Représentations de Gilles de Rais dans l'art et la culture

Gilles de Rais, compagnon d'armes de Jeanne d'Arc et assassin d'enfants, a inspiré plusieurs œuvres. Dès le XVe siècle, le personnage apparaît dans le Mystère du siège d'Orléans tandis que le poète flamand Georges Chastelain l'évoque au détour d'un vers. Le seigneur de Tiffauges subit ensuite une longue éclipse dans les représentations culturelles[1] avant que le folklore ne le transfigure en Barbe bleue. La littérature ranime le pendu de Nantes à compter du XIXe siècle, puis le cinéma agit de même par le biais des films consacrés à la Pucelle. Enfin, la bande dessinée et la « japanimation » illustrent à leur tour des visions contemporaines du maréchal de Rais.

Roland Brévannes, L'expiation (série Les Messes noires), Paris, Librairie des publications populaires, s.d. (1906 ?). Couverture illustrée de Bluck.

Iconographie

Toutes les effigies de Gilles de Rais sont posthumes et imaginaires. Une gravure censée le représenter a été publiée en 1731 dans Les monumens de la monarchie françoise, qui comprennent l'histoire de France, avec les figures de chaque règne que l'injure des tems a épargnées de Dom Bernard de Montfaucon[2]. Légendée Gilles de Laval[n 1], cette figure équestre reproduit un document plus ancien, remontant au XVe siècle[4] : une miniature sur parchemin légendée simplement Laval, incluse dans lʼArmorial de Gilles Le Bouvier, dit Berry, héraut d'armes du roi Charles VII[5].

Que ce soit dans l'enluminure Laval du XVe siècle ou dans la copie Gilles de Laval gravée au XVIIIe siècle, les traits du visage du chevalier en armure sont dissimulés par son heaume fermé tandis que son écu et la housse de sa monture arborent de manière visible les armoiries des comtes de Laval — et non celles des barons de Rais[n 2]. Bien que Dom Bernard de Montfaucon croit reconnaître le sire de Rais dans l'enluminure[3], la figure équestre ne peut être identifiée avec certitude selon le chartiste Auguste Vallet de Viriville, qui préfère y voir une représentation « de type abstrait » des comtes de Laval, image d'ordre héraldique plutôt que portrait individuel[n 3]. L'identification contestée de Montfaucon n'en sera pas moins reprise ultérieurement par d'autres auteurs, à commencer par l'abbé Bossard[n 4].

Par ailleurs, Gilles de Rais est représenté imberbe, les cheveux mi-longs et « vêtu d'un costume Renaissance » anachronique[21],[n 5] dans deux miniatures qui dépeignent respectivement son procès et son exécution. La première miniature orne une copie du procès ecclésiastique[n 6] et la seconde une copie du procès civil[n 7]. Frappées des armes de la famille Bouhier[n 8], les deux enluminures et leurs supports manuscrits étaient conservés autrefois par le juriste et historien Jean Bouhier, président à mortier au parlement de Dijon. En partie héritée de son grand-père[29],[30], la collection de recueils de manuscrits du président Bouhier s'inscrivait dans la tradition érudite consistant à rassembler, aux XVIIe et XVIIIe siècles, des copies de procès relatifs aux crimes de lèse-majesté comme autant d'exemples de condamnations juridiques frappant la noblesse[31],[32],[n 9].

Remontant au XVIe siècle[n 10], la miniature de l'exécution figure le criminel repentant, les mains ligotées et jointes en un geste de prière, la tête et les yeux humblement baissés en signe de contrition. Datée du XVIIe siècle[35], l'autre miniature représente Gilles de Rais, le couvre-chef à la main, s'adressant à l'évêque mitré qui préside l'officialité durant le procès ecclésiastique.

La plus célèbre vue d'artiste demeure l'huile sur toile d'Éloi Firmin Féron, commandée au peintre le par le gouvernement du roi Louis-Philippe Ier afin de légitimer la monarchie de Juillet « en récupérant et instrumentalisant les représentations historiques de l'ancienne France[36]. » Sur fond d'assaut de Meung-sur-Loire[37], « la barbe bien taillée[38] » et la coupe au carré[n 11], fermement campé sur des moellons délabrés en s'appuyant sur une hache, Gilles de Rais en armure damasquinée prend place, en tant que figure militaire de la Guerre de Cent Ans, dans le cortège des maréchaux de France des galeries historiques du château de Versailles. Le versant criminel du personnage y est occulté.

Par la suite, de nombreuses représentations s'inspireront de l'œuvre picturale de Féron, portraiturant le plus souvent un baron de Retz barbu, aux cheveux mi-longs bruns ou noirs. La toile de Féron ou les différentes œuvres gravées d'après celle-ci sont fréquemment reproduites hors-texte, en frontispice ou en première de couverture des ouvrages consacrées à Gilles de Rais[41],[42],[43],[44].

