Tifinagh

Le tifinagh ou alphabet touareg (en néo-tifinagh : ⵜⵉⴼⵉⵏⴰⵖ; en tifinagh traditionnel : ⵜⴼⵏⵗ ; en alphabet berbère latin : tifinaɣ), est l’écriture utilisée par les Amazighs (Berbères) en Afrique du Nord pour écrire leur langue, le tamazight. Tombée en désuétude depuis l’Antiquité pour les langues berbères du Nord, elle fut cependant conservée dans l'aire linguistique touarègue (Sahara algérien, libyen, malien et nigérien) jusqu'au début du XXe siècle avant d'être réintroduite par les militants amazighistes de l'Académie berbère, association culturelle de la diaspora kabyle dissoute en 1978. L'attachement au tifinagh tant dans la sphère touarègue que dans les milieux universitaires le popularise, mais il se heurte à la concurrence d'autres alphabets, arabe et latin, ainsi qu'à la question de sa propre académisation, autour de ses variantes ancienne ou moderne. C'est ainsi que, paradoxalement, certaines initiatives conduisent à introduire les neo-tifinagh kabyles comme solution moderne chez les Touaregs[2].

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Tifinagh

Tifinagh en néo-tifinagh
Caractéristiques
Type Alphabet consonantique (Tifinagh traditionnel)
Alphabet (Néo-Tifinagh)
Langue(s) Langues berbères (comme le kabyle, le chleuh, le rifain, le chaoui, le zénète, le tamazight du Maroc central, le nafusi, le tagargrent, le touareg, le mozabite, le siwi, le zenaga, le guanche, etc.)
Historique
Époque VIIe siècle av. J.-C. à nos jours[1]
Système(s) apparenté(s) Alphabet libyque
Codage
Unicode U+2D30 à U+2D7F
ISO 15924 Tfng

Aujourd'hui, le tifinagh a été adopté par le Maroc comme alphabet de l'amazighe standard marocain, langue officielle du pays depuis 2011. Le tifinagh s'y est généralisé et apparaît partout : institutions, rues, entreprises, télévision, produits de consommation, médicaments, etc. L'alphabet est aussi utilisé chez les berbères du Nord-Ouest libyen pour écrire leur langue. L'Algérie, qui a introduit le tamazight dans la constitution en 2002 comme « langue nationale » puis l'a officialisé en 2016, hésite entre le néo-tifinagh, l’alphabet latin et l'alphabet arabe.

Obélisque numide au musée archéologique de Chemtou, Gouvernerat de Jendouba, Tunisie.

Étymologie

Le mot « tifinagh » peut se traduire par « notre écriture » en tamacheq, et serait le pluriel du terme « tafineq » qui désigne les caractères d'écriture en tamacheq utilisés par les touaregs[3],[4]. Selon l'ethnologue Jean Servier, le mot « tifinagh » renvoie à une racine FNQ, « rappelant l'alphabet phénicien »[5].

Selon d'autres sources[Lesquelles ?], le mot « tifinagh » viendrait du verbe berbère « Fnagh » qui veut dire « J'ai dessiné ».

Une étymologie populaire soutient qu'il s'agit d'un mot composé de « tifi », qui signifie « trouvaille » ou « découverte » en berbère, et de l'adjectif possessif « nnegh », qui signifie « notre », donnant ainsi le sens global de « notre trouvaille »[6].

Origine

Le tifinagh descendrait du libyque (ancienne écriture libyenne) bien que son évolution exacte ne soit pas claire. Plusieurs signes libyques se retrouvent parmi les tifinagh ayant la même valeur et des formes semblables[4]. Certains historiens qualifient le libyque d'un emprunt à l'alphabet punique. Par ailleurs, certains ethnologues ont pu isoler au mot tafineq (le singulier du mot tifinagh) une racine « FNƔ » ou « FYNƔ » qui est partagée avec le mot utilisé par les grecs pour désigner les Phéniciens[4],[5].

