Prise de Saumur

La prise de Saumur est l’investissement militaire de la ville huguenote de Saumur réalisée par le jeune roi de France Louis XIII en , à la suite de l’éclatement des rébellions huguenotes.

Prise de Saumur
Le gouverneur huguenot de Saumur, Philippe de Mornay, dupé de son commandement.
Informations générales
Date
Lieu Saumur
Casus belli Rébellions huguenotes
Changements territoriaux Saumur
Belligérants
 Royaume de France Huguenots

Batailles

Guerres de Religion en France


Prélude


Première guerre de Religion (1562–1563)


Deuxième guerre de Religion (1567–1568)


Troisième guerre de Religion (1568-1570)


Quatrième guerre de Religion (1572–1573)


Cinquième guerre de Religion (1574–1576)


Sixième guerre de Religion (1576–1577)
Paix de Bergerac


Septième guerre de Religion (1579–1580)
Traité du Fleix


Huitième guerre de Religion (1585–1598)
Guerre des Trois Henri


Rébellions huguenotes (1621-1629)


Révocation de l'édit de Nantes (1685)

Coordonnées 47° 15′ 36″ nord, 0° 04′ 37″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : France

Contexte

Le , Louis XIII avait quitté Fontainebleau pour se rendre à Tours avec les Gardes[1]. Devant la révolte qui prenait de l’extension dans le Centre-Ouest et dans le Sud-Ouest, il lui fallait fermer complètement la route de la Loire vers le Poitou, et, après avoir sécurisé ses arrières, le long de la Loire, d’être en mesure de descendre plus rapidement vers le sud, où les Huguenots n’avaient pas encore réussi à fortifier les villes de Guyenne et Languedoc, qui étaient en mauvais état de défense. Dans ce contexte, la forteresse huguenote de Saumur était de grande importance stratégique. Selon certaines informations, l’assemblée de La Rochelle elle-même avait l’intention d’y envoyer des forces importantes[2]. Quoique huguenote, cette ville de Saumur était néanmoins fidèle au roi, mais celui-ci craignait que le gouverneur Duplessis-Mornay, lui-même huguenot, et l’un des derniers vétérans des guerres civiles du siècle précédent, ne se déclare pour les calvinistes et ne fasse rien pour les en empêcher. Il était donc important pour Louis XIII de s’assurer le contrôle de Saumur[2].

Accompagné de Luynes, promu connétable, le roi prend la tête de ses troupes, le et, venu de Tours par bateau, il entre, le , dans Saumur et en occupe le château après avoir fait croire à Mornay que c’est la seule résidence qui lui convienne[3]. Le , au cours de deux réunions du Conseil du roi, constatant qu’il ne peut laisser la place à une garnison protestante, il suspend Mornay de ses fonctions pour la durée de la campagne, à la grande joie des catholiques locaux. Déjà frappé par une attaque d’apoplexie, le , dont il est probablement sorti diminué, Duplessis-Mornay se retire dans sa baronnie de La Forêt-sur-Sèvre, près de Cerizay. À la fin de ces trois mois, il ne sera pas reconduit, malgré ses incessantes réclamations et mourra, d’ailleurs, peu après. Très vite remplacé par le comte de Sault, petit-fils du maréchal de Lesdiguières, protestant promu connétable à la suite de sa conversion au catholicisme.

Après avoir ainsi dupé le gouverneur protestant de la ville, la ville a été investie et Louis XIII y a envoyé six compagnies du régiment avec les Gardes Suisses occuper le château. Le reste du corps a suivi le roi en Saintonge, pour arriver avec lui, le , devant Saint-Jean-d’Angély, dont le siège était déjà commencé[4], et qui devait se terminer par sa capitulation au soir du [5].

Notes et références

  1. Louis Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française, t. 2, Paris, J. Correard, , 408 p., 8 vol (lire en ligne), p. 250.
  2. (en) A. D. Lublinskaya (trad. Brian Pearce), French absolutism : the crucial phase, 1620-1629, Cambridge University Press, , 368 p. (lire en ligne), p. 186.
  3. Henri Griffet, Histoire du règne de Louis XIII, t. 1er, Paris, Chez les libraires associés, , 691 p. (lire en ligne), p. 286.
  4. (en) Christopher Duffy, The Fortress in the Early Modern World : 1494-1660, Routledge & Kegan Paul, , 289 p. (ISBN 978-0-7100-8871-0, lire en ligne), p. 118.
  5. Louis Delmas, L’Église réformée de La Rochelle : étude historique, Toulouse, Société des livres religieux, , x-453 p., 1 vol. in-18 (lire en ligne), p. 183.

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