Porte de la Chapelle

La porte de la Chapelle, de son nom complet porte de la Chapelle-Saint-Denis[1] est l'une des 17 portes percées dans l'enceinte de Thiers au milieu du XIXe siècle pour protéger Paris, en France.

Porte de la Chapelle-Saint-Denis
Porte de la Chapelle
Sens anti-horaire
Porte des Poissonniers
Porte de la Chapelle Sens horaire
Porte d'Aubervilliers
Géographie
Boulevard (s) Boulevard Ney
Arrondissement (s) 18e
Commune limitrophe Saint-Denis
Coordonnées 48° 53′ 55″ nord, 2° 21′ 33″ est
Transports en commun
Petite Ceinture La Chapelle-Saint-Denis
Petite ceinture RATP
Porte de la Chapelle
Métro
Porte de la Chapelle
Bus RATP38153252302350
Traverse Ney-Flandre
Routes
Autoroute A1
Route nationale 1

Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès

La porte de la Chapelle est située dans le 18e arrondissement, au carrefour de la rue de la Chapelle, de l'avenue de la Porte-de-la-Chapelle et du boulevard Ney. Au nord de la porte débute la plaine Saint-Denis.

La route nationale 1 et l'autoroute A1 partent de cette porte, qui est aujourd'hui un très important carrefour routier, peu accueillant aux piétons et cyclistes. L'interconnexion de ces deux routes avec le boulevard périphérique de Paris crée un important nœud routier.

Réseau RATP

La porte de la Chapelle a été le terminus de la ligne 12 du métro (station Porte de la Chapelle) de 1916 jusqu'en , avant que la ligne ne soit prolongée jusqu'à la station Front Populaire. De à , la ligne de tramway y avait également son terminus avant d'être étendue jusqu'à la Porte d'Asnières et autrefois[Quand ?], les tramways qui desservaient la plaine Saint-Denis et Saint-Denis, ainsi que la station La Chapelle-Saint-Denis sur la ligne de Petite Ceinture, faisaient ėgalement halte à la porte de la Chapelle.

Mobilier urbain

Des fontaines de style Art déco ont décoré le carrefour de la porte de la Chapelle de 1935 à 2014, pour être ensuite retirées en prévision de travaux de prolongement du tramway entre la porte de la Chapelle et la porte d'Asnières. Ces fontaines, bâties en pierre de taille, pesaient vingt tonnes. Les travaux achevés, leur réinstallation n'a pas eu lieu malgré les promesses précédentes ; elles ont finalement été considérées comme « disparues » par les autorités[2],[3]. La situation a alors suscité une polémique en matière de patrimoine : les deux immenses buffets de pierre pourraient aussi avoir été détruits, tandis que les trois mascarons de bronze desquels jaillissait l’eau qui venait se jeter dans les bassins[4] seraient « entreposés a priori par une direction de la ville dans un local du 18e arrondissement » indique la mairie[5].

Le 25 mai 2021, l'énigme est résolue. Antoine Dupont, adjoint du maire Éric Lejoindre, annonce lors d'un conseil du 18e arrondissement que les fontaines ont été détruites il y a plusieurs années : « Après échanges avec les services, il s'avère que ces fontaines ont été démolies il y a quelques années. Quant aux mascarons, ils seraient conservés dans un local de la Direction des espaces verts, au parc Éole dans le 18e ». Certains riverains, décidés à récupérer les mascarons, aimeraient également savoir ce que sont devenues les pierres des fontaines détruites[6].

Le , le service de communication de la Ville de Paris déclare que ces mascarons sont introuvables et émet l'hypothèse d'un vol. Le , Emmanuel Grégoire  premier adjoint à la Maire de Paris, Anne Hidalgo  tweete qu'ils ont été restitués au commissariat de police du 18e arrondissement[7]. Ces éléments patrimoniaux des années 1930[4] auraient été volés puis revendus à une tierce personne qui, devant l'emballement médiatique, les auraient remis à la police[4].

Origine du nom

Elle porte ce nom car elle faisait suite à la rue de la Chapelle, ex Grand-Rue de la commune de la Chapelle.

Historique

La porte de la Chapelle-Saint-Denis était une vaste entrée des fortifications de 1840, qui contrôlait la route impériale numéro 1 de Paris à Calais par Saint-Denis et qui faisait suite à la rue de la Chapelle, ancienne grand-rue de la commune de La Chapelle, de nos jours disparue. Après 1860, elle sépare Paris (72e quartier de Paris, dit quartier de la Chapelle) de Saint-Denis. L’axe est situé sur le tracé de l’ancienne voie romaine de Lutèce vers les villes du nord[réf. souhaitée].

En 1944, le site est l'objet d'un bombardement des forces alliées visant les infrastructures ferroviaires qui détruit de nombreuses habitations. Des bombes non explosées sont retrouvées plusieurs décennies après[8].

Représentation du quartier

Le quartier souffre d'une réputation de quartier populaire difficile, concentrant les problématiques socio-économiques et abritant des populations marginales. Confrontée à ses problèmes de propreté[9], de prostitution, de drogue, d'insécurité et de criminalité[10]  illustrés notamment par la colline du crack[11],[12] , la population locale se sent abandonnée[10].