Ce dernier système d'écriture était largement utilisé dans l'antiquité par les locuteurs de langues berbères dans toute l'Afrique et aux îles Canaries. L'origine de l'écriture est incertaine, certains chercheurs suggérant qu'elle est liée à l'alphabet phénicien.

Dans la culture touarègue sahélienne, l'inventeur mythique du tifinagh est l'ancêtre Anigouran, personnage connu pour sa grande intelligence et auquel sont attribuées plusieurs autres inventions[4].

D'après Slaouti Taklit, professeur de linguistique au département de français de l'université d'Alger, certains signes de l'alphabet libyque remonteraient au capsien et auraient été tout d'abord des symboles religieux qui permettaient de nommer des êtres ou des objets, car donner un nom revient à donner une réalité à ce que l'on nomme, autrement dit une seconde vie[7].

Selon plusieurs linguistes l'alphabet berbère ne serait pas un emprunt à l'alphabet phénicien comme le soutient une hypothèse classique, mais proviendrait d'une émergence endogène qui renvoie à une dynamique socio-culturelle largement interne à la société berbère, approche désormais admise par la majorité des spécialistes[8]. Cette seconde hypothèse pose cependant plusieurs problèmes[9].

Vestige archéologique

Au musée de Chemtou de Tunis, en Tunisie, on peut voir un obélisque avec des inscriptions gravées en tifinagh. Il fut découvert dans le gouvernorat de Jendouba où se trouvent les ruines du site antique au Nord-Ouest de la Tunisie et qui se nommait Simitthu (Simithu ou Simitthus) que l'on a traduit par Chemtou, cette cité datée du Ve siècle av. J.-C. fût ensuite rattachée à la province d’Afrique proconsulaire à l’époque romaine.

Tifinagh ancien

Écritures Tifinaghs anciennes, site des gravures rupestres d'Intédeni près d'Essouk au Mali.

Le tifinagh ancien contient des signes supplémentaires, comme le trait vertical pour noter la voyelle finale /a/.

Les modalités du passage entre le libyque et le tifinagh ancien sont inconnues. On ne sait pas si cet alphabet était contemporain des formes libyques, ni même s'il est comparable à la forme occidentale ou orientale du libyque. La période d'utilisation de cet alphabet, si elle n'est pas établie avec précision, est largement antérieure aux conquêtes musulmanes.

La valeur des signes nous est transmise par le missionnaire Charles de Foucauld.

Tifinagh traditionnel

Tifinagh traditionnel

Entrée à Kidal, ville touareg du Mali, au centre du massif de l'Adrar des Ifoghas. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est écrit en caractères tifinaghs : «  kd'l  ».
Caractéristiques
Type Abjad[10]
Langue(s) Touareg
Historique
Époque ? - actuellement
Système(s) dérivé(s) Néo-tifinagh

Il existe au sein du tifinagh traditionnel utilisé par les Touaregs quelques divergences des valeurs des signes qui correspondent aux variations dialectales touarègues. Si d'une région à une autre, la forme et le nombre des signes peuvent changer, les textes restent en général mutuellement intelligibles car la plupart des différences graphiques suivent la logique des variations phonétiques dialectales.

Particularités

L'innovation la plus frappante est la ligature à dernière consonne /t/ ou à première consonne /n/.

Comme le saharien, le tifinagh touarègue dispose d'un signe ⴰ /ʔ/ pour noter les voyelles finales appelées tighratin (masc. tighrit).

  • Les voyelles /i/ et /u/ (ou /o/) sont notées par les signes correspondant aux /y/ et /w/ c'est-à-dire ⵉ et ⵓ (de façon comparable aux lettres yod et waw de l'hébreu ou de l'arabe).
  • Les voyelles, qui sont au nombre de trois en berbère (/a/ ; /i/ ; /u/), ne sont notées qu'en fin de mots ainsi pour les mots ciel (aǧenna) on n'aura pas ⴰⴶⵏⵏⴰ mais ⴶⵏⴰ
  • La gémination n'est pas notée, deux mêmes caractères côte à côte se font entendre deux fois
  • Les autres dialectes l'emploient pour toutes les voyelles finales et, selon le père Charles de Foucauld, pour toutes les voyelles initiales sans distinction (le signe a alors la valeur de consonne glottale, mais phonétiquement peu ou pas marquée ; en cas de besoin, des diacritiques arabes peuvent compléter le signe pour expliciter la voyelle initiale représentée).

