Roland de Margerie

Roland Jacquin de Margerie, né le et mort le , est un diplomate français.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Jacquin de Margerie.

Biographie

Issu de la famille Jacquin de Margerie, il est le fils du diplomate Pierre Jacquin de Margerie (1861-1942), Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1914 et ambassadeur à Berlin après la Première Guerre mondiale, et de Jeanne Rostand. Diplômé de l'École libre des sciences politiques, il devient à son tour diplomate. Secrétaire d'ambassade à Londres avant la Seconde Guerre mondiale, il est appelé dans le cabinet de Paul Reynaud. Le , il assiste à la conférence de Briare entre les dirigeants français et britanniques, dont il rédige le compte-rendu officiel. C'est à ce moment qu'il accompagne le général de Gaulle à Londres et le présente à Winston Churchill.

Roland de Margerie part ensuite en Chine pour devenir consul général et gouverneur de la concession française de Shanghaï. Sur place, il sert l'administration de Vichy et collabore avec l'Axe[1]. Notamment, il livre à la police japonaise Storfer. Storfer, juif polonais, avait tenté d'empêcher la mise en place de la solution finale à Shanghaï en essayant de tuer Meisinger, le “boucher de Varsovie”[2]. Roland de Margerie fait également arrêter Rodérick Egal, chef de la France Libre en Extrême-Orient, le spoliant de ses biens et le faisant déchoir de la nationalité française, puis emprisonner à Saïgon[1]. Après la guerre, la famille Margerie tente d’étouffer l’affaire, notamment en restreignant l’usage des archives de la concession française de Shanghaï[3]. La concession française est rétrocédée à la Chine en 1943. Roland de Margerie remet les clefs de la ville au maire chinois Cheng Gengbo. Il rejoint alors la légation française de Pékin.

Après guerre, il joue un rôle important dans la réconciliation avec l'Allemagne[4]. En tant qu'ambassadeur à Bonn, il prépare la réconciliation officielle entre de Gaulle et Adenauer et assiste à la signature du traité d'amitié franco-allemand[4] en 1963.

Il est également ambassadeur de France auprès du Saint-Siège en 1958 lors de la mort de Pie XII et l'élection de Jean XXIII. Il est ensuite ambassadeur en Espagne.

Marié à la sœur d'Alfred Fabre-Luce, il est le père d'Emmanuel Jacquin de Margerie (1924-1991), également diplomate, ambassadeur de France en Espagne, en Grande-Bretagne et aux États-Unis[4], du théologien jésuite Bertrand Jacquin de Margerie (1923-2003) et de l'écrivain Diane Jacquin de Margerie (née en 1927). Ses mémoires publiées entre 2010 et 2012 sont un riche et précieux témoignage sur l'histoire du XXe siècle mais aussi un remarquable document sur l'histoire culturelle et littéraire.

Décorations

  • Ordre National de la Légion d'Honneur

Bibliographie

  • Roland de Margerie, Journal, 1939-1940, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, , 416 p. (ISBN 978-2246770411)
  • Roland de Margerie, Tous mes adieux sont faits, Mémoires inédits de Roland de Margerie, Édition en 5 volumes préparée par Laure de Margerie-Meslay, New York, 2012

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. Claude Jaeck, « Français libre de Shanghai : Roderick Egal, gaulliste de la première heure et incorruptible », sur Le Souvenir Francais de Chine, (consulté le )
  2. Romain Slocombe, Shanghai Connexion: L'Océan de la Stérilité 3, Fayard, (ISBN 978-2-213-64636-7, lire en ligne)
  3. « VERONIQUE EGAL – Un secret de famille en héritage », sur lepetitjournal.com (consulté le )
  4. Reuters, « Obituaries: Roland de Margerie, French Diplomat, 91 », sur https://www.nytimes.com, The New York Times, (consulté le )
  • Portail des relations internationales
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.