Médecins sans frontières

Médecins sans frontières (MSF) est une organisation non gouvernementale (ONG) médicale humanitaire internationale d'origine française fondée en 1971 à Paris . Elle porte assistance à des populations dont la vie ou la santé sont menacées, en cas de conflits armés, d'épidémies, de pandémies, de catastrophes naturelles ou d'exclusion des soins. Son Bureau international siège à Genève (Suisse). En 2019, l’ONG était active dans plus de 70 pays avec plus de 65 000 personnes sur le terrain[1]. Elle a reçu le prix Nobel de la paix en 1999[2].

Pour les articles homonymes, voir MSF.

Médecins sans frontières
Situation
Région Monde
Création
Type Association à but non lucratif
Organisation non gouvernementale internationale
Siège Genève, Suisse
Langue Français
Organisation
Membres 65 000
Fondateurs Jacques Bérès
Philippe Bernier
Raymond Borel
Jean Cabrol
Marcel Delcourt
Xavier Emmanuelli
Pascal Grellety Bosviel
Gérard Illiouz
Bernard Kouchner
Gérard Pigeon
Vladan Radoman
Max Récamier
Jean-Michel Wild
Présidents Christos Christou
Mego Terzian
Secrétaire général Chris Lockyear

Site web msf.org msf.fr msf.ch msf.be msf.ca

Histoire

Les origines

Au cours de la guerre civile nigériane de 1967 à 1970, l'armée nigériane avait  formé un blocus autour de la région sud-est nouvellement indépendante du pays, le Biafra. À cette époque, la France était l'un des seuls pays à soutenir les Biafrais (le Royaume-Uni, l'Union soviétique et les États-Unis se rangeaient du côté du gouvernement nigérian), et les conditions du blocus étaient inconnues du monde. Un certain nombre de médecins français se sont portés volontaires auprès de la Croix-Rouge française pour travailler dans les hôpitaux et les centres d'alimentation du Biafra assiégé. Parmi eux se trouvait Bernard Kouchner, futur co-fondateur de Médecins Sans Frontières, qui devint plus tard un homme politique français[3].

Après leur entrée dans le pays, les volontaires, en plus des agents de santé et des hôpitaux du Biafra, ont été les victimes d'attaques de l'armée nigériane et ont vu des civils se faire assassiner et mourir de faim à cause de ce blocus. Les médecins ont publiquement critiqué le gouvernement nigérian et la Croix-Rouge pour leur comportement apparemment complice. Ces médecins ont conclu qu'il fallait une nouvelle organisation humanitaire qui ignorerait les frontières politiques, religieuses et donnerait la priorité au bien-être des victimes[4].

1971: la création

Le Groupe d’intervention médicale et chirurgicale en urgence (GMCU) a été créé en 1971 par des médecins français qui avaient travaillé au Biafra, pour apporter leur aide et souligner l'importance des droits des victimes sur la neutralité. Dans le même temps, Raymond Borel, rédacteur en chef de la revue médicale française TONUS[5], a lancé un groupe appelé Secours Médical Français [6]en réponse au cyclone de Bhola de 1970, qui a tué au moins 625 000 personnes au Pakistan oriental (désormais le Bangladesh). Raymond Borel avait l'intention de recruter des médecins pour venir en aide aux victimes des catastrophes naturelles. Le 22 décembre 1971, les deux groupes de collègues ont fusionné pour former Médecins Sans Frontières[7].

Les cofondateurs de MSF sont au nombre de 13[8],[9] :

La première mission de MSF s'est déroulée dans la capitale nicaraguayenne de Managua, en 1972 à la suite d'un tremblement de terre qui avait détruit la majeure partie de la ville et tué entre 10 000 et 30 000 personnes. L'ONG, aujourd'hui connue pour sa rapidité d'intervention en cas d'urgence, est arrivée trois jours après la mise en place d'une mission de secours par la Croix-Rouge.

Les 18 et 19 septembre 1974, l'ouragan Fifi a provoqué de graves inondations au Honduras et tué des milliers de personnes (les estimations varient). À la suite de cette catastrophe MSF a mis en place sa première mission de secours médical à long terme[4].

Premières missions

Entre 1975 et 1979, après que le Sud-Vietnam soit tombé au Nord-Vietnam, des millions de Cambodgiens ont émigré en Thaïlande pour éviter les Khmers rouges. En réponse, MSF a mis en place ses premières missions dans des camps de réfugiés en Thaïlande. Lorsque le Vietnam s'est retiré du Cambodge en 1989, MSF a lancé des missions de secours pour aider les survivants des massacres et reconstruire le système de santé du pays[3].  Même si ces missions en Thaïlande pour aider les victimes de la guerre en Asie du Sud-Est peuvent être considérées comme la première mission de MSF en temps de guerre, l'ONG a connu sa première mission dans une véritable zone de guerre, exposée  aux tirs hostiles, en 1976. MSF a passé neuf années de 1976 à 1984 à effectuer  des chirurgies dans les hôpitaux de diverses villes du Liban, pendant la guerre civile libanaise, et s'est forgée une réputation pour sa neutralité et sa volonté de travailler sous le feu. Tout au long de la guerre, MSF a aidé à la fois les soldats chrétiens et musulmans. En 1984, alors que la situation au Liban se détériorait davantage et que la sécurité des groupes humanitaires était réduite au minimum, MSF a retiré ses équipes du pays.