Les lettres sont épelées de différentes façons suivant les régions :

  • dans le Ghat, la prononciation suit le modèle « ya-valeur consonantique ». Par exemple, /b/ se lit « yab », /d/ « yad », etc. ;
  • dans l'Ayer et chez les Iwelmaden, ce sera plutôt « e-valeur consonantique redoublée » : /b/ « ebba » ; /d/ : « edda », etc. ;
  • une légère variation dans le sud colore « ebba » en « abba ».

Parmi les tribus maraboutiques de la région de Tombouctou, on a relevé l'emploi des diacritiques arabes pour noter les voyelles brèves.

Usage

À part quelques rares utilisations pour la notation de textes longs, les tifinaghs traditionnels ont souvent été utilisés pour des inscriptions sur des objets (bijoux, armes, tapis, etc.), pour des déclarations amoureuses et pour des épitaphes. Toute transcription commence par la formule « awa nekk [Untel] innân  », c’est-à-dire « c'est moi [Untel] qui ai dit ».

Depuis peu, les tifinaghs sont utilisés comme support pédagogique pour la campagne contre l'analphabétisme.

Il n'y a pas d'ordre pour énoncer les lettres de l'alphabet. Mais une formule mnémotechnique, citée par Foucauld (1920), contient toutes les lettres ou presque : « awa näk, Fadîmata ult Ughnis, aghebbir-nnit ur itweddis, taggalt-nnit märaw iyesân d sedîs. » (« C'est moi, Fadimata, fille d'Oughnis : sa hanche ne se touche pas, sa dot est de seize chevaux. »).

Calligraphie

Un courant calligraphique tifinagh, effectué au calame et au pinceau, apparaît au XXe siècle, notamment avec Moulid Nidouissadam, un calligraphe marocain[11].

Néo-tifinagh

Néo-tifinagh

Exemple d'écriture Néo-Tifinagh sur un panneau routier.
Caractéristiques
Type Alphabet
Langue(s) Langues berbères
Historique
Époque 1980 - actuellement
Système(s) parent(s) Libyque

 Tifinagh
  Néo-tifinagh

Codage
Unicode U+2D30 à U+2D7F
ISO 15924 Tfng
Facebook en amazighe standard marocain utilisant l'alphabet néo-Tifinagh.
Wikipédia en tachelhit utilisant l'alphabet néo-Tifinagh.
L’alphabet tifinagh-IRCAM comprend trente-et-une lettres de base, ainsi que deux lettres composées chacune d'une lettre de base suivie du signe de labialisation.

À la fin des années 1960, une association culturelle, l'Académie berbère (AB), se forma (après avoir été interdite en Algérie) à Paris en France, dans le but d'établir un alphabet standard sur la base des tifinagh touarègues, afin de le faire revivre et de pouvoir transcrire l'ensemble des variantes locales de la langue berbère : Tamazight[réf. nécessaire].

Salem Chaker, professeur à l'INALCO, proposa une révision de cet alphabet[12]. D'autres systèmes issus des tifinagh des militants kabyles de l'Académie berbère[13] ont été proposés par l'association Afus Deg Wfus (Roubaix), la revue Tifinagh (éditée au Maroc), par le logiciel d'Arabia Ware Benelux et l'IRCAM, et sont relativement similaires.

