Pierre Salinger

Pierre Salinger est un journaliste et conseiller en communication politique américain, né le à San Francisco (Californie) et mort le à Cavaillon (Vaucluse).

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Biographie

Né aux États-Unis, d'un père américain, Herbert Salinger, ingénieur des mines, originaire de New York, et d'une mère française, Jehanne Biétry, journaliste, originaire de la région de Belfort, fille de Pierre Biétry, député du Finistère et syndicaliste, dirigeant de la Fédération nationale des Jaunes de France. Pierre Salinger est élevé dans la religion catholique professée par sa mère (son père étant juif).

Il fait la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) dans la marine (il est décoré de la Navy and Marine Corps Medal, pour conduite héroïque) puis commence en 1946 une longue carrière de quarante ans de journaliste, en commençant au San Francisco Chronicle. Il se fait un nom, en enquêtant notamment sur les terribles situations dans les prisons américaines ou encore sur les liens entre le syndicat des camionneurs et la mafia (article dans le Collier's Magazine). C'est cette dernière enquête qui lui fait rencontrer Robert Kennedy en 1957. Il avait dans le passé rejoint Adlai Stevenson, candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine de 1952 contre le général Dwight Eisenhower. Mais sa rencontre avec « Bob » Kennedy va lui permettre de devenir chef des enquêteurs pour le Sénat. À cette occasion il rencontrera John Fitzgerald Kennedy, jeune sénateur du Massachusetts. Les frères Kennedy l'introduiront rapidement et il deviendra un membre du « clan ». En 1960, il devient responsable de presse de la campagne de John Kennedy, puis en 1961 porte-parole de la Maison-Blanche, fonction qu'il conservera après l'assassinat de John F. Kennedy, sous la présidence de Lyndon Johnson jusqu'en 1964.

Il devient alors sénateur par intérim pendant une courte période. En 1968, il dirigera la campagne à la présidence de Robert Kennedy. Lorsque ce dernier est assassiné en 1968, Salinger est à une trentaine de mètres de lui. Bouleversé par cet assassinat, il déménage en France. Bilingue, il devient grand reporter à l'hebdomadaire français L'Express entre 1973 et 1978. Il prend également la direction de Radio Caraïbes International avec son ami Jacques Dauphin à partir de 1978[1]. Il travaille ensuite pour le réseau de télévision ABC, dont il a notamment dirigé le bureau de Paris (en tant que Chief Foreign Correspondent) puis de Londres (1978-1987). À la fin des années 1980, il figure également, avec d'autres personnalités comme François Spoerry, Paul-Loup Sulitzer et Jean-Pierre Thiollet, parmi les membres d'Amiic, organisation mondiale pour l'investissement immobilier et la construction implantée à Genève (dissoute en 1997[2]).

Lors de l'explosion du vol 800 TWA en 1996 au large de Long Island, Salinger annonce (dans une conférence privée) que les services secrets français lui ont communiqué des documents prouvant que l'US Navy est à l'origine du crash. Or, il s'avère qu'il a repris une information diffusée sur le net depuis un moment par Richard Russell du FOIA, ce qu'il essaiera en vain de nier[3]. Depuis, aux États-Unis, on dit d'une personne qui croit vrai tout ce qu'elle lit sur Internet qu'elle est atteinte du « syndrome Pierre Salinger ».

En tant que Vice-Chairman de Burson-Marsteller, il travaille également pour la communication du président du Gabon, Omar Bongo.

Pierre Salinger vit jusqu'à sa mort, en France, avec sa quatrième épouse, Nicole (née Beauvillain de Menthon), surnommée « Poppy » (la précédente se nommant aussi Nicole (née Gillmann)) à la Bastide Rose dans le village du Thor (Vaucluse), à proximité d'Avignon. Il a quitté les États-Unis, l'année de l'élection de George W. Bush.

En 2004, quelques mois avant sa disparition, il écrit une dernière préface pour le livre de l'un de ses fidèles amis, le journaliste Benoit Clair, ouvrage consacré à la campagne électorale de John Kerry, Objectif Maison-Blanche. À la même période, la Poppy and Pierre Salinger Foundation[4] est créée afin de favoriser le rapprochement franco-américain par le biais de l'art et de la culture.

Il est inhumé au cimetière national d'Arlington, près de Washington, où repose John F. Kennedy. Après la mort de son président d'honneur, la Poppy and Pierre Salinger Foundation inaugure en 2006 à la Bastide rose[5], le musée Pierre-Salinger[6], afin d'honorer une personnalité éminente du monde journalistique et politique du XXe siècle.

Décoration

Bibliographie partielle

  • (en) With Kennedy (1966)
    • Avec Kennedy (Buchet-Chastel, 1967)
  • (en) The Lollipop Republic (Doubleday & Co, 1971) [7]
    • République à vendre : roman (Presses de la Cité, 1971)
  • (en) On Instructions of My Government (Doubleday & Co, 1971)
  • (en) For the Eyes of the President Only (Collins, 1971)
  • Je suis un Américain : conversations avec Philippe Labro (I am an American), (Stock, 1975)
  • La France et le nouveau Monde (Robert Laffont, 1976)
  • (en) Venezuelan Notebooks, 1979
  • America Held Hostage: The Secret Negotiations, 1981
  • (en) The Dossier (Le Scoop) (avec Leonard Gross), 1984
    • Le Scoop : roman (Jean-Claude Lattès, 1985)
  • (en) Mortal Games (avec Leonard Gross), 1988
    • Le Nid du faucon : roman (Olivier Orban, 1988)
  • (en) Secret Dossier: The Hidden Agenda Behind the Gulf War (avec Eric Laurent), 1991
    • (La) Guerre du Golfe : le dossier secret (Olivier Orban, 1990)
  • Tempête du Désert : Les Secrets de la Maison-Blanche, 1991
  • (en) P.S., A Memoir, 1995 (ISBN 9780312300203)
  • De mémoire (Denoël, 1995)
  • (en) John F. Kennedy, Commander in Chief: A Profile in Leadership, 1997 (ISBN 978-0670863105)
Préface

Au cinéma

Notes et références

  1. RCI.
  2. http://www.monetas.ch/htm/655/de/SHAB-Publikationen-Amiic-SA.htm?subj=701196.
  3. http://edition.cnn.com/2006/US/07/12/twa.conspiracy/%7Cconsulté le=25 septembre 2020
  4. « Poppy and Pierre Salinger Foundation : Notre mission », sur www.pierresalinger.org (consulté le ).
  5. « Poppy and Pierre Salinger Foundation : La Bastide rose », sur www.pierresalinger.org (consulté le ).
  6. « Poppy and Pierre Salinger Foundation : Le musée », Présentation, sur www.pierresalinger.org (consulté le ).
  7. (en) Neida Pagan, « Recent Books », Caribbean Review, (consulté le ), p. 15.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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