Polyamour

Le polyamour (de l'anglais polyamory), ou pluriamour, est une orientation et une éthique des relations amoureuses où les partenaires sont en relation amoureuse avec plus d'une personne, avec le consentement éclairé de toutes les personnes concernées. Ces relations sont souvent confondues à tort avec l'adultère, l'infidélité, la polygamie ou le libertinage.

Drapeau du polyamour.

Ces relations sont basées sur la liberté romantique, l'égalité et l'honnêteté entre partenaires, le respect des choix individuels et de l'autonomie de chacun, le consentement mutuel.

Le terme « polyamoureux / polyamoureuse » (ou « poly ») désigne les personnes adhérant à cette éthique — qu'elles soient ou non présentement engagées avec plusieurs partenaires — ainsi que les relations et les couples basés sur ces principes. Ces « relations polyamoureuses » peuvent prendre des formes très diverses, le polyamour prônant la négociation par les partenaires des modalités de la relation.

Définition

Le polyamour se définit comme « l’orientation relationnelle présumant qu'il est possible [et acceptable] d'aimer plusieurs personnes et de maintenir plusieurs relations amoureuses et sexuelles à la fois, avec le consentement des partenaires impliqués, […] et qu'il est souhaitable d'être ouvert et honnête à leur propos[1] ».

Le polyamour est parfois confondu avec :

  • l'infidélité[2], qui est une forme de non-exclusivité, mais non consentie par tous les partenaires ;
  • l'échangisme ou le libertinage, qui sont des formes de non-exclusivité sexuelle à visée récréative pour un couple (ou un(e) célibataire), mais qui impliquent tout de même une exclusivité affective ou sentimentale et ne comportent pas la dimension éthique et politique du concept de polyamour[3] (remise en question de la monogamie) ;
  • la polygamie, qui est une non-exclusivité conjugale ou matrimoniale. Certaines relations polyamoureuses n'impliquent pas forcément une vie conjugale ou un mariage. De plus, les polyamoureux évitent le terme polygamie[3], celui-ci étant « devenu synonyme de polygynie — un homme avec plusieurs femmes[4] ». Les sociétés pratiquant la polygamie réservent souvent, soit aux hommes, soit aux femmes, la possibilité de se marier plusieurs fois ; l'égalité de droits entre les partenaires, principe essentiel du polyamour, n'est que rarement présente dans les mariages polygames.

Historique et terminologie

Dans un ouvrage intitulé Le Nouveau Monde amoureux, écrit en 1816 mais qui ne sera publié qu'en 1967, le philosophe Charles Fourier définit les bases théoriques de « l’amour multiple », une diversité amoureuse vécue et assumée. Charles Fourier critique de façon radicale le mariage exclusif, qui réduit les femmes à la condition de « ménagères », encourageant leur « asservissement ». Il appelle à la multiplication des liens amoureux au cœur d’« un ordre compatible avec le développement des passions » et permettant d’« innover en jouissance amoureuse »[5].

Au début des années 1920, au sein des mouvements marxistes et libertaires, naît la première théorisation du polyamour, sous le nom d'« amour-camaraderie » chez Alexandra Kollontaï[6], qui en définit trois principes :

  • l'égalité des rapports mutuels ;
  • l'absence de possessivité et la reconnaissance des droits individuels de chacun des membres du couple ;
  • l'empathie et le souci réciproque du bien-être de l'autre.

Pour Alexandra Kollontaï, le mariage bourgeois et la fidélité des femmes est une « captivité amoureuse », dictée par le souci de « concentrer le capital » économique dans une même famille[5].

En , Jean-Paul Sartre propose à Simone de Beauvoir, après un an de relation, un « pacte de poly-fidélité », lui proposant de vivre des amours multiples entre lesquelles leur relation resterait la principale. Beauvoir acceptant, il s'exclame : « Nous allons réinventer le couple ! » Leur exemple, publiquement assumé, marque fortement les milieux intellectuels parisiens, même si la publication de leurs correspondances montre que cette situation fut quelquefois difficile et douloureuse[5],[7].