Normalisation internationale (Unicode)

Avant la normalisation Unicode, le tifinagh n'était pris en charge que par un codage compatible Windows ANSI remplaçant dans d'anciennes polices de caractères (aujourd'hui obsolètes) les lettres de l’alphabet latin de base (dans cet ancien codage pris en charge par un utilitaire de conversion pour Windows fourni gratuitement par l'IRCAM, seule une partie du tifinagh de base était représenté, et aucune différence n'est faite entre les lettres latines majuscules et minuscules pour représenter les autres lettres tifinaghs manquantes) :

Lettre Tifinagh Lettre Équivalente

Majuscule

Lettre Équivalente

Minuscule

Ordre
A a 01
B b 02
C c 03
D d 04
E e 05
F f 06
G g 07
H h 08
I i 09
J j 10
K k 11
L l 12
M m 13
N n 14
Ɛ ɛ 15
16
Q q 17
R r 18
ⵙ / ⵚ S s 19
T t 20
U u 21
V v 22
W w 23
X x 24
Y y 25
Z z 26
  • Le signe de labialisation n'était pas représenté explicitement mais pouvait être marqué par le guillemet double ASCII (") ou un autre signe similaire comme l'apostrophe ASCII ('), le symbole accent grave ASCII (`), le symbole accent circonflexe ASCII (^), ou encore par la mise en style exposant du W=ⵡ (dans les documents où ce style était possible).
  • Un tel codage peut encore être utilisé comme méthode de saisie sur un clavier latin standard mais il ne constitue pas une bonne translittération latine des lettres tifinaghs. En effet concernant l'alphabet de base de l'IRCAM, il y manque les 5 lettres géminées /ḍ/, /ṛ/, /ṣ/, /ṭ/, /ẓ/ (pour la méthode de saisie, il peut être nécessaire d'utiliser une touche supplémentaire) ; et la représentation P=ⵃ (par exemple) est trop éloignée de sa valeur phonétique du /ḥ/ géminé, de même que la représentation V=ⵖ du /ɣ/ (gh) dont la similitude de la lettre latine est seulement graphique avec la lettre tifinagh (et le symbole gamma latin de l'API), ainsi que la représentation de O= ⵄ du /ɛ/.

À compter de la version 4.1.0 de la norme Unicode, les caractères tifinaghs sont codés dans la plage U+2D30 à U+2D7F. La norme définit 55 caractères, mais nombre de caractères n'en font pas partie[14].

Représentation Unicode des glyphes (de gauche à droite)
Code +0+1+2+3 +4+5+6+7 +8+9+A+B +C+D+E+F
U+2D30
U+2D40
U+2D50
U+2D60         
U+2D70                  

Voici un tableau comparatif entre les glyphes des lettres tifinaghes (ici dans leurs variantes non calligraphiques, dites « capitales carrées » telles que présentées sur les anciennes inscriptions lithographiées et dans les tables de caractères des normes Unicode et ISO 10646) et les translittérations en caractères latins et arabes. De nombreux autres styles existent pour ces lettres (de façon similaire aux styles des lettres latines) y compris des versions grasses, italiques (« cursives », jointives ou non), « minuscules » (avec jambages), avec ou sans empattement (serif), avec fûts fixes (imitant l'écriture avec un crayon à tête ronde) ou en pleins et déliés (imitant le tracé à la plume ou au pinceau), des formes artistiques et décoratives (inspirées des styles calligraphiques arabes ou latins) ; ainsi que des formes didactiques (à usage scolaire pour l'apprentissage de l'écriture manuscrite et la reconnaissance des formes et de l'ordre de dessin des traits). Il existe également divers autres œils traditionnels (actuellement encore non normalisés) des mêmes lettres, propres à certains dialectes amazighes ou régions linguistiques (par exemple tournées, ou en miroir pour une écriture de droite à gauche). Les formes ci-dessous sont présentées dans une direction d'écriture de gauche à droite.

