Première bataille de Châtillon (1793)

La bataille de Châtillon se déroula lors de la guerre de Vendée à Châtillon-sur-Sèvre[2], le .

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Bataille de Châtillon

Informations générales
Date 5 juillet 1793
Lieu Châtillon
Issue Victoire vendéenne
Belligérants
Républicains Vendéens
Commandants
François-Joseph WestermannLouis de Lescure
Charles de Bonchamps
Henri de La Rochejaquelein
Jean-Nicolas Stofflet
Gaspard de Marigny
Forces en présence
5 000 à 6 500 hommes
8 canons
20 000[1] à 25 000 hommes
Pertes
200 à 2 000 morts
797 à 4 000 prisonniers
environ 2 000 morts, blessés ou disparus[1]

Guerre de Vendée

Coordonnées 46° 55′ 25″ nord, 0° 44′ 54″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Deux-Sèvres
Géolocalisation sur la carte : Poitou-Charentes
Géolocalisation sur la carte : France

Prélude

Le général François-Joseph Westermann avait réussi à atteindre le cœur de la Vendée, Châtillon, la capitale des Vendéens avait été prise. Le gros de l'armée catholique et royale avait été repoussé à la bataille de Nantes, et le général en chef Jacques Cathelineau avait été grièvement blessé. Cependant, les Vendéens devaient réagir à la menace de ce raid, Charles de Bonchamps, Nicolas Stofflet et Gaspard de Bernard de Marigny convoquèrent les troupes à Cholet. Le matin du 5 juillet, ils rejoignirent Henri de La Rochejaquelein et Louis de Salgues de Lescure devant Châtillon.

La bataille

À 10 heures du matin, le canon la Marie-Jeanne donna le signal du combat. Après avoir progressé silencieusement, une première colonne vendéenne dirigée par Bonchamps, Lescure et La Rochejaquelein attaqua les Républicains sur le plateau ouest de Château-Gaillard. Totalement pris par surprise et effrayés par les clameurs et le nombre de leurs ennemis, les Républicains prirent la fuite et dévalèrent en grand désordre les pentes abruptes du plateau. En se repliant sur Châtillon, ils tombèrent sur la deuxième colonne vendéenne commandée par Stofflet et Marigny ; rapidement les combats gagnèrent l'intérieur même de la ville. Le général Westermann n'eut même pas le temps d'organiser ses troupes, il monta à cheval, rejoignit sa cavalerie et prit la fuite en direction de Bressuire.

Massacres des prisonniers à Châtillon

Plusieurs soldats républicains se rendirent mais les incendies qu'ils avaient commis avaient rendu les Vendéens ivres de vengeance et plusieurs furent massacrés. Certains officiers comme Marigny, qui tua de sa main plusieurs dizaines de prisonniers, encouragèrent même les massacres, d'autres comme Lescure tentèrent de les empêcher et plusieurs milliers de prisonniers purent être sauvés.

« M. de Lescure avait envoyé plusieurs centaines de prisonniers à Châtillon ; on vint lui dire qu'on les avait massacrés à la porte des prisons ; les généraux qui les conduisaient et voulaient les sauver, furent couchés en joue et forcés de les abandonner à la fureur de M. de Marigny et de soldats qui avaient, comme lui, perdu la tête. La poursuite était à peu près finie, M. de Lescure se décida à ramener lui-même environ soixante-dix Bleus qu'il avait pris ; ces malheureux portaient son cheval et s'attachaient à ses habits ; il arriva à la prison, aucun soldat n'osa rien lui dire, car il était infiniment respecté. M. de Marigny, tout couvert du sang de soixante-quinze volontaires qu'il avait égorgés de sa propre main, à coups de sabre, lui cria: « Retire-toi, laisse-moi tuer ces monstres qui ont brûlé ton château. » M. de Lescure lui dit de retirer lui-même, et qu'il défendrait ses prisonniers, s'il le fallait ; il ajouta : « Marigny, tu es trop cruel, tu périras par l'épée. » Alors M. de Marigny s'en alla et les Bleus furent sauvés, avec tous ceux qu'on amena ensuite de tous côtés[3]... »

 Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires.

Conséquences

Sur plus de 6 000 hommes, 2 000 soldats républicains avaient été tués au combat ou massacrés, 4 000 autres avaient été faits prisonniers, toute l'artillerie avait été perdue. Seul Westermann avec 500 cavaliers avait pu s'enfuir mais il fut harcelé par des groupes vendéens tout le long du chemin du retour jusqu'à Parthenay où il ne put ramener avec lui que 300 hommes.

L'expédition de Westermann qui avait très bien débuté s'était achevée sur un désastre. Westermann fut rappelé à Paris sur ordre de la Convention, qui le renvoya à Niort où il passa devant un conseil de guerre. Il frôla la guillotine mais fut finalement acquitté.

Les pertes

Dans son rapport, Westermann déclara n'avoir perdu que 200 morts et 1 000 blessés. Les Vendéens estimèrent les pertes républicaines à 2 000 morts, tués au combat ou exécutés après la bataille, et 4 000 prisonniers. Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein écrivit que Gaspard de Bernard de Marigny tua 75 prisonniers de sa main. Selon Gabory, Westermann diminua ses pertes dans son rapport. Quelques bilans particuliers donnent une idée générale des pertes, ainsi selon Friedricht, lieutenant-colonel au 14e bataillon d'Orléans, sur les 469 hommes de son bataillon, seuls 17 ont réchappé, dont 13 blessés. De plus, 45 citoyens de la commune de Gourgé s'étaient joints à l'armée de Westermann, aucun d'eux ne revint ; 8 furent tués et 37 faits prisonniers[4].

Bibliographie

  • Yves Gras, La guerre de Vendée : 1793-1796, Paris, Economica, coll. « Campagnes et stratégies », , 184 p. (ISBN 978-2-7178-2600-5), p.54.
  • Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009, p.189-191.
  • (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9)

Notes, sources et références

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  1. Smith 1998, p. 48
  2. Ernest Colon : Cartes de lieux de batailles durant la guerre de Vendée
  3. Étienne Aubrée, Le général de Lescure, librairie académique Perrin, , p.38-39. D'après le premier manuscrit de Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein
  4. Jacques Hussenet (dir.), « Détruisez la Vendée ! » Regards croisés sur les victimes et destructions de la guerre de Vendée, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2007, p.517.
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