Une nouvelle direction

Claude Malhuret a été élu nouveau président de Médecins Sans Frontières en 1977. Peu de temps après, des débats ont commencé sur l'avenir de l'organisation. En particulier, sur le concept de témoignage, et le fait de parler de la souffrance que l'on voit ou de rester silencieux, qui était minimisé par Malhuret et ses partisans. Malhuret pensait que MSF devrait éviter de critiquer les gouvernements des pays dans lesquels l'organisation travaillait, tandis que Bernard Kouchner estimait que documenter et diffuser les souffrances d'un pays était le moyen le plus efficace de résoudre un problème.

En 1979, après quatre ans de mouvement de réfugiés du Sud-Vietnam et des pays voisins à pied et en bateau, des intellectuels français lancent un appel dans Le Monde pour « Un bateau pour le Vietnam »[10], un projet destiné à apporter une aide médicale aux réfugiés. Même si le projet n'a pas reçu le soutien de la majorité de MSF, certains membres dont Bernard Kouchner, ont affrété un navire appelé L'Île de Lumière et, avec des médecins, des journalistes et des photographes, ont navigué en mer de Chine méridionale et ont fourni une aide médicale aux boat-people[11]. L'organisation dissidente qui a entrepris cette action, qui deviendra Médecins du Monde, a développé plus tard l'idée de l'intervention humanitaire comme un devoir, en particulier de la part de pays occidentaux comme la France. Cette opération conduisit à une violente querelle au sein de MSF, certains estimant l'opération vaine ou trop coûteuse, dont Xavier Emmanuelli, auteur d'une attaque violente dans Le Quotidien du médecin intitulée « Un bateau pour Saint-Germain-des-Prés »[12]. Bernard Kouchner quittera alors définitivement MSF pour créer avec une quinzaine d'autres médecins l'organisation « Médecins du monde » en 1980[13].

Le développement de MSF

En 1982, Claude Malhuret et Rony Brauman, devenu président de l'organisation en 1982, ont accru l'indépendance financière de l'organisation en introduisant la collecte de fonds par courrier pour mieux collecter les dons. Les années 1980 marquent pour MSF une décennie d’internationalisation puisque sont successivement créées des sections opérationnelles après la France (1971) vient la Belgique (1980), la Suisse (1981)[14], les Pays-Bas (1984) et l’Espagne (1986). MSF-Luxembourg a été la première section de soutien, créée en 1986. Ces années ont également été les années de professionnalisation notamment dans le domaine de la logistique, sous l’impulsion de Jacques Pinel[15]. Les premiers kits font alors leur apparition, avec les protocoles et les listes de médicaments essentiels. Médecins Sans Frontières France crée sa centrale d'approvisionnement, MSF Logistique basé à Narbonne puis à Lézignan-Corbières[16].

En décembre 1979, après l'invasion de l'Afghanistan par l'armée soviétique, des missions sur le terrain ont été immédiatement mises en place pour fournir une aide médicale aux moudjahidines, et en février 1980, MSF dénonce publiquement les Khmers rouges.[7]

En 1984, MSF ouvre des programmes médicaux au Nord de l’Éthiopie[17] en proie à une famine de grande ampleur qui suscite une mobilisation planétaire[18] et un déferlement de l’aide.  Mais cette aide est en partie détournée par le régime éthiopien et utilisée pour transférer de force des populations des hauts-plateaux arides et rebelles du Nord vers les plaines plus fertiles et plus contrôlables du Sud du pays. À plusieurs reprises, les équipes MSF se voient interdire de soigner certaines catégories de populations, de distribuer des couvertures et sont témoins des rafles opérées par l’armée éthiopienne parmi la population des camps. En octobre 1985, après avoir essuyé plusieurs refus d’autorisation pour l’ouverture d’un centre de nutrition thérapeutique à Kelala, qui aurait évité la mort de plusieurs milliers d’enfants, MSF France dénonce publiquement ce refus[19], l’utilisation de l’aide internationale pour les transferts forcés de population et les conditions désastreuses dans lesquelles se déroulent ces transferts. MSF est expulsée [20]du pays en 1985[21].