La bande dessinée a également puisé dans les traditions littéraire et picturale relatives au sire de Rais. Ce dernier correspond à la toile de Féron[38] ainsi qu'à la description romanesque de Paul Lacroix[45], amalgame entre les figures historique et mythique du personnage, dans la série Jhen scénarisée par Jacques Martin. Le dessinateur Jean Pleyers y représente l'ogre de Tiffauges « beau et élégant[38] », arborant une barbe noire qui contraste avec des cheveux roux « en conformité avec la symbolique médiévale évocatrice du Malin[46]. »

Littérature, théâtre

Couverture illustrée du roman d'Émilie Carpentier, Les Prisonniers de Tiffauges (1892).
Gilles de Retz et la louve Astarté, par Frank Richards. Illustration intérieure du roman The Black Douglas (1899) de Samuel Rutherford Crockett.
Roland Brévannes, Le Baiser de la démone (série Les Messes noires), Paris, Librairie des publications populaires, s.d. (1906 ?). Couverture illustrée de Bluck.
Représentation de la pièce de Georg Kaiser, Gilles und Jeanne, à l’Altes Theater de Leipzig, .
  • Michel Bataille, Le Feu du ciel, Paris, Robert Laffont, , 312 p.
  • Pierre Alexandre Bessot de Lamothe, Les Mystères de Machecoul, Paris, Charles Blériot, , 295 p.
    Réédition en fac-similé : Alexandre Bessot de Lamothe, Les Mystères de Machecoul, Paris, Le Livre d'histoire, coll. « Petite bibliothèque insolite » (no PBI14), , 293 p. (ISBN 978-2-7586-0460-0, présentation en ligne).
  • Hippolyte Bonnellier, Raiz, vol. 1 et 2, Paris, Alardin, (présentation en ligne).
  • Georges Bordonove, Requiem pour Gilles, Paris, Julliard, , 246 p.
    Réédition : Georges Bordonove, Gilles de Rais, Paris, Pygmalion, coll. « Bibliothèque infernale », , 281 p.
  • Roland Brévannes, Les Messes noires, reconstitution dramatique en 3 parties et 4 tableaux, donnée au théâtre de la Bodinière, le 17 février 1904. Musique de scène de René Brancour, Courbevoie, imprimerie de E. Bernard, , 31 p., In-8º obl.
  • Roland Brévannes, Les Messes noires, Paris, Librairie des publications populaires, (1re éd. précédemment paru sous le même titre dans une série de fascicules s.d.), 800 p.
  • Émilie Carpentier, Mémoires de Barbe-Bleue, Paris, Joseph Vermot, , 323 p.
    Réédition : Émilie Carpentier, Les Prisonniers de Tiffauges, Paris, Alexandre Hatier, , 240 p.
  • Blaise Cendrars, Films sans images. Serajevo. Gilles de Rais. Le Divin Arétin, Paris, Denoël, , 255 p.
    Recueil de pièces radiophoniques.
  • Hugo Claus (trad. Marnix Vincent, adaptation de Jean-Claude Carrière), Gilles et la nuit [« Gilles en de nacht »], Paris, Calmann-Lévy, coll. « Petite bibliothèque européenne du XXe siècle », , 76 p. (ISBN 2-7021-2401-1).
  • Pierre Combescot, Pour mon plaisir et ma délectation charnelle, Paris, Grasset, , 188 p. (ISBN 978-2-246-63101-9, présentation en ligne).
  • Enzo Cormann, La Plaie et le Couteau : tombeau de Gilles de Rais : suivi de L'apothéose secrète, Paris, Éditions de Minuit, , 140 p. (ISBN 2-7073-1440-4, présentation en ligne).
  • (en) Samuel Rutherford Crockett, The Black Douglas, New York, Doubleday & McClure Co, (lire en ligne).
  • Gérard Delangle, Gilles de Rais, monstre ou demi-dieu, Les-Loges-en-Josas, Comedia Nova, , 82 p.
  • Marc Dubu (préf. Edmond Locard), Gilles de Rays : magicien et sodomiste, Paris, Les Presses de la Cité, , 250 p.
  • Aimé Giron et Albert Tozza, La bête de luxure : Gilles de Rais, Paris, Ambert, (1re éd. s.d.), 372 p.
  • Vicente Huidobro, Gilles de Raiz, Paris, José Corti, coll. « Ibériques », , 308 p. (ISBN 2-7143-0271-8, présentation en ligne).
  • Joris-Karl Huysmans, Là-bas, Paris, Tresse et Stock, , 15e éd. (1re éd. 1891), 441 p. (lire en ligne).
    Réédition : Librairie générale française (LGF), coll. « Le Livre de poche », 1988, 412 p., (ISBN 2-253-04617-5).
  • Marie-Joseph-Albert-François Jean (alias Albert-Jean), Le Secret de Barbe-Bleue (Gilles de Rais), 1404-1440, Paris, Sfelt, , 247 p.
  • Paul Lacroix (alias le bibliophile Jacob), Curiosités de l'histoire de France : 2esérie : procès célèbres, Paris, Adolphe Delahays, , 363 p. (lire en ligne), « Le maréchal de Rays », p. 1-119.
  • Pierre La Mazière, Gilles de Rays, Paris, Éditions du Laurier, coll. « Les Vies en marge », , 285 p.
  • Tom Lanoye (trad. du néerlandais de Belgique par Alain van Crugten), Sang & roses : suivi de Mamma Medea [« Bloed en Rozen »], Arles, Actes Sud, coll. « Actes Sud-Papiers », , 173 p. (ISBN 978-2-7427-9738-7, présentation en ligne).
  • Hubert Lampo (trad. du néerlandais de Belgique par Marian Van Zaanen, préf. Gilbert Van de Louw), Le Diable et la Pucelle [« De duivel en de maagd »], Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Lettres et civilisations des Flandres et des Pays-Bas », , 163 p. (ISBN 2-85939-765-5, présentation en ligne).
  • Martine Le Coz, Gilles de Raiz ou la confession imaginaire, Paris, Seuil, , 318 p. (ISBN 2-02-010637-X) Réédition : Monaco, Éditions du Rocher, 2002, 318 p., (ISBN 2-268-04268-5).
  • Martine Le Coz, Gilles de Rais, ignoble et chrétien, Nantes, Éditions Opéra, , 143 p. (ISBN 2-908068-41-9).
  • Michel Peyramaure, La Lumière et la boue, vol. 3 : Les roses de fer, Paris, Robert Laffont, , 315 p. (ISBN 2-221-00681-X).
  • Roger Planchon, Gilles de Rais : suivi de L'infâme, Paris, Gallimard, coll. « Le manteau d'Arlequin », , 182 p.
  • Marcel Priollet (sous le pseudonyme de René-Marcel de Nizerolles), Les Aventuriers du ciel, voyages extraordinaires d'un petit parisien dans la stratosphère, la lune et les planètes, fascicule no 42 : « La véridique histoire de "Barbe-bleue" », Paris, Joseph Ferenczi et fils éditeurs, , 16 p.
  • Raymond Queneau, Les Fleurs bleues, Paris, Gallimard, , 278 p.
  • Michel Ragon, Un amour de Jeanne : roman, Paris, Albin Michel, , 167 p. (ISBN 2-226-13596-0, présentation en ligne).
  • Jean de Roche-Sèvre (alias Eugène Bossard), Les Derniers jours de Barbe-Bleue (Gilles de Rais), Nantes, imprimerie d'Émile Grimaud, , 362 p.
  • Prudence-Guillaume de Roujoux, Histoire des rois et des ducs de Bretagne, t. 4, Paris, Dufey, (1re éd. 1828-1829, Ladvocat), 500 p. (lire en ligne), p. 296-320.
  • Michel Tournier, Gilles et Jeanne : récit, Paris, Gallimard, , 139 p. (ISBN 2-07-024269-2).
    Réédition : même éditeur, coll. « Folio », 1985, 151 p., (ISBN 2-07-037707-5).
  • Rais de William Pevny, pièce créée au Mickery Theatre à Amsterdam en 1972[47].