Le terme « polyamory » apparaît pour la première fois aux États-Unis au cours des années 1960, en référence à la pratique non-monogame responsable décrite dans En terre étrangère, un roman de Robert A. Heinlein, auteur américain de science-fiction, qui aura une importante influence sur la contre-culture des années 1970 aux États-Unis[1]. Le mot devient d'usage courant à partir de la fin des années 1990, principalement sur Internet, via des sites dédiés ou sur le forum Usenet alt.polyamory, créé en par Jennifer Wesp.

Depuis la seconde moitié des années 2000, le polyamour obtient une visibilité médiatique de plus en plus importante. Des ouvrages, comme The Ethical Slut (« La Salope Éthique ») ou, en France, les livres de Françoise Simpère (qui préfère employer le terme de « lutinage »), exposent les principes du mouvement et dispensent des conseils relationnels. Des communautés de polyamoureux existent dans de nombreux pays, la communauté francophone se structurant majoritairement autour du site polyamour.info[8] et se retrouvant pour des échanges d'expériences et des témoignages lors de « cafés poly ». La taille de ces communautés, bien que croissante, reste relativement petite et de nombreux polyamoureux cachent leur vie sentimentale auprès de leur famille ou de leurs collègues de travail[9].

Le terme « polyamour » est parfois critiqué pour son inélégance étymologique : « poly » est une racine grecque et « amour » un mot originaire du latin. Pour cette raison, le terme « pluriamour » (pleinement latin) lui est parfois préféré[réf. souhaitée].

Critique de la monogamie

Pride polyamoureuse à San Francisco en 2004.

Pour la psychologue Meg Baker, le polyamour remet en question deux éléments-clefs de la « construction dominante de la sexualité dans la culture occidentale » : le fait que les relations amoureuses doivent être monogames, et dans certains cas, le fait que les relations amoureuses doivent se limiter à deux personnes[10].

La critique de la monogamie peut prendre plusieurs formes :

  • individualiste, dans la défense du droit de chacun à s'éloigner des normes culturelles et sociétales ;
  • utilitariste, certains polyamoureux défendant l'idée que la norme monogame est néfaste à l'épanouissement sexuel ;
  • spirituelle, certains polyamoureux inscrivant leur pratique de non-possessivité amoureuse dans une démarche d'épanouissement personnel. Pour Meg Baker encore, « il semblerait que le polyamour a la capacité d'aider les gens à explorer différentes facettes d'eux-mêmes, et, peut-être, à une compréhension alternative de leur propre identité via les différentes façons dont ils se voient eux-mêmes reflétés dans les yeux de ceux avec qui ils sont intimement engagés[10] ».
  • politique, enfin, la non-exclusivité amoureuse pouvant rejoindre une critique plus générale des discours dominants sur la sexualité, les relations hommes-femmes, ou l'organisation de la société. C'est ce qui fait dire à Françoise Simpère, figure majeure de la promotion du polyamour en France, que « le pluriamour est libertaire, anarchiste et révolutionnaire »[11].

Marxisme

Les critiques politiques de l'exclusivité amoureuse, antérieures à la théorisation du polyamour, font partie des critiques de la famille et du mariage nées au XIXe siècle dans les mouvements marxistes, féministes et anarchistes. À cette époque, la loi accordait au mari un pouvoir quasi-total sur son épouse, qui pouvait dans certains cas ne pas avoir d'existence légale propre (principe de coverture).

Dans L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État (1884), Friedrich Engels propose une histoire des structures familiales d'un point de vue marxiste. Il est très virulent avec la « famille monogamique », fondée selon lui sur la transmission du capital et « la domination de l'homme ». Il note d'ailleurs que « la monogamie n'est monogamie que pour les femmes seulement », donnant l'exemple du Code Napoléon, qui réprime l'adultère des femmes mais autorise celui des hommes (à partir du moment où il a lieu hors du lit conjugal)[12].

