Relation territoriale entre la France et la Géorgie

La relation territoriale entre la France et la Géorgie, créant un lien officiel entre des entités territoriales des deux pays, date de l’époque soviétique, en 1979 : elle concerne le jumelage des villes de Nantes et de Tbilissi, signé par les maires de ces deux villes Alain Chénard et Gouram Gabounia[1].

Jumelage

Nantes et Tbilissi

Blason de Tbilissi
Blason de Nantes

Les bilans du jumelage entre Nantes et Tbilissi, en 2007[2] ou 2008[3] font apparaître un grand nombre d’acteurs  tant du côté français que du côté géorgien  relevant des mouvements associatif (Association étudiante la Pech’, Association AGIR, Association Collect-if, Accueil paysan, La vie rurale, Association Nantes –Tbilissi… ), éducatif (IUFM de Nantes, École Marie Brosset, École Noé Jordania…) ou culturel (Musée des Beaux-Arts de Nantes, Bibliothèques de Nantes, Musée Jules-Verne…) et un grand nombre d’événements (échanges, formations, expositions…).

Les deux métropoles sont rejointes en 1975 par Sarrebruck (avec laquelle Nantes est jumelée depuis 1965), des manifestations triangulaires supplémentaires prennent naissance[4],[5].

Quelques évènements ont particulièrement marqué ce demi-siècle de jumelage, le départ de Nantes le d’un bibliobus chargé de livres français et son arrivée à Tbilissi le [6], le convoi de première nécessité envoyé le en pleine guerre russo-géorgienne[7] et le soutien sur place le du maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault[8].

Souvigny et Mtskheta

Sous l'impulsion d'un entrepreneur français installé en Géorgie depuis une vingtaine d'années, les communes de Souvigny, dans le département de l'Allier, et de Mtskheta, capitale de l'ancienne Géorgie, décident de lancer un projet de jumelage en 2017[9],[10].

Coopération décentralisée

Plusieurs accords de coopération décentralisée se sont mis en place entre entités territoriales françaises et géorgiennes.

Yonne et Kakhétie

Blason de Telavi, capitale de Kakhétie
Blason de la ville d'Auxerre (Yonne)

Des représentants du département de l'Yonne et de la région de Kakhétie[Note 1] se rencontrent en 1999 à Vézelay, lors d'un séminaire organisé par l'UNESCO. Le domaine culturel est exploré en 2002, avec des manifestations géorgiennes dans l'Yonne et des manifestations françaises en Kakhétie. Les projets relevant de la francophonie conduisent des collégiens français en Kakhétie, des collégiens géorgiens dans l'Yonne, des étudiants géorgiens à l'Université de Bourgogne, ainsi que des professeurs de français ; un Festival de théâtre français est organisé à Telavi. La viticulture est à l'origine d'échanges entre vignerons français et géorgiens ; un manuel d'oenologie est traduit langue géorgienne. La race charolaise est introduite dans les fermes de Kakhétie. En 2008 une exposition Picasso est tenue en Kakhétie, en 2009 une exposition Pirosmani est tenue à Auxerre. En 2010, la coopération s'étend au domaine de la santé: les investissements fournis pour partie par le Conseil général de l'Yonne et pour partie par les autorités régionales de Kakhétie permettent l'obtention d'un terrain, la construction d'un centre et l'achat des matériels (laboratoire d'analyse, radiologie, cardiologie, neurologie, dialyse ...). Des échanges entre médecins français et médecins géorgiens sont programmés, en termes de diagnostics et de thérapie. Le centre médical démarre sur la base d'une cinquantaine d'examens par jour et atteint 250 en 2017[11],[12].

Strasbourg et Koutaïssi

Les villes de Strasbourg et de Koutaïssi, qui abrite le Parlement de Géorgie, coopèrent à partir de 2007 dans le domaine de la démocratie locale[13].

La Capelle et Satchkere

Les communes de La Capelle, dans le département de l'Aisne, et de Satchkhere, en Iméréthie, nouent des liens d'amitié en 2014[14].

Autres

D'autres projets de jumelage, ou de coopération, ont parfois été engagé, comme celui qui concernait les villes de Lyon et de Koutaissi en termes d'assainissement d'eau et de protection de l'environnement (2007)[15], mais n'ont pas perduré. Le plus emblématique a été avancé au début des années 2000 entre la commune de Leuville-sur-Orge (4 000 habitants à l'époque) et Mtskheta (7 700 habitants à l'époque); il réapparaît lors du transfert de propriété du domaine d'exil de la République démocratique de Géorgie à l'État géorgien le  ; il est à nouveau controversé en raison de la disparité de taille (interview de la députée géorgienne Salomé Zourabichvili connaissant les deux communes.[16]).