Musique

Bandes dessinées

  • Leone Frollo, L'or du démon [« Barbablu »], Paris, Elvifrance, coll. « Terror - les nouvelles fleurs du mal » (no 7), .
  • Leone Frollo, Le salaire du malin [« Barbablu »], Paris, Elvifrance, coll. « Terror - les nouvelles fleurs du mal » (no 8), .
  • F'murr, Jehanne au pied du mur, Tournai, Casterman, coll. « Les Romans (À suivre) », , 98 p. (ISBN 2-203-33404-5)
    Réédition : F'murr, Jehanne au pied du mur, Bruxelles / Paris, Casterman, coll. « Classiques », , 188 p. (ISBN 2-203-39700-4, présentation en ligne).
    Le seigneur de Tiffauges apparaît brièvement dans cette bande dessinée humoristique et délibérément anachronique. « Complétement beurrés », Gilles de Rais et Dunois tentent de brûler leur compagne de beuverie Jehanne d'Arque sur la place du marché à Rouen mais l'héroïne est heureusement sauvée des flammes par son époux extraterrestre. Après coup, le sire de Rais assiste une première fois au sacre royal du canard Charles VII… puis au second sacre célébré après une distorsion temporelle occasionnée par la désintégration du démiurge « Djeu ». Gilles lorgne ensuite avec insistance le jeune Gargoylus Jr. dans une taverne. En sortant de celle-ci, le maréchal se fait acclamer par deux passants (« Vive Gilles de Rais, protecteur de nos z'enfants ! »). Afin d'accomplir une mission divine piochée au hasard, Jehanne d'Arque et ses compagnons s'en vont grossir l'armée d'Attila le Hun qui assiège Paris. Gilles disparaît alors de l'histoire, bien qu'il ait promis à Jehanne de venir la rejoindre auprès d'Attila, jugeant le Hun « fort sympathique ».
  • Gilles de Rais apparaît en tant qu'ami du rôle-titre dans la plupart des albums de la série Jhen (1984-2012), parue chez Casterman et dessinée par Jean Pleyers sur des scénarios de Jacques Martin.
  • Hugo Pratt (scénario et dessins) (trad. de l'italien), Les Helvétiques, Paris, Casterman, (1re éd. 1988), 76 p. (ISBN 978-2-203-03362-7, présentation en ligne).
    Lors de cette aventure onirique, Gilles de Rais est convoqué par le diable pour siéger aux côtés de Jeanne d'Arc (« la télégraphiste de Dieu ») comme juré au procès de Corto Maltese. Évoquant la probabilité d'une « histoire fausse », Satan semble douter de la crédibilité des crimes du maréchal.
  • Paul Gillon (scénario et dessins), Jehanne, t. 1 : La sève et le sang, Paris, L'écho des savanes / Albin Michel, , 60 p. (ISBN 978-2-226-06576-6).
  • Paul Gillon (scénario et dessins), Jehanne, t. 2 : La Pucelle, Paris, L'écho des savanes / Albin Michel, , 109 p. (ISBN 2-226-09416-4).
    Les amours érotiques de Jeanne d'Arc et Gilles de Rais.
  • Éric Corbeyran (scénario), Horne Perreard (dessins) et Angélique Césano (couleurs), Le saigneur de Tiffauges, Toulon, Soleil, , 47 p. (ISBN 978-2-302-00882-3).
  • Valérie Mangin (scénario) et Jeanne Puchol (dessins), Moi, Jeanne d'Arc, Vincennes, des Ronds dans l'O, , 96 p. (ISBN 978-2-917237-34-2, présentation en ligne).
  • Jean-Luc Clerjeaud (scénario), Jean-Charles Gaudin (scénario) et Stéphane Collignon (dessins), Les démons d'Armoises, vol. 1 : Prelati, Toulon, Soleil, , 47 p. (ISBN 978-2-302-01977-5).
  • Jean-Luc Clerjeaud (scénario), Jean-Charles Gaudin (scénario) et Stéphane Collignon (dessins), Les démons d'Armoises, vol. 2 : Jehanne des Garous, Toulon, Soleil, , 47 p. (ISBN 978-2-302-03151-7).
  • Fabrice Hadjadj (scénario), Jean-François Cellier (dessins) et Nicolas Bastide (couleurs), Jeanne la pucelle, t. 2 : À la guerre comme à la paix, Toulon, Soleil, , 47 p. (ISBN 978-2-302-03838-7).
  • Dans Shirayuri no kishi (Le chevalier du lys blanc), manga de type shōjo publié en 1975, Suzue Miuchi met en scène deux personnages respectivement inspirés par Jeanne d'Arc et Gilles de Rais. Désireuse de combattre l'ennemi anglais, l'héroïne Jannu se rend auprès de Charles VII mais un mauvais conseiller du souverain lui assigne une tâche impossible : obtenir l'aide financière du sombre seigneur Jiru do Re. Surnommé shinigami dieu de la mort »), le solitaire Jiru réside dans un château peuplé de figures de cire, en réalité les cadavres embaumés de ses proches. Pour parfaire l'imagerie gothique, la mangaka environne la forteresse d'un cimetière. Jiru se dédie aux recherches alchimiques en vue de fabriquer de l'or et devenir l'homme le plus riche du monde. Conformément au schéma de la belle et de la bête, Jannu parvient miraculeusement à convaincre Jiru do Re de se tourner vers la « bonne magie » en se consacrant à la guerre contre les Anglais, au nom de Dieu et du roi[52].
  • Yoshikazu Yasuhiko (trad. du japonais), Jeanne, Paris, Tonkam, (ISBN 978-2-8458-0264-3)[53].
  • Kōta Hirano (trad. du japonais), Drifters, vol. 1 et suivants, Paris, Tonkam, coll. « Young », , 205 p. (ISBN 978-2-7595-0604-0).
    Dans ce manga de type seinen, le seigneur de Tiffauges se réincarne en colossal guerrier indestructible aux côtés d'autres personnages historiques ramenés à la vie dans le cadre d'une guerre occulte orchestrée par le ténébreux Roi noir. Suivant une interprétation reprise dans d'autres mangas, Gilles a commis ses meurtres pour pouvoir rejoindre Jeanne d'Arc en enfer. Du reste, il assiste ici la Pucelle ressuscitée comme une pyromane vindicative qui souhaite réduire le monde en cendres afin de lui faire expier sa propre fin sur le bûcher rouennais[54],[55].
  • Utako Yukihiro et Madoka Takadono (trad. du japonais), Devils and Realist [« Devils and Realist »], vol. 1 et suivants, Paris, Tonkam, coll. « Young », , 177 p. (ISBN 978-2-7595-0689-7).
    Dans cet autre manga, Gilles de Rais apparaît sous les traits d'un nephilim androgyne à la chevelure et aux vêtements violacés. En dépit de son comportement désinvolte, il se montre fort chatouilleux dès qu'on insulte la mémoire de Jeanne d'Arc.