« La monogamie est née de la concentration des richesses importantes dans une même main — la main d'un homme —, et du désir de léguer ces richesses aux enfants de cet homme, et d'aucun autre. Il fallait pour cela la monogamie de la femme, non celle de l'homme, si bien que cette monogamie de la première ne gênait nullement la polygamie avouée ou cachée du second[13]. »

Néanmoins, considérant que « l'amour sexuel est exclusif par nature », il prédit que l'égalité des sexes qu'il appelle de ses vœux « aura pour effet […] de rendre les hommes monogames dans une proportion infiniment plus forte que les femmes ne deviendront polyandres[14]. »

Au début des années 1920, la Soviétique Alexandra Kollontai va plus loin et remet en question la nature exclusive du sentiment amoureux. Estimant que la morale amoureuse est liée à l'idéologie (au sens marxiste du terme), elle propose une histoire politique de l'amour. Elle dénonce l'idéal amoureux monogame de son temps comme étant celui de la bourgeoisie, qui lie de manière indissociable amour, sexualité et mariage, dans l'objectif d'accumulation et de transmission du capital[15].

« Dans une famille d'artisans du Moyen âge, il n'était point non plus question d'amour lorsqu'on concluait un mariage. Au temps des corporations d'artisans, la famille était aussi une unité de production et reposait sur un principe économique de travail. L'idéal d'amour dans le mariage ne commence à apparaître chez la classe bourgeoise qu'au moment où la famille cesse peu à peu d'être unité de production pour devenir unité de consommation et gardienne du capital accumulé[15]. »

Kollontai théorise un idéal amoureux, nommé « amour-camaraderie », qu'elle veut plus adapté aux besoins de la classe ouvrière. Ses principes, qui sont ceux du polyamour moderne, sont basés sur la « solidarité fraternelle » libérée de la possessivité[16]. Elle-même vit ouvertement des amours multiples.

Partisan des relations libres depuis les débuts de son engagement dans le mouvement du 4 mai, le chef du Parti Communiste Chinois Mao Zedong défendait au début de sa carrière politique l'évolution des relations amoureuses vers le polyamour, comme dans la première édition de 1927 du Rapport sur l'enquête menée dans le Hunan à propos du mouvement paysan, où il présente comme une marque d'émancipation l'existence de couples polyamoureux : « Du point de vue de la sexualité, les paysans pauvres disposent aussi d'une liberté correcte. Dans les villages, des relations triangulaires et multi-latérales sont presque universelles chez les paysans pauvres »[17].

Anarchisme individualiste

En France, à la même époque, les milieux individualistes libertaires remettent en question le bien-fondé du couple et expérimentent, sous le terme d'amour libre, d'autres modalités de la vie amoureuse et sexuelle : vie en communauté de libre sexualité, vie de célibataire pour Madeleine Pelletier, pionnière du droit à l'avortement et du contrôle des naissances[18], défense du libertinage et de l'échangisme pour E. Armand, qui voulait même en faire une norme[19], ou légitimation de la figure de l'amant ou de la maîtresse pour Jane de Magny et Georges-Anquetil. Parmi ces expérimentations, on retrouve quelques exemples d'« amours plurielles », comme Sophie Zaïkowska qui vit quelques années avec deux hommes[20].

Les critiques de la monogamie perdurent aujourd'hui dans les mouvements libertaires[21] comme féministes. En 1997, l'universitaire Victoria Robinson résume : « la monogamie institutionnalisée n’a servi en rien les intérêts des femmes. Elle privilégie les intérêts des hommes et du capitalisme, opérant à travers les mécanismes que sont l’exclusivité, la possessivité et la jalousie, tous regardés à travers les lunettes roses du romantisme »[22].

En 1997, l'ouvrage dirigé par Corinne Monet et Léo Vidal[23] se livre à une critique approfondie de la relation monogame, mais aussi de toutes les normes et préconceptions qui pèsent aujourd'hui sur l'amour et la sexualité, culturellement héritées d'une longue tradition patriarcale[24].

Principes

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Par contraste avec l'échangisme, les relations polyamoureuses supposent des attachements sentimentaux avec plusieurs partenaires. La plupart des gens appartenant aux deux communautés les considèrent comme des domaines d'un continuum d'intimité et de sexualité ouvertes, bien que d'autres estiment que la notion « d'échange » soit résolument opposée à celle de « non possession » généralement liée à la vie polyamoureuse.

