Pierre Trouillé
Pierre Trouillé, né le à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées) et mort le [1], est un haut fonctionnaire français, préfet de la Corrèze durant la Seconde Guerre mondiale.
Éléments biographiques
L'Occupation
Licencié en droit[2], Pierre Trouillé est sous-préfet à Brest durant l'occupation. Il fait paraître, le , un avis d'évacuation obligatoire des « non-indispensables ». À partir de cette date, les écoles sont fermées et on procède à l'évacuation d'environ 10 000 personnes. La population brestoise est estimée à 77 600 habitants[3].
Le il est nommé préfet de la Corrèze[4] et arrive à Tulle le . Il succède à Bernard Lecornu qui vient d'être révoqué par le régime de Vichy.
À la Libération du département de la Corrèze, le , il est remplacé par Robert Caulet, président du CDL, qui fera fonction de Préfet pendant un mois. Caulet et Trouillé travaillent en relation étroite jusqu'à la nomination de Maurice Chantelauze, mi .
Il est nommé citoyen d'honneur de la ville de Tulle par décision de la municipalité à la Libération[2] pour avoir contribué à protéger celle-ci en évitant, notamment, le massacre de prisonniers allemands lors de la bataille de Tulle.
Période | Identité | Fonction précédente | Observation | |
---|---|---|---|---|
1943 | 29 février 1944 | Bernard Lecornu[5],[6] | Sous-préfet à Saint-Nazaire | Révoqué par le Gouvernement de Vichy |
29 février 1944 | 1947 | Pierre Trouillé | Sous-préfet à Brest | Massacre de Tulle |
L'après-guerre
Avec la loi du 19 mars 1946, la Martinique devient un département d'outre-mer. Jules Moch nomme Pierre Trouillé comme premier préfet de l'île . Il y reste trois ans (1947-1950), et a notamment pour mission de lutter contre l'influence communiste et d'endiguer les mouvements syndicaux[7]. Sous sa responsabilité, pour la première fois depuis 1923, les forces de l'ordre font feu sur des ouvriers en grève et causent trois morts[8],[9]. Après la fusillade du Carbet, Césaire parle d’action malfaisante de la part du préfet Trouillé et réclame son départ « pour le bon renom de la France »[10].
Six mois plus tard, le un administrateur blanc créole est assassiné dans une habitation au nord de l'île. C'est l'affaire des 16 de Basse-Pointe. Le préfet Trouillé viendra témoigner lors du procès qui se tiendra en 1951 à Bordeaux.
Il devient ensuite préfet de la Sarthe (- [11]), puis préfet de la Loire-Atlantique (1956-1962).
Distinctions
- Commandeur de la Légion d'honneur[2]
- Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations à la Libération[12]
Publication
- Journal d'un préfet pendant l'Occupation, NRF, Gallimard, Paris, 1964 et J'ai lu leur aventure n° A186
Notes et références
- Pierre Trouillé sur perche-gouet.net.
- Présentation dans Journal d'un préfet pendant l'Occupation.
- Vie population brestoise- Archives municipales.
- Voir : « Un préfet face à l'Histoire ». Témoignage de Michel Desmet, préfet de région honoraire et membre du comité pour l'histoire du corps préfectoral. 22 mai 2011 : Site de l'Association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur.
- Bernard Lecornu
- Bernard Lecornu, un préfet hors du commun.
- Témoignages re / 5 décembre 2009, « “Le premier procès du colonialisme français aux Antilles” », sur Témoignages.RE - https://www.temoignages.re, (consulté le )
- Voir : Emmanuelle Deschè-Brambam. Force à la loi ou Trouillé le sanglant. Potomitan. site de promotion des cultures et des langues créoles.
- Voir « 100 ans d'événements à la Martinique » sur volcreole.com.
- Marie-Hélène Léotin, Habiter le monde, Martinique 1946-2006, Matoury (Guyane), Ibis Rouge Éditions, , 112 p. (ISBN 978-2-84450-333-6), page 37
- « Les préfets de la Sarthe » sur sarthe.gouv.fr.
- Voir : « Les Pendus de Tulle. Tulle se souvient aussi ».
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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