la gare de Meknès-Amir Abdelkader, à Meknès.

En France, une loge de la Grande Loge de France porte le titre distinctif « L'Émir Abd El Kader »[38],[39], un paquebot de la Compagnie générale transatlantique, à Paris, une place de l'Émir-Abdelkader, (5e), ainsi qu'à Lyon, à Toulon, et à Amboise.

La ville d'Elkader dans l'Iowa aux États-Unis porte le nom d'Abdelkader. Les fondateurs de la ville Timothy Davis, John Thompson et Chester Sage ont été impressionnés par son combat contre le pouvoir colonial français, et ont décidé de choisir son nom, pour le nom de leur nouvelle colonie en 1846[40].

Portrait d'Abdelkader peint à Constantinople en 1866 par Stanisław Chlebowski. Huile sur toile, 1866. Musée Condé, Chantilly.

Au Mexique, une statue de l'émir Abdelkader est réalisée par l'architecte Luis Aguilar en [41]. Un buste d'Abdelkader est inauguré au siège de la Croix-Rouge, à Genève, en 2013[42].

Iconographie

Une médaille à l'effigie d'Abdelkader est gravée par Antoine Bovy en 1862. L'effigie du droit est inspirée du portrait peint par Ange Tissier en 1852. Le revers porte l'inscription suivante au pourtour :

« Émir de l'Afrique du Nord. Défenseur de la nationalité Arabe. Protecteur des chrétiens opprimés * 1862 », et dans le champ :

« Jugurtha moderne / Il a tenu en échec / L'une des plus puissantes nations / De la Terre / Pendant 14 ans son histoire / Est celle de nos revers et de nos succès / En Afrique / Il fait sa soumission le 23 décembre 1847 / Un décret magnanime de Napoléon III / Lui rend la liberté le 2 décembre 1852 / En 1860 il s'acquitte envers l'Empereur / En devenant la providence / Des chrétiens de Syrie / La France / Qu'il a combattu / L'aime et l'admire ». Un exemplaire de cette médaille est conservé au musée Carnavalet (ND 0144)[43].

Mémoire

Timbre algérien de 1966 à l'effigie de l'émir.

L'émir est considéré par le FLN depuis 1962, comme le fondateur de l’État algérien moderne[44].

Une « Maison de l’émir » sera construite à Alger[45].

Un film : À la recherche de l'Émir Abd El-Lader est réalisé par Mohamed Latreche, en 2004[46].

En 2013, le cinéaste américain Oliver Stone annonce la production prochaine d'un film biographique intitulé The Emir Abd el-Kader, qui sera réalisé par Charles Burnett[47], néanmoins, le projet de réalisation est gelé en 2017[48]

La bourse « Abd el-Kader » est une bourse post-doctorale de l'Institut des hautes études en culture de l'Université de Virginie[49].

Descendance

Au début du XXe siècle, les fils d'Abdelkader exilés en Syrie, étaient au nombre de neuf, les filles de cinq, mariées à des cousins. Son fils Hachem rentre en Algérie en 1892 et  meurt à Bou Saâda en 1900, laissant deux fils dont l’un, Khaled, qui jouera un rôle politique important en Algérie[50].

Des huit autres fils de l’Emir, deux seulement demeurent sujets français, dont Omar qui sera exécuté à Damas pour trahison. Les autres fils prirent la nationalité turque. L’aîné Mohamed et son frère Mahieddine deviennent des sénateurs de l’Empire ottoman[50]. Son autre fils, Abdelmalek, a eu une carrière mouvementée, il intègre l’armée ottomane, puis gagne Tanger en 1902. Il rejoint la rébellion de Bouamama, en Algérie puis il devient inspecteur général de la police chérifienne à Tanger. Avant de rejoindre en 1915, Raissouli, le chef rebelle, dans le Rif, au milieu des populations hostiles à la France[50]. Le sixième fils d’Abdelkader, Abdallah, est arrêté en 1909 pour complot contre la Constitution ; il échappe à la pendaison grâce à l’intervention de l’ambassade de France et retourne à Damas[50].

L'émir Ali, chef du clan ottoman de la famille est le seul à avoir eu un rôle politique de quelque importance en Syrie, son influence est considérable à Damas et dans toute la Syrie. Il a épousé la sœur d'Izzet Pacha. Il parvient à se rapprocher du gouvernement des Jeunes Turcs et devient Président du comité « Union et Progrès » de Damas. Quand les Italiens en 1911 entreprennent la conquête de la Tripolitaine, la Sublime Porte charge Ali Pacha d’organiser la résistance des tribus arabes. Ensuite, il devient député de Damas en 1913[50]. Son fils Saïd, alimente une campagne de presse dans le Raî el Aâm et le Mouhadjir contre la politique française en Afrique du Nord[50].