Les valeurs décrites ici sont des « idéaux » : comme avec tous les idéaux, leur réalisation est parfois incomplète et imparfaite. Les relations polyamoureuses supposent autant d'implication de soi, sinon plus que dans n'importe quelle relation traditionnelle.

Non-possession

Les relations conventionnelles sont souvent décrites en termes de contrôle et d'appartenance : « tu m'appartiens ». Ceci implique que les gens ont le droit d'imposer des restrictions à la liberté de leur partenaire, et que toute autre relation est une menace, puisqu'elle remet ce contrôle en question. Ceci induit des sentiments de jalousie qui typiquement pourraient être exacerbés dans le contexte d'une relation polyamoureuse.

Pour cette raison, l'aspect « possessif » des relations est considéré comme une chose à éviter, basée sur la peur de manquer (on peut évaluer simplement les chances de succès de la relation en se demandant quel serait le sentiment que susciterait l'arrivée d'un nouveau partenaire dans la vie d'un amant[pas clair] : peur ou joie ?).

Bien que la non-possessivité soit une composante importante de bien des relations polyamoureuses, elle n'est pas aussi universelle que les valeurs décrites plus haut. Il existe des alternatives, parmi lesquelles les relations primaires et possessives combinées avec des relations non-possessives (la plupart des mariages ouverts), ou les relations asymétriques dans lesquelles la « possessivité » est à sens unique.

Vocabulaire

Un certain nombre de concepts relationnels ont été développés par la communauté polyamoureuse.

  • Compersion. Le fait de se réjouir du bonheur amoureux de son ou sa partenaire, alors que celui-ci est dirigé vers une autre personne. La compersion est un sentiment d'empathie vu comme l'inverse de la jalousie, que les polyamoureux décrivent comme un sentiment de possessivité contrariée.
  • Fidélité. La définition traditionnelle de la fidélité (« respect de l'exclusivité sexuelle ») n'a plus de sens dans le cadre d'une relation polyamoureuse. La fidélité se redéfinit alors, comme le dit Françoise Simpère « au sens étymologique de fides, fideis, la confiance »[25]. Fidèle, en tant que polyamoureux, devient synonyme de « digne de confiance », c'est-à-dire honnête et attentif à son ou sa partenaire.
  • Hiérarchie relationnelle. Certaines personnes polyamoureuses hiérarchisent leurs relations en relations principales et relations secondaires. D'autres s'y refusent et revendiquent la non-hiérarchisation de leurs relations, voire l'anarchie relationnelle.
  • Polyfidélité ou polyexclusivité. Désigne les relations exclusives à plus de deux personnes (comme le ménage à trois). Les membres d'une relation polyexclusive y sont tous deux-à-deux intimement proches, et s'engagent à maintenir une exclusivité sexuelle et/ou sentimentale vis-à-vis des extérieurs au groupe. On peut considérer une relation polyfidèle comme une relation « classique » à plus de deux personnes. Le terme polyfidélité est le plus utilisé, mais est parfois critiqué pour la confusion qu'il crée avec la redéfinition du mot « fidélité » dans les relations polyamoureuses.
  • Métamour. Désigne un ou une autre partenaire de sa compagne ou son compagnon avec qui il n'y a pas de relation directe.
  • Polymâle et polyfake. Stéréotypes péjoratifs désignant des comportements machistes dans les milieux polyamoureux. Le premier désigne un homme « dragueur » mettant en avant son statut de polyamoureux pour lourdement insister sur sa disponibilité sexuelle[26], le second un individu utilisant le polyamour comme « couverture philosophique » pour se donner une grande permissivité sexuelle, sans respect, honnêteté ou bienveillance vis-à-vis de ses partenaires[27].