Codes couleur
Couleur Signification
 Tifinagh de base selon l'IRCAM[15],[16]
 Tifinagh étendu (IRCAM)
 Autres lettres tifinaghs
 Lettres Touareg modernes
Lettres simples (et lettres modifiées)
Code Glyphe Codage Translittération Nom
Unicode
(recommandé)
« ANSI »
(déprécié)
latine API arabe
U+2D30Aaaاya
U+2D31Bbbبyab
U+2D32bhβٻyabh
U+2D33Ggɡگyag
U+2D34ghhɣڲyaghh
U+2D35Ǧ djd͡ʒجyadj (Académie berbère)
U+2D36yadj
U+2D37Dddدyad
U+2D38dhðذyadh
U+2D39 ddضyadd
U+2D3Addhðˤظyaddh
U+2D3BEè, eyəyè, yey
U+2D3CFffفyaf
U+2D3DKkkكyak
U+2D3Eyak touareg
U+2D3Fⴿkhhxكyakhh
U+2D40Hh
b
h
b
ه
ب
yah
= yab touareg
U+2D41Hhhهyah (Académie berbère)
U+2D42yah touareg
U+2D43hhħحyahh
U+2D44Σʿʕعyaʿ
U+2D45Xkhxخyakh
U+2D46yakh touareg
U+2D47Qqqقyaq
U+2D48yaq touareg
U+2D49Iiiئyi
U+2D4AJjʒجyaj
U+2D4Byaj de l'Ahaggar
U+2D4Cyaj touareg
U+2D4DLllلyal
U+2D4EMmmمyam
U+2D4FNnnنyan
Code Glyphe Codage Translittération Nom
Unicode
(recommandé)
« ANSI »
(déprécié)
latine API arabe
U+2D50nyɲنيyagn touareg
U+2D51ngŋنڭyang touareg
U+2D52P ppپyap
U+2D53Uu
w
u
w
و
ۉ
you
= yaw touareg
U+2D54Rrrرyar
U+2D55 rrڕyarr
U+2D56Vghɣغyagh
U+2D57yagh touareg
U+2D58gh
dj
ɣ
d͡ʒ

ʒ

غ
ج
yagh de l'Aïr
= yadj de l'Adrar
U+2D59Sssسyas
U+2D5Assصyass
U+2D5BCshʃشyach
U+2D5CTttتyat
U+2D5Dthθثyath
U+2D5Echt͡ʃتشyatch
U+2D5Fttطyatt
U+2D60vvڤyav
U+2D61Wwwۉyaw
U+2D62Yyjيٛyay
U+2D63Zzzزyaz
U+2D64yaz (Tawellemet)
= yaz harpon
U+2D65 zz‍ﮊyazz
U+2D66éeyé (APT, Niger)
U+2D67ooyo (APT)
U+2D6F /big>ºʷʷ ۥlettre modificative de labialisation
= tamatart
≈ <exp> 2D61 ⵡ[17]
U+2D70séparateur
= tazarast
U+2D7F⵿liant de consonnes[18]
Digrammes (ligatures possibles)
Code Glyphe Codage Translittération Nom
Unicode
(recommandé)
« ANSI »
(déprécié)
latine API arabe
U+2D33 U+2D63ⴳⵯgwگۥyagw
U+2D37 U+2D63ⴷⵣDZdzd͡zدزyadz
U+2D5C U+2D59ⵜⵙTStst͡sتسyats
Code Glyphe Codage Translittération Nom
Unicode
(recommandé)
« ANSI »
(déprécié)
latine API arabe
U+2D3D U+2D6Fⴽⵯkwكۥyakw
U+2D37 U+2D4AⴷⵊDJdjd͡ʒدجyadj
U+2D5C U+2D5BⵜⵛTCtcht͡ʃتشyatch


Exemples de textes en tifinagh

  • ⵎⴰⴷⵢⵔⵜⵓⵍⴰⵎ madertulam soit : comment allez vous ?
  • Azul fellawen !, soit « Bonjour »[19] ou « Salut ! »[20] en s'adressant à un groupe : « ⴰⵣⵓⵍ, ⴼⵍⵍⴰⵡⵏ ! » (dans le style par défaut), « ⵣⵍⴼⵍⵓⵏ ! » (dans un rendu de style traditionnel : bien que le codage Unicode soit identique, il faut installer la police Hapax Touareg pour le visualiser ici correctement).
  • Chez les touaregs, le mot « Azul » n'existe pas sous cette orthographe. Les Imuhagh disent « Ahul ». Le mot se retrouve en zenaga sous la forme « Azol » signifiant paix, il est donc analogue au « salam » arabe ou au « shalom » hébraïque. Dans certaines tribus touareg, « Ahul » signifie simplement « Salut ! ».

