Silvia Sommerlath

Silvia de Suède (en suédois : Silvia av Sverige, née Silvia Renate Sommerlath le à Heidelberg en Allemagne, est l'actuelle reine de Suède. Elle est l'épouse du roi Charles XVI Gustave et la mère de l'héritière du trône, la princesse Victoria.

Silvia Sommerlath
La reine Silvia de Suède en octobre 2018.

Titre

Reine consort de Suède

Depuis le
(45 ans, 2 mois et 19 jours)

Prédécesseur Louise Mountbatten
Biographie
Distinctions Ordre du Séraphin
Ordre de l'Éléphant
Ordre de Saint-Olaf
Ordre du Faucon
Nom de naissance Silvia Renate Sommerlath
Naissance
Heidelberg (Allemagne)
Père Walther Sommerlath
Mère Alice Soares de Toledo
Conjoint Charles XVI Gustave de Suède
Enfants Victoria, duchesse de Västergötland
Carl Philip, duc de Värmland
Madeleine, duchesse de Hälsingland
Résidence Palais royal de Stockholm
Château de Drottningholm
Religion Luthéranisme suédois

Signature

Biographie

Naissance et famille

Née Silvia Renate Sommerlath, la reine est la fille de Walther Sommerlath (1901-1990), homme d'affaires allemand, président de la filiale brésilienne du groupe Böhler-Uddeholm ; ancien membre du Parti nazi, il a également été le directeur d'une entreprise confisquée à un juif[1]. Sa mère est Alice Soares de Toledo (1906-1997), une Brésilienne descendant de colons portugais établis au Brésil au XVIe siècle. Elle a trois frères, Ralf, Walther-Ludwig et Jörg, dont le plus jeune vit en France et au Luxembourg.

Ses grands-parents maternels sont Artur Floriano de Toledo (1873-1935) (descendant du roi Alphonse III de Portugal par son fils Denis Ier de Portugal et la maîtresse de celui-ci, Maria Peres de Enxara[2]) et Elisa Novais Soares (1881-1928)[3].

Silvia naît à Heidelberg, en Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, elle et sa famille déménagent au Brésil, à São Paulo, entre 1947 et 1957, avant de revenir en Allemagne. Elle a ainsi les trois nationalités, allemande, brésilienne, et suédoise.

Carrière professionnelle

Avant son mariage avec le roi de Suède, Silvia Sommerlath travaille au consulat d'Argentine à Munich, qui en 1972 accueille les Jeux olympiques d'été. Elle y est hôtesse et y rencontre le futur roi, alors prince héritier. Aux Jeux olympiques d'hiver de 1976, à Innsbruck en Autriche, elle est chef du protocole. Elle est aussi, mais très brièvement, hôtesse de l'air.

Silvia Sommerlath est une interprète confirmée et parle six langues, le suédois, ses langues maternelles l'allemand et le portugais, le français, l'espagnol et l'anglais. Elle maîtrise également la langue des signes.

Mariage et célébrations

Après le décès du roi Gustave VI Adolphe, le , son petit-fils, le prince Charles-Gustave devient roi sous le nom de Charles XVI Gustave, son père, le prince héritier Gustave-Adolphe, duc de Västerbotten, étant mort en 1947 dans un accident d'avion au Danemark.

Le roi et Silvia annoncent leur union le et se marient un mois plus tard, le 19 juin, dans la Cathédrale de Stockholm, aussi appelée la Storkyrkan. C'est alors le premier mariage d'un monarque régnant depuis 1797, où Gustave IV Adolf et Frédérique de Bade s'étaient unis cinq ans après le couronnement du monarque. S'il a choisi de se marier après le décès de son grand-père Gustave VI Adolphe, c'est qu'il savait que celui-ci lui demanderait pour cela de renoncer à ses droits sur le trône de Suède. Inflexible, il n'aurait pas toléré qu'un roi soit marié à une roturière.

C'est aussi la raison pour laquelle le prince Bertil de Suède, oncle de Charles XVI Gustave et autre fils de Gustave VI Adolphe, deuxième dans l'ordre de succession au trône, ne s'est pas uni avec Lilian Davies, roturière galloise divorcée, pour conserver son droit à la succession, notamment s'il devait assurer une régence au nom de Charles-Gustave, alors mineur. Il s'est contenté de vivre avec elle secrètement jusqu'à leur mariage, le .

La veille de la célébration du mariage, le groupe de pop ABBA, alors au sommet, interprète à l'opéra de Stockholm, retransmis à la télévision, une toute nouvelle chanson dont le titre fera histoire : Dancing Queen. Le titre, dont les enregistrements ont commencé un an auparavant, n'est, contrairement à la légende, pas composé initialement pour Silvia. Néanmoins le groupe, portant costumes et perruques baroques, dédie le morceau à celle qui était encore, pour quelques heures, la fiancée du roi. Ce titre à succès sortira sur l'album Arrival qui se vendra à plus de dix millions d'exemplaires dans le monde.

Relations avec les médias

La reine à la cérémonie du centenaire de la fin de l'union suédo-norvégienne.