Les « migrants de la Chapelle »

Depuis 2015, à la suite du démantèlement progressif de la « jungle de Calais »  le secteur dans lequel résidaient dans cette ville du nord de la France les migrants tentant de passer en Angleterre , nombre de ceux-ci se sont dirigés vers Paris. Des campements de migrants aux profils très divers (familles ou personnes seules, personnes en transit ou demandeurs d’asile, dont une partie est en droit d'obtenir l'asile en France[13]) se sont progressivement mis en place dans le quartier, tout d'abord sous la station de métro La Chapelle, pour ensuite se propager de part et d’autre de la porte de la Chapelle, côté capitale et côté Seine-Saint-Denis[14].

Bien que depuis divers centres d'accueil et d'hébergement humanitaire aient été créés[15],[16], ceux-ci n'ont jamais pu résorber l'afflux de migrants, dont le nombre est toujours supérieur aux possibilités d'hébergement ou de relocalisation proposés.

Au gré des expulsions successives et souvent violentes[17],[18],[19]  62 de 2015 à aujourd'hui, en 2021[14],[20],[21],[22] , ces campements abritant parfois des milliers de personnes se reforment régulièrement après chaque dispersion[23],[24].

Concertation de la Ville de Paris

Face aux diverses problématiques du quartier, la Ville de Paris entame fin 2020 une concertation concernant les futurs aménagements de la porte de la Chapelle. Nouveaux lieux de vie, nouveaux espaces verts, nouveaux équipements sportifs et nouveau lieu de vie universitaire sont au programme : « Un centre vivant et dynamique en plein cœur de la métropole du Grand Paris, voici le projet du renouvellement urbain du nord est parisien. Chapelle International, Chapelle Charbon, Gare des Mines - Fillettes, Hébert ou encore le Campus Condorcet sont autant de projets qui permettent au quartier de se réinventer.[25]. » Mais rien n'est proposé en ce qui concerne les problématiques socio-économiques de l'arrondissement et ses problèmes d'insécurité.

Notes et références

  1. Guy Le Hallé, Les Fortifications de Paris, p. 175.
  2. « Quartier de Paris recherche deux fontaines disparues depuis sept ans : style Art Déco, 10 tonnes chacune », sur Le Monde, (consulté le ).
  3. Cécile Beaulieu, « La mystérieuse disparition des (énormes) fontaines de la porte de la Chapelle », sur Le Parisien, (consulté le ).
  4. « Paris : les ornements des fontaines disparues de la Chapelle restitués ».
  5. Stéphane Kovacs, « L'énigme des fontaines disparues », Le Figaro, 30 avril 2021, p. 4.
  6. Cécile Beaulieu, « Ne cherchez plus les fontaines disparues de la Chapelle, elles ont été détruites ! », sur Le Parisien, (consulté le ).
  7. Un conte parisien : l’histoire édifiante des fontaines de la Porte de la Chapelle.
  8. Sébastian Compagnon et Benoît Hasse, « Paris : un obus découvert près de la Porte de la Chapelle, un périmètre de sécurité en place », sur leparisien.fr, (consulté le )
  9. Cécile Beaulieu, « A la porte de la Chapelle, ces déchets salissent l’image de Paris », sur leparisien.fr, (consulté le )
  10. Cécile Beaulieu, « Paris : face à la hausse de la délinquance, les habitants se sentent abandonnés », sur leparisien.fr, (consulté le )
  11. (en-US) Elian Peltier, « Crack Cocaine Makes a Paris Neighborhood ‘Hell’ for Users and Residents », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  12. Theo Englebert, « À Porte de la Chapelle, la Colline du crack déborde », sur www.vice.com, (consulté le )
  13. Paris: la police évacue les migrants de La Chapelle, Sylvain Mouillard, 2 juin 2015 , Libération.
  14. 1600 migrants évacués de campements Porte de la Chapelle, et maintenant?, Lucie Oriol, 7 novembre 2019, Le HuffPost avec AFP.
  15. « Sans le centre pour migrants de La Chapelle, 20 000 personnes de plus auraient été dans la rue », Nathalie Birchem, 10 novembre 2017, sur La-Croix.com.
  16. Centres pour migrants à Paris : malgré les CAES, les campements sont toujours là, Nathalie Birchem, 10 janvier 2020, sur La-Croix.com.
  17. Migrants à Paris : MSF dénonce «harcèlement» et «violences policières», 8 janvier 2017, Libération avec AFP.
  18. Le point sur l’évacuation du camp de migrants à Paris : coups de matraque et « chasse à l’homme », indignation politique et enquêtes de l’IGPN, 24 novembre 2020, Le Monde avec AFP.
  19. Démantèlement de camps de migrants: trois préfets accusés de «complicité de violences volontaires», 7 mai 2021, Le Figaro avec AFP.
  20. Évacuation du camp de migrants de la Porte de la Villette, à Paris, par la police, Simon Louvet, 4 février 2020, sur Actu.fr.
  21. Le plus gros campement de migrants en France évacué en Seine-Saint-Denis, 29 juillet 2020, Midi-Libre avec Reuters.
  22. Le démantèlement « choquant » d’un campement de migrants, place de la République, à Paris, Philippe Mathé sur Ouest-France.fr, 24 novembre 2020.
  23. ASA PNE, « Chaos humanitaire à la porte de la Chapelle », ASA PNE, (lire en ligne, consulté le ).
  24. Rémi Brancato, « Deux mois après la dernière évacuation, 2 500 migrants toujours sous des tentes au nord de Paris », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  25. Porte de la Chapelle : la métropole de demain se construit ici, sur le site de la Mairie de Paris

Articles connexes

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