Écriture cursive

Un projet d’écriture cursive pour le Tifinagh, intitulé « Tirra », a été initié par le graphiste Maha Mouidine à l’École supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV) en octobre 2017[21]. L’Institut royal de la culture amazighe travaillerait depuis les années 2000 sur l’élaboration d’une cursive du néo-tifinagh, qu’il a développé, pour l’amazighe standard marocain[22].

Notes et références

  1. « Rock Art Studies - News of the World Volume 3 »
  2. G. Camps, H. Claudot-Hawad, S. Chaker et D. Abrous, « Écriture », Encyclopédie berbère, no 17, , p. 2564–2585 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.2125, lire en ligne, consulté le ).
  3. Dominique Casajus, « Déchiffrages. Quelques réflexions sur l’écriture libyco-berbère », Afriques. Débats, méthodes et terrains d’histoire, (ISSN 2108-6796, lire en ligne, consulté le )
  4. Dominique Casajus, « Écritures ordinaires en pays touareg », L’Homme. Revue française d’anthropologie, no 201, , p. 31–54 (ISSN 0439-4216, DOI 10.4000/lhomme.22929, lire en ligne, consulté le )
  5. Jean Servier, Les Berbères, Presses universitaires de France, collection « Que sais-je ? », no 718, Paris, 2003, 4e édition, (ISBN 2 13 053170 9), p. 31.
  6. Revue Aſus Deg Wfus, Académie Berbère du Nord, Comité de Roubaix (lire en ligne [PDF]).
  7. Mebarek Slaouti Taklit, L'alphabet latin serait-il d'origine berbère ?, Paris, Editions L'Harmattan, , 354 p. (ISBN 978-2747565356), p. 106-108
  8. Libyque : écriture et langue. La question de l’origine (lire en ligne)
  9. Voir Le Quellec, 2011; Casajus 2011.
  10. E. Buckley (UPenn), "Tifinagh and consonantal writing systems", LSA Meeting Extended Abstracts 2010
  11. « De la calligraphie en Tifinagh », sur Yabiladi,
  12. Tafsut, 1990, no 14.
  13. Salem Chaker, « Écriture berbère : libyque et tifinagh », sur Centre de recherche berbère de l'Inalco (consulté le ) : « Il est d’ailleurs amusant de constater que plus de 30 années après leur mise en circulation par des militants radicaux kabyles, l’institution marocaine adopte ces « néo-tifinagh » comme alphabet officiel du berbère (décision de l’Institut [r]oyal pour la [c]ulture [a]mazig[he]) : les précurseurs de l’"Académie berbère" de Paris n’espéraient certainement pas un tel succès[ !] »
  14. « Inventaire des œils de la police pan-berbère Hapax Berbère (hapaxber.ttf) » [PDF], sur hapax.qc.ca, (consulté le ).
  15. « Polices et Claviers Unicode », sur Institut royal de la culture amazighe (consulté le ).
  16. Service de normalisation industrielle marocaine (SNIMA), « Projet de norme marocaine PNM 17.1.100 : Jeux de caractères – Alphabet tifinaghe », 2004, annexe 3 (informative) liste générale des lettres
  17. Certaines lettres de base de l’alphabet IRCAM sont représentées en Unicode par une consonne de base suivie du signe de labialisation. Bien que le signe soit représenté en Unicode comme une « lettre modificative » qui s’inscrit dans son propre espacement entre deux autres caractères, il peut être rendu dans certains styles modernisés ou calligraphiques comme un signe diacritique au-dessus de leur approche normale, voire uniquement au-dessus de la lettre modifiée à la manière d'un accent latin, sans augmenter l’approche entre les deux caractères de base encadrant le signe.