En 1986, MSF crée Epicentre[22], entité spécialisée dans l’expertise épidémiologique aux opérations de MSF sur le terrain. Les projets de recherche menés par Epicentre ont pour objectif de faire des recommandations médicales appropriées ou d’analyser des programmes mis en œuvre

Le mouvement continue de s'élargir

Le début des années 1990 a vu la création de la majorité des sections de soutien : MSF-Grèce (1990), MSF-USA (1990), MSF-Canada (1991), MSF- Japon (1992), MSF-Royaume-Uni (1993), MSF-Italie (1993), MSF-Australie (1994), ainsi que l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Suède, la Norvège et Hong Kong.

En parallèle, MSF met en place des missions dans endroits où la situation est très dangereuse. En 1990, MSF est entrée pour la première fois au Liberia pour aider les civils et les réfugiés touchés par la guerre civile libérienne. MSF fournit à la population des soins de santé de base et des vaccinations de masse. L’ONG dénonce également les attaques contre les hôpitaux et les stations d'alimentation, en particulier à Monrovia. En 1991, des missions sont mises en place pour apporter une aide aux réfugiés kurdes qui ont survécu à la campagne al-Anfal, pour laquelle des preuves d'atrocités ont été recueillies.

Somalie

1991 a également vu le début de la guerre civile en Somalie, durant laquelle MSF a mis en place des missions sur le terrain en 1992 aux côtés d'une mission de maintien de la paix de l'ONU. Même si  les opérations des Nations unies ont été avortées en 1993, les équipes de MSF ont continué leur travail de secours en gérant des cliniques et des hôpitaux pour les civils[23].

Srebrenica

MSF a commencé à travailler à Srebrenica (en Bosnie-Herzégovine) dans le cadre d'un convoi de l'ONU en 1993, un an après le début de la guerre de Bosnie. MSF est la seule organisation à fournir des soins médicaux aux civils encerclés et, à ce titre, n'a pas dénoncé le génocide de peur d'être expulsée du pays, elle a cependant dénoncé le manque d'accès pour d'autres organisations[24]. En 1995, les dirigeants serbes décident d'en finir avec l'enclave bosniaque. La ville est encerclée par l'armée de la république serbe de Bosnie, l’accès des convois alimentaire, du personnel humanitaire, ainsi que la relève des soldats de la Force de protection des Nations unies (FORPRONU) sont bloqués. L'offensive est lancée le 6 juillet et se solde par le massacre de 8 000 personnes et la déportation de 40 000 civils bosniaques.

Rwanda

Lorsque le génocide des Tutsi au Rwanda a commencé en avril 1994, une mission chirurgicale d'urgence conjoint MSF- Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est partie depuis Bujumbura au Burundi pour rejoindre Kigali, la capitale Rwandaise. Les deux groupes ont réussi à maintenir tous les principaux hôpitaux de la capitale du Rwanda, Kigali, opérationnels pendant toute la période principale du génocide. Pendant des mois, MSF va continuer son action au Rwanda. Les équipes médicales sont confrontées quotidiennement à des violences extrêmes[25] et réalisent que ces tueries sont en fait l'extermination programmé de tout un groupe. Pour la seule fois de son histoire, le 18 juin 1994[26], MSF demande publiquement une intervention armée en rappelant une vérité toute simple : « on n'arrête pas un génocide avec des médecins »[27]. L'opération Turquoise de l'armée française est lancée le 22 juin 1994 avec l'autorisation de l'ONU. Cette intervention a entraîné directement ou indirectement des mouvements de centaines de milliers de réfugiés rwandais vers le Zaïre et la Tanzanie dans ce qui est devenu la crise des réfugiés des Grands Lacs[28]. MSF, ainsi que plusieurs autres organisations humanitaires, ont dû quitter le pays en 1995.

Lutte contre les maladies infectieuses

En 1995, MSF s'associe à la relance de la lutte contre les maladies infectieuses[29] . Ainsi, au début de l'année 1996, MSF mène dans des États du nord du Nigeria une campagne de vaccination lors de laquelle trois millions de personnes furent vaccinées[30]. Elle s’implique aussi sur le terrain dans des programmes de lutte contre le paludisme ou la maladie du sommeil dans un contexte marqué par une recrudescence de flambées de maladies infectieuses et une panne de la recherche sur le traitement des maladies tropicales et à celui de la tuberculose[31], qui la conduira à créer la fondation DNDI[32]  (Drugs for Neglected Diseases initiative ou initiative Médicaments contre les Maladies Négligées) en 2003.

Prix Nobel de la paix

En 1999, MSF obtient le Prix Nobel de la paix[33],[34],[35]. Son président international prononce un discours devant le Comité Nobel [36]qui détaille la conception de l'humanitaire que défend MSF et appelle à l'arrêt des bombardements de Grozny, la capitale tchétchène pilonnée à l’époque par l’aviation russe, et inaugure la création de la campagne d’accès aux médicaments essentiels (CAME) lancée par MSF avec la dotation du Nobel[33].

