Rony Brauman

Rony Brauman est un médecin (spécialisé en pathologie tropicale) de nationalité française né le à Jérusalem. Il est principalement connu pour son rôle dans l'humanitaire.

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Biographie

Famille

Ses grands-parents sont d'origine juive polonaise et parlent le yiddish. Son père, Jean Brauman, courtier en assurances[1], fut un résistant et un militant sioniste, qui s'installa avec sa famille en Israël dès la création de cet État en 1948. À 5 ans, il part vivre avec sa mère, Génia Sauer, en France[2].

Rony Brauman est le père de deux enfants : Guillaume et Sarah[3].

Il est le cousin du cinéaste Eyal Sivan.

Carrière

Il effectue sa scolarité au lycée Lakanal où il obtient le baccalauréat en 1967, puis, ayant toujours voulu devenir médecin, fait des études de médecine[4]. Dans sa jeunesse, il est maoïste[5]. Ancien président de Médecins sans frontières France (de 1982 à 1994), Rony Brauman est professeur associé à l’Institut d'études politiques de Paris (1994-1997). Il est lauréat du Prix de la Fondation Henri Dunant 1997. Il est directeur de recherches à la Fondation Médecins sans frontières et participe aux travaux du Crash, le Centre de réflexion sur l'action et les savoirs humanitaires. Il est chroniqueur au magazine trimestriel Alternatives Internationales[6].

En 1999, il est coréalisateur avec son cousin, le cinéaste israélien Eyal Sivan, du documentaire Un spécialiste, portrait d'un criminel moderne sur le procès d'Adolf Eichmann (1961) dont le scénario est basé sur l'essai Eichmann à Jérusalem de la philosophe Hannah Arendt.

Il signe, en , un appel contre les frappes israéliennes au Liban, paru dans Libération[7] et L'Humanité[8].

Il déclare, en , dans l'émission Salut les Terriens ![9], à propos d’Israël « Je pense que si j'avais été, à l'époque, en situation de prononcer un jugement, je ne crois pas que j'aurais été favorable à la création de l'État d'Israël [...] ».

En 2010, Rony Brauman proteste contre la mise en avant de la Fondation de France dans la récolte et la gestion primaire des fonds et de l'utilisation massive des médias comme éléments de « propagande » - selon lui - dans la mobilisation des donateurs lors des catastrophes humanitaires (tsunamis, Haïti…) [10].

En , il s'oppose à l'intervention militaire en Libye dans laquelle la France est engagée[11]. « Ce qui me gêne dans cette opération, c’est qu’on prétend installer la démocratie et un État de droit avec des bombardiers. Je ne sais pas où cette idée a été puisée, mais ce que je vois c'est qu'à chaque fois qu’on a essayé de le faire, non seulement on a échoué mais le remède qu’on prétendait apporter était pire que le mal », dénonce notamment l’ancien président de Médecins sans frontières. Il s'est également opposé, le , sur France Inter, à une opération militaire en Syrie. En revanche, le , dans une interview publiée dans le journal Le Monde[12], il s'est dit favorable à ce que les Occidentaux fassent des frappes ciblées en Syrie. Il y explique pourquoi les attaques chimiques sont, selon lui, bien plus répréhensibles que la tuerie de masse par bombardement et pourquoi on doit, dans certains cas, s'affranchir du Conseil de sécurité de l'ONU.

Rony Brauman est le parrain de la promotion 2016-2017 des étudiants de deuxième année (FGSM2) de la faculté de médecine de Nancy (université de Lorraine), portant ainsi le nom de « promotion Brauman ».

Le , il est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[13],[14].

À propos d'un acte antisémite présumé à Marseille, le lundi , au cours duquel un enseignant juif portant une kippa se serait fait agresser à la machette par un adolescent de 16 ans, Rony Brauman (à l'antenne d'Europe 1, le samedi ) assimile le port de la kippa à une « affiliation politique » et à un « signe d'allégeance à l'égard de la politique de l'État d'Israël ». Le Canard enchaîné a estimé qu'en cette occasion il avait franchi le « mur du çon ». Il s'expliquera le sur Mediapart de sa formulation trop rapide[15].