Cinéma

  • Monstrum : le terrifiant destin de Gilles de Rais (2014), film réalisé par Éric Dick, avec Cédrick Spinassou (dans le rôle de Gilles de Rais), Didier Brice, Erik Mallet et Carmelo Carpenito[56].
  • Transmutation - Gilles de Rais ou le fanatisme religieux (2021), film réalisé par Nicolas Jounis et Jérémi Leray Girardeau[57]. Le film s'inspire pour les parties du procès de l'ouvrage Gilles de Rais, maréchal de France, dit « Barbe-Bleue » de l'abbé Eugène Bossard.

Films consacrés à Jeanne d'Arc

Gilles de Rais apparaît essentiellement au cinéma en tant que compagnon d'armes de Jeanne d'Arc dans un certain nombre de films dédiés à la Pucelle. Vincent Petitjean, docteur en littérature comparée, remarque que « le traitement cinématographique de Gilles fait de lui une ombre et ce, à double titre. Il est d'abord l'ombre de Jeanne, car c'est par elle qu'il est mis en lumière, et il est l'ombre de lui-même, la monstruosité à venir l'enveloppant déjà[58]. »

Gilles de Rais (Philippe Hériat) à genoux devant Jeanne d'Arc (Simone Genevois).
Photographie du film La Merveilleuse Vie de Jeanne d'Arc, fille de Lorraine, 1929.