Le tsunami de 2004

Le 26 décembre 2004, un tsunami frappe les régions littorales du Sud-Est de l'Asie. Quelques jours plus tard, les équipes MSF arrivent sur place et commencent à travailler auprès des secours locaux dans les pays les plus touchés[37]. Plus de 200 volontaires sont déployés au Sri Lanka, en Indonésie et mènent des interventions ponctuelles en Thaïlande, en Malaisie et en Inde. Les besoins médicaux se sont rapidement avérés limités dans l'ensemble des pays affectés par le Tsunami et le 4 janvier 2005, MSF décide de suspendre sa collecte de dons pour l'Asie[38].

Années 2010

MSF a reçu le prix Lasker-Bloomberg pour le bien public en 2015 de la fondation Lasker, basée à New York. Ce prix a récompensé l'ONG pour ses "initiatives audacieuses" contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest[39].

En 2015, trente personnes  dont treize membres du personnel de MSF et dix patients parmi lesquels trois enfants  ont été tuées dans le bombardement du centre de soins de MSF à Kondôz par l'US Air Force. MSF a demandé une enquête internationale indépendante.

En , Jérôme Oberreit, secrétaire général international de l'organisation annonce le refus de MSF de recevoir des fonds européens. Cette décision vient en protestation contre les politiques européennes adoptées en matière de contrôle migratoire, et notamment contre l'accord signé avec Ankara, prévoyant le maintien ou le renvoi de demandeurs d'asile syriens vers la Turquie[40].

En décembre 2016, le Financial Times évoque des accusations de Frontex, l'agence européenne responsable de la coordination des activités des garde-frontières dans le maintien de la sécurité des frontières de l'Union avec les États non-membres, portées à l’encontre d’ONG, dont MSF, pour collusion avec les passeurs migrants en Méditerranée. Un rapport confidentiel indiquerait que des migrants avaient reçu « des indications claires avant le départ sur la direction précise à suivre pour atteindre les bateaux des ONG ». Mais Frontex elle-même dément[41]. L’épisode est néanmoins révélateur d’un état d’esprit destiné à entraver le travail de secours, ce que démontre le travail de l’agence britannique Forensic Oceanograhy qui illustre que “blâmer les sauveteurs”[42] est avant tout une manœuvre destinée à entraver les secours en mer organisées par les ONG dans un contexte où les États riverains de la Méditerranée échappent à leur responsabilité. MSF récuse ses accusations et affirme refuser catégoriquement de travailler avec des passeurs[43]. En , c'est la justice italienne qui soupçonne MSF d’avoir joué un rôle dans la récupération illégale des migrants près de la Libye[44] et les opérations de secours en mer auxquelles l’organisation participent sont systématiquement entravées, à l’image de la mise sous séquestre[45] de l’Aquarius par la justice italienne en novembre 2019.

En , d'anciennes employées de MSF témoignent à visage couvert que, en Afrique, certains ont eu des comportements déplacés[46].

Années 2020

Mémorial pour George Floyd.

Le 12 mai 2020, des hommes armés attaquent la maternité de Dasht-e-Barchi à Kaboul, en Afghanistan[47]. MSF a ouvert en 2014 un service de soins obstétricaux et néonatals dans la ville. Lors de cette attaque, 24 personnes dont 15 femmes et une sage-femme sont tuées, 20 autres personnes sont blessées. L'ONG considère qu'elle ne peut plus garantir la sécurité de son personnel et décide de fermer sa maternité à Kaboul[48].

En juin 2020, la mort de George Floyd et les protestations qui s'ensuivent provoquent des débats internes sur le racisme au sein de l'organisation, menant à une lettre interne signée par 1 000 employés et ex-employés. Révélée par le journal The Guardian[49], la lettre condamne un « racisme institutionnel » au sein de l'organisation, qui « renforcer[ait] dans son travail humanitaire le colonialisme et la suprématie blanche » en développant des programmes menés par des personnes issues d’une « minorité blanche privilégiée ». Elle appelle à une enquête indépendante pour démanteler « des décennies de pouvoir et de paternalisme ». Parmi les signataires se trouvent les présidents des conseils d’administration de MSF au Royaume-Uni et en Afrique australe, et le directeur général de MSF en Allemagne. Le président international de MSF Christos Christou affirme voir cette lettre comme une « opportunité » et un « catalyseur » pour accélérer les changements déjà prévus dans l’organisation de l’ONG. Ces changements seraient le déplacement du pouvoir de décision de l'Europe, où sont situés cinq des six centres opérationnels[49], vers le reste du monde, l'implication des patients et des communautés dans les décisions sur les interventions, et des changements dans la politique de ressources humaines, qui défavoriserait les employés nationaux par rapport aux employés internationaux[50]. Dans un communiqué interne du 23 juin révélé par The New Humanitarian, Christos Christou et un membre du conseil d’administration international reconnaissent que l’ONG « a failli auprès des gens de couleur, autant auprès des salariés que des patients » et « échoué à s’attaquer au racisme institutionnel »[51].