Bien qu'assez réfractaire à l'idée d'avoir une reine roturière, la presse suédoise a rapidement commencé à publier des articles admiratifs sur Silvia Sommerlath, insistant sur le fait qu'elle s'était pliée aux attentes des Suédois sur le rôle qu'elle devait tenir. Le journal suédois Svenska Dagbladet, note en 1994, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la reine, qu'elle a réanimé la popularité de la monarchie : « Avec Silvia, la république est morte ».

En 2003, la reine Silvia confie à un journaliste suédois qu'elle et la famille royale voudraient être encore plus en contact avec le monde de la presse. Hélas, les magazines de la presse people, montrant par exemple des montages de sa fille, la princesse Madeleine, avec un « bébé secret », publiées dans le magazine allemand Frau mit Herz, l'ont rendue plus prudente. Comme elle le confie à l'agence de presse suédoise TT : « Si une personne vous blesse, la réaction naturelle est de se retirer. C'est triste, parce que je pense vraiment que nos enfants sont à l'aise et ouverts dans leur rapport aux autres et aux journalistes ».

En 2002, la reine est sujette à une polémique concernant son père. En effet, l'Organisation centrale des ouvriers de Suède, un groupe anarcho-syndicaliste, révèle dans son journal Arbetaren qu'elle a trouvé dans des archives allemandes que le père de la reine, Walther Sommerlath, avait adhéré à une aile étrangère du Parti national-socialiste allemand, le NSDAP/AO, en 1934, alors qu'il vivait au Brésil et travaillait pour une compagnie d'aciérie allemande. Son numéro de carte du parti est no 3592030. Des rumeurs avaient alors déjà circulé sur sa vie durant la Seconde Guerre mondiale, plus particulièrement lorsque la relation de sa fille avec le futur roi de Suède avait été rendue publique. Mais jusqu'à sa mort, en 1990, l'homme d'affaires a toujours nié tout rapprochement avec les nationaux-socialistes allemands. Pourtant, une étude de dossiers publiée par le journal The Scotsman le , révèle qu'en 1938, il était devenu propriétaire d'une aciérie qui a participé à l'effort de guerre allemand, incluant notamment des Panzer et des masques à gaz. Il convient pourtant d'insister sur le fait que son travail pour une entreprise allemande située à l'autre bout du monde ne semble pas l'avoir conduit à adhérer aux idéaux nationaux-socialistes, son engagement politique étant resté réduit à posséder la carte du parti. À la suite de cette polémique, un porte-parole du palais déclare : « le père de la reine n'a jamais fait partie de la famille royale et donc je n'ai aucun commentaire ».

Engagement caritatif

La reine Silvia est engagée dans nombre d'organisations caritatives mais plus particulièrement dans celles luttant pour les enfants défavorisés ; elle a notamment fait plusieurs discours sur les droits de l'homme et l'exploitation sexuelle des enfants. Elle est la cofondatrice de la World Childhood Foundation, en 1999. Elle s'est aussi engagée pour la lutte contre les handicaps, plus particulièrement avec les fonds de son jubilé ; en 1990, elle est décorée du prestigieux prix allemand Deutscher Kulturpreis, pour son travail. La reine est également membre honoraire du The Mentor Foundation International, qui lutte contre l'usage des drogues par les adolescents et les jeunes adultes. Elle est la marraine du Fonds de la reine Silvia, géré par la World Scout Foundation pour les scouts infirmes. Elle est également membre du Comité honoraire du Centre international pour enfants disparus et sexuellement exploités.

Son engagement envers les personnes souffrant de démence ou étant en fin de vie lui a aussi apporté un certain respect. Sur son initiative, le Silviahemmet est créé à Stockholm. C'est un centre d'éducation pour aider le personnel hospitalier à travailler avec des malades souffrant de démence.

La reine a également évoqué le fait que le roi Charles XVI Gustave souffre de dyslexie. Longtemps, ce n'était qu'une rumeur mais des journalistes avaient remarqué qu'en 1973, alors qu'il visitait une mine de charbon, il avait mal épelé son nom. La chose s'était reproduite à maintes reprises. Dans un entretien à la télévision suédoise, en 1997, elle admet publiquement le problème : « Quand il était petit, les gens ne faisaient pas attention à ce problème. Il n'a pas été aidé quand il en avait besoin ».

Pour son engagement en faveur des enfants en difficulté, elle est décorée en par la fondation européenne de la culture Pro Europa de son prix annuel « Pro Humanitate »[4].

Descendance

Enfants

Le roi et la reine de Suède ont trois enfants :

Petits-enfants

Le roi et la reine de Suède ont huit petits-enfants :

Notes et références

  1. « Silvia de Suecia, 75 años y una serie de polémicas », El País, jueves 20 de diciembre, p. 44
  2. (pt) A Rainha de Porto Feliz, bemporto.com,
  3. Ancestry of Queen Silvia of Sweden compiled by William Addams Reitwiesner, wargs.com, daté du
  4. Pauline Sommelet, « Leonore de Suède, première visite au Vatican », lexpress.fr, 12 mai 2015.

Article connexe

Liens externes

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