René Cresté

René Auguste Cresté né le à Paris 19e[1] et mort le à Paris 20e[2], est un acteur français.

René Cresté
René Cresté.
Nom de naissance René Auguste Cresté
Naissance
Paris
France
Nationalité Française
Décès
Paris
France
Profession Acteur
Films notables Judex, Tih Minh

Vedette du théâtre et du cinéma muet, il est principalement connu pour son interprétation de Judex dans le feuilleton de Louis Feuillade.

Biographie

Dès le début du XXe siècle, il entame une brillante carrière théâtrale dans des rôles de jeune premier romantique, notamment dans Claudine à Paris de et avec Colette, Ruy Blas de Victor Hugo et Adrienne Lecouvreur d'Eugène Scribe. En 1913, Alphonse Séché l’engage dans son Nouveau Théâtre d’Art pour être la tête d’affiche de plusieurs pièces.

Entre-temps, René Cresté débute, dès 1908, au cinématographe chez Gaumont puis chez Pathé. Peu d’information subsistent sur les films qu'il a tournés à cette époque, si ce n’est La Chatte métamorphosée en femme (1910) réalisé par Michel Carré pour la Société cinématographique des auteurs et gens de lettres (SCAGL) de Charles Pathé. En 1912, c’est Léonce Perret qui le met en valeur dans une série de courts métrages de la Gaumont, parmi lesquels La Bonne Hôtesse (1912) avec Suzanne Grandais, Par l’amour (1913) avec Jean Aymé, Son or (1915) avec Yvette Andréyor, Dernier amour (1916) avec Valentine Petit, et Le Roi de la montagne (1916) avec Fabienne Fabrèges.

Au début de la Première Guerre mondiale, René Cresté s’engage dans l’armée et participe activement aux combats. Blessé et démobilisé, il reprend du service chez Gaumont fin 1915. Il retrouve Léonce Perret pour quelques productions, puis Louis Feuillade lui offre le rôle de Jacques de Trémeuse dit Judex, un justicier vêtu de noir, dans un sérial en douze épisodes. Ses partenaires sont Yvette Andréyor, Louis Leubas, Musidora, Édouard Mathé, Marcel Lévesque et le petit René Poyen, tous des habitués des films de Feuillade. Le succès est considérable. René Cresté, déjà très prisé par le public féminin, devient une immense vedette en incarnant ce héros positif qui vole au secours des opprimés. Une suite est tournée l’année suivante avec la même équipe, La Nouvelle Mission de Judex, moins réussie que la précédente mais qui va faire entrer définitivement l’acteur dans le Panthéon du cinéma.

Par la suite, René Cresté retrouve des personnages intéressants dans deux cinéromans de Louis Feuillade, celui du jeune aventurier dans Tih Minh (1918) et celui du soldat Bertin réformé de guerre dans Vendémiaire (1918), mais pour le public son nom reste irrémédiablement associé à celui de Judex. Soucieux de son image, il décide alors de prendre en main sa carrière. Il fonde sa propre maison de production, les Films René-Cresté, pour laquelle il réalise et interprète, sans grand succès, Le Château du silence (1919) et L'Aventure de René (1921). En , ruiné et déçu par le frileux accueil du public, il se reconvertit pour diriger le Cocorico-Cinéma, dans le quartier parisien de Belleville[3], et rejoue son célèbre personnage de Judex dans un spectacle à la Gaîté-Rochechouart.

En 1922, René Cresté réalise son dernier film, Un coup de tête, mais gravement malade de la tuberculose, il ne verra pas le film sortir en salles. Il meurt prématurément le à Paris.

Pour subvenir aux besoins financiers de sa veuve et de sa fille infirme[4], un gala de bienfaisance est organisé par leurs amis, avec l’aide des artistes surréalistes, à la Salle Pleyel en [5]. Bref répit qui n’empêchera pas sa fille Renée de le suivre dans la tombe trois mois plus tard[6].

Il est inhumé au cimetière Montmartre avec sa fille Renée, dans la 26e division, avenue Berlioz, derrière la tombe de la cantatrice Laure Cinti-Damoreau (une ligne de tombes les séparent).

Filmographie

Acteur
Réalisateur
  • 1919 : Le Château du silence, de et avec René Cresté : Georges de Brussanne[7]
  • 1921 : L'Aventure de René, de et avec René Cresté, d'après l'œuvre de J.-H. Rosny jeune : René[8]
  • 1922 : Un coup de tête, comédie en 3 parties de et avec René Cresté : Marc Renaud

Bibliographie

  • Francis Lacassin, Louis Feuillade, Paris, éditions Seghers, 1964
  • Jacques Champreux et Alain Carou, Louis Feuillade, Paris, éditions AFRHC, 2000.
  • Francis Lacassin et Patrice Gauthier, Louis Feuillade, maître du cinéma populaire, Paris, éditions Gallimard, 2006.

Notes et références

  1. Acte de naissance n° 3427 (vue 22/31) avec mention marginale du mariage. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 19ème arrondissement, registre des naissances de 1881.
  2. Acte de décès n° 4416 (vue 13/20). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 20ème arrondissement, registre des décès de 1922.
  3. Le cinéma. Petites nouvelles. Une inauguration. Le Radical, 6 mai 1922, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
  4. Le dernier épisode de Judex. La femme et la fille de René Cresté dans la misère. Paris-Soir, 19 octobre 1928, p. 1, lire en ligne sur Gallica.
  5. Le gala Judex. Pour la veuve de Cresté. Le Populaire, 31 janvier 1929, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
  6. Acte de décès n° 1906 (vue 22/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 20ème arrondissement, registre des décès de 1929.
  7. Les cinémas. Ce que l'on nous écrit. Comoedia, 8 novembre 1919, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
  8. Les films de la semaine. L'Aventure de René. Le Petit Journal, 14 juillet 1922, p. 4, lire en ligne sur Gallica.

Liens externes

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