Principales zones d'intervention

Afrique

MSF est active dans un grand nombre de pays africains depuis des décennies. Même si elle a constamment tenté d'accroître la couverture médiatique de la situation en Afrique pour faire augmenter le soutien international, des missions sur le terrain à long terme sont toujours nécessaires. Traiter et éduquer la population sur le VIH/sida en Afrique subsaharienne, qui voit le plus de décès et de cas de la maladie dans le monde, est une tâche majeure pour MSF[52]. Sur les 25,7 millions de personnes atteintes du VIH dans le continent africain, l'OMS a estimé que 15,3 millions de personnes bénéficiaient d'un traitement antirétroviral[53].

Lors de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest en 2014, MSF a répondu à de sérieuses demandes médicales par ses propres moyens, après que les alertes précoces de l'organisation aient été ignorées[54]. En 2014, MSF s'est associé à l'opérateur satellite SES, à d'autres ONG comme Archemed, à la Fondation Follereau, à Friendship Luxembourg et à German Doctors, et au gouvernement luxembourgeois dans la phase pilote de SATMED, un projet visant à utiliser la technologie haut débit par satellite pour apporter la cybersanté et la télémédecine dans des zones isolées des pays en développement[55]. SATMED a d'abord été déployé en Sierra Leone pour soutenir la lutte contre l’Ebola.

République démocratique du Congo

MSF est active dans la région du Congo depuis 1985, mais la première et la deuxième guerre du Congo ont accru la violence et l'instabilité dans la région[56]. MSF travaille en République démocratique du Congo pour fournir des soins et de la nourriture à des dizaines de milliers de civils déplacés, ainsi que pour soigner les survivants de viols de masse et combats généralisés. Le traitement et la vaccination éventuelle contre des maladies telles que le choléra, la rougeole, la polio, la fièvre de Marburg, la maladie du sommeil, le VIH/sida et la peste bubonique sont également importants pour prévenir ou ralentir les épidémies[57].

République Centrafricaine

MSF est présente depuis 1997 dans le pays. Bien que la troisième guerre civile centrafricaine soit terminée avec un accord de cessation des hostilités, des conflits issus de la rivalité entre les milices de la Seleka et les milices anti-balaka continuent d’affecter fortement le pays. Le quotidien des populations centrafricaines reste marqué par la violence et le dénuement, avec de nombreuses personnes toujours déplacées[58]. En 2018, MSF comptait 2 829 effectifs dans le pays[59]. Ses équipes offrent une prise en charge d’urgence aux personnes affectées par des violences ou des épidémies, des soins de santé maternelle et infantile et des programmes de lutte contre le VIH/sida.

Cambodge

En raison de longues décennies de guerre, un système de soins de santé adéquat dans le pays manquait cruellement et MSF a commencé à y intervenir en 1989. Le Cambodge est l'un des pays les plus touchés par le VIH/sida en Asie du Sud-Est[60]. En 2001, MSF a commencé à introduire gratuitement un traitement antirétroviral pour les patients atteints du sida[61]. L’association a également fourni une aide humanitaire en périodes de catastrophes naturelles et d’épidémies.

Le Cambodge est l'un des 30 pays répertoriés par l'OMS comme ayant un lourd fardeau de tuberculose[62]. Par conséquent, MSF a dédié une partie de ses opérations en Cambodge à lutter contre cette maladie. Cependant, en l’actualité les projets de MSF au Cambodge sont axés sur la lutte contre l'hépatite C et le paludisme[63].

Haïti

MSF travaille en Haïti depuis 1991, mais depuis que le président Jean-Bertrand Aristide a été chassé du pouvoir le pays a connu une forte augmentation des attaques civiles et des viols par des groupes armés[64]. En plus de fournir un soutien chirurgical et psychologique dans les hôpitaux existants - offrant la seule chirurgie gratuite disponible à Port-au-Prince - des missions de terrain ont été mises en place pour reconstruire les systèmes de gestion de l'eau et des déchets et soigner les survivants des grandes inondations causées par l'ouragan Jeanne[65]; les patients atteints du VIH/sida et du paludisme, qui sont tous deux répandus dans le pays, bénéficient également d'un meilleur traitement et d'un meilleur suivi.  À la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haïti, des rapports en provenance d'Haïti ont indiqué que les trois hôpitaux de l'organisation avaient été gravement endommagés; l'un s’est effondré complètement et les deux autres ont dû être abandonnés[66]. À la suite du séisme, MSF a envoyé des avions chargés de matériel médical[67] et un hôpital de campagne pour aider à soigner les victimes.