Dans La Merveilleuse Vie de Jeanne d'Arc, fille de Lorraine (1929), film muet réalisé par Marco de Gastyne, le rôle est interprété par l'écrivain et acteur Philippe Hériat. Annoncé par un intertitre comme le « Barbe-Bleue de la légende, seigneur sadique et raffiné (...), symbole d'une époque lourde de scandales, de cruauté et de grandeur », Gilles de Rais est dépeint comme un hobereau à la barbe sombre et au regard charbonneux, portant des boucles d'oreilles[59] et vêtu d'une élégante houppelande noire qui laisse transparaître sa poitrine dénudée. Tapi au sein d'une sombre et imposante forteresse aux murs étouffants[59], il n'en part pas moins armé de pied en cap, obéissant au mandement de son souverain qui le convie à délibérer au sujet d'une « paysanne qui se dit envoyée de Dieu pour nous porter secours ». Dès son arrivée à Chinon, refuge d'une cour « occupée à de futiles intrigues », le seigneur de Tiffauges prie Charles VII de recevoir prochainement la Pucelle. Gilles appuie même son propos par une citation des Écritures : « Saint Paul conseille d'éprouver les esprits pour savoir s'ils viennent de Dieu ! » Lorsque Jeanne parvient à son tour à Chinon pour demander audience au monarque, Rais se penche à l'oreille de ce dernier et lui suggère une mise en scène visant à « mettre à l'épreuve cette prétendue envoyée de Dieu », proposition qui réjouit le perfide La Trémoille. À l'instar du « Barbe-Bleue » dans la pièce Sainte Jeanne de George Bernard Shaw[60], Gilles s'installe sur le trône afin de tenir le rôle du souverain. L'héroïne ne se laisse pas mystifier par l'imposture et se dirige droit vers le véritable Charles VII dissimulé derrière un groupe de courtisans. Ce miracle impressionne fortement Gilles, qui se signe avec effroi. Par la suite, lors des préparatifs des capitaines du roi, « Barbe-Bleue » se conforme à son surnom mythique en tentant de séduire la belle Ysabeau de Paule, damoiselle promise au jeune seigneur Guy de Laval. Jeanne d'Arc s'interpose et sermonne Gilles[59], qui s'incline avant de se retirer. Mais au moment de partir à la guerre, juché sur son cheval, le sinistre corrupteur offre une fleur à Ysabeau en lui demandant s'il est « bien prudent [à elle] de paraître en ce grand arroi de gens d'armes et de rudes compagnons ? » La jouvencelle lui répond : « Ne suis-je pas bien assurée, parmi tant de bonne et vaillante chevalerie. » Gilles s'en va sans répondre. Dans le montage actuel du film, le personnage du seigneur de Rais apparaît une dernière fois devant Orléans, lors de l'assaut donné aux tourelles anglaises, tandis qu'il abaisse la visière de son heaume sur ordre de Jeanne avant de chevaucher hardiment[61].

Dans Jeanne d'Arc (Joan of Arc) (1948), film réalisé par Victor Fleming, Henry Brandon interprète le baron de Rais. Habitué à tenir des rôles de méchants (tel le diabolique docteur Fu Manchu), l'acteur arbore un bouc barbe noir de jais et porte avec prestance une armure de plates ainsi qu'un heaume par-dessus un camail de mailles annulaires. Brandon parvient à camper un chevalier inquiétant dans les gros plans qui lui sont parcimonieusement accordés mais son personnage demeure muet durant tout le film. Gilles de Rais se contente ainsi d'écouter La Hire (Ward Bond) quand celui-ci, initialement suspicieux à l'égard de Jeanne d'Arc (Ingrid Bergman), se lance dans une joute verbale avec la Pucelle. Lors du combat à Orléans, clou du spectacle, le baron disparaît de l'écran. Il se manifeste une dernière fois en acclamant Charles VII (José Ferrer) durant son sacre[62].

En 1957, Otto Preminger réalise le film Sainte Jeanne d'après la pièce Sainte Jeanne de Bernard Shaw. David Oxley tient le rôle de Gilles de Rais alias « Barbe-Bleue »[63]. Son personnage prend la place du dauphin Charles sur le trône pour tromper Jeanne d'Arc. Cependant, lorsqu'elle fait son entrée au château de Chinon, la Pucelle reconnaît miraculeusement l'imposture[64].

Dans Jeanne la Pucelle (1994), film en deux parties réalisé par Jacques Rivette, le rôle est interprété par Bruno Wolkowitch. Lors du procès en nullité de la condamnation de Jeanne d'Arc, Jean d'Aulon (joué par Jean-Pierre Becker) évoque ses souvenirs d'ancien écuyer de Jeanne en présentant Gilles de Rais comme « le seigneur Gilles de Laval, qui témoignait grande dévotion pour la Pucelle. » De fait, lors d'un flash-back remontant au siège d'Orléans, le sire de Rais s'approche pour la première fois de Jeanne en lui témoignant une admiration mystique : « Je le savais. Tu es de Dieu et non des hommes. » Gilles se prosterne ensuite devant l'héroïne, proclamant en latin puis en français qu'elle est « l'ange Gabriel envoyé pour nous sauver. » Lorsqu'il lui demande sa main à baiser, Jeanne lui enjoint d'arrêter, spécifiant qu'elle n'est « rien de tout ça[65]. » Dans la 2e partie (Les prisons) du film de Rivette, lors des préparatifs du siège de Paris, Gilles de Laval se montre bien renseigné quant aux tractations diplomatiques de son cousin La Trémoille avec les Bourguignons. Il fait ainsi part à ses compagnons d'armes de son scepticisme relatif à la volonté belliqueuse du roi et du grand chambellan. Du reste, l'armée du sacre est finalement dissoute consécutivement à l'échec de la prise de la capitale. Prenant congé de la Pucelle, Gilles l'informe qu'il a commandé un mystère afin de célébrer leurs exploits militaires, bien que cela se révèle « plus cher que prévu. Tout est plus cher que prévu. » Troublé, le sire de Rais fait observer à Jeanne qu'elle n'est « pas un ange finalement », ce que celle-ci confirme en souriant. Gilles rétorque qu'il se sent « tout de même volé » puis lance à l'héroïne qu'elle a « changé ». Cette dernière répond : « Je ne crois pas ». Gilles réplique : « Alors c'est moi. Adieu. », disparaissant du film sur cette dernière tirade[66].

Dans Jeanne d'Arc (1999), film réalisé par Luc Besson, Vincent Cassel incarne Gilles de Rais. Le projet, développé initialement sous le titre Company of Angels par la réalisatrice Kathryn Bigelow[67], envisageait de confier le rôle à Jean Reno. Craignant un amalgame avec Les Visiteurs dans l'esprit du public, Besson préfère donc attribuer le personnage à Cassel, précise l'acteur Pascal Greggory qui joue le duc d'Alençon dans le film. Greggory ajoute que « Besson a complètement et volontairement occulté le côté sombre, torturé, le côté monstrueux de Gilles de Rais[68]. » La costumière Catherine Leterrier conçoit « une armure noire très élégante » pour refléter « le caractère et l'histoire » du personnage, notamment « son côté inquiétant[69] ».