Après sa mort, ses descendants continuent de percevoir une pension du gouvernement français. En 1979, la Cour des comptes relève que ses descendants perçoivent encore cette rente (1,3 million de francs par an), qui est supprimée depuis[51].

L'émir Khaled commence par une carrière de soldat dans l'armée française, puis entame une carrière politique et milite activement pour l'indépendance de son pays. L'émir Khaled est considéré comme le premier fondateur du nationalisme algérien[52].

Un des descendants d'Abdelkader est par ailleurs confronté à Lawrence d'Arabie au cours de la révolte arabe de 1916-1918[53].

Un de ses arrière petits fils, Abderrazak Abdelkader, un marxiste est enterré dans un kibboutz en Israël[54].

Muhammad Saïd al-Jazaïri sera gouverneur de Damas pendant la période de transition entre l'armée ottomane et l'entrée des forces arabes à la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, chef de gouvernement avant l'entrée des forces britanniques à Damas, et l'un des fondateurs du bloc national contre le mandat français[55].

Œuvre écrite

Éditions en arabe

  • Dhikrâ el-âqiI, Alger, Rahma.
  • EI-miqràdh eI-hâdd, Alger, Rahma[56].
  • EI-Sayra eI-dhàtiyya (autobiographie), Alger, Dar-al-Umma.
  • EI-mawâqif (médiations mystiques), Damas et Alger, ENAG, 1996, 3 volumes.
  • Chiʻr al-Chaykh al-Ḥādj ʻAbd al-Qādir wa ḥukm charʻī li-al-ʻAskar al-Muḥammadī, textes publiés par le capitaine Boissonnet, Paris/Alger, Hashit, 1848 (poèmes et textes d'Abdelkader, en arabe ; introduction en français[57]).

La correspondance d'Abdelkader n'a pas été éditée, selon El Mouradia.

Traductions en français

  • Le livre d'Abd-el-Kader intitulé : Rappel à l'intelligent, avis à l'indifférent : Considérations philosophiques, religieuses, historiques, etc., traduites avec l’autorisation de l’auteur sur le manuscrit original de la Bibliothèque impériale par Gustave Dugat, Paris, Librairie de l'Institut, 1858, 35 p.
  • Lettre aux Français, traduction intégrale sur les manuscrits originaux par René R. Khawam, Paris, Édition Phébus, 1977 (ISBN 978-2-85940-007-1).
  • Écrits spirituels, textes traduits et commentés par Michel Chodkiewicz, Paris, Le Seuil, 1982 (réédition : 2000 (ISBN 978-2-02-021882-5)).
  • L'émir Abdelkader : autobiographie écrite en prison en 1849, traduction de Hacène Benmansour (avec reproduction en fac-similé de l'original en arabe), Paris, Dialogues, 1995.
  • Le livre des haltes, trois tomes, traduction intégrale de Michel Lagarde, Lieden, Pays-Bas, éditions Brill, 2000 (ISBN 90-04-11568-4).
  • Livre des haltes, traduction partielle d'Abdallah Penot, Paris, éditions Dervy, coll. « L'être et l'esprit », 2008 (ISBN 978-2-84454-543-5).

Notes et références

Notes

    Références

    1. Ernest Mercier, L'Algérie en 1880, Paris, Challamel, , 362 p. (lire en ligne), p. 36, 40.
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    24. « [Les nationalistes] refusent de reconnaître le rôle d'ami de la France joué par l'émir à Damas sous le Second Empire. En 1860, en effet, Abd-el-Kader intervint pour protéger les chrétiens lors des massacres de Syrie, ce qui lui valut d'être fait grand-croix de la Légion d'honneur par Napoléon III », Jean-Charles Jauffret, La Guerre d'Algérie par les documents, Volume 2, Service historique de l'Armée de terre, 1998, p. 174.
    25. « Notre ancien adversaire en Algérie était devenu un loyal ami de la France, et personne n'ignore que son concours nous a été précieux dans les circonstances difficiles » dans Archives diplomatiques : recueil mensuel de diplomatie, d'histoire et de droit international, Numéros 3 à 4, Amyot, 1877, p. 384.
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    28. N. Achrati, Following the Leader: A History and Evolution of the Amir ‘Abd al-Qadir al-Jazairi as Symbol,The Journal of North African Studies Volume 12, Issue 2, 2007 : « Les Français ont continué de payer sa pension et à surveiller ses activités, et 'Abd al-Qadir est resté un « ami de la France » autoproclamé jusqu'à sa mort en 1883. »
    29. Louis Lataillade, Abd el-Kader, adversaire et ami de la France, Pygmalion, 1984.
    30. (en) Herbert Ingram Priestley, France Overseas: A Study Of Modern Imperialism, 1938, Octagon Books, (ISBN 9780714610245, lire en ligne), p. 40 :
      « [Abdelkader a été] transféré à Damas par Napoléon III. Là, il devint un ami de la France, sauvant douze mille chrétiens des Turcs lors des massacres de Damas, et refusa de s'allier aux insurgés d'Algérie en 1870. »
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    57. Ouvrage disponible en France à la bibliothèque de l'université de Paris-BULAC ; à la BNU de Strasbourg.