Libye

La guerre civile libyenne de 2011 a incité MSF à mettre en place un hôpital et des services de santé mentale pour aider les habitants touchés par le conflit. Avec les combats, de nombreux patients ont eu des besoins chirurgicaux. Alors que certaines parties du pays se stabilisent peu à peu, MSF a commencé à travailler avec le personnel de santé local pour répondre aux besoins. La demande de conseils psychologiques a augmenté et MSF a mis en place des services de santé mentale pour faire face aux craintes et au stress des personnes vivant dans des tentes sans eau ni électricité[68].

Mer Méditerranée

MSF participe à des opérations de recherche et de sauvetage (SAR) en mer Méditerranée pour venir en aide aux migrants qui tentent de la traverser. Ces interventions ont débuté en 2015 à la suite d'une décision de l'UE de mettre fin à son importante opération de SAR Mare Nostrum, ce qui a considérablement réduit les actions de SAR indispensables en Méditerranée. MSF a lancé des opérations avec ses propres navires, comme le Bourbon Argos[69](2015-2016), le Dignity I[70](2015-2016) et le Prudence (2016-2017). En août 2017, MSF a décidé de suspendre ses activités avec le Prudence pour protester contre les restrictions et les menaces des garde-côtes libyens[71].

MSF a également fourni des équipes médicales pour soutenir d'autres ONG et leurs navires comme le MOAS Phoenix (2015) ou l'Aquarius avec SOS Méditerranée (2017-2018) et le Sea-Watch 4 (en 2020) avec Sea-Watch. En décembre 2018, MSF et SOS Méditerranée ont été contraints de mettre fin aux opérations de l'Aquarius, à la suite des attaques des États de l'UE qui ont privé le navire de son immatriculation et ont formulé des accusations criminelles contre MSF[72].

En , Médecins sans frontières, tout comme Jugend Rettet, a refusé de signer le code de conduite pour les ONG proposé par le gouvernement italien, lequel impose entre autres la présence à bord de policiers armés[73],[74]. L'organisation Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures) a critiqué le comportement des ONG sur les côtes libyennes et leur a reproché leur réticence à coopérer avec les organisations officielles[75].

En mars 2021, des responsables de Save the Children, Médecins sans frontières et Jugend Rettet sont accusés d’avoir facilité le trafic de migrants, notamment en communiquant avec les trafiquants, accusations formellement contestées par ces ONG[76],[77].

Yémen

MSF intervient pour répondre à la crise humanitaire provoquée par la guerre civile au Yémen. L'organisation gère et/ou soutien des hôpitaux et centres de santé au Yémen. Selon MSF, depuis octobre 2015, quatre de ses hôpitaux et une ambulance ont été détruits par les frappes aériennes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite[78]. En août 2016, une frappe aérienne sur l'hôpital de la ville d'Abs a tué 19 personnes, dont un membre du personnel MSF, et en a blessé 24[79]. Selon MSF, les coordonnées GPS de l'hôpital avaient été partagées à plusieurs reprises avec toutes les parties du conflit, y compris la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, et son emplacement était bien connu.

La Charte

La Charte de MSF[80] rappelle que les interventions se font au nom de l'éthique médicale universelle et ne permet aucune discrimination de race, de religion, de philosophie ou de politique. Son auteur est Philippe Bernier.

Tous les Médecins Sans Frontières doivent adhérer aux principes suivants :

« Les Médecins Sans Frontières apportent leurs secours aux populations en détresse, aux victimes de catastrophes d'origine naturelle ou humaine, de situation de belligérance, sans aucune discrimination de race, de religion, de philosophie ou de politique.
Œuvrant dans la neutralité et en toute impartialité, les MSF revendiquent, au nom de l’éthique médicale universelle et du droit à l’assistance humanitaire, la liberté pleine et entière de l'exercice de leur fonction.
Ils s’engagent à respecter les principes déontologiques de leur profession et à maintenir une totale indépendance à l'égard du pouvoir, ainsi que de toute force politique, économique ou religieuse.
Volontaires, ils mesurent les risques et les périls des missions qu’ils accomplissent et ne réclameront, pour eux ou leurs ayants droit, aucune compensation autre que celles que l’association sera en mesure de leur fournir. »

Organisation interne

Le mouvement international MSF compte 25 associations indépendantes implantées dans autant de pays (Allemagne, Liban, Afrique du Sud, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chine (Hong Kong), Danemark, Émirats arabes unis, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Italie, Japon, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, et Suisse) réunies autour d'une seule et même charte. Sur ces 25 associations, cinq sont dites opérationnelles, c'est-à-dire chargées d'opérations humanitaires sur le terrain. Celles-ci sont :

