Saint-Clément-sur-Durance

Saint-Clément-sur-Durance est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Saint-Clément-sur-Durance

Le bourg.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Briançon
Intercommunalité Communauté de communes du Guillestrois et du Queyras
Maire
Mandat
Jean-Louis Berard
2020-2026
Code postal 05600
Code commune 05134
Démographie
Population
municipale
318 hab. (2018 )
Densité 13 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 38′ 59″ nord, 6° 34′ 45″ est
Altitude Min. 858 m
Max. 2 836 m
Superficie 25,06 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Guillestre
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Saint-Clément-sur-Durance
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Saint-Clément-sur-Durance
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Clément-sur-Durance
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Clément-sur-Durance

    Géographie

    Saint-Clément, porte d'entrée du massif :

    Antiquement ce village, dans un étranglement géologique, fut d'importance dans l'accès aux divers voies de passages du massif alpin. Toute son histoire est marqué dès la période romaine par la présence d'un pont d'importance stratégique. En effet c'est là que les Romains et peut-être déjà précédemment, implantent le changement de rive. Presque tout le cheminement aval se faisaient sur la rive droite. C'est là, à Saint-Clément, que soudain le cheminement principale qui s’enchaîne se pratiquait maintenant rive gauche[1].

    Saint-Clément fut donc l'avant-poste militaire du carrefour guillestrois. Le cheminement amont est névralgique avec une diversité de passage alpins : au plus nord par Turin (la via Domitia), au plus sud par Val Stura, Cunéo et entre ces deux d'autres passages. Mais Saint-Clément fut aussi la communauté gardienne de ce pont.

    Le cheminement aval, très pratique de la vallée de la Durance, collectait un flux important qui fut d'importance régionale. (Un oppidum Celtes existait à Guillestre). L'implantation du village est très certainement lié aux conjonctions locales :

    • Stabilité et largeur réduite des rives de la Durance.
    • Juste en amont débute un large plan alluvionnaire.
    • Un habitat proche exposé au rayonnement solaire, très légèrement préservé des frimas de l'ubac, mais le lieu est exposé à l'accélération du flux dominant d'ouest-sud-ouest par l'étranglement géologique.

    L’administration y fixe en 1888 le point haut du flottage (technique utilisée pour le transport du bois)[2].

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Clément-sur-Durance est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].

    Occupation des sols

    Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

    Occupation des sols en 2018
    Type d’occupation Pourcentage Superficie
    (en hectares)
    Prairies et autres surfaces toujours en herbe 1,7 % 45
    Systèmes culturaux et parcellaires complexes 7,0 % 182
    Forêts de feuillus 2,5 % 65
    Forêts de conifères 47,5 % 1238
    Pelouses et pâturages naturels 10,1 % 265
    Forêt et végétation arbustive en mutation 7,3 % 191
    Plages, dunes et sable 0,8 % 21
    Roches nues 11,2 % 291
    Végétation clairsemée 11,8 % 307
    Source : Corine Land Cover[8]

    Toponyme

    Réotier et Saint-Clément ne formaient alors qu’une seule communauté nommée « Mandement de Réotier ». Le village est érigé en paroisse au XIe siècle[9]. Elles se séparent au XIIIe siècle.

    Le nom de la localité est attesté sous la forme latine Sanctus Clemens en 1124, Villa Sanctis Clementis en 1154 dans une bulle d'Eugène III.

    • Cet hagiotoponyme Saint-Clément semble lié à la vénération du pape Clément Ier, 4e évêque de Rome, patron des mariniers pour avoir été martyrisé, selon la tradition, sous l'empereur Trajan vers 99, précipité au fond de la mer une ancre de marine accrochée au cou. Cette titulature est en coïncidence avec la mission de la cité au service du passage de la Durance. À cette période des croisades, l'entretien du pont pour le passage est confié aux autorités locale (Prise de Jérusalem par les Croisés en 1099). Cette titulature semble confirmée par la statue représentant le saint dans l'église. L'association du patrimoine locale « Pays Guillestrin » partage cette analyse.

    Il existe plusieurs autres Saint Clément aux faits glorieux.

    Sant Clemenç en vivaro-alpin.

    Histoire

    Moyen Âge

    Le chapitre d'Embrun était seigneur majeur de Saint-Clément, l'empereur se réservant le haut domaine jusqu'en 1276. À cette date, il le donna à l'archevêque d'Embrun qui en demeura le maître jusqu'à la Révolution.

    Le , partage des biens indivis entre Réotier et Saint-Clément.

    Le , Salomon Arabin dit Capitaine Roure et Louis de Rousset, protestants, s'emparèrent de Saint-Clément.

    Le , lors de l'invasion du duc de Savoie, un violent combat eut lieu au pont de Saint-Clément entre l'armée du duc et le régiment royal-irlandais qui dut céder. Lors de son retour, le duc fit sauter le pont et incendier le village.

    Les Hospitaliers

    En 1154, dans une bulle pontificale d'Eugène III, la ville est citée : « Villas sancti Clementis ». Eugène III, grand réformateur, cette année-là apporte aussi sa confirmation canonique à la transformation de la congrégation des Hospitaliers de ordre de Saint-Jean de Jérusalem en ordre religieux hospitalier. Cet événement peut-être rapproché à la présence d'une maison hospitalière de cet Ordre en ces lieux. Cela est aussi en correspondance avec cette variation du toponyme complété de l'attribut antéposé Villas au sens médiéval.