Le , Rony Brauman s'exprime dans le journal Libération pour dénoncer les dérives du « tourisme humanitaire » pratiqué par certaines sociétés commerciales[16].

Bibliographie

  • Le crime humanitaire. Somalie. Arléa, 1993
  • Devant le Mal. Rwanda, un génocide en direct, Arléa, 1994, (ISBN 2869592124)
  • L'action humanitaire, Flammarion, coll. « Dominos », 1995, (ISBN 2080352229) ; 2002, (ISBN 2080357433) ; (ISBN 2080800787)
  • Humanitaire : le dilemme, avec Philippe Petit, Éditions Textuel, 1996, (ISBN 290931717X) ; Textuel, 2002, (ISBN 284597048X)
  • Les médias et l’humanitaire (avec René Backmann, Victoires, 1998)
  • Éloge de la désobéissance (Le Pommier, 1999, document d’accompagnement du film intitulé Un spécialiste, portrait d'un criminel moderne, réalisé à partir des archives vidéo du procès d’ Eichmann, avec le cinéaste Eyal Sivan), (ISBN 2746502828)
  • Utopies sanitaires, Le Pommier, 2000, (ISBN 2746500817)
  • Norman G. Finkelstein, L'Industrie de l'Holocauste : réflexions sur l'exploitation de la souffrance des juifs (postface de Rony Brauman), La Fabrique, 2001, (ISBN 2913372104)
  • Penser dans l’urgence : Parcours critique d’un humanitaire, Seuil, 2006, (ISBN 2020798298) - entretien avec Catherine Portevin
  • Aider, sauver : Pourquoi, comment ?, Bayard Centurion, , (ISBN 2227476109)
  • La discorde : Israël-Palestine, les Juifs, la France avec Alain Finkielkraut et Élisabeth Lévy, Mille et une nuits, , (ISBN 2842058127)
  • Pourquoi je suis devenu… médecin humanitaire, propos recueillis par Frédéric Niel, Bayard, 2009
  • Humanitaire, diplomatie et droits de l'homme, ouvrage qui regroupe les articles de Rony Brauman entre 1988 et 2009 ; édition du Cygne, 2010
  • Manifeste pour les Palestiniens (avec 9 autres signataires, Autrement, oct. 2014)
  • Rony Brauman et Frédéric Dufourg, Diplomatie de l'ingérence, Elytis, coll. « Quoi de neuf ? », (ISBN 978-2-35639-188-9, notice BnF no FRBNF45095889)
  • Guerres humanitaires ? Mensonges et intox, éditions Textuel, (ISBN 978-2-84597-616-0, notice BnF no FRBNF45095889)

Préfacier

Notes et références

  1. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte, 1992
  2. « Rony Brauman: «Ma judaïté n'est ni un drapeau ni une honte» », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte, 1992.
  4. Les Années Lycée, livre de poche édité par le Ministère de l'Éducation Nationale et Axa, 1994, p.26
  5. Jérôme Anciberro, « Les maoïstes, fans absolus du Petit livre rouge », hors série Le Monde-La Vie, n°11, « L'histoire de l'Occident. Déclin ou métamorphose ? », 2014, pp. 132-133.
  6. Alternatives Internationales
  7. Nous, Juifs contre les frappes d'Israël in Libération, 9 août 2006
  8. Des juifs contre l’offensive meurtrière d’Israël in L’Humanité, 14 août 2006
  9. « VIDEO - Salut les Terriens »
  10. « VIDEO - Médias : Le coup de gueule de Rony Brauman concernant l'association de France Télévisions avec la fondation de France pour Haïti », sur premiere.fr,
  11. « AUDIO - 5 minutes avec… Rony Brauman (Pascale Clark) », sur radiofrance.fr,
  12. Nicolas Truong, « Rony Brauman : "Les frappes ciblées s'imposent car Al-Assad a franchi un palier symbolique" », sur LeMonde.fr,
  13. Collectif, « L'appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence » », Club de Mediapart, (lire en ligne).
  14. AFP, « État d'urgence : 58 personnalités revendiquent la liberté de manifester », Le Point, (lire en ligne).
  15. « Rony Brauman et la kippa : ses explications »
  16. Noémie Rousseau, « Tourisme humanitaire: la vraie fausse pitié », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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