  • MSF OCB (centre opérationnel de Bruxelles), basée à Ixelles (Bruxelles)
  • MSF OCBA (centre opérationnel de Barcelone), basée à Barcelone
  • MSF OCP (centre opérationnel de Paris), basée à Paris
  • MSF OCA (centre opérationnel de Amsterdam), basée à Amsterdam
  • MSF OCG (centre opérationnel de Genève), basée à Genève
Les centres opérationnels MSF
OCA (centre opérationnel d'Amsterdam) Section Canada

Section Hollande

Section Allemagne

Section Royaume-Uni

OCBA (centre opérationnel de Barcelone Athènes) Section Grèce

Section Espagne

Section Afrique de l'Est

Section Amérique Latine

OCB (centre opérationnel de Bruxelles ) Section Suède

Section Norvège

Section Hong-Kong

Section Afrique du Sud

Section Italie

Section Brésil

Section Belgique

Section Danemark

Section Luxembourg

OCP (centre opérationnel de Paris) Section Japon

Section France

Section Australie

Section États-Unis

OCG (centre opérationnel de Genève) Section Suisse

Section Autriche

Toutes les sections sont actives au niveau des campagnes de sensibilisation, recrutement et suivi des expatriés, et de mobilisations de fonds. Les sections non opérationnelles font partie à part entière d'un des cinq centres opérationnels.

Un Bureau international situé à Genève se charge de la coordination de l'action entre les différentes sections. Sur le terrain, une coordination inter-section plus informelle assure la cohérence des opérations. À titre d'exemple, les cinq sections opérationnelles de MSF sont présentes en République démocratique du Congo au cours de la Deuxième guerre, mais sur des projets différents quant à leur localisation, leurs actions dans la durée (des situations d'urgence au support au système de santé) ou leur nature (urgence, Sida, campagnes de vaccination, support au système de santé…).

En France, des « antennes régionales », animées par des bénévoles, participent aux activités d'information et de communication de l'association ainsi qu'à l'accueil et au recrutement des nouveaux volontaires au départ en mission.

Chiffres

Quelques chiffres en France
2013[81] 2014[82] 2015[83] 2016[84] 2017[85] 2018[86] 2019[87]
Ressources de MSF France

(Ressources privées issues de la recherche de fonds, ressources institutionnelles et autres ressources)

230,1 millions d'euros 283,3 millions d'euros 353,1 millions d'euros 367,6 millions d'euros 399,6 millions d'euros 403,3 millions d'euros 414,4 millions d'euros
Dépenses de MSF FRANCE

(Dépenses de mission sociale, frais de recherche de fonds, frais de fonctionnement)

232,7 millions d'euros 251,3 millions d'euros 319,1 millions d'euros 368,6 millions d'euros 393,5 millions d'euros 410,4 millions d'euros 409,2 millions d'euros
Au niveau International
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019[88]
Ressources du mouvement MSF [89] 915 millions d'euros

(dont 89,2 % d'origine privée

1 milliard 165 millions d'euros

(dont 89,2% d'origine privée)

1 milliard 349 millions d'euros

(dont 92,3% d'origine privée)

1 milliard 462 millions d'euros

(dont 94,9% d'origine privée)

1 milliard 501 millions d'euros

(dont 96% d'origine privée)

1 milliard 482 millions d'euros

(dont 95% d'origine privée)

1 milliard 612 millions d'euros

(dont 96,2% d'origine privée)

Préjudices à des membres de MSF

Vue des bureaux de MSF à Genève en novembre 2015, avec une banderole noire rappelant le bombardement de l'hôpital de Kunduz. Le drapeau MSF est noué de crêpe noir.

À diverses reprises des membres du personnel et/ou les installations de MSF ont été l'objet d'actions hostiles : vols, braquages et enlèvements. Certains de ces épisodes ont été relayés dans les médias.

  • Pendant la nuit du 27 au , Frédéric Galland, logisticien MSF, est abattu dans l'hôpital où il travaillait à Pallamdra en Afghanistan par quatre hommes masqués, ce qui entraîne le retrait de MSF d'Afghanistan pendant 2 ans.
  • Le Christophe A., un gestionnaire administratif effectuant sa première mission humanitaire, a été enlevé à Nazran ville de la république d'Ingouchie, (Caucase). Après 4 mois de détention, il échappe à ses ravisseurs.[90],[91]
  • Le , Une voiture transportant des volontaires de MSF est détruite par un engin explosif improvisé sur une route de Kismaayo en Somalie. Trois passagers sont tués : Damien Lehalle, 27 ans, logisticien français; Victor Okumu, chirurgien; et Mohamed Abdi Ali, chauffeur somalien. Le quatrième passager est gravement blessé. Hassan Kafi Hared, journaliste somalien, qui marchait le long de la route, est également tué[93],[94].
  • En avril 2009, deux médecins de MSF, otages belge et néerlandais, sont libérés en Somalie.
  • Le , Montserrat S. et Blanca Th., deux membres de MSF, enlevés au Kenya, sont libérés après 650 jours de détention en Somalie[95].
  • Le , quatre membres de MSF, Philippe B-M, Richard M-M, Romy Y-N et Chantal K. sont enlevés par le groupe ADF (Allied Democratic Forces) à Kamango (Nord-Kivu, RDC). Le , Chantal a pu fausser compagnie à ses ravisseurs. En , les trois autres ne sont pas encore libres. [96]

