Salsepareille d'Europe

Smilax aspera  Salsepareille

La Salsepareille ou Salsepareille d'Europe (Smilax aspera L.) est une espèce de plantes monocotylédones de la famille des Smilacacées. Elle est parfois appelée liseron épineux. On consomme les jeunes pousses et, de même que plusieurs autres plantes du genre Smilax, elle est utilisée pour ses vertus médicinales.

Description

Feuille
Fleurs
Smilax aspera - Muséum de Toulouse

La Salsepareille d'Europe est un sous-arbrisseau ou liane vivace. Elle mesure de 1 à m de haut et possède une tige volubile, ligneuse, sarmenteuse et épineuse. Ses feuilles alternes, persistantes, luisantes, sont en forme de cœur ou de pique, et munies de deux stipules transformés en vrilles. Le limbe coriace est parcouru de 5 à 7 nervures à tracé pseudo-parallèle se rejoignant au sommet, mais, fait exceptionnel pour une monocotylédone, réunies par un réseau de nervures secondaires. Le bord du limbe est épineux.

C’est une plante dioïque, à fleurs petites, blanc jaunâtre, réunies en petites ombelles. Les fruits petits et globuleux, parfois ovales, ressemblent à des groseilles, sont rouge foncé. La plante contient des saponines.

La floraison, très odorante, a lieu d’août à octobre en région méditerranéenne. Les fruits arrivent à maturité en novembre-décembre.

On peut confondre cette plante avec le Tamier commun (Dioscorea communis), mais ce dernier a une tige sans épine.

Sous-espèces

  • S. aspera subsp. aspera
  • S. aspera subsp. balearica
  • S. aspera subsp. mauritanica
  • S. aspera subsp. nigra

Distribution et habitat

Cette espèce pousse[1],[2] dans les terres sèches

  • du pourtour méditerranéen (Espagne, France, Italie, ex-Yougoslavie, Grèce, Turquie, Liban, Syrie, Jordanie, Libye, Algérie, Maroc),
  • en Afrique de l’est et du centre,
  • en Asie (Inde, Népal, Chine du sud).

La liane, trop solide pour être rompue à la main, contribue à rendre la garrigue languedocienne difficilement pénétrable.

Étymologie

Il s’agit d’un emprunt au portugais salsaparrilha, lui-même emprunté (avec altération due à l’influence de salsa « persil ») à l’espagnol zarzaparrilla « salsepareille », composé de zarza « ronce » et de parrilla « treille », dérivé diminutif de parra « treille », zarza et parra étant d’origine inconnue, probablement préromaine[3].

esp. zarzaparrilla (zarza ronce, parrilla treille) ⇒ port. salsaparrilha ⇒ fr. salsepareille

Usages divers

Aspect général

Usages médicinaux

Comme plante médicinale, elle a été utilisée contre le rhumatisme et certaines maladies de peau (eczéma, psoriasis), contre la grippe, l'anorexie ou la goutte.

Elle a une action diurétique et diaphorétique, car elle active la circulation. Seules ses racines sont utilisées

Des salsepareilles ont été importées de Nouvelle-Espagne aux XVIe – XVIIe siècles, comme plantes médicinales. Le médecin de Séville, Nicolas Monardes (1493-1588), qui l’a dit fort semblable à notre salsepareille [4], ne savait pas qu’il s’agissait d’espèces différentes (Smilax aristolochiifolia Mill.[5], Smilax febrifuga, Smilax regelii).

Elle contient des phyto-stérols et des formes de stéroïdes, on pense donc qu’elle joue sur les taux de testostérone.[6]

Usages alimentaires

Jeunes pousses : les parties toutes jeunes des branches de la salsepareille sont comestibles, crues (en Espagne par exemple) ou cuites ; On les cueille au printemps, rougeâtres et très tendres. Elles ont une saveur légèrement amère agréable ; elles peuvent être préparées comme les asperges. [7],[8].
En Turquie et Italie, après les avoir fait bouillir, elles sont servies avec de l'huile d’olive et du citron ou dans des omelettes. Elles sont aussi appréciées en Bosnie[8].

Fleurs : dans le midi (France), infusées dans de l'eau-de-vie avec un sirop de sucre, elles servent à fabriquer une liqueur[8].

Racines : une boisson espagnole (dite Zarzaparilla) était produite avec ces racines[8].

Fruits : ces baies, si elles ne sont pas vraiment toxiques, ne sont généralement pas considérées comme consommables[réf. souhaitée] mais bien mûres, elles ont servi à faire des confitures en Sicile[8].

Plante d'ornement

On la retrouve cultivée à cet usages dans divers parcs et jardins.

Consommateur

Parmi les consommateurs, on trouve :

Dans la fiction

Autre salsepareille

Au Québec, on nomme salsepareille une autre espèce de plante, que l’on trouve communément dans les sous-bois d'érables et conifères : l'Aralia nudicaulis L., de la famille des Araliacées, celle du lierre et du ginseng. La plante porte trois tiges sur un pied. La fleur, lorsque présente, part du pied et les fruits deviennent bleu foncé en murissant. Son rhizome se développe à l'horizontale à fleur de terre. Cette plante est utilisée en décoction comme anti-stress, régulateur de la pression sanguine et stimulant général.

Le nom de « salsepareille indigène » désigne aussi le Houblon (Humulus lupulus).

Notes et références

  1. (en) Référence GRIN : espèce Smilax aspera L.
  2. (en) Référence Flora of China : Smilax aspera
  3. CNRTL, « Salsepareille » (consulté le )
  4. Cristóbal Acosta, Garcia de Orta, Charles de L'Ecluse, Nicolás Monardes, Prospero Alpino, Histoire des drogues, espisceries, et de certains medicamens simples, qui naissent és Indes [et] en l'Amerique, Iean Pillehotte, (lire en ligne)
  5. Ken Fern, « Smilax aristolochiifolia, Useful Tropical Plants Database 2014 »
  6. Goetz P. (2007). LA PHYTOTHERAPIE : SANTE PAR PLANTE (French Edition ), Selection Reader's Digest , Cachan, p.202
  7. Salsapariglia dans : www.dipbot.unict.it/alimurgiche/piantespontanee.aspx
  8. Couplan, François (2009) Le régal végétal : plantes sauvages comestibles ; Editions Ellebore, Voir p75/527 pages

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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