SS Amiral Nakhimov

Le SS Amiral Nakhmov (en russe : Адмирал Нахимов), à l'origine le SS Berlin III, est un navire à l'origine construit par l'Allemagne, par la suite utilisé par les Soviétiques. Le , l’Amiral Nakhimov entre en collision avec un gros transporteur de vrac, le Pyotr Vasyov, dans la baie de Tsemes, près du port de Novorossiisk (URSS). La collision fait 423 morts sur les 1 234 passagers à bord.

Pour les autres navires du même nom, voir Amiral Nakhimov.

Amiral Nakhimov

Le Berlin III en 1925
Autres noms Berlin
Type Paquebot transatlantique
Histoire
Chantier naval Chantiers Vulkan, Brême
Lancement
Mise en service
Statut Éperonnage le
Équipage
Équipage 313
Caractéristiques techniques
Longueur 174 m
Maître-bau 21 m
Tonnage 15 286 tjb
Vitesse 16 nœuds
Caractéristiques commerciales
Passagers 1 101
Carrière
Propriétaire Hapag-Lloyd
Armateur Norddeutscher Lloyd (1925 - 1945)
Black Sea Steamship Company (1957 - 1986)
Pavillon Allemagne (1925 - 1945)
Union soviétique (1949 - 1986)
IMO 5002986

Histoire

Carrière : 1925 - 1945

Le Berlin III est construit par les chantiers navals Vulkan de Brême et lancé le . Sa construction s'achève le . Ce navire opère à l'origine sur la ligne Brême—SouthamptonCherbourgNew York pour la Norddeutscher Lloyd. Il effectue sa première traversée le et reste sur cette route jusqu'en , date à laquelle il est retiré du service pour une refonte. Le , le Berlin sauve les passagers et l'équipage du Vestris qui avait coulé au large de la Virginie. 113 personnes périssent cependant dans la catastrophe[1].

Le Berlin est réquisitionné par les Nazis en 1939 dans le cadre du Kraft durch Freude (« la force par la joie ») pour servir de navire de croisière pour travailleurs, puis est utilisé comme navire-hôpital pendant la guerre.

La Seconde Guerre mondiale et après

Le Berlin est l'un des huit navires allemands réquisitionnés comme navires-hôpitaux (Lazarettschiffe) durant la Seconde Guerre mondiale. La plupart d'entre eux, sinon tous, servent ensuite différemment, souvent comme logement ou transport pour de personnel militaires. Tous les navires-hôpitaux allemands reçoivent un indicatif alphabétique, celui du Berlin étant le A. Sa conversion débute le et il prend son service le . Il peut accueillir 400 patients, et un équipage de 165 personnes. Il sert tout d'abord dans les eaux norvégiennes, puis participe en à l'opération Hannibal, rapatriant les réfugiés et soldats de l'Est. Le , alors qu'il participe à un convoi vers l'est, il heurte une mine et est remorqué à Kiel. En chemin, il heurte une autre mine et est transporté jusqu'à une plage où l'on sauva tous ses équipements avant de l'abandonner.

En 1949, il est remis à flot par les Soviétiques et renommé Admiral Nakhimov en l'honneur de l'amiral Pavel Nakhimov, un commandant russe qui a joué un rôle important pendant la guerre de Crimée. Après sa reconversion, son tonnage est porté à 17 053 tjb. Il entra en service commercial en 1957 pour la Compagnie de navigation de la mer Noire. Durant la crise des missiles de Cuba de 1962, il sert de transport de troupes à destination de Cuba.

Durant la saison touristique d'été, l’Amiral Nakhimov effectue des croisières en mer Noire entre Odessa et Batoumi, un voyage de six jours. Il transporte une moyenne de 1 000 passagers par voyage. Il reste un certain temps le vaisseau amiral de la compagnie.

Naufrage

À 22 h (heure de Moscou) le , l’Amiral Nakhimov vogue entre Novorossiisk et Sotchi[2]. Il y a à bord 888 passagers et 346 membres d'équipage. La plupart des passagers sont Ukrainiens, les autres étant Moldaves, ou ressortissants des pays baltes et d'Asie centrale. Le capitaine du navire est Vadim Markov.

Peu après le début du voyage, le pilote côtier note qu'un gros transporteur de fret, le Piotr Vasev, se dirige directement sur la route de l’Amiral Nakhimov. Le Piotr Vasev, un ancien navire japonais acquis par l'URSS transporte de l'avoine et de l'orge depuis le Canada. Un avertissement lui est envoyé, à quoi il répond : « Ne vous en faites pas. Nous allons passer loin l'un de l'autre. Nous nous occupons de tout. »

Malgré ce message, le capitaine Viktor Tkatchenko du Piotr Vasev ne fait rien pour modifier la route du navire. Persuadé qu'il n'y aura pas d'incident, le capitaine Markov se retire dans sa cabine, laissant le second officier, Alexandr Tchoudnovski de quart. À partir de 23 h, Tchoudnovski télégraphie plusieurs fois au cargo à propos de sa course, et modifie la trajectoire du navire de 10° à bâbord. À 23 h 10, il presse le cargo : « Faites machine arrière immédiatement ! » Comme il est évident que les deux navires sont sur le point d'entrer en collision, le Piotr Vasev s'exécute, et l’Amiral Nakhimov tente de virer à bâbord toute, mais il est trop tard.

À 23 h 12, l’Amiral Nakhimov est heurté par le Piotr Vasev à 8 milles du port de Novorossiisk et à 2 milles de la côte. La plupart des passagers sont allés se coucher, les autres écoutent un orchestre de jazz. Ils ne peuvent que regarder impuissants le cargo heurter le flanc tribord du navire à environ 5 nœuds. L’Amiral Nakhimov poursuit sur sa lancée, creusant une brèche de 84 m2 dans la coque au niveau de la salle des machines.

Il commence à gîter sur tribord et ses lumières s'éteignent. Après quelques secondes, les générateurs de secours s'allument, mais les lumières flanchent à nouveau au bout de deux minutes, plongeant le navire naufragé dans l'obscurité. Il n'y a pas le temps de lancer les embarcations de sauvetage. Des centaines de personnes plongent dans l'eau recouverte de mazout, portant des gilets de sauvetage où s'accrochant à des débris.

Le navire coule en sept minutes seulement. Les navires de sauvetage arrivent 10 minutes plus tard. Le Pyotr Vasev n'est pas gravement endommagé et aide au sauvetage. 64 navires et 20 hélicoptères viennent sur les lieux du désastre, et 836 personnes sont tirées hors de l'eau. Certains sont tellement recouverts d'essence que les sauveteurs doivent sauter à l'eau pour les sauver.

L’Amiral Nakhimov n'avait pas de système de ventilation, et 90 hublots étaient ouverts durant le naufrage. Les cloisons étanches du navire qui auraient pu le sauver avaient été retirées durant sa reconversion. Les passagers et l'équipage n'ont eu que peu de temps pour s'échapper, et il y eut donc 423 victimes (dont 64 membres d'équipage).

Références

  1. (en) The « Vestris » Disaster, Blue Star Line. Consulté le 11 août 2009
  2. (ru) Route de l’Admiral Nakhimov, Amiral Nakhimov. Consulté le 11 août 2009

Voir aussi

Articles connexes

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