Présidents

MSF France

MSF International

  • Rony Brauman (02/1991-01/1992)
  • Réginald Moreels (01/1992-08/1992)
  • Rony Brauman (08/1992-02/1994)
  • Jacques De Milliano (02/1994-02/1995)
  • Doris Schopper (02/1995-06/1996)
  • Philippe Biberson (06/1996-09/1997)
  • Doris Schopper (09/1997-06/1998)
  • James Orbinski (06/1998-11/2000)
  • Morten Rostrup (11/2000-12/2003)
  • Rowan Gillies (01/2004-12/2006)
  • Christophe Fournier (01/2007-06/2010)
  • Unni Karunakara (06/2010-09/2013)
  • Joanne Liu (10/2013-10/2019)
  • Christos Christou (10/2019-en cours)

[97]

Notes et références

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Annexes

Bibliographie

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  • Jean-Hervé Bradol et Claudine Vidal (dir.), Innovations médicales en situations humanitaires : le travail de Médecins sans Frontières, L'Harmattan, 2009, 193 p. (ISBN 978-2-296-10046-6)
  • Jean Lacouture et Rony Brauman (textes), Rip Hopkins (phot.), Sept fois à terre, huit fois debout, Médecins sans frontières, Chêne, Paris, 2011, 126 p. (ISBN 978-2-8123-0508-5)
  • Claire Magone, Michaël Neuman et Fabrice Weissman (dir.), Agir à tout prix ? : négociations humanitaires : l'expérience de Médecins Sans Frontières, La Découverte, Paris, 2011, 343 p. (ISBN 978-2-7071-6944-0)
  • Louis Schittly, L'homme qui voulait voir la guerre de près : médecin au Biafra, Viêt Nam, Afghanistan, Sud-Soudan, Paris, Arthaud, , 380 p. (ISBN 978-2-08-125841-9)
  • Anne Vallaeys, Médecins Sans Frontières, la biographie, Fayard, 2004)
  • Olivier Weber, French doctors : L’épopée des hommes et des femmes qui ont inventé la médecine humanitaire, Robert Laffont,
  • Olivier Weber, Humanitaires (Le Félin, 2002)
  • Frédéric Lemercier, Didier Lefèvre et Emmanuel Guibert, Le Photographe (Dupuis).
  • Michaël Neuman, Secourir ou Périr : la sécurité humanitaire à l'heure de la gestion des risques, CNRS Éditions, 2016, 262p. (ISBN 978-2-2710-8948-9)
  • Jean-Hervé Bradol et Marc Le Pape, Génocide et crime de masse. L'expérience rwandaise de MSF, 1982-1997, CNRS Éditions, Paris, 2017, 277p. (ISBN 978-2-2711-1488-4)
  • Rony Brauman, Humanitaire, le dilemme, 1996, Textuel, 120p. (ISBN 978-2845972254)
  • François Jean, Éthiopie, du bon usage de la famine, 1986, 102p.
  • François Jean, Populations en danger, 1992 (ISBN 2010199898)

Filmographie

  • Une goutte dans l'océan, réalisé par Lise Ethier, Office national du film du Canada, 2001, 48 min (DVD)
  • L'Aventure MSF, film documentaire en deux volets : 1. De l'utopie à la réalité (1968-1990) ; 2. Les Insoumis (1991-2006), réalisé par Patrick Benquet et Anne Vallaeys, Maha Productions/INA, 2006, 2 x 52 min
  • Guerre et santé, réalisé par Olivier Weber, 1996, 52 min, France 5
  • Revues des troupes : médecins sans frontières, réalisé par Marco Lamensch et Olivier Lamour, AMIP, Paris, 2007, 51 min (DVD)
  • Chirurgie de guerre : médecins sans frontières, réalisé par Marco Lamensch et Olivier Lamour, AMIP, Paris, 2007, 57 min (DVD)
  • Living in Emergency: Stories of Doctors Without Borders, réalisé par Mark N. Hopkins, 2008, 97 min (DVD)

Articles connexes

Liens externes

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