Visibilité et critiques

Stigmatisation

Dans les représentations médiatiques dominantes, la non-monogamie est quasiment absente en dehors de l'infidélité. Les relations non-monogames ont tendance à être stigmatisées, la monogamie bénéficiant d'un effet de halo[28]. La non-monogamie consentie, dans les rares cas où elle est présente, est soit punie par le scénario, soit présentée comme « bizarre » et « New Age ». Similairement, de nombreux polyamoureux témoignent de ce que leur pratique est souvent confondue avec l'adultère ou la polygamie, et jugée comme contraire aux normes culturelles ou perverse[2].

La littérature comme le cinéma décrivent volontiers le polyamour comme instable sur le long terme[29][source insuffisante].

Explication de cette stigmatisation

La psychologue Meg Baker relate que les personnes monogames peuvent se sentir menacées par le polyamour, notamment parce qu'il représente une manière honnête d'avoir plus d'un amant ou d'une amante, ce que ces personnes pourraient souhaiter sans l'avouer à cause des normes pesant sur l'infidélité[2]. De plus, les relations polyamoureuses « remettent en question la prétendue exclusion mutuelle des catégories “ami” et “amant” », là où cette frontière est très claire dans les situations de monogamie, où toute personne qui n'est pas l'« amoureux » doit être un « ami »[30]. Enfin, elle défend l'idée que le polyamour « présente le potentiel de remettre en question le fait que les gens sont seulement attirés par les membres du sexe opposé », en rendant possible des situations explicites de bisexualité (relations simultanées avec des personnes de différents genres), ce qui « trouble la binarité mâle/femelle et homo/hétéro comme racines de l'obligation d'hétérosexualité »[10].

Amour exclusif ou amour partagé

Depuis début 2010, le concept de polyamour bénéficie d'une couverture médiatique croissante dans les pays francophones, que ce soit par des articles de presse, des émissions de radio ou de télévision[31]. Cette visibilité accrue entraîne des critiques et des débats.

L'un des arguments les plus courants contre le polyamour vient de l'idée selon laquelle lorsque l'amour est partagé entre plusieurs personnes, il est d'une certaine façon diminué. D'après The Ethical Slut, les polyamoureux appellent cet argument « l'argument de l'économie de famine »[32] — ainsi nommé car, d'après eux, il considère l'amour comme un bien matériel, comme la nourriture, qui ne peut être offert à une personne qu'en en privant une autre. Les polyamoureux refusent cette conception de l'amour comme bien de consommation. Un exemple souvent invoqué est celui d'un parent ayant deux enfants sans en aimer moins l'un des deux à cause de l'existence de l'autre. Cet argument est lui-même critiqué par d'autres faisant la distinction entre l'amour pour un partenaire (avec implication sexuelle) et celui impliquant un lien de sang[réf. nécessaire].

Un point de vue intermédiaire est que la relation sentimentale demande temps et énergie, ressources dont aucune des deux n'est infinie. Ainsi, bien qu'il soit possible d'aimer plusieurs personnes aussi bien qu'une seule, il y a un stade au-delà duquel les relations souffrent. Ce sujet des obstacles matériels est un des principaux obstacles au vécu du polyamour[réf. nécessaire], l'autre étant la survivance de la domination d'un modèle de pauvreté de relation. L'écrivain Jacques Salomé, qui a beaucoup écrit sur le couple et la tendresse, parle de la société occidentale contemporaine comme d'une fabrique « d'amputés relationnels » où domine la « privation amoureuse ».[réf. nécessaire]

Symboles

Plusieurs symboles ont été créés pour représenter le polyamour.

Drapeau

Le drapeau du polyamour par Jim Evans.

Le drapeau du polyamour a été conçu par Jim Evans et déposé dans le domaine public.

Le drapeau du polyamour est composé de trois bandes colorées de même largeur et du symbole pi placé au centre du drapeau. Les couleurs des bandes sont, partant du haut pour aller vers le bas : bleu, représentant l'ouverture d'esprit et l'honnêteté entre tous les partenaires avec lesquels nous entretenons nos multiples relations ; rouge, représentant l'amour et la passion ; et noir, représentant la solidarité avec celles et ceux qui, bien qu'ouverts d'esprit et honnêtes avec toutes les personnes prenant part à leurs relations, doivent cacher au reste du monde les-dites relations à cause des pressions exercées par la société. Le symbole au centre du drapeau est la lettre grecque « pi » en minuscule et dorée, car c'est la première lettre du mot « polyamour ». La couleur or représente la valeur que nous accordons à notre attachement émotionnel aux autres, qu'il soit de nature amicale ou romantique, en opposition aux relations simplement et essentiellement physiques[33].