Films lointainement inspirés de l'histoire de Gilles de Rais

Paul Naschy interprétant Alaric de Marnac dans El espanto surge de la tumba (Horror Rises from the Tomb), 1972.
Aquarelle de Carolina Gonzalez.
Le château de San Martín de Valdeiglesias, l'un des lieux de tournage du film Le Maréchal de l'enfer.

Figure familière des films d'épouvante teintés d'érotisme, l'acteur espagnol Jacinto Molina (dit Paul Naschy) incarne un personnage qu'il considère comme sa création la plus « totémique[70] », à savoir un chevalier vaguement inspiré de Gilles de Rais[71],[72] dans les trois longs-métrages suivants : El espanto surge de la tumba (titre anglais : Horror Rises from the Tomb), réalisé par Carlos Aured en 1972 ; Le Maréchal de l'enfer (El mariscal del infierno, également connu sous le titre : Los poseídos de Satán et sous le titre anglais : Devil's Possessed), réalisé par León Klimovsky en 1974[73] ; Latidos de pánico (titre anglais : Panic Beats), réalisé par Paul Naschy lui-même en 1983[74].

Dans le prologue d’El espanto surge de la tumba, le chevalier français Alaric de Marnac (Naschy) est condamné par l'Inquisition et décapité au petit matin[75] avec sa compagne Mabille (Helga Liné) en raison de leur pratique commune de la magie noire et du cannibalisme. Avant le supplice, le couple diabolique parvient à maudire les personnes qui l'ont trahi[70]. De nos jours, le fantôme du terrible chevalier cherche à se venger en s'en prenant aux descendants de ses bourreaux. Également joué par Paul Naschy, le héros contemporain Hugo, un parisien descendant directement d'Alaric, parvient à renvoyer le spectre dans les profondeurs de l'enfer[76],[77].

Scénarisé par Naschy et partiellement tourné dans l'authentique château de San Martín de Valdeiglesias, Le Maréchal de l'enfer se veut un hommage aux films de chevalerie des années 1950[78]. Modelé directement sur Alaric de Marnac, le personnage principal se nomme Gilles de Lancré[79], maréchal disgracié durant la guerre de Cent Ans. Ivre de vengeance, il recrute un alchimiste, Simon de Braqueville, pour convertir le plomb en or en vue de lever une armée et détrôner le roi de France. Le maréchal assassine de jeunes beautés et fait célébrer des messes noires afin de satisfaire Braqueville qui exige du sang de vierges comme ingrédient indispensable à la pierre philosophale[78].

Enfin, dans Latidos de pánico, l'acteur-réalisateur « présente une variation du même personnage[73] » en interprétant le fantôme d'un seigneur meurtrier de son épouse, revenu hanter ses descendants[80]. À notre époque, l'architecte Paul (autre « double rôle » tenu par Naschy) emmène sa femme cardiaque Geneviève (Lola Gaos) en convalescence dans le dernier vestige de la « gloire passée » de sa famille, le manoir de Marnac rempli de souvenirs chevaleresques. Le protagoniste raconte brièvement la vie criminelle de son ancêtre : cinq siècles auparavant, un seigneur assassina trois de ses cinq fils au motif qu'il s'agissait supposément de bâtards. Il se tourna ensuite vers la sorcellerie et le satanisme, puis, sombrant dans la folie, se mit à boire le sang de ses victimes et à cultiver une obsession pour la pierre philosophale. Il finit empalé au bout d'une lance tenue par son propre frère[81]. L'évocation cinématographique du Moyen Âge est jugée bien plus sommaire que dans les films précédents car Naschy se contente, « costumé en chevalier (...) [de] pourchass[er] une jeune femme nue[82]. »

Par ailleurs, le cinéma espagnol a également produit en 1987 le film Prison de cristal qui met en scène Klaus, un ancien tortionnaire nazi, pédophile et bourreau d'enfant. Pour créer ce personnage, le réalisateur et scénariste Agustí Villaronga s'est inspiré de l'ouvrage de Georges Bataille sur Gilles de Rais[83].

Projets cinématographiques abandonnés

Durant les années 1970, Pier Paolo Pasolini et Luis Buñuel envisagent successivement des adaptations cinématographiques retraçant l'histoire de Gilles de Rais. Leurs projets respectifs n'aboutissent pas.

En 1970, Pier Paolo Pasolini effectue des repérages dans la vallée de la Loire en vue de réaliser Le Décaméron. Convié à un débat avec les étudiants de l'université de Tours, le cinéaste italien se voit remettre par l'anthropologue Franco Cagnetta un ouvrage portant « sur Gilles de Rais et les documents de son procès, en pensant que ça pouvait être un film pour moi. J'y ai pensé sérieusement pendant quelques semaines (en Italie, à cette époque, est sortie une très belle biographie de Gilles de Rais par Ernesto Ferrero). Naturellement, j'y ai alors renoncé. J'étais désormais pris par la Trilogie de la vie... » Pasolini précise qu'il souhaitait alors figurer une sexualité joviale comme « une compensation à la répression » et non réaliser « un film « cruel » » comme le sera ultérieurement Salò ou les 120 Journées de Sodome (1975) où le rapport sexuel, dépeint comme « obligatoire et laid », représente désormais « la réduction du corps à l'état de chose[84]. »