Bilan global

Deux facteurs ont favorisé les rapprochements territoriaux, un facteur humain lorsque certains interlocuteurs français connaissaient la Géorgie (Alain Chénard et Jean-Marc Ayrault pour Nantes ou Jacques Fleury[17] pour Souvigny), et un facteur associatif lorsque des associations de la loi de 1901 prenaient le relai des collectivités territoriales comme l’Association Nantes-Tbilissi[18], ou l’association Yonne-Kakhétie[19]. À contrario deux facteurs ont parfois été défavorables, le retrait de ces personnalités (Gaston Bouatchidzé à Nantes) et la diminution des dotations territoriales allouées à ces coopérations.

Notes et références

Notes

  1. La transcription en langue française des patronymes géorgiens a été stable jusqu’à la fin du XXe siècle : les règles constituées par l’intermédiation de la langue russe, confirmées par la Légation de la République démocratique de Géorgie en France (1921-1933) et proches de la prononciation en langue géorgienne, étaient utilisées sans exception ; elles le sont encore aujourd’hui par le ministère français des Affaires étrangères et par la plupart des universitaires français s’intéressant à la Géorgie. L’usage a progressivement changé avec l’intermédiation de la langue anglaise et la définition d’une translittération latine proche de la transcription anglaise (2002). Ainsi გიორგი ჯავახიძე donne Guiorgui Djavakhidzé en transcription française et Giorgi Javakhidze en transcription anglaise (et en translittération latine). La transcription en langue française des noms de villes a obéi à une évolution similaire, ოზურგეთი devient Ozourguéti en transcription française et Ozurgeti en transcription anglaise (et translittération latine), avec une difficulté supplémentaire liée au changement de nom de certaines villes durant l’époque soviétique (Ozourguéti s’est appelée Makharadzé durant 70 années).

Références

  1. « Nantes - Tbilissi : 30 années de jumelage (2009) », sur Colisée.
  2. « Bilan 2007 du jumelage Nantes – Tbilissi », sur Colisée, .
  3. « Bilan 2008 du jumelage Nantes – Tbilissi », sur Colisée, .
  4. Saarbrueken, « 22 mars 2015, 40 ans de jumelage avec Tbilissi », sur site officiel.
  5. Saarbrueken, « Tbilissi (Géorgie) - ville jumelée », sur site officiel.
  6. Odile Perdrial, « un bliobus pour la Géorgie », sur ICEM Freinet.
  7. « Un convoi de première nécessité pour Tbilissi », sur Ouest France, .
  8. Ville de Nantes, « Jean-Marc Ayrault reçu à Tbilissi par le président géorgien Mikheil Saakachvili », sur site officiel, .
  9. « Un projet de jumelage avec la Géorgie », sur La Montagne, .
  10. Ambassade de Géorgie en France, « Les villes de Souvigny et de Mtskheta signent un mémorandum d'accord sur l'amitié et la coopération », sur site officiel, .
  11. Ambassade de France en Géorgie, « Centre Médical « Kakhétie – Yonne » », sur site officiel.
  12. Ambassade de France en Géorgie, « Interview de Mme Narguiz Zibzibadze, directrice générale de l'organisation à but non lucratif "Kakhétie-Yonne" », sur Youtube, .
  13. Commission nationale de la coopération décentralisée, « Partage d'expériences entre Strasbourg et Koutaïssi pour une meilleure gouvernance locale », consulté le 7 novembre 2017
  14. « Une délégation de Thiérachiens en visite en Géorgie » [archive du ], sur L'Union, .
  15. « accord de coopération entre le Grand Lyon et Koutaïssi (2007) », sur Colisée, .
  16. (ka) « ზურაბიშვილი: მცხეთა ლევილთან არ უნდა დაძმობილდეს - მიყრუებული სოფელია პარიზთან », sur Tabula, .
  17. Hervé Moisan, « Après une vie professionnelle bien remplie, Jacques Fleury investit pour sa ville natale », sur La Montagne, .
  18. « Association Nantes Tbilissi », sur Ville de Nantes.
  19. « Henri de Raincourt raconte la coopération entre l'Yonne et la Géorgie province de Kakhétie », sur Auxerre tV,  ;

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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