Cœur infini

Deux versions du cœur infini symbolisant le polyamour.

Le symbole du cœur (rouge) mêlé au symbole de l'infini (bleu) a été utilisé sur des pin's (ou épinglette), T-shirts, autocollants, entre autres[34],[35].

Perroquet

Subtile manière de se reconnaître, le perroquet a été utilisé en tant que symbole du polyamour[36],[37] : Polly est en effet un nom commun donné à ces animaux lorsqu'ils sont domestiqués. Le symbole original a été créé en 1998 par Ray Dillinger et est déposé dans le domaine public[38],[39].

Polyamoureux renommés

Dans les arts et la culture populaire

Dans la littérature (exemples)

Au cinéma

Thème principal

Poly-friendly

Dans la presse

  • Usbek & Rica dans le cadre d'un concours « Polyamour et habitat : des capsules modulables selon vos désirs » publie le projet « Capsul » imaginé par Camille Alm, Mathilde Bizard et Cosima Parré, de l’école Condé à Toulouse qui a pensé à une adaptation du mode d’habitat qui permettrait aux polyamoureux de vivre ensemble, qu’ils soient deux, trois, quatre ou sept[44].

Sur Internet

En musique

Notes et références

Sources

  • [Engels 1884] Friedrich Engels (trad. Éditions du Progrès, Moscou, 1976), L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, (lire en ligne)
  • [Kollontaï 1923] Alexandra Kollontaï, « Place à l'Eros ailé ! (Lettre à la jeunesse laborieuse) », Молодая гвардия (« La jeune Garde »), no 3, (lire en ligne, consulté le )
  • [Baker 2005] (en) Meg Baker, « This is my partner, and this is my... partner’s partner: Constructing a polyamorous identity in a monogamous world », Journal of Constructivist Psychology, no 18(1), , p. 75-88 (DOI 10.1080/10720530590523107, lire en ligne, consulté le )

