Pratt & Whitney J48

Le Pratt & Whitney J48 (désignation de la société JT7) est un turboréacteur développé par le constructeur américain Pratt & Whitney en tant que version sous licence du moteur britannique Rolls-Royce RB.44 Tay. Le Tay/J48 était une version agrandie du Rolls-Royce Nene, qui était lui fabriqué sous licence sous le nom de Pratt & Whitney J42.

Pour les articles homonymes, voir J48.

Pratt & Whitney J48
(caract. J48-P-8A)

Un J48 au musée de l'aviation navale de Pensacola, en Floride.

Constructeur Pratt & Whitney
Premier vol
Utilisation Grumman F9F Panther
Grumman F9F Cougar
Lockheed F-94 Starfire
Caractéristiques
Type Turboréacteur à simple flux monocorps
Longueur (sans tuyère) 2 788 mm
Diamètre 1 280 mm
Masse 940 kg
Composants
Compresseur Mono-étage centrifuge à deux faces
Chambre de combustion 9 chambres interconnectées
Turbine Axiale à 1 étage
Performances
Poussée maximale à sec 32,20 kN
Consommation spécifique à sec 116,2 kg/(kN⋅h)

Conception et développement

En 1947, suivant un ordre de l'US Navy, Pratt & Whitney s'engagea à fabriquer sous licence le turboréacteur à flux centrifuge Rolls-Royce Nene, qui prit alors la désignation de J42 (JT6 en interne). Ce moteur devait propulser l'avion de chasse embarqué Grumman F9F Panther[1]. Inquiété par le fait que le Nene (et donc sa copie) risquait de ne pas avoir le potentiel nécessaire pour suivre la prise de poids habituelle accompagnant les futures évolutions du chasseur Panther, Luke Hobbs (en), vice-président de l'ingénierie de la compagnie-mère de Pratt & Whitney, la United Aircraft Corporation, émit le souhait que Rolls-Royce dessine un moteur dérivé plus puissant, qui serait alors lui-aussi fabriqué sous licence par Pratt & Whitney.

En 1948, Rolls-Royce avait conçu le turboréacteur Tay (RB.44), qui était aussi à flux centrifuge. Toutefois, comme la compagnie développait également un moteur plus performant avec un compresseur axial, le développement et la production du Tay furent laissés aux mains des ingénieurs de Pratt & Whitney[1],[2]. La compagnie Rolls-Royce conserva cependant les droits sur le moteur concernant les territoires extérieurs aux États-Unis.

Le Tay/J48 était un agrandissement de 30 % du précédent Nene/J42, et fut produit à la fois en versions avec et sans postcombustion[2]

Histoire opérationnelle

Maintenance d'un réacteur J48 d'un Grumman F9F-6/F9F-8 Cougar à bord USS Kearsarge (CV-33) en 1955.

Plusieurs avions ont utilisé le J48 pendant les années 1950, parmi lesquels les Grumman F9F-5 Panther[3] et Grumman F9F-6/F9F-8 Cougar[4]. Les appareils de l'US Air Force Lockheed F-94C Starfire[5] et North American YF-93 utilisaient une version avec postcombustion du J48[6].

L'US Navy en avait en inventaire 2 678 en janvier 1957 et 2 783 en janvier 1959, l'USAF 824 en janvier 1957 et 297 en janvier 1959[7].

Versions

Un Pratt & Whitney J48 avec postcombustion.

données provenant de « The Engines of Pratt & Whitney: A Technical History »[8]

  • J48-P-1 : Poussée de 26,7 kN à sec, 35,6 kN avec PC ;
  • J48-P-2 : Poussée de 27,8 kN à sec, 31,1 kN avec injection d'eau ;
  • J48-P-3 : Poussée de 26,7 kN à sec, 35,6 kN avec PC ;
  • J48-P-5 : Poussée de 28,2 kN à sec, 38,9 kN avec PC ;
  • J48-P-6 : Poussée de 27,8 kN à sec, 31,1 kN avec injection d'eau ;
  • J48-P-7 : Poussée de 28,2 kN à sec, 38,9 kN avec PC ;
  • J48-P-8 : Poussée de 32,2 kN à sec, pas de PC ;
  • J48-P-8A : Poussée de 32,2 kN à sec, pas de PC.

Applications

Le J48 a été produit à 4 108 exemplaires, équipant les avions suivants :

Notes et références

  1. (en) Connors 2010, p. 202.
  2. (en) Gunston 2006, p. 195.
  3. (en) « F9F Panther » [archive du ] [PDF], U.S. Navy Historical Office (consulté le ).
  4. (en) Bishop et Chant 2004, p. 154.
  5. (en) « YF-93 », RAF Flying Review "TECHNICAL GEN", , p. 59.
  6. (en) « North American YF-93A » [archive du ], National Museum of the United States Air Force, (consulté le ).
  7. (en) Aerospace Industries Association (en), Aviation Facts and Figures 1959 Edition, American Aviation Publications, , 147 p. (lire en ligne), p. 33-34.
  8. (en) Connors 2010, p. 210.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Chris Bishop et Chris Chant, Aircraft Carriers : The world's greatest naval vessels and their aircraft, Minneapolis, MN, Zenith Press, , 256 p. (ISBN 978-0-7603-2005-1).
  • (en) Jack Connors, The Engines of Pratt & Whitney : A Technical History, Reston, Virginie (États-Unis), American Institute of Aeronautics and Astronautics, , 527 p. (ISBN 978-1-60086-711-8).
  • (en) Bill Gunston, World encyclopedia of aero engines, Phoenix Mill, Gloucestershire, Royaume-Uni, Sutton Publishing, , 5e éd. (ISBN 1-85260-163-9).
  • (en) Anthony L. Kay, Turbojet : History and development 1930–1960, vol. 2 : USSR, USA, Japan, France, Canada, Sweden, Switzerland, Italy, Czechoslovakia and Hungary, Marlborough, Wiltshire (Royaume-Uni), Crowood Press, , 1re éd., 240 p. (ISBN 978-1-86126-939-3).

Liens externes

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