Samy Amimour

Samy Amimour, né le à Paris et mort le à Paris, est un terroriste islamiste français d'origine algérienne. Cet ancien conducteur d'autobus de la RATP est parti rejoindre les rangs de l'État islamique en Syrie en 2013. Revenu en France, il est devenu l'un des trois auteurs, avec Ismaël Omar Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad, de la tuerie du Bataclan qui a causé la mort de 90 personnes lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Pour les articles homonymes, voir Amimour.

Samy Amimour
Terroriste islamiste
Information
Naissance
Paris (France)
Décès
Paris (France)
Cause du décès Tué par sa propre ceinture d'explosifs
Nationalité Français
Allégeance État islamique
Idéologie Salafisme djihadiste
Surnom Abu Qital al-Faransi
Attentats Attentats du 13 novembre 2015 en France

Radicalisation

Samy Amimour grandit dans la cité de la Boule à Drancy en Seine-Saint-Denis dans une famille musulmane décrite comme « très occidentalisée »[1]. Ses deux parents sont d'origine algérienne et habitent à Liège en Belgique[2]. Polyglotte et féru de littérature française, son père quitte le foyer dans son enfance, mais la famille reste en lien[3]. Sa mère, féministe, milite au sein d'une association culturelle berbère. Son père exerce dans l'import-export entre la France et la Belgique[1]. Titulaire d'un bac L, Samy Amimour échoue successivement en droit à l'Université Paris-XIII puis dans un IUT de logistique. Il est finalement embauché en tant que conducteur à la RATP en 2012[4].

À partir de l'été 2012, Samy Amimour commence à adopter la tenue vestimentaire des musulmans salafistes. Le 15 octobre, il est auditionné avec deux autres personnes par la Direction générale de la Sécurité intérieure, Samir Bouabout et Charaffe al Mouadan, qui sera visé et éliminé par un drône américain à Raqqa le [5]. Le trio est soupçonné de vouloir se rendre au Yémen ou en Afghanistan pour faire le djihad. Amimour et al Mouadan ont suivi des cours de tirs à l'Association nationale de tir de la police, dans le 18e arrondissement de Paris[6]. Amimour est relâché rapidement mais est placé sous contrôle judiciaire[1]. Il rencontre cette même année sur internet sa future épouse Kahina, qui le rejoindra plus tard en Syrie où ils se marieront[7].

Départ pour le Moyen-Orient

C'est en [3] que l'ancien conducteur d'autobus de la RATP part rejoindre les rangs de l'État islamique (Daech) en Syrie via la Turquie. Les services secrets turcs le repèrent le en compagnie d'Ismaël Omar Mostefaï qui est l'un des trois terroristes du Bataclan et de Samir Bouabout, avec qui il avait préparé un départ pour le djihad raté en 2012[4]. De là, il franchit la frontière avec la Syrie et rejoint les rangs de Daech. Sa future épouse le rejoint et ils se marient[7]. Ils s'installent à Raqqa, le centre de l'État islamique en Syrie. Il prend le surnom d'Abou Hajia[1]. Un mandat d'arrêt international est lancé contre lui par la France. En , il est blessé à la jambe par un obus près d'Alep lors d'affrontements contre les rebelles[8],[9]. Inapte au combat, il s'installe à Al-Chaddadeh[9]. Son père lui rend brièvement visite le en Syrie, avec pour espoir de le faire quitter les rangs de l'EI, mais sans succès[1]. Le couple rejoint ensuite Mossoul en Irak[7].

Participation aux attentats du 13 novembre

Samy Amimour parvient à revenir en France sans se faire repérer par les autorités.

Le , il participe, avec Ismaël Omar Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad à la tuerie du Bataclan[10], l'une des trois séries d'attentats visant l'Île-de-France ce jour là. Les trois hommes, munis de kalachnikov et de ceintures explosives, commencent leur attaque à 21 h 40. Ils ouvrent le feu sur le public du concert donné par les Eagles of Death Metal. L'attaque durera plusieurs heures, causant la mort de 90 spectateurs[10]. Amimour est le premier terroriste à être neutralisé par les forces de l'ordre. Un commissaire divisionnaire et un brigadier de la BAC qui ont pénétré dans le Bataclan après avoir été prévenus par radio de l'attaque en cours[10] aperçoivent au rez-de-chaussée de la salle de spectacle, à une vingtaine de mètres de leur position, sur la gauche de la scène, Samy Amimour à 22 h 7[11]. Il tient en joue un otage, les mains sur la tête, à qui il ordonne de s’allonger sur le sol[12]. Ils l'abattent aussitôt, faisant feu à six reprises[12]. Sa ceinture d'explosifs explose[11]. L'officier de la BAC estime que c'est Amimour qui l'a déclenchée avant de mourir[11].

Samy Amimour est inhumé le au carré musulman du cimetière intercommunal de La Courneuve dont relève la commune de Drancy, d'où il est originaire[13]. Ce même mois, la presse française fait état de mails de Kahina, l'épouse d'Amimour qui réside à Mossoul dans lesquels elle loue l'action de son mari[7].

Notes et références

  1. Stéphanie Marteau, « Samy Amimour, de la prière en cachette au djihad », Le Monde, (lire en ligne)
  2. « Le père de Samy Amimour, un des kamikazes du Bataclan, a un commerce à Liège », sur Édition digitale de Bruxelles, (consulté le )
  3. « Attentat du Bataclan: "Je n'arrive pas à comprendre", témoigne la mère de Samy Amimour », bfmtv.com, (consulté le )
  4. « Attentats de Paris : inhumé pour Noël, Amimour, l'introverti devenu assassin au Bataclan », Sud-Ouest, (lire en ligne)
  5. marine Forestier, « Un Français de l’EI lié aux attentats du 13 novembre tué en Syrie », lemonde.fr, (consulté le )
  6. « Qui était Charaffe al Mouadan alias «Aba Soulaymane», proche d'Abaaoud, tué en Syrie? », Le Parisien, (lire en ligne)
  7. « L'épouse de Samy Amimour se dit «fière» de son mari », Le Figaro, (lire en ligne)
  8. « Attentat de Paris: Amimour, l’introverti de Drancy, devenu assassin au Bataclan », Libération, (lire en ligne)
  9. Suc 2018, p. 121.
  10. Simon Piel, Emeline Cazi, Soren Seelow, « Attentats de Paris : l’assaut du Bataclan, raconté heure par heure », Le Monde, (lire en ligne)
  11. Simon Piel, Emeline Cazi, Soren Seelow, « Attentats de Paris : l’assaut du Bataclan, raconté heure par heure », Le Monde, (lire en ligne)
  12. « VIDEO. Attentats à Paris: Le commissaire qui a tué un terroriste au Bataclan parle pour la première fois », sur 20minutes.fr (consulté le )
  13. Marie-Christine Tabet, « Samy Amimour a été enterré le 24 décembre à La Courneuve », lejdd.fr, (consulté le )

Bibliographie

  • Matthieu Suc, Les espions de la Terreur, Paris, HarperCollins, , 490 p. (ISBN 979-10-339-0265-2). .
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