Références

  1. Baker 2005, p.75
  2. « Les participants à cette étude […] racontent que le polyamour est “invisible” dans la société, et que, lorsqu'il ne l'est pas, il est souvent confondu avec l'adultère et désapprouvé, ou vu comme mauvais et étrange. » Baker 2005, p. 80.
  3. Yves-Alexandre Thalmann, Vertus du polyamour, la magie des amours multiples, Éditions Jouvence, 2006, chap. II.
  4. Catherine Ternaux, La Polygamie, pourquoi pas ? , Paris, Grasset, 2012.
  5. Frédéric Joignot, « Le polyamour, aux racines d’une sexualité plurielle », Le Monde, (lire en ligne)
  6. « Place à l'Eros ailé ! (Lettre à la jeunesse laborieuse) », Alexandra Kollontai, La Jeune Garde no 3, mai 1923.
  7. Entretien avec Michel-Antoine Burnier, « Sartre et Beauvoir, le pacte de poly-fidélité », Nouvelles Clefs.
  8. Site polyamour.info.
  9. Baker 2005, p. 83.
  10. Baker 2005, p. 77.
  11. Françoise Simpère, entretien par Sophie Caillat. « Les “polyamoureux”, ces “indignés” de la monogamie », rue89, 6 juillet 2011.
  12. Engels 1884, p. 49.
  13. Engels 1884, p. 58.
  14. Engels 1884, p.62
  15. Kollontaï 1923, section I.
  16. Kollontaï 1923, section II
  17. (en) John Peter Roberts, China: From Permanent Revolution to Counter-Revolution, Londres, Wellred, , 520 p. (ISBN 978-1900007634), p. 149
  18. Madeleine Pelletier, L’émancipation sexuelle de la femme, Giard et Brière, 1911.
  19. Gaetano Manfredonia, Francis Ronsin, E. Armand et « la camaraderie amoureuse », le socialisme révolutionnaire et la lutte contre la jalousie, Groupe de Travail « Free Love and the Labour Movement », International Institute of Social History, Amsterdam, 2000.
  20. Pierre Beaudet, « D'une théorie de l'amour libre à la mise en pratique de l'union libre. Les "milieux libres" anarchistes (France, 1900-1914) », International Institute of Social History.
  21. Corinne Monnet et Léo Vidal, Au-delà du personnel, Atelier de création libertaire (ISBN 2-905691-55-7). Partie 1 : Pour une critique de l'exclusivité amoureuse, pp. 11-42.
  22. Victoria Robinson, My baby just cares for me: Feminism, heterosexuality and non‐monogamy, Journal of Gender Studies, vol.6(2), 1997.
  23. Corinne Monnet et Léo Vidal, Au-delà du personnel, Atelier de création libertaire, (ISBN 978-2-905691-55-2, lire en ligne)
  24. « Malgré notre désir de liberté et d’égalité, nous étions forcés de constater que nous faisions partie d’une société où le genre est avant tout l’outil d’organisation hiérarchique des humains. La domination masculine est une des pierres fondatrices de notre société et elle structure toutes les relations humaines, que ce soit au niveau économique, politique, culturel, social, sexuel, affectif ou personnel. »
    Cf. ouvrage en bibliographie, Au-delà du personnel, sous la direction de Corine Monnet et Léo Vidal, p. 8.
  25. Françoise Simpère et Anne, entretient par Camille, Ni libertin ni indifèle, le polyamour fait des ravages, rue69.com, 18 novembre 2008
  26. Zehr Ariel, Le Polymâle, Piment du Chaos, 7 février 2015.
  27. Brigitte Vasallo, Polyamour et « polyfake », traduit de l'espagnol sur polyamour.info, 13 février 2006 (vo publiée le 7 août 2013).
  28. (en) Terri D. Conley, Amy C. Moors, Jes L. Matsick et Ali Ziegler, « The Fewer the Merrier?: Assessing Stigma Surrounding Consensually Non-monogamous Romantic Relationships », Analyses of Social Issues and Public Policy, vol. 13, no 1, , p. 1–30 (ISSN 1529-7489, lire en ligne, consulté le )
  29. Par exemple Vicky Cristina Barcelona, de Woody Allen.
  30. Baker 2005, p.81
  31. Revue de presse du site amours.pl.
  32. starvation economy
  33. « Le drapeau du polyamour par Jim Evans » [archive du ].
  34. "Alan", « Poly jewelry, clothing, and personal displays », Polyamory in the News!, (consulté le )
  35. Emanuella Grinberg, « Polyamory: When Three Isn't a Crowd », CNN Living, CNN, (lire en ligne, consulté le )
  36. Helen Echlin, « When two just won't do », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ) :
    « Today America has more than 100 poly email lists and support groups. Their emblem, which marks the table when they meet in restaurants, is the parrot (because of their nickname Polly) »
  37. Mystic Life (December 2003) in "Spiritual Polyamory" (ISBN 978-0-595-30541-4)
  38. Alex West, « Une liste des symboles poly... avec un peu de leur histoire » (consulté le )
  39. Ray Dillinger, « page d'accueil de alt.polyamory », (consulté le ) : « Parrot graphic by Ray Dillinger, placed in the public domain for use as a poly mascot. »
  40. AlloCine, « Trigonometry » (consulté le )
  41. « Enchant TV - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )
  42. « Sans vouloir vous déranger - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )
  43. (en-US) « Unicornland », sur Unicornland (consulté le )
  44. Ecole de Condé, « Polyamour et habitat : des capsules modulables selon vos désirs », sur Usbek et Rica
  45. Kimchi Cuddles

Voir aussi

Bibliographie

Filmographie

  • La Grande Amoureuse, documentaire de Martine Asselin, 2007

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la sexualité et de la sexologie
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