    Voir aussi

    Bibliographie

    Travaux universitaires
    Biographies
    • Ahmed Bouyerdene, Abd el-Kader par ses contemporains. Fragments d'un portrait, Paris, Ibis press, 2008.
    • Ahmed Bouyerdene, Abd El-Kader : l'harmonie des contraires, Seuil, (ISBN 9782020965910, OCLC 251890275, lire en ligne)
    • [Cheikh Khaled Bentounès,..., Dr Boualem Bessaïh,..., Dr Cheikh Bouamrane,...... [et al.], L'émir Abdelkader : l'épopée de la sagesse, Z. Bouzid ed., dl 2007 (ISBN 9789961771075, OCLC 880975188, lire en ligne)
    • Bruno Étienne, Abd el-Kader le magnanime, Gallimard, (ISBN 2070767493, OCLC 402046423, lire en ligne)
    • Bruno Étienne, Abdelkader : isthme des isthmes (Barzakh al-barazikh) (ISBN 9782012791176, OCLC 30897972, lire en ligne)
    • Smaïl Aouli et Philippe Zoummeroff, Abd el-Kader, (ISBN 9782213031927, OCLC 30897959, lire en ligne)
    • Bruno Étienne, Abd el-Kader, Paris, Hachette, (ISBN 978-2-01-015833-9)
    • Alexandre Bellemare, Abd el-Kader : sa vie politique et militaire, Paris, Hachette, 1863 (réédition : Paris, éditions Bouchène, « Bibliothèque d’histoire du Maghreb », 2003 (ISBN 978-2-912946-51-5)).
    • (en) Charles Henry Churchill, Life of Abd el-Kader, Londres, Chapman and Hall, 1867 [traduction en français : La Vie d'Abd el-Kader, Alger, SNED, 1971 (rééditions : 1974, 1981, 1991)].
    • Thérèse Charles-Vallin, Abd El-Kader Aumale Identités meurtries, Paris, Bisquine, (ISBN 979-10-92566-13-0)
    • M. Cherif, L'Émir Abdelkader. Apôtre de la fraternité, Odile Jacob, 2016.
    Notices biographiques
    Articles
    • Jacques Frémeaux, « Abd el-Kader, chef de guerre (1832-1847) », dans Revue historique des armées, no 250, 2008, p.  100-107, [lire en ligne].
    • « Abd el-Kader », numéro spécial de la revue Le Cheval de Troie, , 128 pp. [contributions de Houriyah Abdelouahed, Michel Chodkiewicz, Jean-François Clément, Claudette Dupraz, Bruno Étienne, Fathi Ghlamallah, Karima Hirt ; textes de l'émir].
    Film documentaire
    • L'Émir Abd el-Kader à Amboise le prisonnier tant aimé, documentaire historique présenté par Adyl Abdelhafidi (2013).
    Romans
    • Abdelkader Djemaï, La Dernière Nuit de l'émir (roman), Paris, Le Seuil, coll. « Cadre rouge », 2012, 154 p. (ISBN 9782021039276).
    • Claude Diaz, L'espoir des vaincus Soldats perdus d'Abd el-Kader à Sète, L'Harmattan, Collection « Romans historiques XIXe siècle », 2013 (ISBN 978-2-343-02273-4).
    • Waciny Laredj, Le Livre de l'émir, Actes Sud, 2006.
    • Martine Le Coz, La Couronne de vent, Al Manar, 2009.
    • Martine Le Coz, Le Jardin d'Orient, Michalon, 2008.

    Articles connexes

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