    Un hôpital, plutôt une maison de pèlerin, y fut fondé en 1306 et se perpétua jusqu'à la Révolution.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001   Jean-Louis Bérard[10] SE Employé
    mars 2014 En cours Jean-Louis Berard[11],[12]   Agriculteur sur moyenne exploitation

    Intercommunalité

    Saint-Clément-sur-Durance a fait partie de 2001 à 2016 de la communauté de communes du Guillestrois, et depuis le , de la communauté de communes du Guillestrois et du Queyras[13].

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[15].

    En 2018, la commune comptait 318 habitants[Note 2], en augmentation de 7,8 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    574493596529611661631671651
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    620648598588587637596527545
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    546534534395333348336299270
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    265227195205191229266271276
    2013 2018 - - - - - - -
    295318-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Manifestations culturelles et festivités

    Fête patronale le 23 novembre[18].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Tour de Saint-Clément-sur-Durance.
    • La tour Saint-Clément, dite tour sarrasine, commande la vallée de la Durance, mentionnée en 1215 comme propriété du chapitre de l'Église d'Embrun, elle a pourtant été datée de la fin du XIIIe siècle, voire du début du XIVe siècle. Elle doit probablement son existence aux incursions des « routiers provençaux » du Vicomte Raimond de Turenne ; bandes armées qui terrorisaient la vallée.
      De 7,50 m de côté, au rez-de-chaussée les murs sont épais de 1,50 m ; mais l'épaisseur se réduit progressivement avec l'élévation. Actuellement l'accès se fait par une porte percée dans le mur nord, dans le mur oriental, un jour, muré à l'extérieur offrait un bon éclairage, grâce à un ébrasement intérieur à forte pente.
      Établie dans la plaine de la Durance, à une altitude modérée, mais en position visuelle favorable, la tour de Saint-Clément présente un plan apparemment simple et commun, d'où son appellation de tour sarrasine. C'est essentiellement une tour de guet, pouvant être occupée temporairement par une garnison, mais qui a difficilement pu être habitée en permanence. D'ailleurs on ne connaît pas de châtelain résidant à Saint-Clément.
      Plusieurs aménagements suggèrent l'importance des aspects défensifs par rapport à ceux de confort : accès au premier étage (la porte du rez-de-chaussée est plus récente), rez-de-chaussée aveugle et présence de seize archères. Tous ces éléments cumulés font de la tour de Saint-Clément une tour peu fonctionnelle bien que massive. Sa seule présence doit être un élément suffisamment dissuasif pour celui qui la voit dans la plaine de la Durance.
      Les absences de remaniements importants et d'aménagements de confort (latrines, cheminée, placards, …) montrent que la tour a été utilisée aux XIIIe et XIVe siècles mais avec une fonction très limitée, celle de tour de guet, d'ailleurs très symbolique.
      [réf. nécessaire]
    • L'église Saint-Clément existe dès le XIIe siècle.
    • Le cimetière de Saint-Clément.
    • La chapelle des Traverses, bâtie sur un tertre de la rive gauche de la Durance, date du XIXe siècle.
    • Le passage de la Durance, l'ancien pont, historiquement constitutif de Saint-Clément (peut-être un bac à la période romaine), se trouvait sûrement à l'endroit du pont moderne routier actuel. Il apparaît à cet endroit sur la carte de Cassini (environ 1706). Il avait environ entre 50 et 70 m de portée. Était-il en pierre au XIIe siècle ? Plus vraisemblablement, il était de bois avec des culées en pierres à cause des débits destructeurs très élevés du printemps. Avec de une telle portée, il devait y avoir un îlot artificiel central.

    Outre le bourg Saint-Clément il y a aussi des hameaux :

    • Les-Clots : il est en balcon à 250m au-dessus du chef-lieu, en rive droite de la Durance.
    • Les hameaux en rive gauche, au sud de Saint-Clément, sont désignés couramment « les Traverses » (Bon-Pommier, Brude, les Saurels, Serre des Vignes, Charissiers, les Imberts). Le long canal de plus de 3 km qui les surplombe a pu être éponyme de sa désignation « les Traverses ».

    Héraldique

    Blason
    De sinople à la tour d'argent maçonnée de sable.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Pierre-Albert Clément, La Via Domitia : des Pyrénées aux Alpes, Rennes, Éditions Ouest-France, , 125 p. (ISBN 2-7373-3508-6), p. 107.
    2. Nathalie Vincent, « Les radeliers de la mémoire », in Jacques Sapiega, La Durance, parcours & regards, Conseil régional PACA, 2004 (DVD).
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « Données statistiques sur les communes de Métropole; Répartition des superficies en 44 postes d'occupation des sols (métropole) », sur CORINE Land Cover, (consulté le ).
    9. « Richesses de notre patrimoine : L'église de Saint-Clément » [PDF], sur paysguillestrin.fr, Association Pays Guillestrin, (consulté le ).
    10. « Liste des maires du département des Hautes-Alpes », sur le site de la préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
    11. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
    12. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
    13. Direction des libertés publiques et des collectivités locales, « Création de la communauté de communes du Guillestrois et du Queyras par fusion des communautés de communes du Guillestrois et de l'Escarton du Queyras » [PDF], Recueil des actes administratifs no 05-2016-010, Préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    18. Antoine Albert, « Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun (1783) » [PDF], sur paysguillestrin.fr, Association Pays Guillestrin, (consulté le ).
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