À l'instar de La Femme et le Pantin de Pierre Louÿs et du Journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau, le roman Là-bas de Joris-Karl Huysmans figure parmi les « ouvrages modernes, brûlants et inquiétants » de la littérature française que le jeune Luis Buñuel dévore lors de son séjour à la Résidence d'étudiants de Madrid vers 1920. Devenu cinéaste, Buñuel demeure fidèle à ses lectures de jeunesse en les adaptant pour le grand écran. Après avoir réalisé Le Fantôme de la liberté (1974), il écrit avec le scénariste Jean-Claude Carrière une transposition contemporaine de Là-bas. Gérard Depardieu accepte d'interpréter le châtelain de Tiffauges durant les séquences médiévales du film. Cependant, le réalisateur  déjà âgé à l'époque  abandonne le projet en anticipant la dimension éprouvante d'un tournage qui nécessiterait d'imposantes reconstitutions historiques. Selon Jean-Claude Carrière, Buñuel considère également le temps des scandales comme révolu. Ainsi, le cinéaste ne parvient « ni [à] prendre au sérieux [la présence du Diable], ni [à] s'en moquer résolument », jugeant désormais superflue et facile la séquence de la messe noire moderne perpétrée par le chanoine Docre[85]. Le scénario du film a été publié en 1993[86].

Télévision

Cosplay de Jeanne d'Arc et Gilles de Rais tels qu'ils apparaissent respectivement dans Fate/Apocrypha et Fate/Zero, entre autres médias de la franchise Fate.

À la télévision française, Vincent Gauthier joue Gilles de Rais dans Jeanne d'Arc, le pouvoir et l'innocence (1989), téléfilm réalisé par Pierre Badel d'après le livre éponyme de Pierre Moinot[87]. En 1986, c'est au tour de Benoît Brione de camper le seigneur de Tiffauges dans Catherine, feuilleton télévisé réalisé par Marion Sarraut d'après la série de romans Catherine de Juliette Benzoni[88]. Catherine, belle héroïne aux yeux violets, y croise plusieurs personnages historiques célèbres, notamment la Pucelle et son sinistre compagnon d'armes[89].

Au Japon, Gilles de Rais acquiert la physionomie globuleuse du personnage surnaturel « Caster » dans l'anime Fate/zero, adaptation du light novel éponyme qui retrace une guerre contemporaine entre des mages se disputant le Graal par le biais de leurs « servants », âmes réincarnées de divers héros mythiques[90]. Après le supplice de Jeanne d'Arc en 1431, Gilles de Rais se détourne de l'Église en se jetant à corps perdu dans l'occultisme et les dépravations meurtrières pendant huit longues années. Il finit sur l'échafaud à l'initiative de ses ennemis aiguillés par la cupidité plutôt que par un quelconque souci de justice. Quelques siècles plus tard, un jeune tueur en série japonais dénommé Ryūnosuke Uryū invoque fortuitement l'esprit de Gilles de Rais en tant que « servant » de classe Caster, sorte de familier maîtrisant la magie. Se surnommant lui-même « Barbe bleue », Caster / Gilles de Rais poursuit ses crimes sous le regard admiratif de son maître mortel avec qui il établit une relation d'amitié et de confiance, tout en demeurant hanté par le souvenir de l'héroïne. Arborant désormais une longue robe noire de sorcier surmontée d'une grande collerette dentelée, l'ancien chevalier médiéval recourt au « livre des sortilèges de Prelati », grimoire relié en peau humaine, afin de conjurer des horreurs lovecraftiennes sur Terre et provoquer in fine la divinité chrétienne, qu'il tient pour moqueuse et cruelle en raison du destin de Jeanne d'Arc. Personnalité en marge de la guerre du Graal, Caster nourrit une fascination à l'endroit du servant Saber, incarnation féminine du roi Arthur en qui il croit reconnaître la Pucelle malgré les dénégations de l'intéressée[91],[92].