  18. Le liant de consonne est en Unicode un caractère de « contrôle de format » indique la suppression d’une voyelle inhérente, un peu à la manière du signe diacritique virama des alphasyllabaires dérivés de l’écriture brahmique (comme la devanagari). Il fonctionne alors pour indiquer que les caractères précédent et suivant font partie d'un groupe de plusieurs consonnes ; la forme représentée dans la table (ici un signe plus souscrit) est arbitraire et n'est habituellement pas rendue visiblement (mais un signe peut être rendu si la variante linguistique utilisée peut être déterminée, et le caractère de contrôle permet de savoir quand et comment faire le rendu de signes diacritiques optionnels, non explicitement codés dans le texte, pour lire correctement les voyelles).
    Cependant, le tifinagh est un abjad sémitique et non un alphasyllabaire brahmique (qui dispose d'un système complet et explicite de notation des voyelles) : il utilise dans certaines orthographes des consonnes comme s’il s'agissait de voyelles, là où c’est la consonne phonétique qui est implicitement supprimée pour n'en garder que la valeur phonétique de la voyelle associée (comme dans les autres abjads sémitiques, par exemple le waw et le yod de l'hébreu). Le caractère de contrôle du liant de consonne peut alors aider à lever l’ambiguïté entre les deux lectures possibles de ces lettres : quand il est absent après ces semi-voyelles, la lettre a valeur de voyelle seule ; quand il est présent après ces semi-voyelles, la lettre modifiée par ce caractère de contrôle ne peut avoir que la valeur de consonne seule (ce qui peut aider également à lever des ambiguïtés pour des recherches phonétiques dans un texte codé ou pour affiner un tri alphabétique).
  19. Mena Lafkioui et Daniela Merolla, Oralité et nouvelles dimensions de l'oralité: intersections théoriques et comparaisons des matériaux dans les études africaines, Publications Langues O', (ISBN 978-2-85831-175-0, lire en ligne)
  20. « DGLAi », sur tal.ircam.ma (consulté le )
  21. Maha Mouidine, « La cursive tifinagh », sur ESAV Marrakech, (consulté le ).
  22. Mohamed Lguensat, Aménagement graphique de tifinaghe, Institut royal de la culture amazighe.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Juan Luis Blanco, Tifinagh & the IRCAM : Explorations in Cursiveness and Bicamelarism in the Tifinagh script (Master of Arts in Typeface Design), University of Reading, (lire en ligne)
  • Dominique Casajus, L’alphabet touareg : Histoire d’un vieil alphabet africain, Paris, CNRS Éditions, (présentation en ligne)
  • Hélène Claudot-Hawad, « Les Touaregs ou la résistance d’une culture nomade », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 51, , p. 63-73 (lire en ligne)
  • Théodore Monod, L’Adrar Ahnet : Contribution à l’étude archéologique d’un district saharien, , p. 135-139
  • (en) Werner Pichler, Origin and Development of the Libyco-Berber Script, Cologne, Rüdiger Köppe Verlag,
  • Stéphanie Pouessel, « Écrire la langue berbère au royaume de Mohamed VI : Les enjeux politiques et identitaires du tifinagh au Maroc », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 123, , p. 227-252 (lire en ligne)
  • Maurice Reygasse, Contribution à l’étude des gravures rupestres et inscriptions tifinagh du Sahara central, Alger, J. Carbonel, , 98 p.
  • « Écriture libyco-berbère », dans Anne Zali et Annie Berthier, L’aventure des écritures, Bibliothèque nationale de France & Réunion des musées nationaux,
  • Royaume du Maroc, Institut royal de la culture amazighe, Centre des Études informatiques, des systèmes d’information et de communication, Présentation de la nouvelle gamme de polices tifinaghe IRCAM, CEISIC, IRCAM, (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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