Notes et références

Notes

  1. Outre la légende Gilles de Laval, Dom Bernard de Montfaucon désigne explicitement cette gravure dans le texte : « Gilles de Laval Seigneur de Rais Maréchal de France[3] ».
  2. Les armes des comtes de Laval sont « d'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2 et chargée de cinq coquilles d'argent[6]. » Membre associé de l'Académie internationale d'héraldique, Emmanuel de Boos décrit ces armoiries ainsi : « d'or à la croix de gueules chargée de cinq coquilles d'argent et cantonnée de seize aiglettes d'azur » tout en rattachant le personnage en tenue héraldique à la famille de « Montmorency, baron de Laval, dans le Maine[7]. »
    Identiques aux armoiries de la cotte d'armes portée par la figure héraldique du fo 78, les armes de « Laval » sont clairement identifiées par ailleurs grâce à une annotation manuscrite se rapportant au blason peint dans le coin supérieur gauche du fo 81[8]. Emmanuel de Boos rattache également ce blason au « sr de Laval[9]. »
    Quant aux armes bien distinctes des barons de Rais (« Rez »), « d'or à la croix de sable, à la bordure d'azur semé de fleurs de lis d'or », elles sont reproduites dans l'écusson peint dans le coin inférieur gauche du fo 128[10]. Il est à noter qu'Emmanuel de Boos commet une erreur de date en affirmant que la bordure de France fut concédée à Gilles de Rais en 1424 au lieu de 1429[11].
    Bernard de Montfaucon lui-même évoque les armoiries « de Laval » portées par son présumé « seigneur de Rais[3]. »
  3. Dans son édition commentée du manuscrit de lʼArmorial du héraut Berry, Auguste Vallet de Viriville n'identifie pas la figure héraldique du fo 78 avec Gilles de Rais[12].
    Contestant l'opinion de Dom Bernard de Montfaucon, Vallet de Viriville soutient que les figures de l'armorial, bien qu'individualisées pour certaines, ne portraiturent pas systématiquement une personnalité[13].
    À son tour, Emmanuel de Boos précise qu'il « s'agit de portraits héraldiques, sans prétention au naturalisme[14]. »
    Du reste, le caractère héraldique de ces figures est souligné par de nombreuses similitudes de composition. Ainsi, l'enluminure qui représente Jean II de Bourbon-Vendôme[15] est quasiment identique à celle du « comte de Laval »[12], à l'exception des armoiries. Sur la planche LVIII des Monumens de la monarchie françoise... de Dom Bernard de Montfaucon, la gravure no 1 représentant Jean II de Bourbon-Vendôme figure à gauche de la gravure no 2 qui évoque censément « Gilles de Laval[16]. »
  4. Eugène Bossard croit reconnaître « les armes de Rais et de Laval » sur la housse du cheval caparaçonné figurant dans la gravure de Dom Bernard de Montfaucon[17].
    Par la suite, cette gravure de Montfaucon sera reproduite en couverture de plusieurs biographies de Gilles de Rais[18],[19],[20].
  5. Conformément à une tradition picturale étrangère à toute volonté de reconstitution authentique[22], Gilles de Rais est peut-être portraituré suivant la mode courante à l'époque de l'exécution de ces deux miniatures, plusieurs décennies après les événements. Ainsi, durant le mécénat des ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire au XVe siècle, un tel anachronisme est d'usage courant dans les enluminures qui dépeignent « les événements du passé (...) transposés et adaptés dans le temps actuel », par exemple des modèles vestimentaires et des décors repeints aux couleurs du présent[23]. En tout état de cause, ces deux œuvres ne reflètent pas les usages vestimentaires et capillaires du premiers tiers du XVe siècle.
  6. Il s'agit du manuscrit latin 17663 conservé à la Bibliothèque nationale de France[24].
  7. D'après l'écrivain Fernand Fleuret (alias Ludovico Hernandez), la miniature aurait été « copiée par les soins du président Bouhier » et sa copie du procès civil aurait été collationnée sur une autre copie datée de 1530, à savoir le manuscrit 1 AP 585 conservé aux Archives nationales. Dans sa nomenclature des manuscrits, Fleuret considère le manuscrit 1 AP 585 des Archives nationales (que l'abbé Bossard et lui dénomment « le manuscrit de Thouars ») comme la plus ancienne copie existante du procès civil[25].
    L'essayiste Georges Bataille estime également que cette copie « provenant des archives de La Trémoïlle », bien que « non authentique », « est la plus ancienne et la meilleure[26]. »
    Toutefois, l'historien Olivier Bouzy souligne la confusion qui existe chez ces auteurs au sujet de la datation des copies des procès civil et canonique[27].
  8. « D'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux croissants d'argent, et en pointe d'une tête de bœuf d'or[28]. »
  9. Selon Jacques Chiffoleau, « des juges, des juristes ou des intellectuels de l'entourage royal » font copier jusqu'au milieu du XVIIIe siècle les actes des procès de Gilles de Rais — entre autres affaires judiciaires — en raison du caractère d'« exemplum parfait » de ce document évoquant la « défense de la majesté ». De la sorte, il existe bien plus d'exemplaires manuscrits des procès du seigneur de Tiffauges que de copies du procès de Jeanne d'Arc[33]. Une dizaine de transcriptions des procès nantais de 1440 est actuellement conservée au Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, dont le manuscrit français 5772[34].
  10. La date de 1530 est indiquée dans la fiche de l'image Exécution de Gilles de Rais (gibet et bûcher). Armes du président Bouhier (cliché coté RC-A-03432), Banque d'images de la Bibliothèque nationale de France.
  11. Dans cette représentation imaginaire, Gilles de Rais n'arbore pas la « coupe en sébile » suivant la mode masculine de l'époque, autrement dit la chevelure taillée en rond au-dessus des oreilles, avec la nuque et les tempes rasées[39]. Cette mode s'expliquerait « par la forme des bassinets et la façon d'attacher le camail[40]. »

Références

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  86. Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière (préf. Jean-Claude Carrière), Là-bas : un scénario de Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière, d'après le roman de J.-K. Huysmans, Paris, Écriture, , 127 p. (ISBN 2-909240-07-X).
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  89. David Pringle, Imaginary People : A Who's who of Fictional Characters from the Eighteenth Century to the Present Day, Scolar Press, 1996, 296 pages, p. 44.
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Annexes

Bibliographie

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      Rééditions amputées des « pièces justificatives » établies par le chartiste René de Maulde.
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    Traduction française : Zrinka Stahuljak (trad. de l'anglais), L'archéologie pornographique : médecine, Moyen Âge et histoire de France, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 392 p. (ISBN 978-2-7535-7454-0, présentation en ligne).
  • Roland Villeneuve, « Huysmans et Gilles de Rais », La Tour Saint-Jacques, Paris, Tour Saint-Jacques, no 10 « 1907-1957. Numéro spécial sur J.‑K. Huysmans », , p. 56-61 (ISSN 0495-9434).
  • (es) Katarzyna Wojtysiak-Wawrzyniak, « La violencia como discurso y el discurso como violencia en la obra El puñal y la hoguera de Juan Antonio Castro », dans Olga Buczek et Maria Falska (dir.), La violencia encarnada : Representaciones en teatro y cine en el dominio hispánico, Séville, Universidad Maria Curie-Sklodowska de Lublin / Padilla Libros Editores y Libreros, coll. « Biblioteca Económica de Cultura Ecuménica. Serie Ensayos » (no 5), , 290 p. (ISBN 978-84-8434-620-3), p. 91-100.

Articles connexes

Lien externe

  • « Gilles de Rais, un « serial killer » du XVe s. », site de Hervé Dumont, Cinéma & Histoire / Histoire & Cinéma, [lire en ligne].
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